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« Quand on vous reproche une faute de français, répondez que c'est un latinisme. »
Jean-Paul TOULET







T : vingtième lettre de l'alphabet latin, le T vient du glyphe phénicien tau   (marque ou signe), qui a donné le tau grec ( Τ τ ), puis le T latin, – avec rotation de 90° à droite par rapport au glyphe phénicien.

T final : prononcé -tt. Cette prononciation, plutôt caractéristique des gens du Nord de la France, s'entend fréquemment : vingtt et non vingt (normalement prononcé comme vin), peutt et non peut (normalement prononcé comme peu), coûtt et non coût (prononcé normalement comme cou) etc. Le président Chirac a tendance à prononcer ainsi les finales en -t.

Tabac : sous l'influence des Étazuniens et de leurs class actions (actions collectives), le tabac est maintenant fortement attaqué dans tous les pays occidentaux. Une loi interdisait déjà l'usage du tabac dans les lieux publics en France depuis le 1er février 2007. Il est maintenant interdit de fumer dans tous les espaces publics depuis le 1er janvier 2008. Cette fatwa anti-tabac va faire un tabac ! Quant au génie politique qu'est Jacques Attila, il déclare tout simplement : « Il faut interdire la consommation de tabac » (c'est la lecture de ses écrits qu'il faudrait interdire).

Loteur n'est pas du tout fumeur, mais trouve ce néo-fascisme insupportable pour les citoyens, qui ne peuvent même plus assumer un lambeau de névrose. Le plus curieux, c'est que personne ne proteste contre cette fatwa, qui agit dans le cadre de la non-fumance et du politiquement fumeux, – théoriquement pour protéger la santé publique.

Mais il faut remarquer que, dans le même temps, l'accès à la santé est limité par des mesures iniques (franchises médicales), par l'autorisation de certaines cultures d'OGM, pernicieux pour la santé (Monsalo). Où est la logique ? Que fait-on du droit de désobéissance ? À quand l'interdiction totale de boire de l'alcool, comme dans les pays musulmans ? Cela va sans doute être remplacé par l'obligation de consommer du Caca cool.

Cette intolérance envers le plaisir est typique de l'esprit puritain nord-américain : on se souvient de la Prohibition et des effets néfastes et dévastateurs qu'elle a entraînés. Voilà que les Étazunis remettent ça et, dans leur sillage, l'Europe. Au fait, quand interdira-t-on la chanson « J'ai du bon tabac dans ma tabatière » ? Voir Alcool, Prostitution, Travailleuse du sexe.

D'Emil Cioran, cette citation : « C'est à coup d'excitants (café, tabac) que j'ai écrit tous mes livres. Depuis qu'il m'est impossible d'en prendre, ma "production" est tombée à zéro. À quoi tient l'activité de l'esprit ! ». Les officiels gouvernementaux et le pseudo-rigorisme moral de ceux qui nous gouvernent veulent interdire des plaisirs inoffensifs et réduire l'activité de l'esprit à zéro.

Retombée (in)attendue du sevrage du tabagisme : les sevrés gagnent des kilos et le nombre des obèses augmente, – avec tous les risques de problèmes cardio-vasculaires qui en découlent. C'est tomber de Charybde en Scylla. On ne peut que saluer le rigorisme moral des décideurs de nos sociétés évoluées.


Censure : la RATP et la SNCF ont poussé le ridicule jusqu'à retoucher
l'affiche de Jacques Tati et sa pipe pour prétendument respecter la Loi Evin (détail).
Question : comment maintenant va-t-on dire Faire une pipe ?

La censure anti-tabac montre des dents de plus en plus agressives, comme en témoignent ces lignes piquées sur internet : la Ligue [contre le cancer] revendique l'interdiction aux moins de 18 ans pour les films où figurent des marques de tabac et demande au ministère de la Culture de refuser tout financement à un film vantant la cigarette. Prohibition, prohibition, quand tu nous tiens ...

Étymologie : emprunt à l'espagnol tabaco, au sens de cigare, lui-même emprunté à l'arawak de Cuba et d'Haïti.
« Les messagers que Christophe Colomb envoya dans l'île de Guahani, qu'il nomma San-Salvador, racontèrent qu'ils avaient rencontré plusieurs naturels qui tenaient en main un petit tison d'herbes dont ils aspiraient la fumée ; l'herbe brûlée se nommait cohiba, et le tison était appelé tabaco ; on a pris la partie pour le tout, et ce dernier mot seul a prévalu » MAXIME DU CAMP, Revue des Deux-Mondes, 1868, cité par Littré.

Table (de bistrot) : endroit privilégié derrière lequel on boit l'apéro, on joue aux cartes, on discute de politique ou des programmes de télévision, – bref un lieu où l'on sent battre une vie intense, et c'est là où se joue le destin de la France et de l'Europe. C'est, avec le comptoir, le sujet de nombreuses brèves.

Étymologie : table, du latin tabula : planche. Le latin avait un autre mot pour table, c'était mensa (cf. mess, commensal ...)

Bistrot : on a fait longtemps venir du mot russe быстро (bystro) : vite ! Mais cette étymologie est fausse, et le mot bistro(t) serait en relation avec troquet, aphérèse de mastroquet : débit de vins.

Tablette : ce mot ne désigne plus les tablettes d'argile, sur lesquelles on traçait des signes cunéiformes, ni nos traditionnelles tablettes de chocolat, mais tend à remplacer les termes français classiques : comprimé (pour les médicaments), pastille ou dose (pour les produits ménagers). Une boîte de 50 tablettes pour lave-vaisselle. Souvent écrit 'tablets' sous la plume des néo-crétins impénitents. Importation frauduleuse de l'anglais.

Nouveau sens de tablette : ce mot désigne maintenant aussi un appareil informatique plat et de petites dimensions, un mini micro-ordinateur en quelque sorte. L'addiction aux SMS et autres MMS, n'est pas sans conséquences pour la santé. [...] En augmentation constante, l'envoi de SMS et de MMS se rajoute à une utilisation exponentielle des tablettes. Il ne s'agit évidemment pas des tablettes évoquées au paragraphe précédent quoique, selon l'article, S.M.S. et M.M.S. provoqueraient des ennuis de santé, et l'absorption de tablettes (comprimés) serait donc un moyen de soigner ces petits maux dus aux tablettes.

Étymologie : diminutif de table ; voir rubrique précédente.

Tabloide, tabloïd (anglicisme, prononcer tæblɔɪd) : un tabloide ou tabloïd est un support de presse relevant de la presse dite people ou de la presse à sensation : grandes photographies, gros titres, journalisme superficiel. Ni journal, ni magazine, ce genre de media est typique de la presse anglo-saxonne : vulgarité, mauvais goût, étalage de vies privées ... Le directeur du magazine L'Express, magazine que Dominique Strossky avait accusé d'être un tabloïde, a répondu : ... vous savez bien que L'Express n'est pas un tabloïd. Le directeur du magazine adopte la graphie anglo-saxonne, ce qui n'est pas en soi un bon signe.

En France, les journaux sont tirés sur du papier, de qualité médiocre, appelé « papier journal ». Les tabloïdes anglo-saxons sont, eux, tirés sur du papier toilette, souvent déjà usagé. Cependant, un certain nombre de magazines français adoptent le papier-toilette et le style des tabloïdes anglo-saxons (Putain, 4 ans... de Marianne ; Casse-toi, riche con ! de Libération).


Étymologie : du français tablette, + suffixe grec -oid (-oïde en français), dans les sens d'image, d'idée, de forme.

Tabou : il s'agit, dans les îles polynésiennes, d'un interdit à caractère social ou religieux qu'il ne faut pas transgresser (ne pas toucher à une femme qui a ses règles, ne pas toucher à une femme qui vient d'accoucher etc.) sous peine de châtiment par les esprits. Les psycho-sociologues se sont emparés du mot, et tabou désigne pour eux tout sujet censuré par les convenances sociales (tout ce qui tourne autour du sexe surtout), source de refoulements. Et maintenant le politiquement correct pratique le tabou à tout va sur des sujets difficiles : une certaine religion monothéiste, la circoncision, l'excision, la polygamie, les quotas réservés à certaines parties de la population, les statistiques “ ethniques ” etc. Tabou signifie dans ce cas-là : silence, omerta, black-out, interdit, interdiction d'évoquer ou d'aborder tel ou tel sujet... Le châtiment, en cas de transgression, ne sera pas religieux, mais civil sous la forme d'une citation à comparaître ou de poursuites judiciaires, ou le déchaînement hystérique et vengeur de certains organes de presse.

Il existe à côté de cela, des tabous alimentaires, à savoir des interdits frappant telle ou telle nourriture : par exemple interdiction de consommer de l'alcool, exigence de nourriture halal pour les musulmans, avec comme conséquence la disparition progressive du cochon dans les cantines scolaires, etc. Ça n'a pas l'air, apparemment, de rendre plus sociables ceux qui respectent ces tabous, mais au contraire cela les coupe de plus en plus de la civilisation occidentale, – et de la civilisation tout court, car ce sont des tabous vieux de plusieurs siècles. Les gens respectant les tabous s'excluent eux-mêmes de la communauté, et veulent remplacer la commmunauté dans laquelle ils vivent par leur propre communauté. Il n'en est pas tout à fait de même des végétariens, ou des Juifs, qui n'ont pas ce caractère exclusif des tabous religieux musulmans : ils n'entendent pas éliminer la communauté dans laquelles ils vivent (). On voit bien là que les tabous alimentaires des musulmans ont un rôle social, juridique et politique, – et non plus seulement religieux et alimentaire, comme pour tout ce qui est régi par le Coran. Notons au passage que le principe de laïcité, cher à la french Republic, est ici mis à mal. Voir Porc.

() Il faut remarquer par exemple que les Juifs n'ont jamais exigé la suppression de la nourriture non casher dans les cantines. Ils allaient tout simplement ailleurs.

(Rubrique rédigée sur la suggestion de DxDiag)

Étymologie : emprunt au polynésien tabou ou tapou.

Tacle (anglicisme, prononcer tækəl) : terme venu tout droit du fouteballae et qui signifie : coup de pied bloquant (pour déposséder l'adversaire du ballon). Avec le verbe tacler, souvent utilisé au sens figuré au sens de (donner un) coup par derrière, (donner un) coup déloyal, (agir par) traîtrise, [manœuvre destinée à] contrer [une action], prendre le contrepied, contrecarrer, rembarrer, critiquer ... Les synonymes sont légion. Lilian Touram tacle Nicolas Sarkozy. Ou bien : Défenseur numéro un de la nouvelle star de la pop (Lady Gaga est d'ailleurs la marraine de son fils Zachary), Sir Elton John ne s'est pas privé pour sévèrement tacler la Madone (gala point fr). Tacler = critiquer. Noter que le rédacteur ou la rédactrice donne du Sir à Elton John. Ou encore cet exemple : La CNIL tacle la loi Hadopi : 'critique la loi Hadopi' ou, si l'on tient à rester dans le domaine physique, 'fait un croche-pied à la loi Hadopi'. Et puis : Invitée du Grand Journal, l'actrice (I. Adjani) n'a pu s'empêcher de tacler celle qu'elle devrait bientôt incarner au cinéma (c-à-d A. Sinclair). Tacler : critiquer, faire des remarques désobligeantes contre, démolir, dézinguer, se moquer de, ironiser sur ??? Ras-le-bol de ces néo-verbes passe-partout !


Elton John tacle à la gorge ???
Un coup de pied à la gorge ???
Quelle souplesse !

Autre exemple, où le verbe tacler ne peut se rendre que par une périphrase : 'répondre de façon perfide', 'remettre à sa place'. "Vous, la porte-parole du candidat du peuple, pouvez-vous nous dire combien coûte un ticket de métro?"   Réponse de NKM : Un grand Euhhhhhh, un long blanc puis : "....quatre euros et quelques ?" "1,70 €", tacle Nicolas Poincaré sans même un raclement de gorge et sans rire car il est poli. On appréciera sa délicatesse parce que quatre euros le ticket de métro, quand même !!! (tacler pourrait aussi être traduit par reprendre). Encore un exemple : Mais la description d'un reportage qui a marqué le président permet de comprendre que Nicolas Sarkozy tacle en fait l'émission de Thomas Sotto (tacler = critiquer, dénoncer ?). C'est pratique, les verbes de la néo-langue : on peut leur faire dire ce qu'on veut. Ce qui convient parfaitement au style (merdique) de la plupart des rédacteurs.. C'est en tout cas un signe des temps, on constate que le vocabulaire du sport envahit le français. Voir cette rubrique dans le chapitre Sport.

Étymologie : anglais to tackle : emmêler, empêtrer. Anciennement : fournir un équipement, harnacher un cheval. Le sens d'empoigner, plaquer est attesté dès la fin du XIXe siècle.

Tactile : désormais, avec les techniques inaugurées (initiées en néo-crétin) par les ethnies anglo-américaines, nous sommes passés de la main et du poignet (écriture traditionnelle) aux dix doigts (machine à écrire, clavier informatique), puis à un ou deux doigts (technique des ipades ou aïpades) : tout se fait dorénavant par simple appui des doigts sur un écran, appelé écran tactile. Loteur tient à mettre mettre le doigt sur le fait qu'il s'agit plus d'une régression que d'une véritable amélioration. Ceux qui s'imaginent que c'est un progrès pour l'esprit humain se mettent le doigt dans l'œil.

Prochaine étape : la voix. Plus besoin de savoir écrire ; il suffira de dicter à un appareil électronique qui mettra en forme un document. Seule condition : savoir parler. C'était notre rubrique : On n'arrête pas les regrets.

Étymologie : du latin tactum, supin du verbe tango, tangere : toucher.

Tag (anglicisme, prononcer tæg) : de l'anglo-saxon tag = marquer, marqueur. Équivalent français : graffiti, mais dans un sens particulier : logo ou signature personnalisés). Synonyme, pour quelques intellectuels, de forme artistique achevée, au même titre que le rap au niveau musical. Cette forme archaïque d'expression et de revendication (les fameux albums latins – ou murs peints à la chaux – recueillaient déjà les premiers tags ou graffiti) enlaidit nos cités chaque jour davantage. Ils sont l'expression d'on ne sait quelle revendication de territoire, ou d'une haine crachée aux yeux des citadins. Nos jeunes taguent – ou plutôt caguent sur les murs. Oxymore bien-pensant : on ne dit plus taguer, mais « habiller la ville de couleurs ».

Parfois, mais rarement, ces tags peuvent prendre une forme artistique réussie. En français on trouve bombeur, bomber, – allusion aux bombes à peinture. Voir Jeunes, Rap.


Tag pour cacher la laideur d'un mur de banlieue
Reproduit avec l'aimable autorisation de Moussa AMGHAR

Tag veut dire en informatique et sur internet : étiquette, rubrique, voire mot-clé : Tags : France États-Unis Présidence Sarkozy Libye Barack Obama, peut-on lire à propos d'un article sur internet à propos de l'exécution du colonel Kadhafi, chaque mot "pointant" (renvoyant) vers une série de liens.

Adjectif : tagué, ou mieux tagged pour ceux qui valorisent l'anglois aux dépens du français : Posts Tagged ‘empreinte carbonique’.

Étymologie : de l'anglais tag : morceau de chiffon pendant. Le sens moderne de tag (étiquette) date du XIXe siècle.

Taiseux (régionalisme : Est de la France, Belgique) : personne silencieuse, taciturne. Mon père était un taiseux. On trouve de temps en temps ce régionalisme. Bien que son emploi ne se justifie pas vraiment, ce mot est cependant préférable à un anglicisme.

Étymologie : vient du verbe taire.

Talk-show (anglicisme, prononcer tɔ:k ʃəʊ, tôk chaud ou à peu près ; mais cela n'a rien à voir avec du talc chaud) : émission-débat, débat télévisé. Il [M. Polac] a acquis une grande notoriété en animant l'émission "Droit de réponse" sur TF1 d'avant la privatisation, tous les samedis soirs. C'était une émission tardive, le premier talk show à la française. Autre exemple : Si bien que la star est régulièrement l'invité des talk shows où il réserve à chaque fois une ou deux petites confidences aussi surprenantes qu'ahurissantes (la star est ici un champion de boxe, d'où l'accord implicite : invité au masculin). L'expression talk show elle-même si compliquée à prononcer que beaucoup d'animateurs de la french TV n'hésitent pas à parler de « talk » tout court.

En matière de terminologie, France-terme propose : débat-spectacle ; loteur propose : émission blabla. Phénomène notable du néo-crétinisme télévisuel, les talk-shows sont devenu(e)s, après l'éviction de Michel Polac, des émissions de télévision où l'on invite n'importe qui – vedettes, personnages politiques ou médiatiques du moment – pour qu'ils se donnent en spectacle en parlant d'eux-mêmes ou sur des 'sujets de société'. Les talk-shows occupent la deuxème partie de la soirée ou night time [naïte taïme] dans le jargon de la télévision française. Ces émissions bla-bla, ennuyeuses au possible, sont présidées par des animateurs impertinents et manipulateurs, aux dents longues, plus hommes d'affaires qu'hommes de spectacle et plus soucieux de se mettre en avant que de valoriser leurs invités. Ils sont capables de montrer leurs fesses pour faire de l'audience, c'est-à-dire du fric.

Les talk-shows sont aussi des débats télévisés à propos de tout et de rien – le plus souvent, de rien. Les talk-shows ont la prétention de traiter de l'ensemble des problèmes sociaux, psychologiques ou politiques du moment, qu'ils soient nationaux ou internationaux. Ces émissions, au même titre que les reality shows, ont un budget réduit et ne coûtent donc pas cher, d'où leur prolifération, accroissant par là le rôle et l'influence de la « télécratie ». Voir Reality show.

Étymologie : talk, dérivé de tale : conte, histoire. Tale, racine indo-européenne signifiant conter ou compter. Cf. allemand Zahl : nombre, chiffre.

Pour show, voir la rubrique Show.

Tangenter : c'est nouveau, ça vient de (res-)sortir. Le verbe tangenter doit vouloir dire jouxter, être près de, toucher. La ville de XXX, tangentant la frontière chinoise ... Autre exemple : C’est bon l’humour quand on tangente quelque chose de la réalité (NKM). Quand ça touche, effleure, concerne quelque chose de réel ? Quand un homme ou une femme politique s'exprime ainsi, c'est vraiment le français qui prend la tangente.

Étymologie : du latin tango, tactum, tangere : toucher.

Tanguy : prénom masculin d'origine celtique. Ce prénom a été popularisé par un film d'Étienne Chatiliez (2001), qui dépeint la vie d'un trentenaire qui ne veut pas sortir du cocon familial. Par antonomase, ce prénom sert à désigner un jeune adulte qui continue à vivre chez ses parents. La société actuelle produit de plus en plus de tanguy(s ?), en raison d'un contexte économique difficile, et d'une infantilisation systématique des citoyens. Je sais bien que les médias essaient de faire croire à notre génération que nous sommes d'éternels adolescents assistés, des Tanguy ayant peine à quitter le giron familial.

Étymologie : Tanguy, prénom d'origine celtique qui signifie « chien de feu ». Breton tan : feu, et ki : chien.

Tant : déniché à la cîme du néo-cretinus vulgaris, cet arbre si commun dans nos riantes contrées : Pourtant, on n'en attend jamais parlé ! Loteur suppose (il en est réduit aux suppositions) que cela veut dire : On n'en a tant jamais parlé.

TAO (Traduction Assistée par Ordinateur) : traduction délirante et très approximative faite par des programmes destinés à traduire d'une langue vers une autre. Les robots-traducteurs en sont un (mauvais) exemple. Voir Robot traducteur.
Au point de vue anecdotique, il n'est pas inintéressant de noter que le caractère chinois tào signifie marcher, mais aussi et surtout en chinois classique : parler, dire. C'est également la philosophie du Tao du vieux maître Lao-tseu : « Un yin, un yang, c'est le Tao ».

Étymologie : Traduction, du verbe traduire : faire passer, transférer. Latin traduco, traductum, traducere : conduire au-delà, faire passer, traduire. De tra- ou trans : au-delà, et duco, ductum, ducere : tirer, mener, conduire.

Assisté, participe passé du verbe assister ; du latin adsisto, adsistere : se placer auprès ; de ad : à, et de sistere : être debout. Sisto est une autre forme de sto, stare : se tenir debout. Cf. le français stable.

Ordinateur, voir la rubrique Ordinateur.

Tapette : homme douillet, selon un éminent penseur, spécialiste de la collecte de pièces jaunes : « On dit que je suis misogyne. Mais tous les hommes le sont. Sauf les tapettes ». Voilà des propos inimagimaux de la part d'un pourfendeur de la langue française.

Étymologie : diminutif de tante, tata (?), pour désigner un homosexuel passif.

Tarmac (anglicisme, abréviation de tarmacadam, marque déposée) : le tarmac est l'endroit où les avions stationnent ou circulent ; ce n'est pas la piste d'envol. L'avion attend sur le tarmac. C'est devenu pour les journalistes mochécons une piste, une aire d'atterrissage. L'avion transportant les otages s'est posé sur le tarmac de Villacoublay annonce on ne peut plus sérieusement une journaliste. Plus étonnant encore, cet emploi de tarmac découvert sur un article web (auto-Yaourt) : Le tracé de la route a donc été modifié cet été et le tarmac a été changé. Il s'agit ici d'une route à deux voies. Le néo-rédacteur a peut-être voulu écrire ‘macadam’ (technique d'empierrement des chaussées).

Étymologie : troncature de tarmacadam, juxtaposition de tar qui veut dire goudron en anglais, et de macadam, méthode de pavage inventée par l'Anglais Mac Adam. Cela désigne les espaces d'un aéroport revêtus de "tarmac", en particulier la zone où s'effectuent l'embarquement et le débarquement des passagers.

Tartufferie : c'est ainsi qu'on peut qualifier la morale et l'attitude des grandes entreprises étazuniennes. Lu sur un article de lexpress point fr concernant l'informatique : « oxB16B00B5. A priori, cette suite de chiffres et de lettres n'a pas vraiment de quoi choquer [...] Car si l'on inspecte de plus près ce qui n'est qu'un charabia pour bon nombre d'entre nous, on peut isoler la suite B16B00B5, qui dessine plus ou moins les mots anglais BIG BOOBS. Ce qui peut se traduire - quelle horreur!- par gros nichons dans la langue de Molière [...] Ce féministe convaincu révèle au passage que la première version du code utilisait une chaîne de caractères tout aussi choquante: 0x0B00B135, laissant ainsi apparaître le non moins osé "BOOBIES" » (nichons). Choquer, horreur, choquante, osé : tout ça à propos de « nichons ». Et la société Micromou de réagir : Dès l'instant où il a été alerté, Micromou s'est en effet empressé de publier un communiqué. "Nous remercions la communauté pour nous avoir rapporté ce problème et nous nous excusons pour cette chaîne offensante". Chaîne offensante ! Couvrez ce sein que je ne saurais voir, MM les tartuffes. Il va falloir exiger des excuses de la part de tous les peintres qui osé représenter la nudité féminine. Inutile, d'autre part, de préciser que les Étazunis sont le plus grand fournisseur mondial de produits pornographiques, ce qui ajoute une couche au cynisme hypocrite des Étazuniens.

Étymologie : tartuf(f)fe, emprunt à l'italien tartufo, attesté dans un sens péjoratif : trompeur, imposteur. Issu métaphoriquement de tartufo : truffe, du latin populaire *terrae tufer : truffe, où *tufer représente la forme osco-ombrienne du latin tuber : tumeur, bosse, truffe. Cf. italien truffa : truffe, puis plaisanterie et tromperie. Cf. en français l'expression « bonne truffe », dans le sens de naïf.

Task force (anglicisme, prononcer ta:sk fɔ:s) : une task force désigne un groupe de travail ou de réflexion, une commission spéciale auxquels on donne des objectifs précis, souvent à court terme. La Task Force du Conseil de l'Europe pour combattre la violence à l'égard des femmes, y compris la violence domestique ... Commission ou groupe de travail, c'est d'un commun ! En anglais, taskforce (en un seul mot) signifie 'corps expéditionnaire'. Il faut prendre les armes contre l'anglicisation à outrance.

Étymologie : task, du vieux français tasque, tasche (tâche). En provenance du latin taxo, taxatum, taxare : estimer, évaluer, puis imposer, avec métathèse task ↔ tax. Bas-latin taxa : taxe, ce qui est imposé.

Force, du français force. De l'adjectif latin fortis : fort. Le neutre pluriel (fortia) a donné directement force.

Tatane : lu ces lignes distingées dans le point point fr, qui n'a vraiment pas l'air de faire dans la dentelle : Le bruit réveille Frykowski qui s'était endormi sur le canapé. À peine se redresse-t-il qu'un grand coup de tatane dans la gueule lui fait comprendre qu'il a affaire à un visiteur soupe au lait (le reste à l'avenant). Et c'est signé pas deux rédacteurs. Ce style est d'autant plus déplacé qu'il s'agit de la narration de l'assassinat de Sharon Tate par les sbires de Charles Manson.

Tattoo (anglicisme, prononcer tətu: ou tatou) : un tatouage. Ne pas confondre avec l'animal tatou, qui lui n'est pas tatoué ou alors rarement (sa peau est trop dure)... Le tatouage, ou tattoo, a l'air de se répandre comme une traînée d'encre, et affecte maintenant (écrit en 2011) mannequins et vedettes, qui s'encanaillent et enlaidissent leur corps avec des dessins ou des inscriptions, la plupart du temps sans aucun goût. Le plus souvent, ce ne sont que de simples décalcomanies. Voir Piercing.


"Tattoo faux"

Le tatouage (sic) en informatique est un procédé qui consiste à verrouiller le système d'un ordinateur où Windaube a été préinstallé. On ne peut installer aucun autre système (comme Linux), et parfois même on ne peut pas changer des composants matériels défectueux, car autrement, le système refuse de marcher. En plus de l'illogisme de l'expression, cela est typique du mercantilisme étazunien.

Étymologie : indonésien tatau ou tattu : scarification.

Taxer : prendre, voler, dans le langage de jeunes. On m'a taxé mon cuir et mes santiags (on m'a pris mon blouson et mes bottes).

Substantif : taxe. On sait que les diverses taxes du fisc (T.V.A. etc.) sont aussi de véritables vols (« le racket fiscal »). La fameuse taxe carbone (sur le carbone ? sur le CO2 ?) elle aussi fait partie de ce racket.

L'État va-t-il bientôt taxer l'air qu'on respire, après avoir taxé l'air prétendument pollué par les citoyens (CO2) ? Un économiste japonais a, quant à lui, proposé de taxer les citoyens sur leur beauté et ce, pour « freiner le célibat ». En matière de taxations, on n'arrête pas les délires des « économistes » et des politiciens.

Étymologie : latin taxo, taxare : toucher souvent, estimer, évaluer. Fréquentatif de tango, tactum, tangere : toucher.

Tazer, taser (américanisme, marque déposée) : pistolet à décharge électrique, censé équiper des unités spéciales de police. Le pistolet tire deux dards, reliés à deux filins. La portée est de 10 mètres env. Les dards se plantent dans la victime et délivrent un courant de faible ampérage (2 milli-ampères) mais de très haut voltage (50.000 volts), paralysant la victime ou la faisant se tordre de douleur. Une grande conquête de la civilisation et du néo-crétinisme. À ne pas utiliser contre les cardiaques. On n'est pas très loin de la gégène.

Aux dernières nouvelles, le fabricant de ce joujou de mort préconise de l'utiliser avec précaution, en ne visant pas le torse. De quoi se tordre de rire.

Étymologie : nom d'une marque commerciale.

Tchéquer (néo-crétinisme) : vérifier. N'a rien à voir avec la Tchéquie. Voir Checker.

Tchip, tchiper : loteur vient d'apprendre ces mots onomatopéiques au détour d'une phrase : Au moment où vous vous apprêtez à descendre du wagon, vous bousculez un jeune homme, qui en l'espace de trois secondes vous lance un regard méprisant et vous tchipe. Explication : « Le tchip est une onomatopée produite par un mouvement de succion des lèvres contre les dents parallèlement à un mouvement opposé de la langue. [...] Le tchip, c'est encore plus fort qu’une insulte ». Loteur se sent incapable de reproduire ce mouvement des lèvres, des dents et de la langue, pour produire ce son. Le tchip est caractéristique, semble-t-il, des communautés noires et il constitue, sur le plan linguistique, un apport remarquable de la civilisation africaine à l'Europe.

Tchuss ou Tschüss (germanisme) : 'salut' ou 'au revoir' (langage de jeunes). Allez, tchuss, à demain ! On trouve aussi la graphie tshouss. Au reste, maintenant, chacun écrit et parle comme il lui plaît. Fait assez rare, ce mot vient de l'allemand (peut-être avec l'engouement pour Tokio Hotel).

Tschüss, tchuss, tchouss n'ont rien à voir avec 'tout schuss' (= directement, tout droit).

Étymologie : allemand Tschüß. Tschüß est le terme allemand employé de façon amicale et familière pour se saluer lorsqu'on se quitte (salut ! dans le sens de au revoir et non bonjour). À Düsseldorf on entend généralement une forme courte : tschö !

Ce terme vient du latin ad deum, par l'intermédaire de l'espagnol adiós et le bas-allemand adjüs. Probablement d'influence des Pays-Bas espagnols... Un autre terme avec cette même origine existe : ade. Il a peut-être transité par le français adieu avant de passer en allemand et garde un caractère de séparation longue, que tschüß (aussi écrit tschüs) n'a plus. Explications ICI.

Team (anglicisme, prononcer ti:m ou timm) : le terme équipe était sans doute trop vulgaire, banal ou inintéressant. Désormais on a affaire à un team. Votre Team prend votre affaire en charge (on se sent tout de suite rassuré). Notez au passage les termes 'VotreTeam' (au lieu de 'notre', façon de s'exprimer typiquement anglo-américaine) pour mieux impliquer le client ou la personne en cause.

Étymologie : vieil anglais team : animaux tirés sous un joug ; cf. allemand Zaum : bride. racine indo-européenne *deuk : tirer, qui a donné en latin duco, ductum, ducere : tirer, mener, conduire.

Teaser (anglicisme, prononcer ti:zə(r) ou tizeur) : terme de publicitaire, et donc à proscrire, signifiant message aguicheur. En fait, le teaser est l'accroche publicitaire, qui intéresse ou surprend la cible, c'est-à-dire le consommateur, c'est-à-dire la victime de cette technique de captation d'attention. The Expendables 2 : Le premier teaser ! titre un article sur internet. Ici, teaser serait plutôt synonyme de bande-annonce. Pratique, la novlangue à anglo-saxonne : on mot ou une expression veulent dire tout un tas de choses.

Étymologie : le mot teaser vient du verbe to tease, d'une racine *taisijanan signifiant jeter, tirer. Le sens de taquiner est apparu au XVIIe siècle (etymonline). Le dictionnaire Harrap's de loteur signale que teaser veut dire “ colle ” (problème).

Teasing (anglicisme, prononcer ti:zɪŋ) : technique de publicité, consistant à aguicher le chaland par un premier message plus ou moins mystérieux, puis par d'autres, révélant le but de la campagne. Équivalent français : aguichage. Trouvé dans la presse : Le magazine people fait du teasing sur son site internet en annonçant la publication exclusive ce vendredi de photos de la Duchesse de Cambridge les seins nus (20 minutes point fr). Remarquer le D majuscule de duchesse (on ne met de majuscule, dans les titres nobiliaires, que lorsqu'on s'adresse directement à la personne concernée). Et puis, comme toujours, petite corvée pour loteur, qui consiste à aller chercher sur Gougueule un site qui donne la signification d'un mot que le néo-rédacteur ne se donne pas la peine de traduire ou d'expliquer. Merci à Wikipédia. Loteur pensait naïvement que le magazine people dont il est question faisait faire du strip-tease à la duchesse.

Étymologie : voir rubrique précédente.

Technicien(ne) de surface (néo-crétinisme) : homme ou femme de ménage. Si une femme de ménage fait des ménages, un technicien de surface technique des surfaces (du verbe techniquer, néologisme signifiant avoir une maîtrise manuelle). Ça vous prend tout de suite un aspect plus moderne, mais est-ce mieux nettoyé ou payé pour autant ? Voir Compliquer, Politiquement correct.

Étymologie : technicien, -ne : celui ou celle qui utilise ou maîtrise une technique. Emprunt au grec
τεχνικός (technicos) : qui concerne un art, venant de τεχ́νη (technê) : art manuel.

Surface, du latin superficies : partie supérieure, surface, composé de super : sur, au-dessus, et ficies (facies) : forme, aspect, air, face.

Techno (musique ~) : ce genre de « musique », qu'adore un certaine partie de la jeunesse, est surtout faite de rythmes répétitifs et épouvantablement abruitissants. Ce type de « musique » est très prisée des jeunes dans les rave-parties.

Étymologie : techno, apocope de technique. Voir rubrique précédente.

Technologie (américanisme) : veut maintenant dire technique, procédé, procédé technique. Normalement, la technologie, c'est l'étude des techniques, la philosophie des techniques. C'est plus exactement « l'étude, la description, le savoir organisé, la codification, l'explication des techniques » (Wikipédia). Fait mieux que le mot 'technique' tout court. Apparemment, pour les néo-crétins, allonger un mot, c'est allonger la pensée. Le mot technologie s'emploie maintenant à toutes les sauces. Toutes les réclames (pubs) pour les automobiles, l'informatique, les produits de beauté etc. insistent sur la technologie avancée des produits qu'elles vantent. Un coiffeur ira même jusqu'à parler de technologies capillaires, un jardinier de technologies de gestion des espaces arborés. Et puis cette phrase qui a plongé loteur dans des abîmes d'étonnement : On se contentera de remarquer que la division technologique de Sony est un concurrent officiel d'Apple. Qu'est-ce qu'une division technologique ? Il est vraisemblable que cela veuille dire : service technique. Mais on ne peut s'empêcher de parodier la boutade cynique de Staline : « Sony, combien de divisions ? » Il est parfois difficile de « traduire » le mot technologie, en raison du flou technique qui règne autour de ce mot : En revanche, de nouvelles technologies médicales réussiront sans doute à prolonger péniblement la vie de certains malades de quelques mois, à un coût de plusieurs vingtaines de milliers d'euros par personne. Est-ce que technologie est synonyme de technique ou ici, simplement, de progrès ?

Le simple mécanisme d'une cruche en terre cuite avec un clapet pour faire couler de l'eau est qualifié de « technologie d'avenir » : Le canacla, objet d’art en céramique ou fer forgé, permet d’utiliser trente fois moins d’eau lors du lavage des mains. Une technologie d’avenir pour mieux gérer problèmes sanitaires. Quant aux matelas, c'est bien simple, ils sont eux aussi technologiques : « Les matelas Machin bénéficient d'une technologie intelligente » (il y a aussi des technologies cons, mais elles sont réservées aux pauvres).

A donné un substantif dérivé de l'adjectif technologique : La technologique vous intéresse ? Cliquez ici.

Il est vrai que tout ce qui avant était technique est, de nos jours, devenu technologique, de même que tout ce qui dépendait des spécialistes dépend désormais des experts. Technologie, cela fait "technique de pointe", avec un côté moderne et avancé, avec une connotation électronique ou informatique. Il n'empêche que la technologie a un côté futuriste et Big Brother (surveillance ou "protection" électronique) qui aliène la liberté des citoyens. La technologie est le plus sûr allié de la dictature politico-industrielle.

Au point de vue linguistique, l'influence de l'anglo-américain a introduit une confusion terminologique regrettable, qui conduit la plupart des gens à employer le mot « technologie » au lieu de 'technique', car paraissant plus savant. Il en est de même avec le mot méthodologie, abusivement employé au lieu de 'méthode' (méthodologie : étude ou philosophie des méthodes dans les sciences). C'est notre Descartes national qui aurait été heureux de rédiger « Le discours de la méthodologie ». Voir aussi Météorologie, Pathologie. L'emploi de tels mots doit faire plus savant ou plus sérieux dans l'esprit des néo-crétins.

Étymologie : du grec
τεχνολογία (technologia) : traité ou dissertation sur un art. Adjectif τεχνολόγος (technologos) : relatif à un art. Dans les deux mots, il y a bien λόγος (logos) : discours, science. Il s'agit donc d'études, et il s'agit d'art manuel τεχ́νη (technê). Ce qui justifie le bannissement des mots technologie, technologique qui prétendent remplacer le mot 'technique'.

Méthode, du latin methodus, venant du grec
μέθοδος (méthodos), composé de μετά (méta) : selon, suivant, + οδός (odos) : voie, route. Méthode : étude méthodique d'une question de science (Bailly), recherche, cheminement, fraude, artifice. Pour le suffixe -logie, voir paragraphe précédent. La méthodologie semble être un artifice de la néo-langue pour jeter de la poudre technologique aux yeux.


Loteur cite toujours ses sources. Ici le dictionnaire grec de Bailly

Technologie de l'information : calque de l'expression anglo-américaine Information technology : Technologie de l'Information, qui veut tout simplement dire : informatique. Pour faire mieux en français, on peut ajouter « et de la Communication », ce qui donnera l'acronyme TIC.

Tee-shirt ou T-shirt (anglicisme, prononcer ti:ʃɜ:t ou plus simplement ticheurte) : ce paléo-crétinisme, hélas, est totalement francisé, et s'emploie à la place de 'maillot de corps', 'maillot', 'chemisette' ou 'polo'. Un beau tee-shirt, avec le logo du sponsor dessus. Et allez donc, c'est pas mon père ! Il est de bon ton de décorer les tee-shirts avec des slogans ou des mots anglais, du type Love, Happiness, Life is beautiful et autres balivernes angloïdes.

La mode de mettre des couillonnades anglo-saxonnes ne se limite pas qu'aux tee-shirts : sur les casquettes, les fesses, le dos, la poitrine s'exhibent toutes sortes d'inscriptions en angliche. L'on en vient à cette effarante constatation : l'anglais est en train de s'approprier, de squatter le corps humain.

Étymologie : tee, écrit pour T (la lettre T, qui se prononce ti), pour désigner la forme en T de ce vêtement. Shirt : chemise, racine germanique ayant donné skirt (jupe), cf. l'allemand Schurz (tablier).

Dans le même esprit, on observe le mot t-bone (prononcer ti-bone) : morceau de viande avec un os en forme de T, une côte ou côtelette en français.

Tel : ce doit faire chic pour un rédacteur d'utiliser tel au lieu de comme. Exemple piqué dans l'excellent : Suivi lors de sa préparation pas à pas tel un homme d'Etat, de la moindre petite méforme à son menu concocté par le Shangai Sport Institute, Liu Xiang porte l'espoir d'une superpuissance sur ses épaules. Loteur aurait préféré : comme (s'il était) un homme d'État ; mais ça n'engage que lui. On admirera au passage le néologisme journalistico-sportif méforme (mauvaise condition physique, baisse ou manque de forme physique). Et puis l'expression « un menu concocté » prête à rire, car le fameux menu doit être frugal, diététique, soigneusement pesé, pour tout dire imbouffable.

Plus loin, le journaliste poursuit sur sa glorieuse lancée : Et lorsque des journalistes vont interviewer la médaillé (sic) d'or au tir Yi Silin, ils n'ont aucun mot pour la médaillée de bronze Yu Dan. Deux néo-crétinismes et un faute flagrante d'accord. On n'insistera pas sur la construction désastreuse : la médaillée d'or, la médaillée de bronze (celle qui a gagné une médaille d'or, de bronze). Médaillé d'or, pour loteur, signifierait plutôt : couvert de médailles d'or. Détail phonétique : Yi Silin ne se prononce pas Yi Silin, mais à peu près Yi Seu linn. Loteur a déjà eu l'occasion de contester les transcriptions de noms chinois en pinyin, dont les codes sont inconnus de la plupart des Français.

Téléphonie française (offres de ~) : voir les logos ci-dessous.

sans commentaire

Et sur la page d'accueil de Sosh, cette pure merveille (en français dans le texte) :


Tiens !? Pourquoi "sosh conseil" en non sosh council ?
Téléphonie = domaine où règne le globish ? S.O.S. S.O.S.

Télé-réalité : c'est assez flou, et loteur ne sait pas ce que c'est ; ce serait le fait de suivre, de commenter, d'illustrer sur le petit écran les vies d'insignifiants anonymes avec des émissions consacrées à des aventures exotiques, à la cuisine, au chant ou à la danse, à la vie intime de tout un chacun. Un genre à mourir d'ennui, mais qui réalise des taux d'audience étonnants, avec un budget minimal. On ne sait pas de quelle télé-réalité il parle : de la real tv d'enfermement à la Secret Story , de la real tv d'aventure comme Koh-Lanta ... Pour ajouter à l'horreur de la chose, dans l'exemple que loteur vient de citer, le mot télé-réalité a été remplacé par le rédacteur de pure media point quelque chose par l'expression anglo-saxonne « real tv ». Certains appellent ce genre de télévision « télé-poubelle ». Les

Étymologie : télé, abréviation de télévision, venant du grec
τήλε (têle) : au loin ; voir Télévision. Réalité, mot formé sur l'adjectif latin realis : réel, venant de res, rei : chose, objet, qui a également donné le mot français "rien".

Téléthon : mot formé à partir de télé(vision) et de (mara)thon : cérémonie télévisuelle ayant pour but de collecter des fonds théoriquement destinés à la recherche sur des maladies rares ou particulièrement « handicapantes ». Ce sont des messes-spectacles, où la générosité du contribuable est mise à contribution, alors que c'est à l'État ou à des organismes scientifiques de financer ce type de recherches. Mais cela permet à toutes sortes de vedettes de l'écran, du spectacle, voire du sport, de s'exhiber sous prétexte de défendre une noble cause. Téléthon ou Télécon ?

Les sectes pratiquent l'escroquerie à la charité. En serait-il de même du téléthon ? Que cela soit cautionné par des vedettes du spectacle en dit long sur la volonté de médiatisation des concepteurs de ces exhibitions parfois indécentes.

C'est peut-être en pensant au téléthon qu'est née l'opération Pasteurdon, qui collecte des dons en faveur de l'Institut Pasteur. D'où le célèbre refrain : Pasterdon, c'est le don, Pasternak, c'est l'arnaque ! Ça ne veut rien dire, mais ça amuse loteur, qui est resté un grand enfant.

NB. Le téléthon ne fait pas référence à une fille moche, et qui habite loin. Mais on pourrait accoler ce sobriquet à certaines présentatrices ou journalistes de télévision (télé-thon), dont l'auteur taira ici les noms.

Étymologie : du grec
τήλε (têle) : au loin, et thon : aphérèse de marathon. Marathon, en grec Μαραθών, ville de l'Attique, où Miltiade vainquit les Perses. Le marathon a été créé à l’occasion des Jeux olympiques d'Athènes de 1896, sur une idée du philosophe français Michel Bréal, pour commémorer la légende du messager grec Phidippidès, qui aurait parcouru la distance de Marathon à Athènes (42,195 km) pour annoncer la victoire contre les Perses en -490. Le marathon olympique et tout ce qui concerne les Jeux olympiques ne sont devenus qu'une machine à sous.

Télévision : nommée ADM (arme de distraction massive), UAM (usine à mensonges), parfois aussi UAC (usine à crétins) ou PS (Propaganda Staffel). C'est l'instrument par excellence de néo-crétinisation des citoyens, au même titre que la politique et l'informatique. La télévision chloroforme les esprits, endort les consciences, paralyse les intelligences, amollit les corps (il est bien connu que la télévision émet des ondes alpha, qui engourdissent le cerveau). Il n'y a plus d'esprit critique, il n'y a que mensonges. La télévision n'est plus qu'un dangereux instrument de manipulation par l'image (la télévision est un media de l'immédiat). C'est le règne des médiacrités bien-pensantes. D'autre part, en raison de l'ignorance crasse de la plupart des gens de télévision, le français y est maltraité de façon honteuse et lamentable. La télévision est le laboratoire du pire-disant culturel, – pour paraphraser un certain ministre. Jean Dutourd a écrit : « En ce qui concerne la langue française, la télévision est à présent quelque chose comme le musée des horreurs. » L'auteur considère, quant à lui, que c'est une annexe du Musée de la connerie, et fait partie des grands fléaux qui affligent la France d'aujourd'hui comme l'alcool, la drogue, le manque d'éducation et la pauvreté. La télévision est l'instrument idéal de diffusion et de propagation de la novlangue, langue volontairement déformée, mutilée, réduite, afin que la pensée ne puisse être clairement formulée, et pour que le téléspectateurs accueillent favorablement toutes les réclames pour les produits infects que fabriquent et fournissent les multinationales. En raison de cela, les téléspectateurs sont désignés sous la triste périphrase de « temps de cerveau disponible ».

L'art du mensonge médiatique a été porté à son sommet par une chaîne de télévision étazunienne, la C.O.N. (Cable Overworld Network = Réseau câblé mondial), qui a diffusé sans vergogne des mises en scène mensongères et morbides (histoire des 300 couveuses irakiennes, histoire de cormorans mazoutés au large des côtes du Koweit etc.) C'est par de telles avancées que l'on apprécie le progrès de l'« information » relayée par la télévision. Voir  ICI. Pour loteur, cette étrange lucarne qu'est le poste de télévision ne rappelle que trop le fameux Mythe de la caverne, où les télé-spectateurs sont prisonniers d'une fausse réalité.

La télévision française, ou en français french TV [prononcer frentch tivi], est le lieu de tous les dévoiements du français. Si vous voyez s'afficher sur votre écran « France-Télévisions » avec une belle inversion, vous êtes malgré les apparences, bien en France, hélas. En effet selon les nouvelles règles du français édictées par la french TV [prononcer frentch tivi], il n'y a plus de prépositions (luxe inutile et qui coûte cher), et l'inversion des mots y est obligatoire. Les téléspectateurs payent une redevance, – sorte de tribut prélevé directement sur les impôts locaux, pour avoir le droit de regarder des émissions à la limite de la débilité et écouter des informations manipulées. Il règne à la french TV [prononcer frentch tivi] des journalistes menteurs au garde à vous devant la pensée unique, et des présentateurs / présentatrices au parler hystérique, et au QI immédiatement au-dessous de zéro (point de congélation mentale).

Proclamée quatrième pouvoir en France, en fait la télévision par son intrusion insidieuse dans les cerveaux des citoyens est devenue le premier pouvoir, en raison de la présence et de la prégnance des médiacrates et des éditocrates, qui monopolisent la prétendue information, avec leurs prétendus experts. Donc, outre la déformation continue du langage, la télévision pratique la déformation continue de l'information. Les deux vont de pair.

Curieusement, la télévision se veut pédagogue, et de nombreux téléfilms, politiquement corrects, stigmatisent la pédophilie (= pédérastie), le racisme etc. même dans des séries policières, où les problèmes de société n'ont théoriquement rien à faire. En fait il s'agit d'un lavage de cerveaux généralisé, valable pour tout le monde occidental.

Voir Journaliste, Politiquement correct, Propaganda Staffel, Reality-show, Sachez, Talk-show.

Diminutifs : télé, téloche. La plupart des sociétés, imbues d'anglo-américanismes, disent maintenant TV, qu'ils prononcent souvent tivi. France-Téléfon propose ainsi un service 'Ma ligne TV'. (Pourquoi Ma ? A-t-on peur de la confondre avec celle du voisin ?).

La télévision, par l'immense public qu'elle touche, est l'instrument de sabotage de la langue française le plus efficace que l'on ait conçu : constructions incorrectes, mots employés à contre-sens, barbarismes, solécismes, intrusion de mots anglo-saxons, manies langagières ridicules des présentateurs ou journalistes, emploi systématique d'expressions toutes faites (ou potage instantané de la pensée journalistique), euphémismes réducteurs, accents toniques systématiquement portés sur la première syllabe ou sur une particule antéposée … tout est bon pour livrer en pâture au public un « ersatz » de français, parfois à la limite de l'intelligible.

PS qui n'a rien à voir. Aux dernières nouvelles, des ingénieurs d'une firme étazunienne ont mis au point un procédé, ingénieusement nommé SV (skull vacuum ou « vide-crâne ») incorporé dans les appareils de télévision, et qui aspirent à son insu la cervelle du télé-spectateur. Ce procédé semble promis à un brillant avenir.

Étymologie : du grec
τήλε (têle) : au loin, et du verbe latin video, visum, videre : voir. Il s'agit donc d'un mot hybride, résultat monstrueux d'un grec et d'une latine.

Temps (système verbal) : les temps disparaissent de plus en plus, au profit de quatre temps à l'indicatif : le présent (je suis), l'imparfait (j'étais), le passé composé (j'ai été), le futur simple (je serai). Le subjonctif ne semble plus connaître qu'un temps : le présent (que je sois). Il existe enfin le conditionnel, d'emploi rare ou discutable (je serais). Les autres temps sont tous passés (ou presque) à la trappe. « Et il n'y aura plus de temps » (l'Apocalypse). Nous sommes vraiment à la fin peut-être pas des temps, mais d'un temps, – celui de la langue française, claire et structurée.

D'autre part, le système temporel français a l'air d'échapper de plus en plus aux journalistes, comme par exemple dans cette phrase, extraite d'un article dans Y'a où? : Un engagement de 1 million de dollars a été demandé afin de protéger les biens si jamais les administrateurs perdraient (sic) les actifs (re-sic). Et puis de 1 million (= d'un million), c'est pas mal non plus.

Étymologie : du latin tempus, -oris : temps. Cf. en anglais time, en espagnol tiempo, en italien tempo.

Temps (de cerveau disponible) : désigne dans le langage journalistico-publicitaire le viol de ce qui reste de cerveau et de réflexion, chez les assidus de la french TV, par les grands groupes économiques. Concept mis à l'honneur par le PDG d'une grande chaîne de télévision prétendument française : « Ce que nous vendons à Caca-Cool, c'est du temps de cerveau humain disponible » (il a osé dire : humain). Un digne émule de d'Edward Bernays ou de Goebbels.


La télévision, ou le temps de cerveau disponible


PS qui n'a rien à voir : Edward Bernays était neveu et cousin de Sigmund Freud. Il utilisa des découvertes de son génial oncle, en particulier la notion de “ ça ” pour manipuler le cerveau d'autrui. Au reste, il considérait la foule à avec le mépris tranquille que l'on accorde gentiment au bétail – tout comme nos politiques, nos publicitaires et nos journalistes.

Étymologie : pour temps, voir rubrique précédente. Cerveau, du latin cerebellum : petite cervelle, diminutif de cerebrum : cerveau.

Disponible, latin disponibilis : dont on peut disposer, disponible, du verbe dispono, disposum, disponere (dis-ponere) : placer, répartir, disposer, arranger, régler.

Temps (d'exposition) : c'est le temps où l'on reste exposé à quelque chose : au soleil, aux rayons ultra-violets, à l'air etc. Nos excellents journalistes ont trouvé autre chose pour désigner le temps qu'une personne passe à l'antenne ou à la télévision. C'est le temps d'exposition médiatique (sic). Est-ce grave, docteur ? Mais peut-être, dans ce cas-là, faudrait consulter un spin-doctor ? Beaucoup de citoyens se plaignent que Nicolas Sarkozy soit surexposé. L'excellent David Puñadas dit ainsi avoir « donné une exposition » de 2 min 30 à un leader syndical.

Étymologie : pour temps, voir plus haut. Exposition, du latin expositio, -nis : exposition [fait d'abandonner un enfant nouveau-né], abandon (d'un enfant), évacuation (de l'intestin). Les sens étymologiques ne sont pas très flatteurs.

Temps (laisser du temps au ~) : cette expression, popularisée par quelqu'un qui n'avait aucune notion de l'heure et qui était connu pour arriver tout le temps en retard, signifie tout simplement : prendre son temps, ou en traduction plus exacte : laisser pourrir la situation.

Étymologie : voir la rubrique temps plus haut.

Temps réel (informatique) : pour ceux qui ne sauraient pas que le temps peut aussi être irréel. En temps réel : en un fraction de seconde, presque immédiatement, dans l'instant, très rapidement, dans la seconde qui suit. Définition officielle : se dit d'un système informatique qui ne doit pas simplement délivrer des résultats exacts, mais il doit aussi les délivrer dans des délais imposés, le plus rapidement possible (informatique industrielle, centrales nucléaires...) En fait le temps réel n'existe pas, car rien ne se fait sur Terre à la vitesse de la lumière (à part la propagation du néo-crétinisme). Cette vitesse seule serait garante du fameux temps réel que les informaticiens et autres maîtres à penser nous assènent réellement à longueur de temps.

Étymologie : expression empruntée à l'anglo-américain. Pour temps, voir plus haut. Réel, du bas-latin *realis : réel, effectif, venant de res, rei : chose.

Tendance (néo-crétinisme) : ce terme signifie 'à la mode', 'en vogue', et il très prisé à la french TV qui ne manque pas une occasion pour parler le plus mal possible. Ce sac, il est super tendance. Exemple de substantif qui prend un sens adverbial ou adjectival. Ne prend pas la marque du pluriel au pluriel, à l'anglaise : Sous les hauts plafonds poussiéreux du siège du PS, des lustres tendance ont poussé. De plus, senti comme adverbe, ce mot peut être précédé d'un superlatif : c'est très tendance. On regrette le sympathique branché. Les mochécons dans le vent disent maintenant trendy. Vu dans une pub sur les pages internet : Bretellement tendance ! Avec un adverbe aberrant fait sur le nom bretelle (jeu de mot évident avec le véritable adverbe tellement). Pour un misérable jeu de mots, les publicitaires n'hésitent pas à assassiner le français.

Attrapée au lasso cette phrase sur l'excellent Yaourt! : Réponse à toutes ces interrogations grâce à un aperçu des 10 tendances mode qui vont se bousculer dans votre dressing ! Le rédacteur n'a pas osé écrire les tendances tendance, mais il a sacrifié la préposition de et l'article la (les tendances de la mode) ; mode se retrouve ainsi en fonction quasi adjectivale, – bien que sans accord au pluriel. Remarquons au passage la manie de ne plus mettre les nombres en lettres (10 au lieu de dix), ainsi que celle d'utiliser des mots anglois (dressing au lieu de placard, rangement ou vestiaire). L'illustration suivante est extraite d'un magazine féminin :


« Ombré lip » : mode spéciale pour rouges à lèvres.
(Le mot lèvre n'est plus compris en français).
Remarquer l'expression populacière : c'est quoi.

Il y a maintenant un nouveau métier, celui de tendanceur : sorte de marchands d'objets à la mode. C'est aussi quelqu'un qui essaye de devancer la mode, qui essaye de deviner de quoi demain sera fait, pour faire vendre encore plus de produits merdiques. Les publicitaires se sont mués en Madame Irma.

Étymologie : tendance, de tendre, venant du latin tendo, tensum, tendere : tendre, bander (aussi dans le sens priapéen [érotique]), diriger, se diriger, tendre vers. Pourtant le mot tendance n'est pas très bandant.

Tendu : cet adjectif est apparu récemment, semble-t-il, dans les marécages linguistiques de l'administration, et doit avoir le sens de : qui provoque des probèmes, à problème, problématique, difficile... (?) Peut-être aussi : qui cause des tensions ? Exemple pris sur l'excellent : [...] trente-deux agglomérations en France métropolitaine dont Paris et bon nombre de départements limitrophes, et onze dans les DOM, qui ont été considérées comme des zones tendues, où la hausse du prix des loyers au m2 est supérieure à 3,2 % par an depuis 2002. Zones tendues ? Kekseksa ? Et le rédacteur de poursuivre : Encadrement des loyers : la liste des agglomérations jugées "tendues". Là, l'adjectif tendu a été mis entre guillemets (à l'anglaise) ; le rédacteur prend de la distance par rapport à ce nouveau terme.

Étymologie : voir rubrique précédente.

Tenir : verbe d'emploi bizarre, comme entr'aperçu une fraction d'article sur Yaourt! (d'après LePost) : « Un ministre tenu secret affirme que Jean-Louis Borloo va prendre la place de François Fillon ». Tenu secret : dont le nom est tenu secret ?

Étymologie : tenir, du verbe latin teneo, tentum, tenere : tenir.

Terme(s) (en ~ de) (calque) : expression envahissante, calque de l'anglais in terms of, très souvent utilisée par les mochécons et voulant dire : quant à, en ce qui concerne, ou en matière de, pour ce qui est de... Loteur avait hésité à introduire cette rubrique quand il commençait à rédiger cet abécédaire consacré aux néo-crétinismes (2005), mais en quelques années, la multiplication de cette expression est devenue telle, qu'elle constitue un tic de langage horripilant ; c'est une véritable épidémie langagière.

Sur le plan de l'écriture, plus stupidement encore, le mot termes est souvent mis au singulier. Tout d'abord, en terme d'erreur, je voudrais soulever un point de forme (Brise-Portefeuille). Ou alors cette citation, tirée de l'excellent Y'aourt? : "Cette année, nous ferons mieux en terme d'interpellations" (sic : comme si une interpellation pouvait être un « terme »). Ou encore : En terme de trafic sur les sites institutionnels des partis politiques, le Front National domine très largement le classement (en terme de [au sing. = quant à, en ce qui concerne], trafic [visites, fréquentations], largement [= fortement]). Ou bien cette magnifique phrase en néo-charabia, piquée sur internet : ... la poussée d'Internet, du moins en termes du nombre de connexions, est indiscutable (= en ce qui concerne le nombre de connexions, quant au nombre de connexions, pour ce qui est du nombre de connexions) ; et puis en termes du nombre, ce n'est pas mal non plus ; tout comme dans l'exemple suivant : Certains cinémas sont puissants en termes de nombre de productions à l'année. Les néo-crétins l'utilisent à tout va, pensant sans doute que « ça fait bien ». Un présentateur de la french TV l'a même utilisé pas moins de cinq fois en quelques minutes. Encore un exemple (loteur ne résiste pas au plaisir de citer des néo-crétinismes) : Première ville de l'Union Européenne en terme de coût de la vie pour ses expatriés, Copenhague est l'une des villes européennes les plus attractives pour les sièges régionaux de multinationales (là, on est dans le charabia).

Tiens, et puisqu'on est dans l'horreur linguistique, cet exemple puisé dans les eaux fécondes des dépêches de l'excellente A.F.P. : Le palmarès des JO d'Athènes de 2004, édition record en terme de cas de dopage, n'en finit pas d'être chamboulé avec la disqualification mercredi de quatre médaillés d'athlétisme par le Comité international olympique (CIO). « En terme de », au singulier, et « en terme de cas de dopage » : charabia, vous dit-on, charabia ! Encore un exemple ? Voici la phrase trouvée dans les commentaires de l'actualité de Yaourt! : Je trouve qu'il est un chouilla au dessus de la mêlé (sic) en terme de tête à claque ..... (les cinq points de suspension sont dans l'original). ‹ Comme tête à claques › est-il trop difficile à concevoir ? Encore une formulation proche du charabia : En terme d‘éthique de travail, je tire mon chapeau à ces gars. Ils travaillent dix heures par jour et ils viennent ensuite ici le soir (traduction d'un article en anglais paru sur Yaourt!). Il faut vraiment mettre un terme à ce calque stupide et pernicieux.

On peut cependant dire bien sûr : en termes de marine (telle ou telle définition), en termes de médecine (telle ou telle définition), en termes de jurisprudence (telle ou telle définition), etc. Grevisse cite l'exemple suivant : « Utilitaire : En termes de Philosophie, se dit de toute doctrine qui consiste à ramener la notion du bien à celle de l'utilité ». L'emploi de « en termes de » est ici parfaitement justifié. Ou alors cet autre exemple : « Autopsie : en termes de médecine, inspection de toutes les parties d'un cadavre, examen de l'état où elles se trouvent ». Ou enfin, cet exemple plus ancien : « "Colationner un livre" c'est, en termes de Relieur, rappelle P. Richelet, "mettre les cahiers d'un livre selon l'ordre de l'alphabet", en fonction des lettres choisies dans la marge du bas pour distinguer chaque cahier ». Ou enfin, cet exemple très clair : « Le nom masculin ” folio ” désigne en termes de typographie le feuillet d'un registre, d'un manuscrit, d'un livre mais également le numéro de chaque page d'un livre ». L'expression en termes de signifie en effet en français : si on utilise les mots ou le vocabulaire de telle ou telle discipline, dans le vocabulaire de telle ou telle spécialité, pour parler comme...

Une variante de l'expression en termes de vient d'être découverte par loteur dans le magazine web chartsinfrance point net (sic) : Le MP3 a supplanté le CD en termes pratiques et depuis, son ascension se fait au détriment du support physique qu'est le compact disc. En termes pratiques ? Et en termes malcommodes ? Peut-être que le signataire de l'article avait simplement voulu dire que le MP3 était plus pratique que le CD ?

Étymologie : terme, du latin terminus : borne, limite, et par la suite définition, explication. Grec
τέρμων (termon) : terme, limite.

Termes (médicaux ou biologiques) : lu sur une page internet : « ... de très nombreux termes médicaux et biologiques (bronchitis, femur, gastro-enteritis, geranium, neuralgia, plexus, pneumonia, tibia, prognosis, sciatica, sclerosis, spina bifida, tetanus, uterus, etc.) » Le mot géranium considéré comme un terme médical ou biologique ? L'huile essentielle de géranium est hémostatique, mais de là à faire du géranium un terme médical ou biologique, il y a un grand pas, que beaucoup de jardiniers refuseraient de faire, de peur d'être accusés d'exercice illégal de la médecine.

Étymologie : pour terme, voir rubrique précédente. Scientifique, des deux mots latins scientia : science, et facio, facere : faire.

Terminal (américanisme ?) : désigne tout simplement un écran avec un clavier en relation avec un ordinateur central. Paut parfois être pris dans un autre sens ; pour France-Téléfon, c'est un poste téléphonique relié à un ensemble plus vaste.

Lu sur Bondy Blogue : Une des filles, élève en terminal scientifique, ajoute ... Un terminal (poste, appareil etc.) peut donc être scientifique.

Étymologie : terminal, latin terminalis, de terminus : borne, fin, limite. Le terminal est à la fin d'un réseau.

Terrorisme : toute « mouvance » politico-religieuse, qui tend à revendiquer ses droits par des actes de cruauté : attentats dans des lieux publics, assassinats. Les « minorités » n'ont eu longtemps que cette arme pour se faire entendre. Mais c'est devenue, hélas, une spécialité de certains groupes (Corses, Basques, Islamistes), non plus pour faire entendre leurs droits, mais pour essayer d'imposer un point de vue : menaces d'attentats islamistes en France à cause de l'interdiction du port du voile ou, plus récemment, des menaces contre une élection qui déplaît aux terroristes (on voit quelle idée de la démocratie ont ces gens-là) : Puisque vous avez choisi le croisé sioniste (sic) Sarkozy pour vous présider, nous vous prévenons qu'il y aura une campagne djihadiste sanglante dans les prochains jours et une bataille acharnée au cœur de la capitale. Heureusement que, pour la plupart, ces menaces ne sont que des fanfaronnades, ou sont déjouées à temps.

Contre le terrorisme et les risques d'attentats, la sécurité sur les aéroports s'est considérablement et imbécilement renforcée, au point où on ne peut plus rien prendre sur soi de liquide pour voyager. La sécurité de l'aéroport de Tarbes a même confisqué l'eau bénite que des voyageurs rapportaient de Lourdes (août 2007). La Sainte Vierge et Al Qaïda, même combat !

Celui qui est adepte du terrorisme est un terroriste. Par un curieux détournement de sens, chez quelques journalistes et dans les media, un terroriste n'est plus un terroriste, mais un activiste, c'est-à-dire quelqu'un qui agit au service d'une cause, – fût-ce par des assassinats, des prises d'otages et des attentats causant nombre de victimes. mais le mot activiste est maintenant lui aussi mis à toutes les sauces. Voir ce mot.

Le mot terroriche (2010) est un avatar linguistique du terroriste, mais c'est un mot-valise ô combien exact.

Étymologie : terrorisme : politique de terreur ; voir la Terreur révolutionnaire. Terreur, du latin terror, -ris : terreur, effroi, épouvante. Verbe terreo, terrere : effrayer, épouvanter. Cf. terrible.

Test : paléo-crétinisme, signifiant essai ou épreuve (cf en anglais test-tube : tube à essai, éprouvette) ou expérimentation. Ce mot est tellement entré dans la langue qu'on a refait un verbe : tester, dans le sens de mettre à l'épreuve, vérifier, expérimenter. En français, tester veut dire ... faire son testament. Face à l'invasion de l'anglo-saxon, nous pouvons maintenant faire notre testament. Lu sur l'excellent : Avant cela, les contrôleurs de la mission au Jet Propulsion Laboratory de la NASA en Californie ont l'intention de faire subir au rover et à ses instruments tests et vérifications diverses pendant plusieurs semaines. Loteur ignorait que le mot test fût du féminin.

Étymologie : de l'anglais test : épreuve. Du vieux français teste (tête) : pot de terre (pour séparer les métaux précieux des autres métaux lors d'une fonte). Voir Tête. Le verbe français tester (faire son testament) dérive de testis : témoin, testicule (voir Testicule).

Testé positif : on entend de plus en plus, à propos des contrôles anti-dopages, l'expression tel coureur a été testé positif pour signifier qu'il a été déclaré positif, ou que ses tests ont été positifs. Anglicisme inepte.

Étymologie : pour testé, voir plus haut. Positif, du latin positivus : sur quoi on peut compter. Verbe pono, positum, ponere : poser.

Testicule : souvent employé au féminin par la plupart des ignares, sans doute en relation avec couille. J'ai 18 ans depuis 3 mois et j'ai découvert depuis déjà un bout de temps une petite boule sur ma testicule gauche. Ah, le couillon !

Étymologie : latin testis : témoin et testicule. Pour jurer, on mettait la main sur les testicules, – témoins on ne peut plus précieux.

Testimonial, ~niaux (: cet adjectif signifie normalement : relatif à un témoignage, qui repose sur un témoignage : preuve testimoniale. Mais chez certains néo-crétins, cela a pris tout simplement le sens de témoignage : [on relève des] incohérences dans les testimoniaux des officiels du NORAD (North America Aerospatial Defense). Typique des personnes imbues d'anglo-saxonismes, mais maîtrisant mal le français.

Étymologie : du latin testimonium : témoignage. Voir plus haut : tester, testicule.

Testing (barbarisme, faux anglicisme) : piège à l'encontre d'un recruteur, auquel on envoie deux CV identiques, mais avec deux noms de candidats différents : un nom européen, et un nom non européen. Si le recruteur favorise la candidature européenne, il passe à la casserole anti-raciste, et doit payer les pots cassés. Le testing fait son entrée dans les cabinets médicaux, titre un article. Autrement dit, tous les moyens sont bons pour combattre le racisme, au prix cependant d'une distorsion de la morale. Le procédé est aussi barbare que le mot.

Étymologie : voir Test plus haut.

Tête : première place. Loteur ne résiste pas au plaisir de livrer cet exemple, récemment pêché avec son épuisette à néo-crétinismes ; Si la tête du classement a tenu du mano-a-mano, la lutte n'a pas été moins acharnée derrière, puisque 44 000 "petites" entrées séparent le troisième du sixième ... (Allocine). Donc la tête s'est tenue la main dans la main (à peu de différence). Il y a des symboles solaires mayas, qui représentent le soleil pourvu de mains ; mais la tête pourvue de mains, loteur – en raison de sa grande ignorance – ne la connaissait pas. Loteur tient à signaler au passage que, malgré sa terminaison en -o, « mano » est féminin en espagnol, et que donc l'expression “ du mano-a-mano ” jure quelque peu. De plus, il n'y a pas de traits d'union dans l'expression.

Étymologie : du latin testa : brique, tuile, pot ou vase en terre cuite, cruche à deux anses (les anses figurant les oneilles), coquille, carapace, puis enfin crâne. L'étymologie confirme avec bonheur la vacuité de la plupart des têtes de nos contemporains. Quand Pierre Brochant dit à propos de François Pignon, dans Le dîner de cons, « Il a une belle tête de vainqueur », le mot tête est employé dans son sens étymologique : cruche.

Le latin avait le mot caput pour désigner la tête. En vieux français : chef. Cf. l'expression 'branler du chef'.

Tête de nègre : voir Pâtisserie.

Étymologie : pour tête, voir la rubrique précédente. Nègre, du latin niger, nigra, nigrum : noir.

Texto (langage texto) : l'adverbe 'texto' existe bien en français familier et il signifie 'textuellement'. Mais de nos jours, le mot texto désigne un message envoyé par l'intermédiaire d'un téléphone portatif, et par extension, c'est le langage abrégé, utilisé pour de tels messages : c koi (c'est quoi), kan (quand), a12c4 (à un de ces quatre), etc. Économie de mots et de lettres car les communications sur les mobiles coûtent cher (), plus méthode globale égalent : déstructuration (ou destruction) de la langue.

Dans le même esprit, à l'imitation du fameux Doukipudonktan de Raymond Queneau, on trouve dans une émission de télévision, kikadikoi, kikadékoné ... Voir SMS.
() il est cependant à remarquer que dans d'autres pays les abonnements pour les téléphones portatifs sont beaucoup moins chers qu'en France, mais on assiste au même phénomène.
Néologismes : sexto : texto à caractère sexuel, et sexting : fait d'émettre un tel texto. Depuis quelques mois, voire quelques années, le sexting est très à la mode, en particulier chez les jeunes. Ceux qui émettent un sexto pratiquent le sexe tôt.

Étymologie : texto, abrégé de texte (ou de l'anglais text), du latin textus : tissu (cf. textile) et texte. Verbe texo, textum, texere : tisser, tresser, composer, écrire.

Thé (Ce n'est pas ma tasse de ~) : cette expression qui a l'air typiquement anglais – so british – est effectivement un idiomatisme anglais (it's not my cup of tea). En français, comme on ne dit pas « Ce n'est pas ma tasse de café », on dira plutôt : 'c'est pas mon truc' (familier), 'c'est n'est pas mon genre', 'ça ne me plaît pas' (langue plus soutenue). « L'anglais, ce n'est vraiment pas mon verre de pinard ! », ajoute l'auteur.

So british, but not so french

Étymologie : le mot thé vient du chinois tch'a ( 茶 ) : thé. En japonais o-tcha ( お茶 ) avec l'enclitique o- ( お ) antéposé ; o- est une particule "honorifique". En russe чай (tchaï), en anglais tea, etc.

Tasse, emprunt à l'arabe tassa : coupe, écuelle.
Théma : sens à définir. De jour en jour, la rédaction d'EVENEMENT vous concocte de nouveaux thémas citations ( ??? ). Thémas citations : citations par thèmes ? Et pourquoi au masculin avec un mot terminé par -a ?

Étymologie : théma ? peut-être thème ? Latin thema : thème, proposition, sujet ; du grec
θέμα (thema) : ce qu'on pose, dépôt ; thème. Verbe τίθημι (tithêmi) : poser.

Thématique (néo-crétinisme) : normalement, thématique est un adjectif, qui signifie : relatif à un thème. Ce mot peut se rencontrer comme substantif, et dans un cas bien précis dans le vocabulaire philosophique ou sociologique. Il signifie alors : ensemble de thèmes, système organisé de thèmes (Cnrtl). Mais il semble maintenant que thématique soit employé dans le sens de thème tout court (comme problématique au lieu de problème, méthodologie au lieu de méthode, technologie au lieu de technique). [...] vous avez présidé le groupe « réussite scolaire » cet été. Le travail a-t-il été fructueux ?, voici la réponse de l'élue socialiste : « Il y a eu au total quatorze journées consacrées à cette thématique, à chaque fois devant au moins 200 personnes ». Apparemment, il n'y avait qu'un thème : la réussite scolaire. Mais comme toujours, pour les néo-crétins, plus un mot est long, plus il allonge la pensée.

Thème : un thème, c'est un sujet (littéraire, musical ...) qu'on développe. Dans quel sens faut-il comprendre le mot thème dans l'exemple suivant : Dégager le thème d’un texte (phrase tirée du fameux Livret personnel de compétences de l'Éducation dite nationale). Thème = idée principale ? Mais un thème, c'est quelque chose qu'on développe, et un non une idée isolée. On aurait pu à la rigueur comprendre : « dégager le thème développé dans un texte ».

Étymologie : voir Thema, plus haut.

Think tank (anglicisme, prononcer θɪŋk tæŋk, soit à peu près tzsink tank ; de toute façon, on s'en fout) : ce n'est par un char d'assaut doué de pensée, mais un groupe de réflexion. On ne réfléchit donc plus en français. Le fait que l'expression soit plus courte en anglo-saxon n'excuse pas cette paresse d'esprit. De plus, le son th est presque impossible à prononcer pour un Français normalement constitué, qui pourrait comprendre Chine tank ou char d'assaut chinois.

Étymologie : to think, penser en anglais. Vieille racine germanique *thankjan qui a donné think en anglais, denken en allemand ; cf. en latin tongeo, tongere : savoir.

Tank, réservoir, mot importé par les Portugais sous la forme tanque, altération de 'estanque', venant du Gujrat (Indes) : citerne, réservoir. Peut-être issu du sanscrit tadaga : étang, lac.

Thon : bizarrement, le nom de ce poisson délicieux sert à désigner une fille moche, et tend à remplacer le mot boudin. Mater les filles à la terrasse d'un café, c'est tellement bon. Mais attention un canon peut cacher un thon. Littérature lue sur un forum d'ados : il faut aussi voir qu'un thon va pas mettre sa phot pour que tout le monde se foute de sa gueule :D (sic). Ou encore, ce calembour : On ne dit pas le ton monte, mais la fille moche prend l'ascenseur. Comme chantait Sacha Distel « Une bande de thons descendait la rivière … Une bande de thons, avec un t comme crocodile ».

Étymologie : latin tunnus, grec
θύννος (thynnos), italien tonno, espagnol atùn... Le th de thon en français provient du θ théta grec.

Thriller (anglicisme, prononcer θrɪlə(r) ou à peu près tzsrileur. De l'anglais thrill : frisson) : roman ou film d'angoisse ou à suspense. Le monumental thriller politico-financier du Suédois Stieg Larsson bat les records de ventes dans toute l'Europe. Équivalents français : polar, film (ou roman) à suspense.

Étymologie : du verbe to thrill, anciennement : percer, pénétrer, vibrer, trembler, puis frissonner. Cf. through : à travers.

T.I.C. : « Technologies de l'Information et de la Communication ». Les manipulateurs de la langue ont un tic bizarre : celui de parler et de penser par sigles ou acronymes. C'est un véritable tic de langage chez toutes les personnes qui manipulent les techniques informatiques. A signaler que pour faire encore plus branché, c'est le mot Technologies qui est employé au lieu de Techniques. Voir Sigles.

Timeline (anglicisme, prononcer taɪm laɪn ou taïme laïne) : américanisme signifiant chronologie ou historique. [...] l'iPhone 4S (que beaucoup surnomme déjà l'iPhone 4Steve) mérite sa place dans cette timeline. A noter l'emploi du féminin ici (cette timeline), alors qu'il n'y a ni masculin ni féminin en anglois, le rédacteur emploie un terme anglo-saxon, mais l'accorde ad sensum selon les règles françaises. Double néo-crétinisme. Les rédacteurs truffent de plus en plus leurs articles de termes anglo-saxons, soit par flemme de traduire ou de trouver les équivalents français, soit par snobisme. Ça devient râlant (et c'est une perte de temps) de chercher dans un dictionnaire d'anglais ou sur internet le sens de nombreux termes épars dans les articles dont nous gratifient les néo-rédacteurs.

Étymologie : pour time, voir plus haut Temps.

Timing (anglicisme, prononcer taɪmɪŋ ou taïming) : sens du temps ou du rythme, coordination temporelle, parfois aussi tout simplement minutage, chronologie. Il ne suffit pas de savoir cuisiner, il faut aussi avoir un bon sens du timing. Ou alors : Je n'ai pas encore établi le timing de mon voyage. Exemple plus difficile à traduire en français : Mais alors pourquoi revenir maintenant? «Le timing est parfait» explique Jose Cil. « Le timing est parfait » : Le temps est venu ? C'est vraiment le moment ? Très ennuyeux tous ces néo-vocables, qu'on doit traduire ou interpéter.

Étymologie : time / timing / temps : voir plus haut Temps.

Tintin : que vient donc faire Tintin dans ce glossaire consacré au néo-crétinisme ? Hé bien, l'on a retiré des rayons de vente de BD pour enfants en Angleterre Tintin au Congo car son contenu, aux yeux de certains individus politiquement corrects, était jugé raciste (!!!). Tout cela pour ne pas choquer les gens « à forte mélanine ». Un Congolais a même introduit une action en justice en Belgique contre la société qui gère les droits d'Hergé. Excès de rectitude politique ? Ou attitude grotesque ? C'est en tout cas inquiétant, car

1. on ne peut plus rien dire ou écrire qui choque ou dérange certaines parties de la population
2. les œuvres anciennes peuvent être censurées, mutilées ou mises à l'index par simple protestation d'une partie de la population (Tex Avery, Tati, Tintin...)

Chers concitoyens, loteur vous annonce une grande nouvelle que vous attendiez tous : la censure est rétablie.

Beaucoup de librairies placent maintenant l'album dans le rayon « Adulte ». Adulte ! Une BD pour enfants ?! Il n'est pas inutile de signaler qu'on qualifie aussi d' « adulte » tout ce qui a trait à la pornographie. Voir Adulte, Censure.

Étymologie : tintin, ça veut dire rien en français populaire. Il est vrai que le personnage d'Hergé ne représente personne en particulier.


Un sale blanc (1) se fait porter par des noirs.
Même le chien est blanc (1 bis).

Tip (anglicisme, prononcer tɪp) : truc, astuce dans le langage de la gent informatisée. Ce mot, on ne sait trop pourquoi, bien qu'étant au singulier peut prendre la marque du pluriel : Proposer un tips.

Étymologie : origine incertaine.

Tissu : ce terme ne désigne plus une étoffe, tissée avec des fibres végétales ou artificielles, ni une ensemble de cellules avec une fonction définie (tissu osseux, tissu conjonctif). Non, maintenant, il s'agit de quelque chose qui signifie ensemble, structure, on ne sait pas trop, mais ça fait bien dans la conversation. Tissu scolaire, tissu social, tissu industriel ... Les Israéliens ont atomisé le tissu social de Gaza (atomisé fait mieux ici que gazé). Lorsque nous nous implantons dans un pays ou une région, nous faisons en sorte que nos activités aient un impact positif sur le tissu industriel et l'emploi [lorsque nous nous établissons dans un pays ou une région, nous nous efforçons de créer des emplois (???)]. L'ennuyeux, avec cette langue de merde, c'est qu'elle est floue, imprécise ; ce n'est que du verbiage sans structures ; comme un tissu troué ou déchiré en quelque sorte.

Évidemment, le verbe correspondant est tisser : tisser des relations, tisser des liens... Nous sommes tous devenus des tisserands. C'est nous les canuts !

Étymologie : du latin texo, textum, texere : tisser, entrelacer, composer. Voir Texto.

tit : diminutif de petit dans les blogs. Je ne sais pas pour vous, mais moi il me manque grave. Me manque sa bonne humeur, son humour, son tit mot gentil à chacun, sa poésie. A très vite. On était habitué à p'ti ; voilà maintenant tit (on prononce ti ?). Remarquer l'expression à très vite, qui doit signifier : à très bientôt.

Titres (honorifiques) : ne se donnent plus. Les journaleux s'adressent désormais aux ministres, ou à des hommes importants ou même à de simples citoyens en les appelant familièrement par leur prénom et leur nom : Bonjour (prénom Nom), vous êtes chargé de ... Ils ne disent même pas : Monsieur ou Madame. Il semble que cette mode vienne des Anglo-Américains ( ? ) Ou alors, on trouve des déclarations de ce type : Le procureur Catherine Ch. a indiqué lundi privilégier (sic) la piste criminelle dans l'affaire de l'incendie d'un immeuble à Avignon qui a coûté la vie à un enfant de 11 ans (au lieu de : le procureur de la République, Madame Catherine Ch. etc.) Et quand les journalistes parlent d'un ministre, voire du président de la République, aucun titre n'apparaît plus, ni même le prénom. 14 juillet : Hollande sera interviewé depuis l'Hôtel de la Marine (Le Pen ?) Élégance de journaliste.


Cassez reçue par Hollande. Même pas l'initiale des prénoms

A remarquer au passage qu'un personnage important ne fait plus l'honneur de sa présence, mais le (la) journaliste le reçoit tout simplement à telle ou telle émission de télévision. On n'entend plus désormais que le vulgaire et arrogant Je reçois aujourd'hui (prénom Nom), qui est chargé de..., et non plus : J'ai l'honneur de recevoir, ou bien : Monsieur Untel, (Ministre de ceci, Directeur de cela), nous fait l'honneur de... C'est en quelque sorte le journaliste ou le présentateur de télévision qui font l'honneur à tel personnage de l'inviter. Tant sont forts la prégnance de l'image et du « cinquième pouvoir » d'une part, et le nombrilisme des invités, ravis d'être vus ou regardés sur le petit écran, d'autre part. Accessoirement, le fait de dire « Je reçois (Untel, quelqu'un d'important) ... » met en valeur le (ou la) journaliste, le présentateur ou la présentatrice sur qui, ainsi, rejaillit une partie de la gloire du personnage reçu. Vanitas vanitatum, et omnia vanitas (voir les pages rousses du petit Larose).

Dernière vulgarité, émise par une journaliste de la chaîne de télévision A2 ; s'adressant à un Président d'une république africaine, elle lui demanda cavalièrement : « Et que pensez-vous-vous de cette situation, Président ? » Ou on peut aussi entendre de la part des journaleux de la french TV cet autre type de déclaration : « Bonjour Roland, bonjour Monsieur le Ministre » (le Ministre passe après le présentateur).

Tout ce qui peut distinguer quelqu'un du vulgum pecus est banni : plus de titres, plus d'émulation, plus de prix ni de récompenses dans les écoles... Nivellement par le bas. La médiocrité des journalistes est passée par là.

Étymologie : du latin titulus : inscription, titre d'un ouvrage, titre d'honneur, altéré en titre. Cf. l'anglais title.

Titres (de films) : les titres de films étasuniens ne se traduisent plus : Jurassik Pork, Mars attacks ... Idem pour les téléfilms ou les titres de séries : Desesperate Housewifes, Heroes, Prison Break ... Les « génériques » des films ne sont plus traduits non plus, et le spectateur voit défiler des termes anglo-saxons, au début ou en fin de film, et dont il n'a que faire. Un traducteur revient-il si cher ? Ou est-ce imposé par les producteurs anglo-saxons ? Que penser si les pièces de théâtre ne se traduisaient pas non plus : Much ado about nothing, Gorié ot ouma, El burlador de Sevilla (2) etc. Il en est de même des titres d'émisssions de télévision, où des millions de téléspectateurs assistent, impuissants, à l'invasion de nos chaînes par les Étazuniens.

Et quand la télévision crée une nouvelle émission (quand elle en crée), il y a de grands risques qu'un producteur néo-crétin impose un titre en anglais : Star Academy, Secret story, The voice, You can dance par exemple. Ou alors, l'on a droit à des titres d'émission d'une navrante stupidité : « Attention à la marche ! », « On n'est pas couché », « T'empêche tout le monde de dormir », « Taratata », « Vivement dimanche prochain ! », « 60 minutes inside », « Panique dans l'oreillette ». L'on se souvient peut-être de l'émission de l'agrégé de télévision « Ciel mon mardi ».


Avec l'aimable autorisation du dessinateur Gremi.
Ce n'est plus une télé de m..., c'est une télé de pisse.
Visitez le site de Gremi

Quant aux titres des émissions pour la jeunesse, ils sont très souvent anglicisées, comme Toowan par exemple.

Les titres de livres ne sont pas, eux non plus, traduits par les néo-rédacteurs : Eichenwald, auteur du livre 500 Days: Secrets and Lies in the Terror Wars, affirme que des notes plus anciennes datant de mai et juin mettaient également en garde contre une attaque à venir (slate point fr). Sur le titre, il n'y a qu'un lien vers un site de vente du livre ... en anglais.

Étymologie : voir rubrique précédente.

T.O.C. : « Trouble Obsessionnel Compulsif », ou trouble du comportement qui se manifeste par des conduites obsessionnelles, phobiques ou autres, qu'on appelait avant « névrose obsessionnelle » (c'est une manie que de renommer des maladies ou des « pathologies »). On trouve souvent le nom de cette névrose écrit sous les formes TOC ou Toc. L'emploi de majuscules séparées par des points éviterait un mauvais jeu de mots.


Tolérance : un des maîtres-mots du néo-crétinisme victorieux. Il faut être tolérant envers les autres ethnies, les autres religions, les autres coutumes, sinon gare aux représailles ! Les Français de souche ont donc l'obligation d'être tolérants envers les autres (la réciproque n'est pas du tout vraie).

Lu sur internet : « La tolérance envers la connerie n'est pas de la tolérance, mais de la connerie » (Alain Lefebvre). Il en est de même pour la tolérance envers le néo-crétinisme.

La tolérance est une grande vertu morale qui consiste à accepter des choses ou des situations avec lesquelles on n'est pas forcément d'accord. Les bien-pensants, quant à eux, ne tolèrent pas l'intolérance, défaut cependant bien humain. Mais les bien-pensants ont réussi ce tour de force : transformer les défauts en fautes, voire en délits ou crimes. Quant aux musulmans, ils sont tellement tolérants qu'ils ne tolèrent rien qui soit en dehors de leurs dogmes..

Une mention spéciale doit être faite pour l'expression Tolérance zéro. C'est une expression mochouillarde, importation frauduleuse de l'anglo-américain, qui désigne une stratégie policière étazunienne qui consiste à sanctionner immédiatement et sévèrement un délit. Sarkozy : tolérance zéro pour les violences urbaines. Autre exemple : "Nous n'avons pas assez employé le langage de la tolérance zéro jusqu'à maintenant, mais c'est en train de changer très rapidement", prévient David Cameron. Ou bien : Mais en cette journée internationale de « Tolérance zéro Excision ou Mutilations Génitales Féminines », il est bon de rappeler que des progrès notables ont été réalisés ... Remarquer ici l'emploi abusif de majuscules, une manie anglo-américaine. Mais cette expression peut signifier simplement le rejet, le refus, l'interdiction de quelque chose : Vers la fin de la « tolérance zéro » pour l'importation d'OGM non autorisés.

Quant à loteur, la seule forme de tolérance qu'il tolère, ce sont les maisons de tolérance (interdites aux moins de dix-huit ans).

Étymologie : latin tolerantia : endurance, patience ; verbe tolero, toleratum, tolerare : supporter, endurer, résister à.

Too much (anglicisme, prononcer tu: mʌʧ, ou plus simplement tou meutch : trop en anglo-saxon) : expression dans la bouche des modernes, signifiant : bien, bon, formidable, extra, épatant ... (un peu vieilli). Mais on peut encore trouver des titres d'article comme : Les robes les plus too much de Cannes. Ça, y'en avoir être bon français.

Étymologie : too, variante emphatique de to. Much, d'une racine indo-européenne *meg signifiant grand ; cf. grec
μέγας (megas), latin magnus, sanscrit महत् (mahat, comme dans mahatma : grande âme, titre donné à Mohandas Gandhi).

Top (anglicisme et néo-crétinisme, prononcer tɒp ou topp) : mot d'origine anglaise, signifiant : qui est au sommet, supérieur, meilleur, extrême. Ce produit, il est top ! Être au top niveau : être au sommet de sa forme. Un top model (mannequin vedette), top secret (ultra secret), top prix (très bon prix), top logiciels (excellents logiciels). Top recherches sur Club-Hic. Le top (le meilleur), c'est les fraises. Top logos (les meilleurs logos) pour téléphone mobile. TOP PARTENAIRES (les meilleurs partenaires). Il faut admirer au passage le double néo-crétinisme : un mot anglais (invariable) plus inversion des termes. Ou encore cet exemple : Hollywood a-t-il obtenu des informations top secret [ultra-secrètes] sur la mort d' Oussama Ben Laden ? Ou bien encore : Une silhouette au top au détriment de la santé, çà (sic) devient du délire.... (une silhouette parfaite). Enfin cet exemple ou top est pris seul, sans doute dans le sens de « top modèle », c'est-à-dire mannequin-vedette : À l'âge de 19 ans, cette jolie brune ne savait pas qu'elle deviendrait un des plus beaux tops du monde. Le mot top répond tout à fait au principe de la néo-langue : un mot, plusieurs idées. Économie de mots, indigence de pensée. Calque servile de l'anglais, comme par exemple : Top 10 Particular Kinds of Lovers, avec plein de majuscules pour faire joli.


Top secret ou ultra-secret ?

Animaux top models

les dix premières

Entendu de la bouche d'un présentateur de la french TV : « Ce thon-là, c'est du top qualité » (sic, pour 'la meilleure qualité', 'qualité extra'). L'accord du démonstratif ici se fait illogiquement, c'est-à-dire avec le mot top et non avec 'qualité'. Le top 5 des aliments toxiques (les cinq aliments le plus toxiques). Quant à M6, elle décerne désormais un titre de top chef (sic, pour grand chef). Et dans une page de Yaourt? ce titre rédigé en excellent charabia : Plus de top articles France (Les meilleurs articles sur la France ?). Autre charabia, relevé dans un site de documentation sur la littérature française, site destiné aux étudiants (doc-etudiant.com) : Top documents Analytique. A quoi se rapporte "analytique" ? Est-ce ce mot signifie analyse (analyse des meilleurs documents) ?

Autre emploi contestable, car top est accolé à un superlatif, et il est totalement pléonastique, et donc inutile : « Un réseau d'informateurs qui révélaient les projets les plus top secret d'Apple vient d'être démantelé ». Encore : Top 10 des ponts les plus terrifiants au monde (les dix ponts le plus terrifiants du monde). Et puis ce titre : Top 10 des meilleures pubs (= les dix meilleures pubs). Ou encore dans l'excellent Yaourt : Top 10 des pires aéroports où dormir (les dix pires aéroports où dormir), ou bien : Le top 3 des pires appels téléphoniques de... (les trois pires appels téléphoniques). Autre exemple, toujours dans Yaourt : Top 10 des aéroports les plus importants du monde (les dix aéroports les plus importants du monde). Il semble que les rédacteurs de Yaourt tiennent à cette formulation.

Top peut aussi prendre la marque du pluriel : Les tops jeux de la Kinect, titre un article sur l'excellent Yaourt? Et encore ce titre : Découvrez les autres tops listes et classements de Topito sur le Cinéma.. Ou bien cet autre exemple singulier, où top est une fois au pluriel, une fois au singulier : Toujours classée dans les tops 10 de la plupart des pays, et même dans le top 5 des ventes en France, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis cette semaine, la chanteuse a écoulé plus de 20 millions d'exemplaires de l'album. Comment peut-on s'abaisser à placer top un peu partout ? Dans le dernier exemple, top aurait très bien pu être remplacé par : 'dans les dix meilleures ventes', 'dans les cinq meilleures ventes'. Ce vocable monosyllabique, frauduleusement importé de l'anglo-saxon, défigure inutilement le français. Mais c'est un principe de novlangue : « plus c'est con, plus c'est bon ».

Peut également être traduit par classement, palmarès, comme Top ten : les dix meilleurs classés, Top 50 (prononcer top cinquante et non top fifty ; moitié anglais, moitié français) : palmarès des 50 meilleurs. Top 5 (prononcer top faïve) des faqs les plus consultées (les 5 faqs le plus consultées). Le top-14 des clubs de rugby (là, il y a trois mots anglais). Top produits (sur la page d'accueil d'Orange) : meilleurs produits, produits les plus demandés. Ou encore le : Le Top télécharger (sic). Avec des super-superlatifs ou top superlatifs : le top du top, ou bien méga-top. Quant au titre suivant, c'est tellement elliptique que ça en devient du charabia : SearchY'ahoù?Search - Top semaine. Autre phrase entendue lors d'une réclame (pub) à la télévision : trop de gadgets top délire(s ?). Ce n'est plus du charabia , c'est du délire.

Et puis que penser de cette phrase elliptique : L'actrice et top Allemande avait été en effet conviée à appuyer sur le fameux bouton pour donner ses habits de lumière à la plus belle avenue du monde (public point fr). Le néo-rédacteur de l'article a-t-il mis top pour top model (mannequin vedette) ? Remarquer la majuscule à l'adjectif 'allemande', et le néo-crétinisme journalistique la plus belle avenue du monde.

Étant donné que « tout ce qui est exagéré ne compte pas » (Talleyrand), souvent le top niveau correspond au taupe niveau – immédiatement en dessous de la terre. Le succès de ce mot, top, est sans doute dû à sa briéveté.

Ce néo-crétinisme se retrouve même dans d'autres langues, par exemple ce titre tiré d'un journal bulgare : « Наш лицей в ТОП 5 на Украйна » (Nach litseï v top 5 na Oukraïna) : Notre lycée fait partie des 5 meilleurs [ lycées ] d'Ukraine). Loteur espère au passage que le lecteur apprécie d'apprendre le bulgare gratuitement.

Inutile d'ajouter que cet anglicisme stupide appartient à la langue familière, qui n'est pas une langue “ soutenue ” (c'est-à-dire que loteur – entre autre – ne soutient pas). Top et Trop sont les deux mamelles du néo-crétinisme. À noter cependant l'expression top chrono qui n'a plus rien à voir avec l'anglais. Il s'agit d'une simple onomatopée indiquant le signal du départ. Voir Génial, Trop

Le top, dans le langage délicat et élégant de la mode, désigne la partie supérieure d'un vêtement féminin. Alors oui au Wonderbra mais pas sous un top qui s'arrête au nombril, oui à la mini-jupe à condition de ne pas l'associer à des talons de quinze centimètres (plurielles point fr). Le « wonderbra », ici, semble désigne un soutif, un soutien-gorge, un soutien-lolos.

Étymologie : top, d'un mot germanique zopf signifiant sommet, crête.

Topic (anglicisme, prononcer tɒpɪk ou topik) : sujet, thème d'une discussion sur un forum d'internet. Si jamais tu avais des idées, il serait intéressant que tu ouvres un topic ailleurs que dans « Élections ». Parfois écrit topik, on ne sait pourquoi : ... ce que je voulais soulever parce topik au titre un peu provoc c'est l'habitude d'emballer les évenements. Les internautes branchés utilisent le terme globish de topic, plutôt que les trop français "sujet" ou "thème". Ah lala, tristes topics !

Étymologie : emprunt au grec
τοπικός (topikos) : qui concerne le lieu. Latin Topica, topicorum : les Topiques (titre d'un traité de Cicéron, traduit du grec Aristote), du grec Τοπικά (Topika, traité sur les lieux communs : τόποι). Grec τόπος : lieu, endroit (français topologie, toponyme etc.)

Toto : les informaticiens, qui brillent par leur imagination et leur inventivité verbale, appellent toto tout fichier ou toute division qu'ils viennent de créer, et qu'ils ne savent pas comment nommer. Si par exemple vous avez un <div id="toto"> que vous ne voulez pas voir à l'impression, ajoutez juste à votre feuille de style ...

Les totos, nul ne l'ignore, c'est le nom qu'on donne aux poux. Quand on vous disait que l'informatique est pourrie de bugs (insectes) ! Voir Bug.

Toto peut s'employer aussi de manière condescendante ou familière pour s'adresser à quelqu'un : [...] ses correctifs apportés rapidement au discours du Bourget,( « Non, je ne suis pas contre la Finance mais contre la spéculation. », mais Toto, quand on écrit un discours, il faut employer le mot juste !)

Étymologie : toto, pou, date de la guerre 1914-1918. Toto, nom de fichier pour informaticien sans imagination, est d'origine obscure. Peut-être en relation avec toto, l'élève-type en France (zéro + zéro = la tête de Toto) .

Touchant (à bout ~, calque) : expression répandue chez les journalistes et les traducteurs de dialogues des séries B américaines pour remplacer l'expression française : à bout portant. Mais que fait donc la police ? Autre exemple, pris, hélas, dans l'actualité : Le journaliste japonais a été abattu par un soldat à bout touchant (un journaliste d'A2 à propos des émeutes en Birmanie). Voir Scène de crime.

Étymologie : touchant, de toucher ; on évoque le latin *toccare : toucher, faire toc-toc. Origine onomatopéique.

Bout, venant de bouter : heurter, frapper. Cf. but, de même étymologie.

Toutlemonde (Monsieur / Madame) : entité mythique censée représenter un(e) citoyen(ne) moyen anonyme, un(e) simple mortel(le), un individu lambda, un quidam. On peut aussi dire Tartempion, Machin, Monsieur X., voire Monsieur Dupont. On trouve également : l'homme de la rue dans presque le même sens.

Monsieur ou Madame Toutlemonde sont des gens simples, ordinaires, ils ne font jamais parler d'eux, ils regardent la téloche, ils ont un à deux enfants, un chien ; ils partent en vacances avec leur voiture, font régulièrement leurs courses au supermarché, économisent pour leur retraite. Leur vie, insipide, n'est utile qu'aux agents du fisc, grâce aux impôts et taxes dont ils s'acquittent, non sans râler. Ils crèvent dans l'anonymat le plus total. Leur mort n'arrache de larmes qu'à leurs proches – et encore. Sur leur tombe, on grave en général quelque chose comme « Ci-gît Machin qui ne fut rien, – pas même académicien ».


Véritable portrait
de Monsieur
Toutlemonde
Tour operator (anglicisme, prononcer tʊə(r) ɒpɔreɪtə(r) ou beaucoup plus simplement tour opérateur) : remplace et annule le mot 'voyagiste', trop français et qui a l'avantage supplémentaire d'être plus court (trois syllabes au lieu de cinq). En raison des événements en Égypte, la plupart des tour-operators annulent leurs voyages. Comme on l'a répété plusieurs fois dans ce site, les Anglo-Américains squattent la planète.

Étymologie : anglais tour, venant du français tour : voyage, du latin tornus. Voir rubrique suivante Tourisme.

Operator, venant de to operate : faire fonctionner, effectuer. Autre sens d'operator : standartiste. Opérateur, en français, est un doublon du mot ouvrier.

Tourisme (~ de masse) : le tourisme fut sans doute inventé par les Anglais qui envoyaient les fils de bonne famille parfaire leur éducation en visitant des pays hautement exotiques comme la France, voire la Belgique. Cette pittoresque coutume locale s'est peu à peu démocratisée et maintenant il n'est pas de famille qui n'économise quelques maigres sous pour se payer un voyage dans un pays étranger, parfois lointain.

Après les immenses avancées sociales de 1936 en France et les congés payés, le tourisme s'est considérablement développé, à tel point qu'on peut parler de tourisme de masse. Le tourisme de masse un des plus sûrs tueurs de beautés naturelles. Là où il y a tourisme de masse, il y a vandalisme, pollution, dégradations de sites naturels. Ces tempêtes, ces raz-de-marée touristiques déferlent quasiment sur la planète entière, provoquant – malgré l'afflux de capitaux – autant de ravages que les désastres naturels. A quand un tourisme citoyen, pour reprendre un adjectif néo-crétin à la mode, respectueux de l'environnement ?

Étymologie : anglais tourism, de tour, touring, désignant le fait de voyager pour son agrément. Venant du français tour : marche, voyage (faire un tour). Latin tornus : tour, instrument à tourner. Grec
τόρνος (tornos) : tour, le mouvement circulaire du tour ayant été pris métaphoriquement pour exprimer ce qui va en rond (Littré).

Tourisme (~ médical) : désormais la médecine et la chirurgie sont elles aussi gangrenées par le phénomène mondialiste, et l'on assiste de plus en plus à l'éclosion du tourisme médical : tel ou tel médecin pratique la chirurgie esthétique dans des pays en voie de développement, où tout est moins cher. Les patients ont l'impression que c'est moins cher, mais avec les frais annexes, quand ils font leurs comptes, il n'est pas si sûr que cela le soit effectivement.

Aux dernières nouvelles, le fait d'aller profiter de soins esthétiques dans de lointains pays expose les personnes qui agissent ainsi à une nouvelle bactérie, surnommée « superbactérie », dont on ne connaît ni les méfaits, ni les moyens d'éradication. Mais il est possible que ce ne soit qu'une vaste blague pour dissuader les touristes.

Étymologie : pour tourisme, voir rubrique précédente. Médical, voir la rubrique Médecine.

Tournante : n'a rien à voir l'adjectif tournant, comme dans ‹ une plaque tournante ›, mais, en tant que substantif, c'est un viol collectif, un viol en groupe dans l'argot des banlieues. Les néo-crétins officiels parlent de « viol en réunion », ce qui vous a tout de suite un air très sérieux, comme une réunion d'hommes d'affaires, par exemple.

Entendu de la bouche d'une journaliste : « Angela Merkel dont la présidence tournante se termine bientôt ... » L'Europe est considérée comme un viol collectif ? Personnellement, loteur n'y prendrait pas part, l'angélique Angela ayant trop peu de charmes pour lui. Mais il est vrai qu'il n'est pas chef d'état. Noter d'autre part la formulation bizarre : dont la présidence tournante.

P.S. Au passage, tous les journalistes de la french TV prononcent Anneguéla et non Angéla. Pourquoi ne pas dire plus simplement Angèle ? On dit bien Jean-Sébastien Bach ou Jean-Chrétien Bach.

Étymologie : voir tour.

Tourtereaux : ce mot s'emploie pour désigner de jeunes amoureux. Minard et Zélie étaient allés se loger auprès de la barrière de Courcelles, comme deux tourtereaux, dans un appartement de cent écus, au troisième (Balzac). Entendue sur BFM-Télé cette annonce importante : le couple de tourtereaux a fait chambre à part. Outre que ce genre d' « information » est totalement inintéressant, il faut préciser qu'il s'agit du Prince Albert de Monaco et de Charlène Wittstock, âgés respectivement de 53 ans et de 33 ans au moment des faits (juillet 2011). Mais il est vrai qu'à une époque où un homme de quarante ans est qualifié de jeune homme, cela n'a plus rien d'étonnant. Les journalistes, ou la relativité du temps.

Étymologie : un tourtereau est une tourterelle mâle. Du latin turtur, -ris : tourterelle. Origine onomatopéique (c'est le cri du zozial appelé tourterelle [un zozial, des zoziaux] ).

Tout : tend à devenir invariable et adverbial, dans le sens de totalement. Il m'a tout salopé la voiture (au lieu de : il m'a salopé [ sali ] toute la voiture), J'ai tout débranché les câbles (j'ai débranché tous les câbles). Ou enfin, cet exemple tiré d'un article sur internet : « Ceci te montre combien est puissant le système bancaire qui, sans même attendre un jugement de la cour [...] a décidé de tout bloquer mes comptes » (à propos de l'« affaire » Wikileaks). Cette position très proche du verbe donne l'idée d'insister, cela peut paraître plus fort. Le langage lui-même tend ainsi à être plus émotif, et délaisse la sphère intellectuelle – de plus, l'on est à la limite du charabia.

A noter des emplois fautifs (tous au lieu de tout, dans un sens adverbial) de plus en plus courants : L'éveil des tous-petits, l'actualité étudiante...tout pour les aider à grandir avec notre offre magazines jusqu'à - 77 % !

Étymologie : du latin totus : entier, tout. Cf. espagnol todo, italien tutto. Le latin avait aussi le mot omnis pour dire tout.

Toxique (néologisme de la phynance) : un emprunt toxique est un emprunt indexé sur des trucs bizarres, que même les banquiers ont du mal à expliquer, mais qui fait que le particulier ou la commune qui y auront souscrit seront quand même baisés (et là, loteur est poli). Système apparemment mis au point par des banques anglo-saxonnes pour truander sciemment leurs clients. Loteur attend un démenti. [...] les journalistes Jérôme Fritel et Marc Roche, correspondant du Monde à Londres et auteur d'un livre à succès sur Goldman Sachs, relatent les dérives de cette puissance de l'argent. En trompant ses propres clients d'abord, comme quand la banque pariait sur un effondrement des crédits immobiliers américains, les subprimes, tout en refilant des produits qu'elle savait toxiques à d'autres... Voir Subprimes.

Il existe un adjectif toxique, qui est employé dans un sens particulier par les tenants de la néo-langue. Peut-être : nocif, nuisible, mauvais, voire dangereux ? Voila, ma meilleure amie est depuis plusieurs mois manipuler par un gars, je le savais depuis le début mais ne lui ai jamais dit, faute de preuve et de toute façons il n'était pas toxique (l'orthographe est du scripteur).

Étymologie : toxique, toxine viennent du grec
τοξον (toxon) qui veut dire arc, puis arc et flèches, puis poison, à cause du poison qu'on mettait sur les pointes des flèches. Toxicum ou toxicon, en latin, c'était le poison dont on enduisait les flèches ; grec τοξικόν (toxicon) : poison.

Traçabilité (néo-barbarisme) : ce terme issu du romantisme moderne désigne le fait de suivre, avec un historique informatisé, un animal, un produit depuis sa naissance ou sa création jusqu'à la mise sur le marché. Cette notion peut s'étendre à toutes les activités humaines, du moment que l'on utilise un téléphone portable (= portatif), internet, une carte de crédit... Le terme 'suivi', déjà choquant, ne suffit plus. D'autre part les mots tracer ou traçabilité évoquent de façon désagréable 'traquer', et l'on se sent surveillé, traqué, espionné, fliqué. Nous sommes tous en liberté surveillée.

Étymologie : voir rubrique suivante tracer.

Trace, tracer : 'repérer', 'suivre', 'dépister' dans le langage des néo-crétins informatisés : Au commissariat, Christelle trace l'appel anonyme. Ou bien, cette note de service : Les techniciens qui ne suivent pas cette règle vont être tracés individuellement. Autre exemple, tiré d'une dépêche de l'A.F.P. : Les Saoudiennes tracées électroniquement lors de leurs voyages à l'étranger. Remarquer l'emploi du gentilé « Saoudiennes », au lieu de Séoudiennes ; imitation servile de l'anglo-américain.

Emprunté à l'anglais to trace: pister, retrouver la trace de quelqu'un. Comme on l'a maintes fois répété : l'informatique est synonyme de flicage. En vieux français, tracer signifiait suive un animal à la trace.

A noter un emploi totalement obscur et incompréhensible du mot 'trace' dans un projet de présentation de Paris pour les Jeux Zolympiques de 2012 par l'excellent maire de Paris : « Cette trace olympique ( ??? ) est aussi synonyme de convivialité et de tolérance accrues : c'est dans cet esprit que nous avons mis l'accent sur l'accessibilité des lieux aux personnes handicapées, car la cité de demain ne doit pas exclure mais au contraire s'enrichir des différences et favoriser leurs expressions harmonieuses » (balivernes habituelles des discours officiels ; voir à ce propos le « Cours de langue de bois » pour avoir un beau discours officiel, complètement vide de sens).

appel : tracer, en français courant, veut dire dessiner, représenter : tracer un carré, une croix...

Étymologie : bas latin *tractiare, d'après le supin tractum du verbe traho, trahere : tirer.

Tracker (anglicisme, prononcer trækə ou tréqueur) : mouchard. Exemple : « Les enquêteurs auraient remonté la piste du suspect présumé par le biais de son frère qui se serait rendu chez un concessionnaire Yamaha et aurait demandé comment désactiver le "tracker" du scooter, un dispositif électronique installé pour le localiser en cas de vol » (phrase trouvée dans un article, après une tuerie cynique perpétrée par un fanatique religieux).

Il existe bien d'autres définitions de tracker, notamment dans le domaine de la phynance ; prière de vous reporter à votre dictionnaire en ligne favori.

Tracter : signifie normalement 'tirer une caravane avec une voiture'. Chez les syndicalistes, cela signifie aussi : rédiger ou distribuer des tracts. La direction a outrepassé ses droits, on va tracter sur cette affaire pour dénoncer ses agissements. Substantif : tractage, comme dans cette phrase sur le "compte" tweet de Nadine Morano, signalée par Maître Capel : À Nancy tractage des 12000 tracts pour la concorde et pour les réunions publiques avec André Rossinot. Noter le rapprochement tractage / tracts, et 12 000 écrit 12000.

Étymologie : tracter, traction viennent du verbe traho, tractum, trahere : tirer. De trahere vient également le verbe traire.

Tract semble être une abréviation de tractatus : traité

Trader (anglicisme, prononcer treɪdə(r) ou trait d'heure) : depuis l'affaire de la Société Générale, le mot trader est employé systématiquement à la place du mot « courtier », « opérateur » (de marché) ou de « négociateur » par les journalistes anglomanes. La garde à vue de J. K., le trader, mis en cause par la Société Générale pour une fraude de 4,9 milliards d'euros, prend fin cet après-midi. 'Courtier' serait d'un banal... Et, évidemment, une société qui s'occupe de courtage sera renommée société de trading. A donné le néo-verbe trader, comme dans cette réclame : Tradez plus, payez moins (qu'est-ce que ça veut dire ?), ou bien Apprenez à trader l'or.

En fait le courtier agit pour le compte de ses clients, alors que le trader le fait pour le compte de sa banque. Subtil distinguo. Trader vient de l'anglais to trade : commmercer, négocier. Un trader serait donc un négociateur, ou plus exactement un spéculateur.


Non, je ne veux pas devenir trader
avec un T majuscule ... surtout quand on me tutoie !
On n'a quand même pas gardé les cochons ensemble.


Dans l'argot des banquiers, un bon trader est une gagneuse. Et le banquier ? Un maquereau ? Mais à la différence des relations client - pute, ce sont les clients qui sont baisés par les banques.

Étymologie : trader vient de trade, qui signifiait originellement chemin, voie, – sans doute à propos de vaisseaux marchands. Plus tard, le mot prit le sens de commerce, commercer.

Tradition : ramassis de coutumes obscurantistes et barbares et donc, à ce titre, dignes de respect : circoncision, excision, mariages forcés de fillettes de treize ans, polygamie, virginité etc.

Citation :
« Dans mon pays (le Bengale), si l'on bat, torture ou tue un homme, cela s'appelle un crime. Quand il s'agit d'une femme, cela s'appelle la tradition » (Talisma Nasreen).
Le propre de la tradition, c'est que c'est comme ça, un point c'est tout. Il n'y a pas à aller contre. La tradition est imposée, malheur à qui se révolte, il est banni, voire mis à mort.

Étymologie : du latin traditio, -nis : action de remettre, de transmettre. Du verbe trado, traditum, tradere : faire passer à quelqu'un, transmettre, remettre, confier. De tradere vient aussi trahir.

Tradition (bis) : entendu à la télévision, cette mine de néo-crétinismes : « Cacher des œufs est une tradition dans cette commune depuis 1963 ». Adieu les coutumes, les habitudes ! Il n'y a plus que des traditions.

NB Tradition vient d'une racine qui signifie transmettre. On transmet un savoir par voie orale ou écrite. Ce peut aussi être la transmission d'un document ou d'un bien (La vente se consomme par la tradition de la chose vendue).

Trafic (anglicisme) : ce mot est en relation avec le commerce, mais il a acquis en français une connotation négative : trafic d'armes, trafic de drogue, trafic d'influence. Verbe trafiquer : faire mal, falsifier (trafiquer des documents). Avec le déverbatif trafiquant : qui vend des marchandises illicites : trafiquant d'armes, trafiquant de drogue, par exemple (de nos jours, cédants à la mode néo-crétine qui est de jargonner en globish, on dit dealer et non plus trafiquant de drogue).

Mais l'influence néfaste des Étazuniens a complètement changé la donne. Le mot traffic en anglo-américain est en effet en rapport avec le mouvement.
  • sur Internet, cela veut dire : visite, affluence, fréquentation : A des heures de fort trafic, votre site sera difficilement accessible.
  • dans la langue des présentateurs de la télévision et des néo-rédacteurs, le mot est devenu synonyme de circulation. SNCF : trafic perturbé par un mouvement social. Ou bien : Le trafic routier est dense aujourd'hui. Encore pire ("entendu à la télé") : Le trafic a été très chargé aujourd'hui samedi 13 août... Un trafic très chargé, qu'est-ce que c'est que ça ? Encore un exemple : Une étude réalisée par des chercheurs de l'Université de Washington indique que les piétons utilisant leurs téléphones alors qu'ils marchent dans la rue ont quatre fois plus de chances d'ignorer le trafic. Des chances d'ignorer le trafic = des risques de négliger la circulation, de ne pas respecter la circulation ? Notons que le mot ‘téléphones’ est au pluriel, ce qui suggère que les dits piétons ont plusieurs téléphones.

    Les néo-crétins convaincus vont même jusqu'à écrire traffic, avec deux ' f '. En ce qui concerne les avions, les mots trafic, trafic aérien peuvent simplement être traduits par 'vol'.
Mais, si au lieu de circulation on dit ‘trafic’, par contre au lieu de circuler, on ne dit pas ‘trafiquer’. Y'a pas de logique, mon bon monsieur.

Pour certains hurluberlus, trafic signifie 'clientèle', comme dans cette petite annonce : Bonjour, je souhaite collaborer avec un cabinet qui a un très bon trafic.

Étymologie : origine incertaine. Venant sans doute du vieux français trafique, emprunt à l'italien traffico : commerce dans les eaux côtières.

Trailer (anglicisme, prononcer treɪlə(r) ) : Harrap's indique que ce mot veut dire ‹ remorque › ou ‹ camping-car ›, to trail signifiant traîner. Le sens dérivé est ‹ bande-annonce ›. Comme toujours, les néo-rédacteurs emploient un mot anglois, alors qu'une expression française existe déjà, ce qui entraîne la corvée de consulter un dictionnaire. Le nouveau trailer de l'ultime volet de Twilight risque de scotcher plus d'un fan de la célèbre saga. Ce qui donne en vieux français = la nouvelle bande-annonce du dernier volet de Twilight (Le Crépuscule) va passionner plus d'un admirateur de la célèbre épopée. Remarquer l'emploi du verbe risquer dans un sens positif. Noter aussi l'indécrottable manie des néo-rédacteurs d'employer l'adjectif ultime au sens de dernier (en date). Ultime, en français, signifie qui est à la fin et qui clôt ; ce n'est pas tout à fait le sens de dernier. Loteur soupçonne que c'est un anglicisme. Noter enfin que plus jamais, plus jamais les néo-rédacteurs ne traduisent les titres de films anglois et étazuniens.

Training (anglicisme, prononcer treɪnɪŋ) : voir Entraînement.

Trait d'union : d'un emploi de plus en plus discutable : ... les OS mobiles les plus à-même d’être touchés par des virus sont ceux offrant une grande liberté d’action en termes de programmation. On remarquera, outre le trait d'union intempestif entre à et même pour signifier 'les plus susceptibles de', l'expression joyeusement néo-crétine "en termes de" (quant à, en ce qui concerne). Et, évidemment, on ne compte plus les exemples de l'expression 'a priori' avec un trait d'union, – et même un accent grave à 'a' : Esthétique et ontologie de l'a-priori ondulatoire p. 287, philosophie non- standard ; ou bien : C’est un fait, quoi qu’on en dise, quoi que l’on puisse faire, chacun a des a-priori sur les gens ; ou encore : L’a-priori et l’a posteriori en économie (a priori avec un trait d'union, a posteriori sans trait d'union).

Trajectoire : parcours, cheminement, vie : il ne s'agit pas ici d'une histoire de l'art [...] ni d'une histoire des artistes, de leurs ambitions et de leurs désirs, de leurs trajectoires personnelles... Le mot trajectoire est sans doute plus technologique, plus dans le vent, peut-être en relation avec les astres ou les fusées.

Étymologie : trajectoire, venant du latin trajector : qui traverse ; verbe trajicio, trajectum, trajicere (trans-jacere) : jeter au-delà, lancer par-delà. La trajectoire, c'est une ligne décrite par le centre de gravité d'un corps en mouvement. Du supin trajectum vient le mot trajet.

Tranchant : fort, dur, accusateur, qui secoue ??? Le Pam a dit rechercher des clips "tranchants" de 30 à 60 secondes qui créeront l'événement.

Tranchant vient évidemment du verbe trancher, qui signifie couper en tranches. Exemple : Chaque fois qu’il y aura blocage, je ferai trancher le peuple français. Cette phrase, curieusement, n'est pas de Robespierre, mais de Nikola Sarkozy. Trancher peut vouloir dire ici : décider, voter (on a vu ce que le gouvernement a fait du refrendum sur la Communauté européenne : il s'est assis dessus). Avant, le bon peuple était taillable et corvéable à merci ; il est dorénavant tranchable à merci. Vous en reprendrez bien une tranche ?

Étymologie : origine incertaine ; peut-être du latin trunco, truncatum, truncare : amputer, tronquer, raccourcir.

Tranquille : adjectif pris adverbialement, dans le sens de 'tranquillement', 'bien', 'pas mal', etc. surtout par les populations jeunes... Comment vas-tu ? – Tranquille. Un des multiples exemples d'adjectifs ayant pris un sens adverbial.

Tranquille, tranquillité évoquent l'idée de paix, d'ordre, de stabilité. Climat qui règne actuellement dans les villes et banlieues françaises.

Étymologie : latin tranquillus, même sens.

Transcender : ce terme de philosophie signifie normalement : dépasser en étant supérieur : « [Si la métaphysique] est une science, il faut qu'elle transcende les concepts pour arriver à l'intuition » (Bergson). Mais dans quel sens faut-il comprendre la phrase suivante : Koh Lanta 11 : Martin éliminé, Teheiura transcendé, l'audience explose (pure-people). Transcendé par qui ? Transcendé par quoi ? Peut-être transcendé est-il employé au lieu de transcendant ? Ce type de phrase convainc loteur que maintenant les rédacteurs d'articles peuvent écrire n'importe comment, le sens des mots n'étant plus correctement compris.

NB : la forme pronominale “ se transcender ” existe, et veut dire se surpasser.

Étymologie : vieux français transcender : transgresser. Littré ne connaît pas ce verbe, mais connaît transcendant, transcendance. Du latin transcendo, transcensum, transcendere, formé de trans : au-delà, et du verbe scando, scansum, scandere : monter, escalader. De scandere vient les mots français scander, scansion (lever le bras pour battre la mesure).

Transfert : terme employé dans le mileu des organisateurs de voyages, ou voyagistes, et qui signifie correspondance. Nos prix comprennent le voyage en avion, le séjour en hôtel *** (trois étoiles) en demi-pension, et les transferts aéroport-hôtel. Mot en transfert direct de l'anglois. Dans le vocabulaire sportif, c'est le fait de déplacer un joueur d'un club à un autre. Ces transferts s'opèrent souvent à prix d'or lors des mercatos. Voir Mercato.

P.S. Ne pas confondre transfert avec transfèrement, ou transfert d'un individu d'une prison à un tribunal pour être jugé. « Transfèrement », ce ne sont pas des errements lors d'un transfert, mais c'est un mot du vocabulaire juridique, et les journalistes l'emploient volontiers au lieu de transfert, qui veut dire exactement la même chose = faire passer d'un lieu à un autre. Mais la longueur et le caractère technique du mot en imposent sûrement.

Étymologie : latin trans : au travers, au-delà, et ferro, ferre : porter. Cf. grec
φέρω (ferô) : porter.

Transnationale (néo-barbarisme) : on ne dit plus une multinationale, mais une transnationale. En fait, ce n'est plus tout à fait la même chose : une transnationale désigne une société à visage inhumain, dirigée par un groupe d'oligarques causant globish, et dont les seuls intérêts ne concernent pas le bien de l'humanité, mais le bien de leur portefeuille (d'actions). D'où les délocalisations à outrance, et les réductions systématiques du niveau de vie des salariés. C'est le néo-libéralisme mercantile à l'anglo-saxonne. Les transnationales vont de pair avec la mondialisation, ou lavage de cerveau planétaire. Voir Nation.

Étymologie : de trans : au-delà, au travers, et national. National, adjectif fait sur nation, qui vient du verbe latin natio, -nis : nation, venant de natus : né.

Transparence : dans le parler journalistique, et en politique, la transparence est synonyme de mensonge ou de brouillage. Exemple : Commission pour la transparence financière de la vie politique. On parle aussi de transparence à propos de la politique du russe Mikhaïl Gorbatchev. Or la transparence gorbatchévienne se dit en russe 'glasnost' (гласность, littéralement : publicité, faire connaître quelque chose à haute voix. Le mot vient de голос [goloss], la voix). Rien à voir donc avec la transparence, ni avec une glace, comme pourrait le suggérer le mot glasnost.

Étymologie : de trans : au travers, et vieux verbe français paroir : paraître, qui vient du latin pareo, paritum, parere : se montrer, apparaître.

Transparent : signifie dans le monde de l'informatique : dont on ne s'aperçoit pas, qui passe inaperçu, qui n'est pas perceptible pour l'utilisateur, invisible. Les informaticiens confondent donc allègrement transparent et invisible. Ils doivent avoir des problèmes de vue. Certains fournisseurs d'accès internet ... détournent sans vous le dire les requêtes HTTP vers leurs serveurs proxy, qui sont appelés « proxy transparents » (c-à-d invisibles). Ou bien cette perle : « Le processus de démarrage de Windaube XP se déroule de façon totalement transparente pour l'utilisateur. Pourtant, derrière ce mécanisme se cache (sic) plusieurs processus interdépendants ». Comment peut-on se cacher derrière quelque chose de transparent ? Une preuve de plus – s'il en fallait – démontrant l'illogisme des rédacteurs de rubriques informatiques.

A donné le substantif transparence : La finalité (= but) d'un rootkit est d'obtenir un accès à l'ordinateur (backdoor) en toute transparence vis à vis de l'utilisateur (= sans que l'utilisateur ne s'en aperçoive) et de masquer l'existence d'autres outils.

Il est un autre sens de l'adjectif transparent, que loteur aimerait qu'on lui précise : Le maire de la commune, François Dreux, interrogé par l'AFP, a évoqué "un homme transparent, inconnu des services sociaux ou civils de la mairie" près de laquelle vivait le couple, dans la maison familiale de la compagne. Qu'est-ce qu'un homme transparent ? Un homme invisible ? Un homme sans histoire ?

Étymologie : voir rubrique précédente.

Transversal : ? pourvu de différentes significations ? à connotations multiples ? qui concerne différentes disciplines ? “ «Peuple» est de ces mots qu'on pourrait dire transversaux en ce sens qu'ils intéressent, au-delà des lexicographes et des historiens de la langue, les spécialistes de nombreuses disciplines ”. Transversal signifie normalement : qui passe au travers. Au travers de quoi, de quelle frontière passe le mot peuple ? A-t-il ses papiers ? Voir Compétences transversales.

Étymologie : latin trans : au travers, en travers, et versus, participe passé du verbe verto, versum, vertere ; tourner.

Trash (anglicisme, prononcer træʃ) : poubelle, en anglais. Utilisé comme adjectif, il désigne quelque chose de sale, de répugnant ou de malsain, de « gore ». Ce site vous propose une sélection de vidéos trash, dégueux (sic ; trash au singulier, dégueux au pluriel. Et puis on dit une vidéo, donc il faudrait dire : dégueuses) ainsi que des vidéos de sexe. Ou bien : La droite bling bling, c'est la droite décomplexée qui s'assume, c'est simplement l'équivalent trash de la gauche caviar. Tout ça, c'est du français trash – à cracher dessus. Équivalents proposés : dégueu (invariable), dégueulasse, répugnant.

Étymologie : anglais trash : chose de peu de valeur, détritus. Origine inconnue.

Travail : une des grandes valeurs de notre civilisation (“ Travail, Famille, Patrie ”). Le travail, que sous-estiment les partis de gauche en essayant de le réduire au minimum (semaine de 35 heures, retraite à 55 ans et ce n'est pas fini) est par contre grandement valorisé par les partis de droite. « Travailler plus pour gagner plus », proclame volontiers un droitiste acharné, convaincu de la valeur salvatrice du travail. Nos excellents amis Allemands l'avaient bien compris, eux qui avaient inscrit sur le fronton d'entrée d'un de leurs camps de plein air : « Arbeit macht frei » : le travail rend libre. Il n'est pas inutile rappeler que le mot travail vient du latin tripalium : instrument de torture à trois pals. Travail (pluriel travails) désigne aussi un dispositif servant à immobiliser les chevaux pour pouvoir les ferrer. Voir Travailleur, Travailleuse du sexe.

Étymologie : une étymologie communément admise pour travail est la dérivation à partir du latin tripalium, instrument à trois pals, pour entraver les animaux, ou torturer les esclaves. Le travail (pluriel travails) désigne encore maintenant le bâti où l'on entrave les chevaux pour pouvoir les ferrer. Un des premiers sens de travail est peine, gêne, fatigue. Et de nos jours encore, le travail désigne les douleurs de l'enfantement. Le latin, pour travail, utilisait le mot labor (Labor improbus omnia vincit, voir les pages rousses du petit Larose).

Tripalium, du latin tri : trois, et palus : pieu.

Travail de deuil : expression employée à tout bout de champ par les journalistes et toutes sortes de personnes, et qui est non seulement liée à la souffrance due à la perte d'un être cher (voire un chat ou un chien), mais s'applique à tous les domaines de l'existence (pour son emploi etc.)

Tirée de l'actualité (avril 2011) avec un treuil spécial cette nouvelle ahurissante : Le tronc de la jeune femme retrouvé était bien celui de Lætitia ; sa famille d'accueil est soulagée (sic). Et la mère de déclarer devant les caméras : Nous sommes soulagés, nous pouvons faire notre travail de deuil. Ou loteur vit dans un autre siècle, ou ces gens sont pour le moins étonnants : ils sont soulagés qu'on ait retrouvé le cadavre mutilé de leur fille adoptive. Ils peuvent commencer leur travail de deuil (= accepter de voir la mort en face, accepter la mort d'un être cher).

Étymologie : pour travail, voir rubrique précédente. Deuil, verbe douloir, du latin doleo, dolitum, dolere : éprouver de la douleur, souffrir. Cf. doléance, condoléance, et aussi l'espagnol doler.

« Travail de deuil » est une expression propre à la psychanalyse, créée par S. Freud. L'emploi de cette locution devrait être réservée à cette science. Son emploi abusif par les journalistes lui fait perdre son sens.Le travail de deuil est le processus intrapsychique, consécutif à la perte d'un objet d'attachement et par lequel le sujet réussit progressivement à se détacher de celui-ci (Vocabulaire de la psychanalyse, Laplanche et Pontalis, P.U.F., 7e éd. 1981).

Travail sexuel [ ou travail du sexe ] : prostitution. Définition trouvé sur un site de prostituées : « Nous considèrons le travail du sexe comme un travail, et les personnes qui vendent des services sexuels ou érotiques comme des travailleuses et travailleurs à part entière. ». Voir plus bas travailleuse du sexe. Hé oui, le plus vieux métier du monde ne dément pas sa tradition.

Étymologie : pour travail, voir plus haut. Sexuel, de sexe, venant du latin sexus. Verbe seco, secatum, secare : couper, partager. Nous sommes sexués, parce que nous sommes partagés en deux : homme / femme.

Travailleur : désigne une personne qui travaille, qui accomplit un travail pour lequel elle est (en général) rétribuée. Travailleuses, travailleurs ! s'exclamait Arlette dans ses harangues. Hé bien il semble que ce mot disparaisse peu à peu du vocabulaire, non seulement des entreprises, mais aussi des syndicats. Il tend à être remplacé par le mot “ salarié ” (celui qui perçoit un salaire). Conclusion : on ne travaille plus ? Et maintenant, c'est encore pire : les salariés sont devenus des collaborateurs. Maréchal, nous voilà, et vive le STO ! Voir Travail.


Salariées, salariés !

Étymologie : voir plus haut, rubrique travail.

Travailleuse du sexe (néo-crétinisme) : prostituée dans la nouvelle classification des métiers. Les travailleuses du sexe peuvent elles aussi être victimes d'accidents du travail : chtouille ou blennorhagie, sida. Antonymes : bourgeoise, femme vertueuse ou femme rangée qui, elles, sont travaillées par le sexe. Un exemple, piqué dans un article web, pas piqué des hannetons : Toujours d'après Le Matin, Nadège aurait aussi été travailleuse du sexe indépendante, domiciliée professionnellement dans un salon de massage. Un travail épuisant, sans doute, car cela n'a duré que quelques mois.

Selon le Ministère de la Culture (Minicul en novlangue), il paraît qu'on ne dit plus "prostitution", mais on doit dire "relations tarifées". Y a-t-il des tarifs de groupe ? des tarifs dégressifs ?

Dans cette terminologie délirante, les acteur pornos sont désormais appelés des travailleurs de l'industrie pornographique. Ça classe. Leurs accidents de travail ? Chtouille, syphillis, sida (les mêmes que pour la catégorie socio-professionnelle citée [= classe sociale] ci-dessus).

Aux dernières nouvelles (avril 2011), une entité rondouillarde, qui s'est penchée avec compassion sur la santé des citoyens français à propos de la grippe mexicaine, a l'intention de “ taxer ” les clients desdites travailleuses du sexe, afin de les dissuader de commettre l'acte de chair. Ne plus fumer, ne plus boire d'alcool (cf. les nouvelles campagnes publicitaires contre l'alcool), ne plus baiser : le french government entend-il à terme interdire les Trois B ? Et puis, tant qu'on y est, pourquoi ne pas taxer a posteriori (si l'on ose dire) un officiel qui s'est vanté, dans un amas de lignes appelé livre, de sa mauvaise vie en relatant des relations tarifées avec de jeunes prostitués mâles dans de lointains pays ? Voir Prostitution.

Étymologie : pour travailleuse, voir travail, plus haut. Sexuel, de sexe, venant du latin sexus. Verbe seco, secatum, secare : couper, partager.

Trekking (faux anglicisme) : alors là, ça fait plus chic dans les catalogues des agents de voyage que « randonnée ». (sens étymologique de trek : migration, comme dans Star Trek).

Étymologie : de l'afrikaans (Afrique du Sud) trek : marcher, voyager. En anglais, to trek : faire une randonnée pédestre.

Tréma : ce sont les deux petits points au-dessus de la voyelle i pour détacher le son i dans un mot : maïs (= ma-is), Anaïs (= a-na-is). Sur la voyelle e dans une syllabe terminée par -ae ou -ue, il sert à détacher le son a ou le son u : Saint-Saëns (saint-sens et non saint-sa-ens), aiguë (ai-gu et non ai-gue). Mais la méthode globale aidant, on écrit maintenant n'importe comment : Réclamé par la majorité de centre gauche après trois mois de crise politique aigüe, le départ du chef de l'Etat dépendra fortement du taux de participation (). A moins que cette graphie ne soit officiellement admise – ce qui est inadmissible.

Étymologie : du grec τρη̃μα, -ατος (tréma, -matos) : trou, point sur un dé. Verbe τιτράω (titraô) : trouer.

Tri (sélectif) : pourquoi tri sélectif ? Un tri est forcément sélectif. Sous cette dénomination pléonastique, on entend le fait de trier les ordures ménagères afin de faciliter la tâche des éboueurs. Alors pourquoi paye-t-on des taxes municipales ? Et où vont celles-ci ? Puisque l'on est dans le néo-crétinisme, le tri sélectif est, selon un site écolo, un acte citoyen (voir ce mot), qui permet de diminuer les gaz à effet de serre, de préserver la couche d'ozone, et même de freiner la déforestation. Rien que ça ! Le tri sélectif nécessite (demande, exige ?) la participation de chacun, du citoyen à la collectivité locale. Voir PET.

Étymologie : tri, étymologie difficile.

Tribute (anglicisme, prononcer trɪbju:t ou tribioutt, en attente de définition pour le français) : le mot tribute, en anglois, signifie hommage. Dans quel sens faut-il comprendre cette annonce lue dans une page internet : découvrez les plus beaux tributes à propos d'artistes ou de prétendus chanteurs ?


Le mot hommage (s'il s'agit bien d'hommage) fait-il trop penser à homme, et appartient-il donc au vocabulaire macho pour certains partisans de la féminisation à outrance ? Ou est-ce la manie imbécile de prendre un mot anglais là où existe déjà un mot français ?

Étymologie : tribute, latin tributum, français tribut : taxe, impôt, tribut. Du verbe tribuo, tributum, tribuere : répartir entrre les tribus, attribuer, assigner. Venant de tribus : tribu, division du peuple romain, primitivement au nombre de trois (tri-).

Tricoter : c'est nouveau et ça doit vouloir vaguement dire : penser, ficeler, combiner, édifier, composer, élaborer, concocter, mijoter, voire entremêler ... Mes adversaires de façon assez malhabiles (sic) tricotent la théorie du complot et ils auront à s’en expliquer le moment venu. Ou bien : Non, notamment le scénario qui tricote le fil des intrigues du Crabe aux pinces d’or et du Secret de la Licorne. Peut vouloir dire : rédiger, composer, ou tout simplement écrire ou faire : Et vous croyez que c’est facile de tricoter, chaque semaine, une chronique surfant sur l’actualité ?

Le contraire de tricoter est évidemment détricoter, comme dans cet exemple : Comment la droite a détricoté les 35 heures. Avec une forme pronominale : La mondialisation a déjà commencé à se détricoter. Loteur n'arrête pas d'en découdre avec ces expressions idiotes.

Étymologie : tricot, tricoter semblent dériver de trique : sorte de bâton. XVIIIe siècle, tricoter : bouger vivement les jambes. Francique : *strikan : faire passer un objet sur un autre.

Trip (anglicisme, prononcer comme tripe) : c'est un voyage qui vous prend aux tripes, dans le sens de voyage hallucinatoire, hallucination, surtout à propos de drogues : elle est en plein trip (en pleine hallucination). Peut parfois prendre le sens de rêve, attirance : la carrière de fonctionnaire, c'est pas mon trip. Peut également signifier quelque chose comme 'fantasme' : «Je vais au bout du trip, et tout à coup, je reçois des dizaines de messages me demandant de payer 200 euros si je ne veux pas que la vidéo soit envoyée à mon ex-femme, sur Facebook, Youtube, à mon patron...Partout quoi!» (il s'agit d'un chantage à propos de séances dénudées devant webcam).

Étymologie : originellement : voyage, surtout en bateau. Vieux français treper : frapper du pied, danser, venant du germanique *trippon.

Triple play (anglicisme, prononcer trɪpəl pleɪ) : oui, c'est un fait, les opérateurs français de téléphonie et les fournisseurs français d'accès internet refusent absolument de parler français. Parmi toutes les expressions angloïdes ambiantes, loteur a retenu triple play, qui ne veut pas dire triple jeu, mais triple service. Simple, isn't it ? Un seul exemple (parce qu'il est déjà midi, et diable, loteur a faim) : Free impose deux concepts : celui de box triple play et celui du forfait tout compris à 30 euros.

appel : le triple play (= offre ou service), c'est une offre de téléphonie comprenant le téléphone fixe, l'internet par adsl et la télévision numérique.

Enfin, fin du fin, il existe maintenant un quadruple play, c'est-à-dire en français bien d'chez nous, un quadruple service. Avec un marché du quadruple play désormais à 4 acteurs (ben, c'est logique, non ?), reste à savoir ce qu’il peut rester aux petits, comme Numericable. Le quadrupe play (= offre ou service) est une offre comprenant en plus des trois citées plus haut, la téléphonie mobile. De quoi rendre le client définitivement prisonnier de son opérateur. Voir Téléphonie.

Étymologie : triple, du latin triplus, venant de tres (trois). Play, old english plegian : to exercise, perform music. From west germanic *plegan, of uncertain origin (Etymonline).

Triskaïdékaphobie (ou triskaidékaphobie) : une des pires et ridicules superstitions est cette règle qui veut qu'il n'y ait pas de chambre 13 ou d'étage 13 dans certains hôtels. Ni de place 13 dans certains avions, ni de lit 13 dans certains hôpitaux. On appelle cette peur névrotique du 13 de la triskaïdékaphobie ou triskaidékaphobie. Les Étazuniens, par exemple, sont triskaidékaphobes.

Le 13 ferait allusion à la Cène du Christ, à laquelle auraient participé treize personnes, dont Judas, le traître. Pour les kabbalistes, le nombre 13 est la signification du Serpent, de Satan. Dans les Tarots, la lame XIII représente la Mort. Il semble, ésotériquement, que le nombre XII (l'équilibre, la perfection) soit détruit par l'adjonction d'une unité supplémentaire, et il basculerait donc dans le chaos et la mort. Voir Abracadabrantesque.

Il y a mieux (ou pire) que la triskaidécaphobie, c'est la paraskevidékatriaphobie ou peur du vendredi 13, et plus encore l'hexakosioihexekontahexaphobie, ou peur du nombre 666. Exemple célèbre d'hexakosioihexekontahexaphobie : Ronald Reagan.

Étymologie : treize, du latin tredecim, de tres : trois, et decem : dix.

Trisomie (21) : présence de trois chromosomes 21 au lieu de deux dans le caryotype (ensemble des chromosomes). Provoque une dégénérescence physique et mentale, et avant on nommait ceux atteints par cette dégénérescence des mongoliens. Ont-ils plus d'espérance de guérison ou de vie en changeant le nom de la maladie ? Ou les Mongols (ou mongoliens, par l'intermédiaire de leurs avocats) ont-ils fait une action de groupe, intenté des procès pour qu'on débaptise cette maladie, et pour qu'on remplace le nom par un terme « scientifique », qui ne parle plus ? Le politiquement correct et les néo-crétins procèdent par mesures apotropaïques, c'est-à-dire destinées à conjurer le mauvais sort. C'est une attitude magique, c'est typique de la « pensée magique » des tribus animistes. L'on régresse, camarades, l'on régresse. Voir le mot de Pierre Desproges à ce propos.


Caryotype de la « trisomie 21 » ou mongolisme

Étymologie : de tri : trois, et du grec
σω̃μα (sôma) : corps.

Trivial (anglicisme) : cet adjectif signifiait avant : vulgaire ou grossier. Sous l'impulsion des Anglo-Américains, il a maintenant pris le sens de commun, ordinaire, banal, insignifiant, comme dans cet exemple, incompréhensible : « Les causes d'une possession sont, raconte Gabriele Amorth, aussi nombreuses que triviales » (ordinaires ? communes ? banales ?) Cf le célèbre jeu Trivial Poursuites (il ne s'agit pas de poursuites érotiques). Autre exemple, signé le nouvelobs point com : "Ce ne sont pas des effets triviaux mais des effets significatifs", insiste l'auteur. Apparemment, triviaux a ici le sens de ‘banals’.

Avec comme verbe trivialiser : rendre commun, populariser. Entendu sur Radio-Canada : « Youtube trivialise le débat politique ». Ben, mon cochon !

Étymologie : du latin trivium : carrefour à trois voies, composé de tri : trois, et via : voie, chemin. Ce qui est présent à tous les carrefours, c'est vulgaire, commun, ordinaire. Le français a dévié vers le côté vulgaire, grossier, obscène, alors que l'anglo-saxon en est resté aux sens de commun, ordinaire.

Troll : dans le langage exotique des internautes dans les forums : personne qui inonde de messages sans rapport avec le sujet débattu, souvent dans un but agressif ou perturbateur. Ne vous fatiguez pas avec JL1, c’est un troll d’extrême gauche. Avant on aurait dit fâcheux (Molière), casse-pieds (Noël-Noël). Synonymes : pot-de-colle, emmerdeur.

Diminutif : trollo. comme à chaque fois sous les papiers d’un supporter d’Asselineau y a 3 prévisibles trollos qui rivalisent d’ intelligence, à vous de deviner lesquels !

Étymologie : dans la mythologie nordique, les Trolls sont des génies incarnant les forces naturelles. Ils avaient surgi du corps du géant Ymir, tué par Odin. Sous l'influence de l'Église, les trolls sont devenus des lutins, des êtres de petite taille, remarquables par leur bêtise, leur grossiéreté ou leur méchanceté.

Trop : dans le langage des enfants, des jeunes néo-crétins (et des moins jeunes aussi), a pris le sens de ‘très’, ‘vraiment’ : ce mec, il est trop cool. L'ennuyeux, c'est que l'on n'a que trop tendance à employer trop à la place de 'très', qu'il semble progressivement remplacer. C'en est un peu trop ! Et comme on dit en français : « Trop est l'ennemi du bien ». « C'est trop bon ! » s'exclame dans une publicité un gamin devant de simples patates au fromage. Il aurait pu dire : c'est très bon, c'est tellement bon, c'est délicieux, c'est exquis, ou tout simplement hum, miam-miam, expression compréhensible par la plupart des téléspectateurs. Réclame pour un jeu vidéo, concoctée par un crétin de la pub : C'est trop délire ! (c'est vraiment délirant). Et puis le nom d'une émission de télévision destinée à la jeunesse (on s'étonnera après que les enfants parlent si mal français) : TROP LA PECHE. Magazine éducatif (sic). Le fait de confondre très avec trop est un indice d'excès et d'appauvrissement à la fois. Nous vivons dans une période excessivement appauvrissante, accentuée par les crétins de la publicité.

Mais il n'y a pas que les jeunes générations qui emploient trop au lieu de très ou de vraiment, par exemple : « L'iPhone 5 ? ça démarre trop bien, nous sommes déjà en rupture de stock, c'est encore mieux que le 4S l'an dernier » confie ce lundi Frank Cadoret, le directeur général grand public et professionnels de SFR. Et voilà un directeur général qui parle comme un petit crétin de banlieue.

Il est possible, encore une fois, que cette mode vienne des tribus anglo-américaines : Too Funny !, ou bien he is too much !

Étymologie : du latin médiéval *troppus : troupeau. Latin classique turba, changé par métathèse : turba → trupa, puis tropus, avec changement de genre. Cf. italien troppo. Ceux qui disent trop au lieu de très ne font que suivre le troupeau.

Troie (Cheval de) (vocabulaire informatique) : programme espion qui s'installe à l'insu de l'utilisateur, et qui réalise diverses actions, le plus souvent malhonnêtes : vol de mots de passe, envoi de données personnelles à des serveurs de spam etc. De nombreux programmes gratuits cachent des chevaux de Troie. Certains néo-crétins informatisés n'hésitent pas à dire et écrire troyen au lieu de cheval de Troie voire, pire, trojan en adoptant tel quel le mot anglo-saxon : Baptisé BBOS_ZITMO.B, le Trojan utilise des techniques d'obfuscation (= opacification) pour éviter d'être repéré, et n'est pas visible dans la liste des applications.

Étymologie : Troie, en grec ancien
Τροία (Troia), cité légendaire d'Asie Mineure, que les Grecs assiégèrent pendant dix ans, pour enfin y pénétrer grâce à l'astuce du cheval imaginée par Ulysse. De là, cette célèbre phrase : Timeo Danaos et ferrentes dona (je crains les Grecs, même s'ils apportent des dons).

Cheval, du latin caballus : hongre, puis cheval de trait. De caballus viennent cavale, cavalerie etc. Le latin avait un autre mot pour cheval : equus.

Tsahal (Tsva Haganah Le Israel : בא הגנה לישראל : Forces de Défense Israéliennes ou FDI) : tous les journalistes (ou presque) disent ou écrivent tsahal (souvent orthographié Tsahal, avec un T majuscule) à propos de l'armée israélienne, créée par David Ben Gourion en 1948. Désir d'aller vite ? Montrer un semblant de culture ?

D'autre part, ces mêmes journalistes disent « tsahal » tout court, comme si c'était un nom propre, un nom de personne. « Tsahal admet que des centaines de personnes ont été tuées ou blessées ». A ce propos, ces mêmes journalistes prononcent Izraël (comme les Anglo-Américains) et non Israël comme on devrait le faire en français.

Les Anglo-Américains disent, eux, IDF (Israel Defense Forces) ; mais là, ça fait vraiment penser à l'Ile de France. Un exemple frappant trouvé sur le nouvel-obs point com :

Tsahal a lancé une offensive sur la bande de Gaza le 14 novembre, le plus gros assaut depuis quatre ans.

[...]

The IDF has begun a widespread campaign on terror sites & operatives in the #Gaza Strip, chief among them #Hamas & Islamic Jihad targets.

Dans le petit texte en anglais, IDF est traduit normalement « Forces de défense israëliennes » par le rédacteur : Les forces de défense israéliennes ont commencé une campagne de grande ampleur sur les sites et autorités terroristes dans la bande de Gaza, en ciblant particulièrement parmi eux le Hamas et le Jihad islamique. Observer Tsahal tout court d'une part, et la traduction littérale « sur les sites et autorités terroristes » (on terror sites & operatives), au lieu de la traduction plus classique ‘contre’ (contre les sites et autorités terroristes) d'autre part.

Tsar de toutes les Russies : bah, on ne le cite que pour l'anecdote : c'est une erreur de traduction de l'expression russe Всероссийский царь (vsiérossiisky tsar') : tsar de toute LA Russie. Cela est passé dans l'usage courant. Mais il est vrai que l'immensité de l'empire russe pouvait justifier une pareille erreur... A ce propos, il n'est pas inutile de rappeler que le titre de tsar est un titre d'abord byzantin, puis bulgare que prit le souverain bulgare Siméon 1er (893 - 927). Ce n'est qu'en 1547 que le souverain russe Ivan le Terrible (Иван Грозный, Ivan Grozny) prit le titre de tsar.

Étymologie : tsar est la lecture slave de Cæsar. Cæsar provient peut-être du mot étrusque ais, aisar : dieu(x). Cf. allemand Kaiser. En ancien français, on disait csar ou czar pour tsar. Le mot tsar est sûrement emprunté à un mot byzantin transcrit цесарь (tsesar') en vieux russe, et qui signifiait : roi, empereur. En russe moderne, цесарка (tsesarka) signifie la pintade, – peut-être un gallinacé royal ?

Le féminin de tsar en français est tsarine, alors qu'en russe c'est tsaritsa (царица).

Tsunami : du japonais (tsu : port) et (nami : vague). Ce sont les grandes vagues qui arrivent jusqu'au port (pour le submerger). Le tsunami est un raz-de-marée provoqué par un séisme ou une éruption volcanique en mer. Après le déferlement du raz-de-marée de décembre 2004 en Asie du Sud-Est, tous les journaux et les journalistes ont parlé de tsunami, semblant ignorer le mot français « raz-de-marée ». Le tsunami qui a frappé le sud-est asiatique a couvert plus de 2 200 km en trois heures. Ce mot est maintenant entré dans le vocabulaire journalistique, comme si les journalistes faisaient tout pour ignorer ou abandonner le français, à tel point que c'est devenue une véritable déferlante. Mini tsunami sur une plage d'Algérie ? titre un journal. Ou bien : Séisme en Indonésie: au moins deux morts, alertes au tsunami levées. Dans la suite de cet article de 22 lignes, le mot tsunami apparaît 11 fois, et « raz-de-marée » une seule fois. (Les deux orthographes raz-de-marée et raz de marée (sans traits d'union) sont admises.)

La Vague d'Hokusai

Peut-être que le mot japonais, par son exotisme, donne plus d'ampleur à ce phénomène dans l'esprit des journalistes. A moins que ce ne soit une prise de distance par rappport à cette catastrophe... Le mot est aussi assez court, facile à prononcer et à écrire. Étant donné la paresse d'esprit régnante, c'est une explication possible pour justifier la fréquence d'emploi de ce mot. Peut-être aussi que les journalistes ne savent pas écrire « raz-de-marée » et par conséquent il n'apparaît pas sur les « prompteurs »... Dernière invention des rédacteurs d'articles : le tsunami solaire à propos d'une tempête solaire : Tsunami solaire : la Terre touchée dans la nuit du 3 au 4 août (2010).

Le mot tsunami peut être pris dans un sens figuré : « En revanche, le tsunami financier qui arrive et qui risque d'engloutir toutes les économies de la planète n'a pas trouvé moyen de lui tirer une phrase [au président de la République]. » Ou bien : L'investisseur privé ne comprenait pas le tsunami qui s'abattait sur l'économie mondiale (il semble que la crise économique de 2008 ait fort inspiré les tenants du tsunami). Ou enfin : Gilles S, [...], cofondateur du club avec Antonio D., refuse quasiment toute interview depuis le tsunami médiatique du 15 Mai.

PS : tout ceci a été écrit avant le tsunami (le vrai) qui a ravagé le Japon le 11 mars 2011, avec ses conséquences effroyables.

Tuner (néo-anglicisme, en attente de définition) : loteur connaissait le mot tuner (prononcer tiouneur) : appareil convertissant les ondes hertziennes en signaux vidéo ou audio. Mais l'attention de loteur a été attirée par cette phrase mystérieuse pour lui : Son titre ronflait comme une vielle Ford tunée. Kekséksa ? Une vieille fortunée ? Une vieille Ford dopée ? Gonflée ? Dont on a augmenté la puissance ? Ou tout simplement transformée ? Personnalisée ?

Néo-substantif tuning (prononciation ?) : fait de personnaliser sa voiture. Exemple : Un tuning auquel on ne peut pas échapper (il s'agit dans ce cas précis d'une peinture phosphorescente pour sa voiture ; « la classe », en langage populacier).


Définition trouvée sur ce site :
«
Il existe 2 sortes de tuning, le tuning normal et le jacky tuning. La première discipline vous la connaissez tous, c'est celle qui consiste à customiser sa voiture pour la rendre plus jolie ou dira t-on ... à son goût. La seconde discipline, le jacky tuning, est celle qui nous intéresse. Elle consiste à customiser ou à tuner à outrance et du plus mauvais goût possible une voiture.
»

Turbo : doit signifier quelque chose comme : vitesse supérieure. Mettre le turbo. Même les informaticiens s'y mettent aussi : Turbo-Pascal, Turbo-Basic...

Étymologie : turbo, peut-être en provenance de turbine ; verbe turbiner : travailler activement.

Turbulences (Zone de ~) : mot hérité du vocabulaire de l'aviation. Signifie tout simplement troubles, problèmes : Malheureusement, depuis quelques semaines, le FDI est entré dans une zone de turbulences. On a envie de demander : « Y a-t-il un pilote dans l'avion ? »

Étymologie : latin turbulentia : trouble, perturbation. Verbe turbulento, -tare : troubler, agiter. Adjectif turbulentus : agité, turbulent.

Zone : emprunt au latin zona : ceinture, du grec
ζώνη (zônê) : ceinture, puis terme de géographie.

Turquie : pour les néo-crétins, c'est un fait acquis : la Turquie fait déjà partie de l'Europe (écrit en 2006). Ainsi on peut lire sur un célèbre site internet « Europe : Allemagne - Danemark - Espagne - France - Grèce - Irlande - Italie - Norvège - Pologne - R.U. - Suède - Turquie ». Rappelons que les tribus turques étaient originaires d'Asie centrale, et ne sauraient en aucun cas être européennes. C.f. à propos des Turcs actuels : « Il s'agit vraisemblablement des descendants de grandes tribus originaires d'Asie centrale. » (Wikipédia). La Turquie est située en Asie (Asie Mineure) à 97 %. Et elle est située à 3 % en Europe (Trakya, la Thrace orientale, partie de l'ancienne Bulgarie).

Pour donner une idée de la démocratie selon les Turcs, il faut savoir qu'un pirate d'Istamboul a menacé le journal « Libération » s'il donnait l'« asile journalistique » à Charlie Hebdo, dont les locaux ont été détruits (octobre 2011) par un cocktail Molotov, lancé par de sympathiques islamiques. Une femme député, qui avait fait voter une loi condamnant le refus de reconnaître les génocides, a vu son site internet piraté par des Turcs (décembre 2011). Des Turcs (manipulés ?) ont protesté devant l'Assemblée. La France n'a donc pas le droit de voter les lois qu'elle veut, selon les conceptions de la démocratie “ à la turque ”.

D'autre part, nos excellents amis Turcs ont une mémoire très sélective, car outre le génocide arménien de 1915-1916 que le parti des « Jeunes Turcs » perpétra avec la complicité des Kurdes (un million de morts, un détail de l'histoire pour eux, sans doute), il faut rappeler l'occupation cruelle de la Bulgarie pendant cinq siècles, cinq siècles de cruautés, d'assassinats, de viols, pendant lesquels les turco-ottomans étouffèrent un peuple. Ils volaient des enfants chrétiens, les convertissaient de force à l'islam, et en faisaient des machines à tuer (les Janissaires). Oui, nos excellents amis Turcs ont une mémoire sélective quand ils accusent la France de génocide envers les Algériens.

Adjectif : turc, féminin turque : qui appartient à la Turquie. Comme les deux formes ont la même prononciation, on peut trouver le féminin à la place du masculin : Vladimir Poutine s'est rendu lundi 3 décembre à Ankara, rencontrer le président et le premier ministre turque pour la troisième réunion du Conseil de coopération russo-turque.

Étymologie : Turquie, venant de turc, emprunt au turc "türk" : turc. Comme nom commun, türk signifie puissance : « fort comme un turc ».

Tutoiement : de plus en plus de mise dans les sites internet : Découvre, partage et envoie tes vidéos peut-on lire sur la page d'accueil du site d'un fournisseur d'accès internet. Peut-être parce que les gestionnaires dudit site pensent n'avoir affaire qu'à des jeunes, des ados.

Étymologie : formé de tu + toi.

Tutoriel (barbarisme) : synonyme de manuel ou de méthode, surtout en matière informatique (mais pas uniquement). Vous trouverez sur Internet un tutoriel sur ce programme. Se retrouve souvent sous sa forme anglo-saxonne 'tutorial', avec un pluriel francisé 'tutoriaux'. On n'en est plus à un illogisme près. En abrégé sur internet : tuto.

Étymologie : de l'anglais tutorial, venant de tutor, français tuteur. Verbe latin tutor, tutari : veiller sur, garder, protéger.

Tutoyer : le tutoiement s'emploie quand des personnes sont proches (sentiments, parenté etc.), il abolit la distance entre les êtres. Il s'emploie maintenant de plus en plus dans un sens local ou plus général : l'hydroptère tutoie la surface de l'eau. L'équipe de X a tutoyé la victoire. Ce style s'observe souvent chez les journalistes, surtout de sport. Ils sont vraiment familiers, les journalistes.

Étymologie : voir tutoiement. Montaigne disait tuoyer.

TV (anglicisme, prononcer ti:vi:) : abréviation anglaise pour télévision. La plupart des journalistes – mais pas tous – français utilisent cette abréviation anglaise au lieu de l'abréviation française 'télé'. Les journalistes français sont de grands lécheurs de fesses anglaises. C'est ainsi qu'en face de i>Télé on a BFM-TV, que beaucoup de journaux écrivent Programmes TV au lieu de Programmes télé, qu'une chaîne internationale de télévision francophone s'appelle TV5MONDE, etc. etc. etc. Volonté de s'aligner sur les Anglo-Saxons pour avoir une audience internationale ? TV peut être écrit en minuscules tv : Il serait pourtant illusoire de penser que sur le plateau tv se trouvait un magicien, un sauveur qui demain permettra à notre pays de passer entre les gouttes d'une crise qui frappe le vieux continent.

Nota : .tv est affecté aux domaines de société de télévision ; c'est au départ le nom de domaine de l'île de Tuvalu (Polynésie), qui a cédé les droits de .tv moyennant finances.

Twitter ou tweeter (anglicisme, prononcer twɪtə(r) ) : littéralement "gazouillis", "gazouiller" en anglois. Il s'agit d'un réseau social, d'« un nouvel espace d'expression », utlisant de courts messages (micro-blogging) par SMS (cent-quarante caractères au maximum), pour mettre ses amis et le monde entier au courant de ce qui se passe ou de ce l'on fait. Exemple : Twitter est en effet devenu l'outil de promotion virale par excellence. Cela aurait permis, dit-on, de suivre en temps réel l'actualité dans le monde (affaire DSK, prétendues révolutions arabes...) Le slogan d'origine de Twitter est en effet What are you doing? (qu'êtes-vous en train de faire ?) Voir l'article de Wikipédia sur ce formidable outil de commmunication de l'inutile avec ses règles et ses protocoles. Il semble cependant que les « réseaux sociaux » et Twitter inquiètent les officiels et les agences de presse, qui n'ont plus ainsi le monopole du mensonge et du sensationnel (interdiction de la publication d'un scoop sur un réseau social chez Reuters). Et loteur a pu lire cette étonnante révélation à propos d'une mise en garde de Fr. Hollande : « Je vous demande d'être très attentifs à votre activité numérique » [...] l'avertissement visait essentiellement Twitter, devenu en quelques mois un outil politique de premier plan. Twitter devenu un outil politique de premier plan !

Le message lui-même est appelé tweet (prononcer
twɪt). Réflexion trouvée sur le site de Bernard Pivot : Pour d'autres, [...], le tweet est un moyen moderne, concis de communiquer, une nouvelle conquête de la démocratie... Qu'un outil, qui permet de pister les citoyens où qu'ils se trouvent, soit « une nouvelle conquête de la démocratie », on croit rêver. Cette assertion a été confirmée par une dépêche de l'A.F.P. à propos de votes sur Twitter concenrnant l'élection présidentielle étazunienne pour 2012 : [...] mais des experts saluent le renouveau du dialogue démocratique sur les réseaux sociaux. Et puis, il n'y a qu'à regarder les scènes de vaudeville qu'a provoqué le fameux message d'encouragement twitté par V. Trierweiler à O. Falorni (juin 2012) pour se rendre compte que les twits (tweets) sont de dangereux éléments de discorde. Quant à leur rôle politique ou démocratique, il est permis d'en douter. Voir Facebook.

Twitter ou tweeter peuvent être des verbes qui, comme tous les néo-verbes à partir du globish, ont une conjugaison spéciale, ni française, ni anglaise [les Anglais, grands simplificateurs, mettent quand même un 's' à la 3e personne du singulier au présent] : Royal tweet sa colère, affirme Yaourt! Voir Clash.


« Royal tweet sa colère ». Pas de 'e' à tweet.
Et le mot Royal "nu", sans prénom ni titre.

Chose révélatrice du côté m'as-tu-vu de Twitter, les plus gros « comptes » de Twitter sont occupés d'abord par des personnalités du spectacle (Lady Gaga, Justin Biber, Rihanna, Shakira et alii) ; ensuite par des personnalités politiques, comme Barack Obama. De toute façon, les plus gros « comptes » sont anglo-américains.

Selon des personnes bien renseignées Twitter, tout comme Farce-Book, récupère des données personnelles à des fins purement commerciales. Twitter est donc un moyen de communication à éviter. Le symbole de twitter représente aussi un oiseau qui vole. Mais comme le signale Sebsauvage, Twitter va vous vendre. Vendre, c'est toujours une façon de voler – ici, vos données personnelles. Loteur déconseille fortement l'usage de ce moyen de communication. Ne pas oublier que, selon l'adage populaire et vulgaire, « Dans communiquer, il y a niquer ».



Capture d'écran, avec l'autorisation de Sebsauvage.

Conséquence de l'utilisation de twitter, tout comme pour Facebook : ce réseau sert de moyen de recherches, de règlements de compte et de dénonciation. Twitter ou la délation institutionnalisée. Une utilisatrice de Twitter avait aussi de son côté lancé un avis de recherche pour retrouver cette jeune fille hargneuse à l'égard du nouveau président. Un ancien camarade de classe de la supportrice UMP n'a pas tardé à diffuser le nom de la demoiselle qui a ensuite fait le tour de la toile. On ne manquera pas de mettre en garde contre ce moyen qui jette des noms à la vindicte populaire, et ce même sur le plan international. Il n'est que de lire les articles concernant telle ou telle personne, qui est soit louée, soit vilipendée sur la twittosphère à la suite d'une action ou d'une attitude que les habitués de ce réseau électronique estiment soit louable, soit méprisable : Sur les réseaux sociaux, les internautes se déchaînent, soulignant l'indélicatesse du journaliste. Donc, à propos de la moindre action de qui que ce soit, « les internautes se déchaînent sur les réseaux sociaux » (Farcebook, twitter). C'est le pilori.

Substantif dérivé : twitto(s) : utilisateur de twitter, qui aime émettre ou recevoir des messages tweets. C'est par de tels mots qu'on relève le niveau du français. François Hollande : Les twittos se moquent de sa chorégraphie du changement. Ou bien : Les twittos retweetent en masse, les deux protagonistes s'empoignent. Ou bien encore : Il y a quelques minutes, elle [V. Trierweiler] postait le premier tweet de sa nouvelle vie de tweetos.Un autre exemple ? "Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond chez vous, vous devriez consulter", écrit un twitto. Twitto, tweeto... Belle élégance lexicale, issue du vocabulaire anglo-saxon.

Verbe : twitter (je twitte, tu twittes, il ou elle twitte, nous twittons etc.), par exemple : Je t'ai twitté une news. Et quand une information est répercutée par le moyen des tweets, cela s'appelle retwitter ou retweeter une information : Ce faisant, ce tweet du 'Four more years' [Quatre années de plus] de Barack Obama est devenu le message le plus partagé depuis la création du réseau social (plus de 420 000 retweets en deux heures). Partager est le verbe consacré pour dire échanger, répercuter, (re)transmettre, (ré)expédier.

Barbarisme crétinoïde relevé sur le nouvel-obs point com : Tsahal live-tweete son raid sur Gaza (twitte en direct ?). Le journaliste continue à donner bravement l'assaut au français : Ensuite, "IDFSpokesperson" a continué son live-tweet, en relayant une vidéo qui attesterait de la mort du chef militaire du Hamas, Ahmad Jaabari. On est frappé devant les audaces de traduction des néo-rédacteurs.

Et quand des individus s'engueulent par l'intermédiaire de twitts, cela s'appelle poétiquement un twittclash ou tweetclash, comme dans cet exemple : Tweetclash entre Xavier Niel et Eric Besson sur la portabilité du numéro (de téléphone portatif). Étant donné qu'un message par twitt ne doit compter que cent-quarante caractères, ce doit en faire, des twitts, pour une simple engueulade.

Quant aux scandales provoqués par des messages intempestifs par l'intermédiaire de twitter, ils sont appelés tweetgates : Et si le tweetgate n’a eu aucune incidence sur les élections législatives, au niveau national ou à La Rochelle, le journal explique que la journaliste est «anéantie» par sa bévue, que la défaite de Ségolène Royal ne lui a pas «mis du baume au cœur».

Le succès de ce réseau social est tel que le mot twitter a été « élu » mot de l'année 2012 (en mai 2012) : Le Jury a choisi le verbe « TWITTER », un mot qui n’était pas dans la liste, mais « qui marque la volonté de prendre en compte la révolution numérique dans notre quotidien », commente Alain Rey, président du Jury. Que cet affreux mot étranger et onomatopéique soit élu « mot de l'année 2012 » en France en dit long sur la déliquescence du français et des Français.

Néo-adjectif : tweetesque, comme dans cet exemple : Vous pouvez retrouver l'historique de son enquête tweetesque sur Storify (). De l'avis de loteur, le choix de cet adjectif est plutôt malheureux. Le suffixe -esque, adjoint à un radical – souvent un nom propre –, signifie : qui a la qualité de, les caractéristiques de : univers dantesque, style moliéresque, etc. Le suffixe -esque ne se justifie pas ici. Sans doute une contamination due à « abracadabrantesque ».

Et l'ensemble des personnes qui utilisent les tweets pour lancer des messages s'appelle la twittosphère (encore une grande conquête linguistique) : La prestation du consultant de Canal + lors de Bordeaux - PSG a enflammé la twittosphère. « Lors de Bordeaux - PSG » doit être compris, évidemment, comme 'lors de la rencontre entre Bordeaux et le PSG'.

Quand on donne de ses nouvelles par l'intermédiaire de ce moyen fruste de communication, on utilise son « compte twitter ». Expression désormais consacrée : on communique, on écrit sur son compte twitter ou via son compte twitter. "Effarante interview de Peillon dans le JDD : +redressement intellectuel et moral+, mot pour mot l'appel du maréchal Pétain le 25 juin 1940", a écrit M. Chatel sur son compte Twitter. Ou bien : La journaliste avait tenu à rassurer les téléspectateurs sur son compte Twitter. Dans les deux cas, on aurait pu écrire : par l'intermédiaire de twitter. Autre exemple : Néanmoins, Sébastien Degrave va bien et a tenu à rassurer les téléspectateurs sur Twitter. Noter l'emploi de la préposition « sur », ce qui pourrait faire penser que twitter serait directement le complément du verbe rassurer (on rassure, par exemple, quelqu'un sur son état de santé). Exemple avec via : Néanmoins, le magazine a préféré décliner l'offre et se passer d'interroger celle qui se lâche chaque lundi soir via son compte Twitter pour commenter en direct l'émission. Mais il est vrai que les locutions « par l'intermédaire de » ou « en utilisant » sont infiniment plus longues à écrire et que, par conséquent, elles priveraient l'heureux possesseur dudit « compte twitter » de quelques précieuses secondes de sa vie foisonnante d'événements passionnants.

Quand un journal ou un magazine français communiquent le contenu d'un tweet, ils le font dans la langue de l'Anglo-Amérique, c'est-à-dire en globish, mais la plupart du temps sans traduction aucune. Les néo-rédacteurs supposent donc naïvement que tout le monde maîtrise l'anglo-américain en France. Cela dénote ou leur manque de conscience professionnelle, ou leur totale inféodation aux Anglo-Américains.

Breaking News: President Obama Is Re-elected to Second Term,
Networks Project http://t.co/FWtrtMos

— The New York Times (@nytimes)


I am confident in saying that President Obama is going to carry the state of Florida tonight.
http://t.co/j8NJbPob #Current2012

— Al Gore (@algore)




(D'après l'excellent . Voir Anglo-américanisation.)

Les tweets, twitter et autre face-book (et tous les mots d'origine anglo-saxonne en général) enlaidissent le « paysage phonétique français » par leur phonétique désastreuse, tout comme les MacDucon et les réclames en anglais enlaidissent nos villes. C'est le linguistique Cl. Hagège qui faisait d'ailleurs remarquer qu'il y a dans nos villes plus de panneaux en anglais qu'il y avait de panneaux en allemand lors de l'occupation de la France entre 1940 et 1945 par nos excellents amis d'outre-Rhin. Tweet, twitter, facebook etc. jouent le rôle de ces anciens panneaux infâmants pour baliser maintenant la vie, les sentiments et les pensées de nos contemporains.

Étymologie : de tweet (onomatopée) : cui-cui. Et le verbe twitter signifie, littéralement, faire cui-cui. Pour se traiter de noms d'oiseaux ?

Typographie : les règles de la typograhie disparaissent ou sont de plus en plus anglo-saxonnisées dans les articles web, même rédigés par des journalistes de journaux ou magazines patentés. Adoption des guillemets étazuniens " " au lieu des guillemets français «  », plus d'espace ou d'espace « fine » entre les mots et les ponctuations doubles ( ; : ! ? ) et pour séparer les séries de trois chiffres (10 000) et les pourcentages (75 %). Exemple de typographie, calquée sur les Anglo-Américains : «Manger une portion de noix au lieu de bœuf ou de porc fait baisser de 19% le risque de mourir pendant l'étude. Selon les chercheurs, le poulet ou les céréales complètes font baisser le risque de mortalité de 14%; des produits laitiers allégés ou les légumes de 10%; et le poisson de 7%.» Mais il est vrai que cet article émane de slate point fr, à la solde de l'ennemi étazunien.

Les ligatures œ, æ et leurs majuscules disparaissent, le Ç a pris la tangente, les lettres accentuées et surtout les majuscules (ou capitales) accentuées se sont esbignées. Il faut rappeler cette règle : « En français, l'accent a pleine valeur orthographique ». Et maintenant c'est la confusion la plus totale entre les signes moins, les tirets cadratins ou semi-cadratins ( - ― – ), dont voici un petit exemple : Une histoire d’amour entre deux stars aujourd’hui disparues. Une info –ou intox ?- digne d’intéresser le Sun (gala point fr). Sans parler du signe × (multiplié), rendu par les informaticiens par * (étoile) ou x (ixe).

Pourtant, avec l'informatique, il est possible d'avoir tous les signes diacritiques sur un clavier. Il semble cependant que ce ne soit pas la préoccupation principale des constructeurs ou que ce soit la volonté délibérée de la secte Micromou, qui préfèrent doubler certains caractères ( - + . / * ^ ), doubler les chiffres ou mettre même des caractères totalement inutiles (µ £). Qui d'entre nous, sur les claviers français, a souvent l'occasion d'utiliser £ ou µ dans ses lettres ou messages rédigés au clavier ? Passe encore pour le caractère $ qui sert à marquer une variable en informatique (on notera cependant la vénalité symbolique de ce choix).

Quelques trucs pour le clavier Windows :

œ = Alt - 0156 : touche Alt à gauche de la barre d'espacement + 0156 sur le clavier numérique
æ = Alt - 0230
Π= Alt - 0140
Æ = Alt - 0198

É = Alt - 144
È = Alt - 212
Ê = Alt - 0202

À = Alt - 0192
 = Alt - 0194

Ç = Alt - 128

Espace insécable = Alt - 0160 : A B
Trait semi-quadratin = Alt - 0150 : –

Taper un tiret semi-quadratin éviterait la mocheté suivante (c-à-d un double tiret) : Depuis la réélection de Barack Obama --dont le couple Clinton fut en partie l'architecte-- les médias spéculent quotidiennement sur l'"inévitable" candidature présidentielle de celle qui atteint des sommets de popularité aux Etats-Unis. Le fait de taper « – dont le couple Clinton fut en partie l'architecte – » serait mieux aux yeux de loteur (qui n'est pas typographe). Autre exemple : "Je suis --touchons du bois-- non seulement en bonne santé, mais j'ai aussi une incroyable endurance et de l'énergie. Je veux juste voir ce que je pourrais faire d'autre"", avait-elle dit. Les doubles guillemets finaux "" sont dans l'original, mais le rédacteur a écrit « touchons du bois » français, au lieu du traditionnel « croisons les doigts » étazunien.

La mise en page elle-même, dans les traitements de texte, suit bêtement les usages étazuniens : marges à 2,54 cm (pouce étazunien), au lieu des marges classiques ou celles établies avec le nombre d'or (1,618) : si vous fixez la marge de droite à 2 cm, celle de gauche sera 2 × 1,618 = 3,236 ou 3,24 en arrondissant. Même chose pour les marges haut (3,24 cm) et bas (2 cm). Cela donnera une mise en page agréable à regarder.

Étymologie : latin typographia : art d'imprimer. Du grec
τύπος (typos) : coup, marque, caractère imprimé, et γράφειν(graphein) : écrire.

Tyran : voir Dictateur.

Tyrannie molle : système mondialiste et politiquement correct, tendant à réprimer tout ce qui est original, créatif ou humain. Les tyrans durs ont comme principe : « Toi, ta gueule ! », mais les tyrans mous ont adopté un autre principe : « Cause toujours, tu m'intéresses ». Mais les résultats sont les mêmes.

Notre société dérive de plus en plus vers ce genre de tyrannie ou de néo-fascisme, où il n'est plus possible de fumer, de critiquer certains groupes ou personnes, de formuler son avis ou sa pensée si cela dérange etc. Un autre aspect de la tyrannie molle est cette dérive continuelle du langage, où les mots finissent par signifier le contraire de ce qu'ils veulent originellement dire, où ils sont constamment et sciemment dévoyés.

Étymologie : latin tyrannia, emprunt au grec
τυραννία (tyrannia) ; venant de τύραννος (tyrannos) : maître absolu. Tyrannosaure, littéralement : lézard despote.

Mou, du latin mollis : mou, souple, venant de molvis.






(1) Aïe aïe aïe ! Loteur a osé écrire : sale blanc. Il risque d'être assigné en justice par tous les blancs de France et de Navarre, voire de Belgique.      ↑↑

(1 bis) Il est également possible que tous les chiens blancs de France et d'ailleurs le traînent en justice.       ↑↑

(2) Much ado about nothing : Beaucoup de bruit pour rien (Shakespeare), Gorié ot ouma (Горе от ума) : Le malheur d'avoir de l'esprit (de l'auteur russe Griboïédov), El burlador de Sevilla : Le menteur de Séville (Calderón de la Barca).      ↑↑





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