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« On voit actuellement sur les murs de Paris beaucoup plus de mots anglais
qu'on ne voyait de mots allemands pendant l'Occupation
 »
Michel SERRES

« « Si la plume n'est pas un poignard, elle ne vaut rien. »
Alexandre SOLJÉNITSINE

« La parole a été donnée à l'homme pour déguiser sa pensée »
STENDHAL
sentence sans appel du Père Malagrida, jésuite du XVIIIe siècle,
que Stendhal inscrivit en tête d'un de ses chapitres dans Le Rouge et le Noir.







Deuxième partie




Skin, Skinner (anglicisme, skin se prononce skɪn, mais on peut prononcer skin) : en anglais skin : peau. Mais il s'agit ici d' “ habillage ” d'un écran d'ordinateur, pour lui donner une nouvelle peau, pour le rendre plus agréable ou présentable en fonctions de ses propres goûts. Le même mot s'applique aussi aux tétéphones portatifs. On peut – et cela va de soi – “ customiser ” les skins. Voir Habillage.

Étymologie : racine germanique scinten, signifiant au départ la peau d'un animal. Racine indo-européenne *sek : couper (cf. latin secare).

Skipper, skippeur (anglicisme, prononcer skɪpə(r)) : signifie normalement capitaine, commandant (d'un navire), barreur. Les néo-rédacteurs, qui font semblant de comprendre l'anglois, utilisent ce terme systématiquement au lieu de commandant de bord ou de barreur quand il s'agit de courses de bateaux : Découvrez le portrait des 20 skippers qui vont se lancer à partir de samedi dans le Vendée Globe, annonce le chapô d'un article web.

Un autre sens de skip est saut, sauter en anglais. Skipper une page, peut-on lire sur les sites internet. Tous les mots sont bons pour rédiger, – sauf les mots français, dans les néo-articles.

Étymologie : 

Skyline (anglicisme, prononcer skaɪlaɪn ou plus simplement skaïlaïne) : à quoi sert de parler français ? Pour un rédacteur de Lavieimmo point com, la réponse est claire : parler français ne sert à rien. C'est pourquoi on trouve la phrase suivante dans un article consacré à un hôtel : ... sa structure haute de 330 mètres lui donne malgré tout le privilège de dominer la skyline de la capitale nord-coréenne. Quel avantage y a-t-il d'utiliser 'skyline' au lieu d'horizon ? Mystère. Le rédacteur voulait-il montrer qu'il connaissait ce mot anglais ? Oui, Madame Pécresse, la brillante ministresse, avait raison : « Le français est une langue en déclin ». Surtout chez les rédacteurs d'articles et les journalistes.

Slash (anglicisme, prononcer slæʃ ou slache) : s'emploie pour désigner la barre de fraction, le signe oblique " / ", qui est un séparateur, un marqueur en informatique et sur internet. L'adresse de mon site est http://www.neo-cretins.com. Le signe contraire est l'anti-slash (ou anti-barre, barre oblique inversée) " \ ". Cette anti-barre était utilisée dans l'ancien système DOS pour marquer le « chemin » d'un dossier (c:\documents\néo-crétins.doc).

On entend souvent des prononciations étranges pour le slash : 'slatch', 'splash', 'schlass', 'statchl' etc. Pourquoi s'obstiner à adopter des termes anglo-saxons, parfois imprononçables ? Alors qu'en français 'barre oblique' convient fort bien, – même si c'est un peu plus long à dire. Exemple, tiré de notre vieux camarade Grevisse : Dans les symboles des fractions, qu'ils s'écrivent avec une barre horizontale ou avec une barre oblique, le dénominateur, quoiqu'il soit un ordinal, est représenté par le symbole du cardinal : Agrandissements au 1/50 000 [ce qui se lit : au cinquante millième].

Étymologie : originellement : couper d'un coup de lame ou de fouet, balafrer. Origine inconnue, peut-être venant du vieux français esclater. Slash au sens de barre oblique ( / ) existe depuis 1961.

Slim (anglicisme, prononcer slɪm) : mot anglois signifiant mince, que ce soit pour la taille d'un corps, ou l'épaisseur d'un appareil. Cet adjectif anglois s'imposait vraiment, car il n'y aurait apparemment pas d'adjectif français valable pour désigner la minceur. L'on ne compte donc plus les régimes slim(s ?) ou slim-fat. Exemple piqué avec la fourchette à néo-crétinismes de loteur (brevetée S.G.D.G.) : Si la taille extra slim n'était l'apanage que de rares modèles l'an dernier, le CES () vient de nous démontrer que les constructeurs font du record de faible épaisseur une priorité. Slim est ici synonyme de plat ; il s'agit d'un boîtier plat.

() Le sigle C.E.S. n'était pas défini dans l'article. Après une recherche sur internet, il apparaît que C.E.S. n'est pas le sigle de Collège d'enseignement secondaire, mais signifie Consumer Electronic Show, un salon consacré aux techniques électroniques de pointe, et qui se tient à Las Vegas (Étazunis).

L'adjectif slim peut être substantivé, comme loteur a pu le remarquer dans un magazine féminin : Choisir et porter un slim : mode d'emploi. Le slim est un exercice de style à lui tout seul (il s'agit là de vêtements [pantalons, jeans] qui serrent et font paraître mince). Équivalents français : serré, moulant. Et la rédactrice de continuer : Le slim brut : chic. Le jeans slim brut fait partie des must have. Remarquer la formulation bizarre, proche du charabia et fortement imprégnée de termes anglo-saxons, propre aux rédactrices de ces magazines.

Étymologie : d'une racine proto-germanique *slembaz : oblique, tordu. Dans le sens de “ mince ” pour la taille, le mot aurait pris cette signification en 1925-1930.

Slogan (anglicisme, se prononce normalement sləʊgən en anglais) : synonyme de résumé de programme pour les hommes / femmes politiques et les syndicalistes. Fondés sur des mots vidés de leur sens, sur des mensonges, les slogans sont devenus une arme de propagande pour toute la sphère politique et sociale : « Travailler plus pour gagner plus », « La rupture tranquille », « Le changement, c'est maintenant », « La France forte », etc. Ces slogans tiennent lieu de pensées pour la gent politique.

Étymologie : mot anglais, venant de l'expression gaëlique sluagh-ghairm signifiant : cri de guerre, cri de ralliement.

Smartphone (anglicisme, prononcer sma:tfəʊn ou plus simplement smartfone) : traduit par « téléphone intelligent ». Avant, en effet, les téléphones étaient cons : ils ne servaient qu'à téléphoner. Maintenant, ils proposent de nombreux services : internet, courrier électronique, appareil photo, caméra, jeux, renseignements divers, GPS, réveil ... cet appareil sert à tout – même à téléphoner, et est donc parfaitement inutile aux yeux de loteur. Téléphone perfectionné ou téléphone multi-services, ou plutôt TMS, pour sacrifier à la manie des sigles ? Car, en effet, qu'ont-ils de vraiment intelligent ? Cet appareil à néo-crétiniser les individus devient omniprésent, que ce soit à pied, dans les transports, à table, voire dans le lit ou les toilettes (selon l'aveu des heureux possesseurs dudit smartphone), coupant les individus au lieu de les relier. Un des derniers modèles répond même aux questions qu'on lui pose (voir Alapom). Un néo-crétin sans son smartphone est un individu à qui il manque les bras, ou plutôt les doigts, car cet appareil se manipule avec les doigts seulement. La mode est aux produits ou appareils « intelligents », c'est-à-dire perfectionnés et adaptables. Voir Intelligent, Téléphone portable.

Dernier cri de la technique : les immeubles « intelligents », dont les services sont pilotés par un smartphone : Après le Smartphone et la SmartTv, voici le tout premier « Smart building », construit par Bouygues Télécom et Hager. L’immeuble, qui a vu le jour à Aubervilliers (93), associe Internet et domotique, et offre des prestations à la pointe de la technologie. Tout est maintenant gouverné par les techniques informatiques. Nos vies privées le seront sans doute bientôt aussi. Ça fait peur.

Voir à ce propos cet article du Monde point fr du 07.11.2014, où l'on décrit comment les abonnés d'un service téléphonique étazunien sont suivis à la trace avec un numéro unique d'identification, – qui n'est pas un cookie, et qui n'est donc absolument pas détectable.

Étymologie : mot hybride formé de smart, en anglais : douloureux, piquant, puis habile, intelligent, + (tele)phone, du grec
φωνή (phôné) : son, voix.

Smiley (anglicisme, prononcer smaɪlɪ ou smaïlé) : impossible d'échapper à ces ineptes figurines rigolardes ou exprimant diverses émotions si vous vous promenez sur Internet et fréquentez les forums ou les blogs. Parfois même ces figurines peuvent être remplacées par des caractères typographiques :-) ou :-( par exemple. Il faut évidemment se tordre le cou pour les voir ; nous sommes vraiment à l'ère de la communication irrationnelle et tordue. Ces « smileys » infestent et infectent les messages sur internet et rendent leur lecture pénible. Ce sont des équivalents graphiques pour diverses émotions (d'où la traduction avec le mot-valise « émoticônes ») ou des gestes. Traduction proposée : rigolard.


La famille Rigolard

Étymologie : smiley, venant de to smile : sourire ; vieil anglais smerion : rire, venant d'une racine germanique ou scandinave. Sanscrit smaya : rire, russe смеяться (smeyatsia) : rire (l'élément ся -sia indique une forme pronominale).

Smoothie (anglicisme, prononcer smu:ðɪ ou smoussie) : fruits mixés. On prend différents fruits, on les fourre dans un mixer spécial, on appuie sur un bouton, ça fait un bruit de moteur, et on obtient une sorte de jus épais et parfois agréable à boire, selon la nature des fruits utilisés. Ce n'est pas un jus de fruit, ce sont tout simplement des fruits mixés. Alors pourquoi prendre un terme anglais ? Les puristes feront remarquer à loteur que « mixer » (verbe ou substantif, alors écrit mixeur) est déjà un fort laid anglicisme, – et ils auront raison.

Étymologie : smoothie, dérivé de smooth : « Old English smoð : "free from roughness, not harsh," of unknown origin » (Etymonline). Noter l'habitude anglo-saxonne d'inclure un signe de ponctuation dans les guillemets : " ... not harsh,".

S.M.S. (langage de télécommunications modernes ; cela signifie Short Message Service = service de mini-messages, ou bien Small Message System = système de mini-messages, ou bien Système de Messages Simplifiés, ou bien encore Sois Maudit Satan) : protocole d'envoi de messages textes sur les téléphones G.S.M. Les messages eux-mêmes. Envoyer un SMS. Corollaire obligé des téléphones portables, ce genre de messages est rédigé en un français tronqué, simplifié, illisible – sauf pour les utilisateurs habituels de cette littérature numérique, qui par économie, esprit ludique et esprit clanique s'amusent à mettre le français en pièces à coups de H (hache). Le SMS devient un exercice fastidieux de déchiffrement pour ceux ne sont pas habitués à ce type de langage. C'est en tout cas la mort de l'orthographe et des structures du français (des autres langues aussi, sans doute). La véritable réforme de l'orthographe, c'est le S.M.S. Mais il s'agit en fait d'une involution grave et on en revient à un stade rudimentaire, voire primitif de communication. Équivalents français : télémessage, texto.

Lu sur un forum : Ceci a été traduit de la langue SMS afin de favoriser la compréhension. La langue SMS ! Le S.M.S. est devenu une langue pour certains néo-crétins. Voir M.M.S.

Sniper (anglicisme, prononcer snaɪpə(r) ou snaïpeur) : dans le sens de tireur isolé, franc-tireur, tireur embusqué, etc. Mot mis à l'honneur par les journaleux au cours de toutes les guerres (Palestine, Kosovo, Irak...) récentes, qui parlent de snipers à tout bout de champ. Sniper veut dire 'tireur embusqué' en Angleterre, mais 'tireur d'élite' aux Étazunis (?). L'humoriste Cami, dans ses petits contes désopilants parlait, lui, de francs-pêcheurs. L'idée est à creuser pour la lutte contre les sous-marins espions.

Dans article récent, le mot sniper semble avoir le sens de tireur ou de tireur d'élite. Il s'agit en effet de tireurs de la police, qui ne sauraient donc être qualifiés de franc-tireurs. ... le volet était fermé et non ouvert. Empêchant la sortie sur le balcon (à moins de passer par la fenêtre qui est celle de la cuisine, dans cet appartement), ce qui expose au tir des snipers en face ... (à propos du tueur M. Merah abattu par la police). Dans ce cas, pourquoi ne pas écrire simplement 'tireurs' ou 'tireurs d'élite' ? Parce que le mot sniper fait plus exotique ? Mais le commentaire de la photo du tueur tué marque bien 'tireur d'élite'.


Féminin (humoristique) : snipeuse. C'est la « snipeuse » aux mille et un looks de Touche pas à mon poste (TPMP) – tous les jours à 18 h 30 sur D8 – la blonde impétueuse qui dézingue la téléréalité, ce « fléau » (Le Parisien point fr, à propos de l'animatrice E. Malagré). Remarquer les néo-crétinisme looks et dézingue.

Étymologie : de l'anglais snipe : bécassine. Le tir à la bécassine se faisait caché, sous abri.

Snuff (anglicisme, prononcer snʌf ou sneuff) : film ou vidéo avec une scène de meurtre prétendument tournée en direct. Selon le quotidien Cronica, un roman non achevé « Instincts cannibales » et une vidéo snuff (mettant en scène des meurtres) ont été découverts dans son appartement (Gangsters-tueurs point Kazeo point com, 13.10.2007). Quand la populace se pressait à l'aube assister à l'exécution d'un condamné, sur le boulevard Arago, ou voir un bourreau exécuter un criminel, était-ce une forme de snuff avant la lettre ? Un film traitant du snuff est le fameux « 8 mm » avec Nicolas Cage. Équivalent proposé : aucun. Le « Grand-Guignol », bien que macabre et sanguinolent, ne traduit pas tout à fait ce type de spectacle.

Une variante religieuse du snuff est représentée par les vidéos macabres diffusées par l'O.T.I. (Organisation terroriste islamiste ou Daech), mettant en scène des égorgements, des décapitations, des meurtres, des viols... Ce genre de spectacle rencontre un grand succès auprès de certains jeunes déséquilibrés, en mal d'amok.

Étymologie : normalement snuff signifie en anglais : tabac à priser. En argot, to snuff it signifie “casser sa pipe”. Du danois snuf tabak : tabac à priser, snuffen : renifler. En anglais to sniff : flairer, renifler. Origine onomatopéique.

Soap opéra (ou soap opera) (anglicisme, prononcer snəʊp ɒpərə) : « feuilleton populaire », série (feuilleton) à épisodes interminables, ainsi nommées parce qu'elles sont patronnées par des marques de lessive : Procter & Gamble, Unilever, Colgate-Palmolive (soap signifiant savon en anglais) ; et aussi parce qu'elles servent au grand lavage de cerveau des téléspectateurs. Quant au mot “ opéra ”, loteur tout comme Pierre Larousse s'interroge sur sa présence ici (). Elles étaient diffusées – et le sont toujours – à des heures où les ménagères étaient et sont devant leur téléviseur. Parmi les plus célèbres : Santa Merdara, Hélas, Décoloration Street ou, en France, Amour, Loire et Beauté (série provinciale), Plus belle la pipe (une histoire de buraliste, sans doute, – à moins que ce ne soit porno). Ces séries soaps sont diffusées comme les autres séries par paquets d'épisodes, appelés saisons.

Ces séries se positionnent par un questionnement intérieur intense et une problématique de type sociétal qui nous interpelle tous. Voir Séries télévisées, Sitcom.

() Pierre Larousse détestait l'opéra ; à quelqu'un qui lui disait qu'on avait mis Phèdre de Racine en opéra, il répliqua : « Alors, c'est pire ? »
Étymologie : en anglais soap : savon, d'une racine indo-européenne *seib : verser, déverser et aussi résine, ayant donné en latin sapo, -nis : savon, ou sebum : suif ; en français suif, savon, saponaire ; en espagnol jabón ; en allemand Seife : savon etc.

Opéra, opera : de l'italien opera : œuvre, œuvre musicale, d'après le pluriel du mot latin opus, operis : œuvre, travail, ouvrage.

Social : signifie normalement : qui concerne la société, ou qui vit en société. C'est maintenant devenu synonyme d'à peu près n'importe quoi, pourvu que ça touche ceux qui ne sont pas aisés, privilégiés, c'est-à-dire 90% de la population : aides sociales (R.M.I., C.M.U., A.P.L. etc.), cohésion sociale (?), dialogue social (dialogue de sourds), logement social (logement destiné à des personnes aux revenus modestes ; souvent logement merdique dans un immeuble pourri), plan social (licenciement collectif), politique sociale de la ville, service social, travailleur social (qui aident à l'insertion des individus dans la société), travail social (activité organisée qui vise à aider l'adaptation des individus à leur milieu social) ... sans parler de notre bonne vieille sécurité sociale. Le social a dorénavant pour sens et pour objectif l'amélioration des conditions de vie des défavorisés (pauvres). Encore un mot vidé de son sens par la novlangue officielle.

A signaler que, conformément au principe de cette novlangue, qui veut qu'un mot signifie son contraire, social veut maintenant dire anti-social. Exemple : TVA sociale.

Étymologie : du latin socialis : sociable, social. De socius : compagnon, verbe sequor, sequi : suivre.

Socialisme : ce n'est pas le parti de ceux qui œuvrent pour le bien de la société, mais c'est le synonyme d'art de retourner sa veste. La fuite des socialistes de leur parti pour pouvoir récupérer des miettes du pouvoir de droite en constitue une preuve évidente (écrit en 2008). Voir aussi la rubrique Euro à propos des déclarations de DSK.

Socialiste : « Quand on est socialiste, on ne dit pas "20 000 ans avant Jésus-Christ", mais "20 000 ans avant notre ère" » (Jean-Luc Mélanchon). Il doit avoir une tête pas très catholique.

Étymologie : voir social.

Socialite (anglicisme, prononcer səʊʃəlaɪt ou comme vous voulez) : définition du dictionnaire Collins : « A socialite is a person who attends many fashionable upper-class social events and who is well known because of this » (traduction S.G.D.G. : un « socialite » est une personne qui participe à nombre d'événements mondains à la mode, et qui est connue en raison de cela). Personnalité mondaine ? Homme ou femme du monde ? Un(e) mondain(e) ? Exemple : Il y a quelques semaines je vous présentais Dorothée Monestier co-fondatrice du site My Little Day, aujourd’hui c’est son associée Gabriella qui est la socialite de la semaine (The socialite family point com, 28.03.2012).

Ne pas confondre avec socialité : aptitude à tisser des liens sociaux, sociabilité, ni avec socialiste – qui est en général tout à fait à l'opposé, sauf pour un socialiste qui appartient à la gauche caviar.

Sociétal : que veut dire cet adjectif, qui est un authentique barbarisme ? Social ? qui concerne la société avec ses structures, ses institutions, son fonctionnement ? qui vit en société ? Le bourgeois bohême (voir Bobo) est une espèce d'individu sociétal vivant dans l'univers non moins sociétal des quartiers bourgeois de nos belles cités. Ou bien : Si l'enjeu de la lutte contre l'analphabétisme est humaniste, celui de la lutte contre l'illettrisme est sociétal. Ah, voilà qui éclaire la lanterne de loteur. Ou encore, cet autre exemple : Le premier neuroleptique : libération du fou ou démission sociétale ? Et, pour terminer en beauté : Vendu politiquement comme une avancée sociétale, le mariage homosexuel ouvre la porte à un bouleversement sans précédent de la société. Il faut admirer au passage le mot avancée, employé à contresens, et l'adjectif vendu, dans le sens de 'présenté'.

Dans une société vidée de ses valeurs, le sociétal (le social avec comme implications : politique sécuritaire, moralisme puéril, etc.) remplace le social. On descend d'un niveau. Question : le « Contrat social » de J.-J. Rousseau va-t-il être rebaptisé le Contrat sociétal ?

Étymologie : adjectif refait sur société. Du latin societas : association, réunion, communauté, société. Venant de socius : compagnon, même racine que le sanscrit saci : amitié. Verbe latin sequor, secutus, sequi : suivre.

Socle : c'est un ensemble de formations géologiques anciennes recouvertes par des terrains sédimentaires plus récents. C'est aussi la base d'une statue ou d'une sculpture qui sert à la stabilité. Tout cela donne l'idée d'une assise stable et solide. Mais dans le néo-crétinisme ambiant, aussi appelé novlangue par certains collègues, ce mot a connu des prolongements inattendus.

  Socle de connaissance : dans le patois distingué de l'Éducation nationale (Haut Conseil de l'Éducation), c'est un ensemble de connaissances de base nécessaires à un élève : « Outre la "maîtrise de la langue française", on trouve parmi ce socle de connaissance : la "pratique d'une langue vivante étrangère", les "compétences de base en mathématiques et culture scientifique et technologique", la "maîtrise des techniques de l'information et communication", la "culture humaniste", les "compétences sociales et civiques" et enfin l"autonomie et initiative" » (Le Nouvel-Obs point com, 30.03.2006). Tout ça, entre 12 et 16 ans ? Noter l"autonomie et initiative, sans apostrophe (= l'« autonomie et l'initiative »), et l'absence d'articles et de prépositions après les 'et'. Ces maladresses de rédaction sont-elles le fait du Nouvel-Obs ou du Haut Conseil de l'Éducation ? Ou encore, de Jacques Attila, le néo-penseur de gauche passé à droite (problème de latéralité ?) : « Repenser le socle commun des connaissances pour y ajouter le travail en groupe, l'anglais, l'informatique et l'économie ». Tiens, au fait, cela fait penser aux paroles de son copain Berlusconi. Voir à la rubrique Gouvernance (2ème §). Autre exemple : Un troisième groupe, qui compte 46% des enseignants, se caractérise, ainsi qu'un quatrième et dernier groupe qui lui est très proche (7%), par un socle de pratiques traditionnelles auquel se greffent des pratiques novatrices variables (Lectures point org).

  Socle idéologique : base ? Les sympathisants socialistes continuent de consolider leur socle idéologique. Apparemment, leur socle ne serait pas très solide, et serait plutôt proche des sables mouvants.

Autres emplois de socle, dont le sens reste à définir : « [...] l'existence d'un service unique de renseignement de sécurité intérieure dans le cadre d'une communauté nationale du renseignement est un socle à préserver » (Le Parisien point fr, 12.07.2012). Socle = base, fondements, structure, création ??? Autre exemple : François Ernenwein, de La Croix, pense que « ce qui manque aujourd'hui pour que le raisonnement du chef de l'État s'impose, c'est un socle de confiance qui ne se décrète pas » (Le Monde point fr, 06.05.2014). Socle = base solide ?

Étymologie : du latin socculus, diminutif de soccus : socque, chausson, pantoufle, d'où le sens de base, piédestal. Doit-on en conclure que ceux qui ont conçu les socles énumérés plus haut se conduisent comme des pieds ?

Soda (anglicisme, prononcer səʊdə, ou plus simplement soda) : mot que l'on retrouve tout le temps chez les Américains vivant aux Étazunis, et chez tous les autres peuples vivant à l'étranger. Cela ne veut pas dire de la soude (NaOH), – car ce serait un sacré décapant pour l'estomac. Mais un soda est une boisson gazeuse et sucrée, composée d'eau, de sucre ou d'édulcorant, et de différents types d'extrait de plantes ou de leurs remplaçants chimiques (vaniline au lieu de vanille, par exemple). Exemples-types : le Caca cool (voir ce mot), ou le Pepasc Oil (boisson à base d'huile de pepasc, une plante qui pousse aux Étazunis).

Le french government, dans sa grande magnanimité, vient d'établir une taxe supplémentaire sur ce que lui, ou les hommes des media, appellent les sodas (sic), c'est-à-dire sur les boissons sucrées et gazéifiées. A la place du mot soda, néo-crétinisme agaçant, loteur propose le mot bosuga : boisson sucrée gazéifiée, – à ne pas confondre avec bodega : boisson dégueulasse américaine. Et ne pas confondre non plus soda avec sida, bien que les deux soient de véritables fléaux, de véritables calamités.

Étymologie : emprunt à l'anglais soda-water : eau gazéifiée. Soda, soude : herbe dont les cendres donnent un sel alcali. Sans doute de l'arabe suwwad : salicorne. Cf. sodium. Ce que les Anglo-Américains entendent par soda, c'est du bicarbonate de soude (NaHCO3).

Sodium (anglicisme rampant) : le sodium (Na11) est un métal mou à température ambiante, qui ne se trouve pas à l'état pur dans la nature. Il produit une explosion au contact de l'eau. C'est un produit dangereux. Mais, sans doute par imitation des Anglo-Saxons, nombre de rédacteurs de revues de vulgarisation scientifique ou de santé utilisent le mot sodium à la place du chlorure de sodium, qui est tout simplement ... du sel de table, de formule chimique NaCl. Soupe et fromage râpé. Un classique du dimanche soir, et pourtant, même si vous avez l'impression de manger sainement, vous faites exploser le compteur de sodium ! (chronique Yahoo pour elles, 18.11.2013). Comme noté plus haut, jeter du sodium dans l'eau provoque une explosion ; là, c'est le compteur de sodium qui explose. Logique. Autre exemple : Faciles à manger sur le pouce, les sandwiches peuvent contenir beaucoup de sodium, qui favorise l'hypertension artérielle (Le Figaro-Santé point fr, 31.10.2014). Et un sandwich au sodium, un ! Les rédacteurs et rédactrices de magazines de santé transposent directement les termes depuis l'anglo-américain. Flemme ? Ignorance ?

De plus en plus de fabricants indiquent d'autre part la quantité de sodium dans les aliments et produits préparés. Sodium ne veut pas dire sel. Si tel fabricant indique 10 g de sodium dans son produit, il faut multiplier par 2,5 pour avoir le poids réel en sel, c'est-à-dire 25 g. Toutes les ruses sont bonnes pour les gredins de l'agro-alimentaire.

Étymologie : sodium, formé sur soude. Emprunt à l'italien soda : soude. Voir rubrique précédente.

Soft (anglicisme, prononcer sɒft) : a pris différents sens : doux ou adouci, édulcoré (pour un produit, un film...), logiciel ou programme (pour la partie logicielle de l'informatique. Dans ce cas, c'est l'abréviation de software). En ces sens, s'oppose à hard. Le hard et le soft (le matériel et la partie logicielle en informatique), du porno hard et du porno soft ... Peut aussi prendre le sens de modéré : Cet islam soft est il possible ?

Une curiosité trouvée sur un site : l'emploi de l'adjectif soft à la mode, à la mode, à la mode des Anglois : Les gars, que savez-vous de la pratique du yoga exactement ? Ce soft exercice a été un leurre pour les utilisateurs qui ont regardé des vidéos de femmes nues en train d’effectuer des exercices de yoga.

Étymologie : d'une racine germanique signifiant : gentil, aisé.

Soft power (anglicisme, prononcer sɒft paʊə(r)) : il est une manie des rédacteurs de journaux et de magazines, c'est celle de truffer leurs lignes de termes anglo-américains, soit par snobisme ou pour « faire bien », soit parce qu'ils n'ont pas assez de maîtrise du français pour traduire ces termes. C'est ainsi qu'au détour d'un article, loteur est un jour tombé sur l'expression soft power dans un grand « quotidien gothique du soir », selon l'expression de Pierre Desproges. Pékin mène également une "diplomatie du panda", louant à des zoos étrangers des couples de pandas, une manière également de promouvoir le "soft power" chinois avec ce plantigrade (Le Monde, 07.08.2013). Le soft power, nous apprend Wikipédia (loteur a fait l'effort de se documenter), est le pouvoir d'influencer par des moyens non contraignants (œuvres culturelles, idéologiques, sociales etc.). Un pouvoir insidieux, donc, et par conséquent d'autant plus dangereux. Qu'on songe par exemple à tous les chanteurs-brailleurs éructant des chansons en anglais, qu'on songe à tous les films (), à tous les feuilletons télévisés étazuniens (), qu'on songe aux jeans et à tous ces vêtements et polos avec des inscriptions en anglais dessus, qu'on songe à tous les noms de sociétés ou de magasins en anglais, qu'on songe aussi à tous les anglicismes introduits de façon forcenée par tous les media, qu'on songe même à l'infâme cuisine pour les attardés du bon goût que sont les Mac-Ducon et les pizzas, et on aura une petite idée du soft power (pouvoir insidieux) étazunien.

() dont souvent les titres ne sont plus traduits

Étymologie : pour soft, voir rubrique précédente. Power, du français pouvoir (anciennement povoir ou pooir), latin possum, potui, posse, bas latin *potere : pouvoir. Cf. aussi puissant. Indo-européen *poti : chef, sanscrit patih : chef de famille.

Soi-disant (littéralement : qui se dit, qui se prétend) : s'emploie dorénavant à la place de 'dit' ou de 'prétendu', 'prétendument'. La soi-disant réforme de l'Éducation nationale. La Constitution européenne, pour aller soi-disant de l'avant … Il n'est pas rare de rencontrer un accord aberrant : La soi-disante réforme... ou bien : Doit-on détruire ces différences par le métissage au nom de la soit disante tolérance ? Encore un coup de la féminisation (fémininisation, selon Jacques Guillet) de l'orthographe ! On peut observer la graphie soit disant : ... où on programme soit disant, en faisant glisser des objets avec la souris. Ou enfin ces deux autres exemples : Cela me fait penser que les bobos à la pensée soit disante fulgurante ont tout de même tendance à gentiment se répéter et : « ... alors que tu manges du boeuf, du porc et autres soit-disant poulets... » (là, “ disant ” est resté invariable, mais des soit-disant poulets, qu'est-ce que c'est ? Des poulets en carton ?)

Voici un exemple, tiré d'un blogue, qui pourrait illustrer plusieurs rubriques du glossaire de néo-crétinisme : Quand au " vive marine !" de mraltec62 [un blogueur] et les soient disantes "convulsions" de patrocle61; [un autre blogueur] je me dis que you tube est un nid d'abrutis consanguins et fachos qui n'ont aucune objectivité et qui ne comprennent rien à la politique. Autre exemple, gratiné, tiré lui aussi d'un blogue : Ces soits disants artistes sont bien obligés de faire allégeance à l'idéologie dominante sinon ils verraient leurs carrières en prendre en grand coup sur la gueule.

L'usage de soi-disant dans le sens de « prétendu » est tellement répandu chez les mochécons que son emploi est maintenant admis dans certains dictionnaires.

Étymologie : soi-disant, littéralement 'se disant'. Soi, autre forme de se, pronom réfléchi de la troisième personne, utilisé en cas régime. Du latin se : soi. Disant, participe présent ou adjectif verbal du verbe dire, du latin dico, dictum, dicere : exprimer, montrer (par la parole), dire. Grec
δείκνυμι (deicnymi) : montrer. Allemand zeigen : montrer.

Soldat (du feu) (anglicisme rampant) : désigne communément les pompiers dans la bouche des journalistes et des fonctionnaires qui ne peuvent s'empêcher d'employer des périphrases issues de l'anglo-américain là où un simple mot français suffit. Sans doute pour meubler le vide de leurs pensées. Lu sur un site internet destiné aux concours de la fonction publique : « Concours pour le métier : Soldat du feu ».

Note : On peut trouver le féminin barbaresque soldate. Lu sur internet : Est-ce sous l'effet de la chaleur que cette soldate de l'armée de l'air indonésienne s'est effondrée pendant une cérémonie commémorant l'indépendance du pays ? (Société au féminin . com, 29.08.2012). L'expression « femme soldat » est-elle trop longue ou trop difficile à écrire ? Il y avait avant une abréviation P.F.A.T. (personnel féminin d'armée de terre).

Étymologie : soldat, celui qui touche une solde. Emprunt à l'italien soldato : soldat, participe passé substantivé de soldare : payer une solde. Venant de soldo : solde, paie. Du latin solidus : pièce en or massif (solidus : solide, massif, entier), qui a donné sou en français. Cf. aussi soudard. L'expression soldat du feu est un calque de l'anglo-américain « fire fighter » : combattant du feu, soldat du feu.

Feu, du latin focus : foyer où brûle le feu. Le latin utilisait le mot ignis pour désigner le feu.

Soleil : partie obligatoire des vacances des néo-crétins, au même titre que la plage. Il faut sans doute s'attendre à ce qu'un gouvernement, un jour ou l'autre, lève un impôt sur le soleil. Voir Plage, Vacances.

Étymologie : du soliculus, diminutif (non latin) de sol, solis : soleil. Racine indo-européenne *sohwl qui a donné सूर, sûrya : soleil en sanscrit,
ηλιος (hêlios) en grec attique, sun en anglais, Sonne en allemand, sol en espagnol, солнце (solntsé, le -tsé est un diminutif) : soleil en russe etc... Racine *sva : briller, qui a donné свет (sviet) et совет (soviet) : lumière et conseil en russe.

Solidarité : c'est toute action, tout mouvement, tout sentiment qui poussent les hommes à s'entraider. Mais ce mot désigne désormais chez les officiels gouvernementaux toutes de sortes de personnes dont on ne veut plus : les vieux, les malades, les handicapés (= infirmes, invalides). Secrétariat d'État à la solidarité. Une grande victoire du néo-crétinisme.

Et quand toute une série d'organismes ou d'organisations appellent à la solidarité, cela signifie que ce sont les citoyens qui sont invités à raquer à la place des autorités en place. La politique de la solidarité désigne d'autre part une politique de taxation forcée des citoyens de la part de l'État pour obvier aux carences gouvernementales (impôt sécheresse, par exemple). Comme quoi un mot qui désigne un mouvement noble et généreux à la base, et qui prend autrui en compte, devient une froide obligation légale, qui spolie le citoyen. En ce sens, la solidarité, c'est le vol.

Enfin, le mot solidarité semble maintenant désigner une politique d'acceptation obligatoire envers tout ce qui n'est pas Français : tout citoyen français blanc est forcément et légalement solidaire de toute personne entrant sur le territoire français, même sans papiers. Et on vient d'instituer le délit de solidarité (sic) pour ceux qui assistent des sans-papiers.

Loteur, qui est un jungien impénitent, déclare qu'il n'y a de salut que dans l'individu, plus exactement dans le Soi. Mais se soumettre au Soi ne rend pas solitaire, mais solidaire : on se sent concerné par le destin d'autrui. Et c'est là, selon lui, que se trouve la véritable signification de la solidarité : se trouver soi-même pour trouver les autres.

Étymologie : solidaire, solidarité, du latin solidus : solide, entier, complet, qui a donné, en latin juridique, l'expression in solidum : (engagement) pour le tout, d'où solidaire. Cf. le mouvement populaire Solidarność, mot qui signifie Solidarité en polonais. De solidus vient également le sou, pièce de monnaie (dont la quantité d'or est restée) entière., qui a donné soldat, soudard.

Soluble : qui a la propriété de se dissoudre (dans l'eau ou autre liquide). Un sens nouveau est apparu, qui peut se rapprocher de “ résoluble ” (qu'on peut résoudre, à quoi on peut apporter une solution) : Cette crise est-elle soluble uniquement par la diplomatie, uniquement par des mutations politiques ? (à propos de la révolution égyptienne). Un aide-mémoire est paru en 2010, et qui avait pour titre : L’orthographe est-elle soluble dans les études supérieures ? Là, l'auteur de l'aide-mémoire () a joué à plein l'analogie avec la chimie. Dès qu'une formule étonne ou plaît, elle est reprise et devient un cliché, par exemple : Le "sens du peuple" est-il soluble dans la marchandise ? se demande gravement un article sur internet.
() qui n'est pas loteur
Étymologie : du latin solubilis, venant du verbe solvo, solutum, solvere : délier, dénouer, détacher, désagréger, dissoudre. Du supin solutum vient le mot français solution.

Soluce : solution, astuce (pour les jeux sur ordinateur). Ce mot appartient initialement au vocabulaire des gamers (prononcer guéïmeur) ou joueurs invétérés. Mais on peut également l'employer pour tout type de solution ou d'astuce.

Étymologie : soluce, diminutif de solution.

Solutionner (barbarisme et néo-crétinisme) : résolver un problème par une opération technologique du mental. Les néo-crétins, les fonctionnaires et toutes sortes de mochécons adorent solutionner des problèmes, tandis que loteur de cet opuscule s'efforce, lui, de les résoudre, ou de leur donner une solution. Ce verbe traduit la tendance à former des verbes en -er (formation vivante, facile à conjuguer), à partir de substantifs, eux-mêmes souvent dérivés de formes verbales.

Une anecdote pour égayer ce morne paysage linguistique ? Paul Deschanel (de l'Académie française) déclarait à la Chambre, qu'il présidait : « Il importe de solutionner la question. »
À quoi Clemenceau, président du Conseil, répondit :
« Eh bien ! on va s'en occupationner ».

Étymologie : latin solvo, solutum, solvere ; voir plus haut.

Somptuaires (dépenses ~) (barbarisme) : l'adjectif somptuaire veut normalement dire : relatif aux dépenses. Lois somptuaires : destinées à réduire les dépenses. L'expression « des dépenses somptuaires » voudrait donc dire : des dépenses relatives aux dépenses. Peut-être que dans l'esprit des locuteurs, somptuaire veut dire : 'qui présente un caractère de luxe inutile', et à ce titre condamnable. Le fisc n'aime pas les dépenses somptuaires, titre un article. Loteur non plus n'aime pas cette expression. Les Commissaires européens ont dépensé des millions en jets privés, hôtels de luxe et cocktails. Des dépenses somptuaires qui font mauvais effet. Rigolez pas, dirait Coluche, c'est avec votre pognon que les commissaires européens font ça.

Ne pas confondre avec somptueux : remarquable par son éclat, son ampleur, sa beauté ou sa profusion, magnifique. Littéralement : qui représente de grandes dépenses.

Étymologie : du latin sumptuarius, de sumptus : coût, dépense, frais, qui vient du verbe sumo, sumptum, sumere : prendre.

Sondages : en période électorale ou pré-électorale, les officines de sondage, à la fois entreprise de manipulation et cabinet de Madame Irma, tiennent le haut du pavé. Rien n'est possible désormais sans ces fameux sondages, mais en fin de compte, – moins fiables que l'astrologie traditionnelle –, ils se trompent toujours. De nos jours les sondages tiennent lieu d'opinion publique. Ils servent d'ailleurs, avec la télévision, à fabriquer cette fameuse opinion publique. Un institut de sondage s'appellle d'ailleurs : « Institut français d'opinion publique ». Si le sondage est favorable à celui qui le commande, il est publié ; s'il n'est pas favorable, on ne le publie pas. C'est aussi simple que ça. Les sondages apparaissent ainsi soit au mieux comme de simples girouettes, qui indiquent là où souffle le vent, soit au pire comme des instruments de manipulation. Autre tour de passe-passe : si un sondage déplaît, on le remplace par un autre. C'est la théorie de l'objectivité restreinte, entretenue par les media. Ce qui en dit long sur leur crédibilité. Voir à ce propos cet article d'Acrimed.

On peut aussi publier un sondage bidon, comme en mars 2011, à propos de Marine Le Pen, pour donner un coup de fouet à la classe politique, ce qui permet par la suite de commenter à l'infini les résultats du prétendu sondage, ... et de publier un autre sondage, pour corriger les effets du premier. Les media, les politiciens et les sondeurs s'amusent beaucoup, et ce au détriment de la vérité.

Et l'année 2016 a été un véritable triomphe pour les instituts de sondages : Brexit, Trump, Fillon... Les instituts de sondages aidés des media, leurs partenaires en mensonges, se sont tous trompés. Ce qui prouve bien que tous les sondages étaient faux et archi-faux, et étaient seulement destinés à manipuler l'opinion publique. Sondeurs = menteurs.

Les sondages, selon l'aveu d'un journaliste, participent d'une véritable intox. « Jacques Cardoze (Correspondant de France 2 à Washington) : A titre personnel, et avec d'autres journalistes, on était un certain nombre à croire vraiment à la victoire de Donald Trump. Mais c'est vrai qu’on a été nous-mêmes intoxiqués par le discours ambiant et par les sondages. J'ai fini par ne plus croire du tout que Donald Trump pouvait l'emporter, à cause de ça, à cause de la tonne de sondages qui, tous, disaient qu'Hillary Clinton serait en tête. En tant que journaliste, tu peux pas, quand tu reçois des milliers et des milliers de sondages, prendre en considération le seul et unique qui donne Donald Trump vainqueur. Et ça, c'est un vrai problème, parce qu'on est tous en train de se réveiller ici aux Etats-Unis avec des confrères en train de parler de ça, et on se dit que ceux qui y croyaient cet été en septembre et début octobre, et dont je fais partie, ont fini par se faire intoxiquer, influencer, par le discours ambiant, et je crois que c’est une bonne leçon pour nous tous, et pour l'avenir ». Une bonne leçon, vraiment ? Sauront-ils, les journalistes, la retenir ? Noter au passage que le journaliste se défausse en prétendant « avoir cru à la victoire de Donald Trump ».


Un sondage parlant : c'est le clan des mangeurs de viande qui préfère DSK,
presque ex-æquo avec les mangeurs de pain.
Quant aux porteurs de vêtements, ils ne sont que 17 % à voter pour lui.
C'est la vérité toute crue. (Chaîne M6, 22.02.2011)

Adjectif : sondagier, comme dans ce magnifique exemple, extrait d'un excellent journal : Sous Sarkozy, les dépenses sondagières de l'Elysée ont atteint jusqu'à 10 millions d'euros par an.

Autre néo-adjectif : sondagistique (sic), comme dans cet exemple : Il aura fallu plus d'un mois et une accumulation incroyable de mensonges, une pression sans doute sondagistique pour que Nicolas Sarkozy décide de mettre dehors l'inoxydable [ministre MAM]...

Étymologie : sonde, sonder, sondage : origine incertaine. Peut-être à partir du mot onde (unda en latin) ? La sonde, c'est ce qui va sous l'onde (?) Le premier sens de sonde est en effet un fil auquel est fixé un plomb pour mesurer la hauteur de l'eau.

Sophistiqué (anglicisme rampant) : signifiait anciennement faux, trafiqué, frelaté. Puis, sous l'influence des Anglo-Américains (encore eux !), le mot a pris le sens de maniéré, artificiel, complexe, recherché : style sophistiqué, technique sophistiquée. Peut aussi prendre le sens d'élaboré : calculs sophistiqués. Un exemple piqué dans Le Nouvel Observateur du 02.09.2014 : L'homme de Néandertal était finalement un homme sophistiqué (sophistiqué, ici = capable d'abstraction ; il fallait le trouver !).

Substantif : sophistication. Ce mot signifie normalement, en français correct : corruption, perversion, comme dans l'exemple suivant : « Or, au moment même où se pratiquait cette sorte de sophistication de la pensée publique, il y avait dans des centres ouvriers des syndicats qui se cotisaient pour fonder des journaux non pas avec de l’argent pris ici ou là à des banques nationales ou cosmopolites, mais avec l’épargne prélevée sur les salaires [...]. » (Jean Jaurès, discours à la Chambre le 08.02.1893, à propos du rôle de la presse). Sophistication signifie bien ici : perversion, fait de dénaturer les faits de façon frauduleuse, déformation, corruption... Exemple pris sur le site La pause philo . fr (une citation de Léonard de Vinci) : « La simplicité est la sophistication suprême ». Commentaire du site : Si la simplicité peut être entendue comme une forme de stupidité, elle est ici posée par de Vinci comme synonyme de sophistication, autrement dit de complexité... Hé non, MM les philosophes, la sophistication n'est pas la complexité ! On peut avancer des propos sophistiqués, mais simples, puisqu'ils sont tout simplement déformés. Autre exemple : La sophistication de l’économie : source de croissance, d’inclusivité et d’emploi. [...] Selon les auteurs du rapport, une économie sophistiquée constitue un vecteur de transition économique et influe sur les politiques de court terme (femise . org, 13.08.2018). Une économie sophistiquée ! Quand on sait que sophistiqué veut dire falsifié, on peut se poser des questions sur l'honnêteté des financiers et des économistes.

Étymologie : latin sophisticus : faux. Venant de sophisma : sophisme, raisonnement faux. Grec
σόφισμα (sophisma) : habileté, adresse, ingéniosité, artifice, ruse, argument habile ou faux.

Sortir (néo-crétinisme, verbe transitif) : verbe abondamment employé par les journaleux de sport signifiant : éliminer. Le joueur a sorti son adversaire en 3 sets (il l'a éliminé en trois manches). Coupe de la Ligue: le tenant Bordeaux sorti par Metz. Le tenant Bordeaux signifie évidemment : Bordeaux, tenant du titre. A signaler ce néo-crétinisme, particulièrement affligeant, proféré par un journaliste d'A2 : Elle a été sortie d'entrée (en parlant d'une joueuse de tennis). Jeu de mots volontaire ou involontaire ?

Le verbe sortir peut être utilisé à la forme passive, : L'équipe de France est sortie de l'Euro 2012 (= a été éliminée). Langage de journaliste. Voir le Vocabulaire du sport.

Il existe aussi le paléo-crétinisme sortir, verbe transitif qui veut dire : lancer, faire connaître, publier : sortir un livre, sortir un disque (« album »).

Étymologie : origine difficile. Peut-être un doublon de sourdre : jaillir (d'où vient le mot source).

Sortir (avec) : à noter l'euphémisme par antiphrase « sortir avec » (une femme), qui signifie rentrer dedans.

Sortir (du nucléaire) : expression à la mode après le drame de Fukushima (mars 2011). L'expression est plutôt bizarre, et doit signifier : en finir avec le nucléaire, mettre fin au nucléaire, en terminer avec le nucléaire, délaisser le nucléaire, abandonner le nucléaire... « L'Allemagne est mûre pour sortir du nucléaire. Pas la France » titre un media (rue89).

Sortir du nucléaire est le nom d'un réseau connu pour ses prises de position anti-nucléaires. Sur ce modèle a été créée une association Sortir du colonialisme (il y a pourtant longtemps que c'est fini en France).

On emploie de plus en plus ce verbe sortir, avec le substantif correspondant sortie, pour indiquer qu'on met fin à quelque chose, qu'on a résolu une affaire : "Mes chers amis, très affecté par la guerre que se livrent Jean-François Copé et François Fillon, j'ai décidé d'apporter toutes mes forces à une sortie de crise", avait écrit le 3 décembre Stéphane Guillon sur son compte Twitter. Apporter toutes mes forces à une sortie de crise = mettre toutes mes forces pour résoudre la crise. Notons la nouvelle manie d'écrire : sur son compte Twitter (en utilisant Twitter).

Étymologie : pour sortir, voir plus haut. Nucléaire, adjectif substantivé. Latin nucleus : noyau, venant de nux, -cis : noix, amande, tout fruit à cerneau. Nucléaire : qui concerne le noyau de l'atome. Il semble que la première utilisation de nucléaire dans le sens actuel soit d'origine anglaise (nuclear energy).

Souchien, sous-chien (barbarisme, insulte) : c'est ainsi que certains parmi nos amis Arabes traitent maintenant les Français de souche. Ce mot de "souchien" a été prononcé par Houri Bouteille de Jaja dans l'émission Ce soir ou jamais ! de Frédéric Taddéi du jeudi 21 juin 2007, sur France 3 : « Ce qu'on appelle, nous, les Souchiens, puisque... il faut bien leur donner un nom, les Blancs, euh... ». Féminin : souchienne (?)

Rappels :

1. en anglais sous-chien (underdog) veut dire "perdant", "opprimé", "défavorisé"
2. chien (kalb) est une injure en arabe envers un homme méprisable ; un souchien (sous-chien) vaut donc moins que rien. Il y a là une insulte à connotation raciste. Que font donc les ligues « anti-racistes » ? Mais il est vrai que pour elles le racisme anti-français n'existe pas.

Étymologie : formé visiblement à partir de (Français de) souche.

Souci : dans le langage fleuri de nos contemporains, semble être le synonyme, sinon le remplaçant, des mots 'ennui', 'difficulté' ou 'problème'. Et pour minimiser (minorer, comme diraient les néo-crétins) la chose, ils ajoutent l'adjectif petit. Ces envies fréquentes d'uriner peuvent être le symptôme d'un petit souci du côté des reins, de la prostate ou un signe de diabète (Top-Santé point com, 16.01.2013). La plupart du temps, en effet, il s'agit d'un gros problème de santé à à venir. Lu sur un bandeau d'écran de télévision à propos d'un bug : Veuillez nous excuser pour ce soucis (sic) technique, la suite de notre programme dans un instant... Voici un exemple où l'emploi du terme souci est particulièrement malheureux : Ce rappel volontairement orchestré (aux USA et au Canada) par le constructeur [Toyota] fait aussi suite à l'ouverture d'une enquête par la NHTSA en juin dernier après le dépôt de plusieurs plaintes ... Un souci de suspension pouvant se traduire par un accident (Le blog-auto point com, 02.08.2012). Outre l'emploi inadapté du mot souci, il y a ambiguïté sur le substantif suspension, qui peut être aussi compris comme le fait de suspendre. Et le rédacteur récidive au paragraphe suivant : A noter enfin que si le constructeur ne le précise pas, on évoque au total une petite dizaines (sic) d'incidents directement liés à ce souci dont trois ayant entraîné de légères blessures. Un souci, qui est la source d'accidents éventuellement graves : technique habituelle de la néo-langue pour édulcorer la réalité.

Vient du latin sollicitare : inquiéter. Ce qui est inquiétant, c'est cette constante dérive du langage : on passe du mental (problème) à l'affectif (souci). Le mot 'problème', lui, semble disparaître, presque tout le temps remplacé par souci ou problématique. Une façon d'évacuer les problèmes ? Voir Y'a pas d'souci.

On connaissait le verbe pronominal 'se soucier' (de quelque chose). Mais le verbe soucier est (ré)apparu, dans le sens d'inquiéter, causer des soucis : Même si les utilisateurs ne confondent pas leurs amis et les contacts qu'ils peuvent se faire sur MySpace ou Facebook, les nouveaux comportements des utilisateurs de sites de réseau a de quoi soucier les chercheurs (Non-fiction point fr, 30.11.2007).

Étymologie : souci, à partir du verbe soucier, venant du latin sollicito, solicitatum, sollicitare : remuer, agiter ; troubler, inquiéter.

Souiller : salir surtout par des ordures ou des choses vraiment très sales (urine, excréments, gadoue...). Le malade s'était souillé dans son lit. Terrorisé par la peur, il avait souillé ses vêtements. Mais quand les journalistes parlent de côtes souillées par des navires, doit-on comprendre que ce sont les marins qui ont chié dans l'eau ?

Étymologie : souiller, de souille : lieu bourbeux où se vautre le sanglier. Du latin sus, suis : cochon, truie.

Soumettre (néo-barbarisme) : en informatique ce mot est devenu synonyme de lancer, confirmer, envoyer – non pas un projet par exemple, mais un formulaire. Importation frauduleuse de l'anglo-américain 'submit'. Remplissez les champs du formulaire et cliquez sur Soumettre. Soumettre (proposer) un nouvel acronyme.

A donné le substantif 'Soumission'. Cliquez sur Soumission pour valider votre commande. Ou bien : Le test de Captcha est utilisé sur Internet dans les formulaires pour se prémunir contre les soumissions automatisées. Ou encore : En principe, les soumissions anonymes ne sont pas acceptées (manquerait plus qu'ça !). Et, comme participe passé, on trouve soumis, comme par exemple : Soumis par julien_g (c'est une séance de S-M ?). On a bien tort de se soumettre à un tel langage.

Étymologie : soumettre, du latin submittere (sub-mittere) : mettre sous.

Source (Code ~) : il s'agit, comme son nom l'indique, du code-source, c'est-à-dire du codage d'un programme informatique. Il est rédigé en un « langage » compréhensible par un humain, et traduit en « langage-machine », compréhensible par l'ordinateur. Ce codage est constitué d'une suites d'« instructions », c'est-à-dire de commandes, que l'ordinateur exécute au fur et à mesure. La seule particularité, c'est que l'on appelle ce type de codage le source, au masculin, ce qui est évidemment mis pour le code-source. Exemple : Contactez-moi si le source du programme vous intéresse. Les néo-crétins informatisés peuvent inverser les termes, à la manière – non pas de chez nous – mais des Anglo-Américains : Le source code du site Playstation contient PS Vita. Cf. le célèbre néo-crétinisme littéraire et cinématographique : Le Da Vinci code. Voir Compilation, Langage, Ordinateur.

Étymologie : code vient de codex, littéralement tablette servant à écrire ; et un caudex, en latin, c'est un tronc d'arbre, une souche, puis un assemblage de planches.

Source, féminin de sours, participe passé du verbe sourdre. Latin surgo, surrectum, surgere : se lever, s'élever. Surgere est la contraction de surrigere, composé de sursum : en haut (cf. l'expression sursum corda; haut les cœurs), + regere : diriger. Surgir vient lui aussi de surgere.

Sourcer (barbarisme) : référencer, donner les références, citer ses sources. Exemple : dictionnaire sur les sciences et les technologies : accédez à des définitions sourcées (référencées) dans tous les domaines de la science. Autre exemple : Merci de sourcer vos articles quand vous postez (en vieux français = merci de citer vos sources quand vous envoyez un article). En effet, beaucoup d'internautes (comme nombre d'auteurs, pillant Wikipédia) « oublient » souvent de citer leurs sources. Ce n'est pourtant pas sorcier.

Étymologie : le verbe sourcer n'existe pas en français moderne. Il existait un verbe sourcer, très peu attesté, synonyme de sourdre : jaillir (cf. rubrique précédente). Le verbe sourcer cité dans cette rubrique est fait à partir de source : texte original.

Sous : cette préposition tend à se développer dans toutes sortes d'acceptions (mais beaucoup moins que sur) : je travaille sous (avec) Winedaube Xp, ce texte a été fait sous (avec) VVord, être sous (en) observation.

Étymologie : sous, du latin subtus, dérivé des sub : sous. Grec
υπο, sanscrit upu, qui indiquent à la fois l'infériorité et la supériorité. Subtus a donné l'italien sotto.

Sous-développement : mot tabou, interdit par les tenants du mondialisme et de la pensée unique, et réprimé par la loi (on n'a plus le droit en France, d'utiliser certains mots français). Il vaut mieux utiliser l'expression euphémisante et hypocrite, fleurant bon la novlangue : « en voie de développement ». Beaucoup de pays en voie de développement sont en fait en voie de régression. Mais maintenant il est encore plus chic de dire : pays en développement, ou pays émergeants (ils étaient en train de se noyer ?). On nous noie avec un vocabulaire qui ne veut plus rien dire. Voir Pensée unique, Politiquement correct, Racisme, raciste.

Étymologie : sous, du latin subtus, dérivé des sub : sous. Grec
υπο, sanscrit upu, qui indiquent à la fois l'infériorité et la supériorité. Subtus a donné l'italien sotto.

Développement, développer, envelopper, de l'ancien français voloper : envelopper, peut-être venant du latin volvo, volvere : rouler.

Spa : ce sigle signifie traditionnellement Société protectrice des animaux, mais pour les amateurs (-trices) de confort moderne et de dépenses inutiles, cela désigne une baignoire à bulles, un bain à bulles ou Jacuzzi (marque déposée). Le sigle spa signifierait dans ce cas-là sanitas per aquam (la santé par l'eau), et n'a rien à voir avec la ville de Belgique Spa, où ce type de bain n'a pas été inventé. Le spa prétend régénérer le corps et l'esprit par un bain bouillonnant et tiède (Mens sana in corpore sano). Une régression à l'état fœtal, en quelque sorte. Sans compter les divers bouillons de culture et bactéries si l'on prend le bain à plusieurs (Mens sana in corpore salo). Déprimée? Anxieuse? Névrosée? Un bon coup de mascara et une bonne séance de spa, et tout reviendra dans l'ordre. Allez, le bon vieux mythe de la fontaine de jouvence est revenu.

Étymologie : spa = sanitas per aquam. Sanitas : santé en latin, adjectif : sanus : sain. Aqua, vieille racine indo-européenne, qui a donné le sanscrit apâs, le latin aqua, l'espagnol agua, l'italien acqua, le vieux français aigue. On retrouve le radical dans whisky (uisgue beatha : eau de vie). Loteur préfère à un bain de whisky un bain de champagne comme bain à bulles.

Space (faux-anglicisme) : en argot de (de quoi, au fait ?), ça veut dire spécial, bizarre, étrange, voire drogué. Space serait en fait l'abréviation de style angloïde de spécial (sous toutes réserves). D'une part, loteur râle contre Yaourt!, qui l'oblige à consulter un dictionnaire à tout bout de champ, d'autre part, il lui est reconnaissant de lui fournir autant de matière pour son glossaire de néo-crétinismes.


Brownie space ? Mais qui ne
vient pas du fond de l'espace.

Étymologie : du latin specialis : propre à une espèce, relatif à l'espèce, particulier.

Spam (anglicisme) : ce nom désignait à l'origine une marque de conserves de viande, à base de porc ou autre viande (spices pork and meat). Il sert à désigner maintenant, grâce aux immenses progrès de l'informatique et d'Internet, un courrier publicitaire, abondant et non sollicité, qui pollue les boîtes à lettres électroniques, et aussi infect que le fameux corned-beef. Parfois des spams contiennent des virus ou ce que l'on appelle des « Chevaux de Troie » (programmes qui s'installent à votre insu et utilisent votre ordinateur à diverses fins, toujours malhonnêtes). Les spams sont orientés vers quatre grands axes : des prêts à taux avantageux, de la pornographie, des produits miracles pour le sexe, des programmes ou des produits à des prix défiant toute concurrence. Détail qui n'est pas inintéressant : plus de la moitié des spams viennent des Étazunis. D'ailleurs certains ont supposé que spam serait en fait un mot-valise, signifiant SPecial AMerica, ou même SPit on AMerica (cracher sur l'Amérique).


Souvent même le libellé de l'objet du message est volontairement rédigé de façon incompréhensible ou altérée, soit pour feinter les 'moteurs anti-spams' (programmes pour détecter et éliminer les spams), soit pour allécher la curiosité de l'internaute.

Comme les auteurs de spams sont neuneus, l'objet du message est presque toujours rédigé en anglais, ou alors en débilo-français (français dû à un traducteur automatique, avec de nombreuses incorrections), – ce qui devrait éveiller la méfiance de l'internaute.

François Taillandier, le 13 octobre 2005, notait dans une de ses Chroniques de l'Huma (« L'Homme qui aimait les spams ») : C'est tout de même en anglais, désormais, que nous parvient couramment tout ce qu'il y a de plus crétinisant (le mot est de lui), de plus vulgaire et de plus plat dans le mercantilisme ambiant, la pollution publicitaire, la conso idiote et sans gloire. Et si la malheureuse langue de Milton et de Wilde était en train de devenir, tout bonnement, la langue universelle de la connerie ?

Mais il faut croire que ça marche, car il y a de plus en plus de spams, qui représentent plus de la moitié des courriels échangés sur Internet. Ou alors, si c'est un objet rédigé en français, c'est dans un français tellement immonde que cela en devient comique.

Exemple. Objet : Si vous Kriseoos Que Faire Contre (qu'est-ce que c'est que ça que c'est ?) Corps du message : Ils ont peur, parce que votre comptoir ne Hypo a ete paye? Avez-vous des dettes ou, La pouvez pas payer? Nous aider! Ne vous laissez pas influencer par la peur. Pillules de commande facile et vous aurez tout derriere lui. Avez-vous compris ? (Ce message a réellement été reçu par loteur qui, malgré son imagination débordante, n'aurait pas osé inventer le quart de ce qui est écrit).

Équivalent français proposé : pourriel (pourriture électronique). Merdiel serait plus exact (l'auteur n'ose pas proposer 'merdier', contraction de 'merde' et de 'courrier'.)

Les logiciels de la firme Micromou, comme Outplouk Expresso par exemple, sont de redoutables passoires à virus et à spams.

Spécificité : spécialité, caractère spécial, particularité, caractéristique. Les néo-crétins adorent le mot spécificité. La spécificité (particularité) du journal par rapport aux media classiques (...) Les écoles doivent également tenir compte des spécificités (caractéristiques, idiosyncrasie [4]) de tous les élèves... Ou cet exemple magnifique : En ce qui concerne les spécificités liées à l'espèce, les chevaux comptent sur leur vitesse pour échapper aux prédateurs. Autre substantif : spécification. Ferrari y a dévoilé un modèle aux spécifications techniques impressionnantes (lu dans Yaourt!-Auto). Ici, le mot spécification a été employé au lieu de caractéristique. Est-ce plus technique ?

Adjectif spécifique, qui signifie maintenant : spécial, particulier. Adverbe : spécifiquement = surtout, particulièrement. Maintenant, si je ne suis pas parvenu à vous convaincre, je m'adresse spécifiquement aux femmes.

Spécifique veut normalement dire : propre à une espèce : la spécificité du putois est de puer ; l'odeur spécifique du putois ; le manque de probité spécifique des journalistes.

Étymologie : spécifique, du latin specificus : propre à une espèce, spécifique. De species : vue, regard, aspect, principe, + verbe facere : faire.

Spéculation : le mot spéculation est de plus en plus souvent pris dans les sens anglo-saxons d'hypothèse, de supposition, de conjecture. Avec ses allures de voile géant, l'animal marin a suscité de nombreuses spéculations quant à son origine et son identité (Maxi-sciences (Gent-side) point com, 20.06.2014). Spéculations = hypothèses. Autre exemple : La police s'est refusée à toute spéculation sur le mobile de cette sextuple exécution, mais la région du Cap est tristement célèbre pour ses sanglants affrontements entre gangs, qui se partagent notamment le marché de la drogue. (Vingt Minutes point fr, 12.12.2014). Spéculation, ici = hypothèse. Noter « exécution » : il s'agit ici, non d'une exécution, mais d'un assassinat sordide (on a écrasé les têtes de plusieurs personnes).

appel : Une spéculation, c'est : 1. une opération financière, commerciale faite pour tirer profit des variations du marché. C'est aussi le fait de miser sur quelque chose pour en tirer un profit, un avantage. C'est 2. Synonyme d'étude, de recherche abstraite, théorique ; de pensée abstraite, théorique.

Speed (anglicisme, prononcer spi:d) : mot anglais signifiant vitesse. Il peut signifier : drogue (le speed c'est la cocaïne du pauvre), et aussi dans un sens adjectival : drogué, excité, pressé, énervé, stressé, rapide (qui ne connaît pas Speedy Gonzales, le héros de dessins animés ?) Antonyme : Cool.

Étymologie : d'une racine germanique signifiant succès, avancement, hâte, vitesse. Latin spes : attente, espoir.

Speed dating (anglicisme, prononcer spi:d deɪtɪŋ) : anglicisme voulant dire littéralement « rencontres rapides » ou « rencontres express ». Date, en anglo-saxon, c'est un rendez-vous galant. Le speed dating est une méthode de rencontres amoureuses rapides et en série. Lu à propos d'une campagne électorale : Avec des initiatives de campagne décalées allant du speed dating (rencontres express) à la distribution de fleurs… Si les hommes politiques utilisent maintenant les méthodes des sociétés de rencontres, ça va être le bordel !

L'abréviation dating signifie ‹ rencontre ›. Exemple : Ce mois-ci, Justine se retrouve à la Une d'Entrevue et accorde sa première interview depuis son passage dans l'émission de dating agricole de M6 (pure medias point com, rédacteur : Kévin B.) Dating agricole ? Comme c'est bucolique. Y'en a un peu marre de ces rédacteurs qui collent des mots anglais à tout bout de champ.

Dans le même esprit, les partisans de la novlangue ont mis au point le speed networking ou entretien professionnel express. Entretien professionnel chronométré et ultra-rapide, le speed networking est un exercice périlleux qui ne s'improvise pas..

Étymologie : pour speed, voir rubrique précédente. Dating, de l'anglais to date : donner un rendez-vous. Venant du français date. Du latin datus, neutre pluriel data : choses données. Verbe do, datum, dare : donner.

Spin-doctor (anglicisme, prononcer spɪn dɒktə(r)) : cette expression est de plus en plus employée par les officiels dans le sens de 'conseiller en communication' ou 'spécialiste en communication' (c'est-à-dire experts en manipulations et en propagande), ou stratège. Les Canadiens parlent, eux, de doreur d'image. ... le vocabulaire utilisé, dans le compte-rendu des prouesses du président [Clinton], résulte probablement de séances de remue-méninges de ses spins-doctors. Curieux d'employer spin-doctor dans cette phrase alors qu'on utilise l'expression française remue-méninges au lieu de brain-storming. Mais peut-être que cela aurait fait trop de mots anglais dans la même phrase ?


Hitler aurait-il été conseillé par un spin doctor pour travailler ses poses ?

Étymologie : l'expression spin doctor date de 1984, lors de la campagne présidentielle de R. Reagan. Verbe to spin : filer, faire tourner. Peut-être avec la notion de faire tourner, entortiller, est née l'idée d'influencer, de conditionner, de manipuler.

Doctor, du français docteur : celui qui sait, qui enseigne, qui professe. Latin doctor, venant de doctus : docte, savant, du verbe doceo, doctum, docere : enseigner, instruire. Docteur était avant (et est toujours) un grade universitaire, avant que d'être un titre.

Spin-off (anglicisme, prononcer spɪn ɒf) : petite corvée habituelle en lisant un article web, celle de chercher la définition d'un mot ou d'une expression qu'un néo-rédacteur ne s'est pas donné la peine de traduire. Voici donc spin-off, qu'on peut traduire par film ou feuilleton télévisé dérivés à partir d'un film ou d'un téléfilm à succès. Exemple : C'est la série tant attendue de cet hiver : Sous le soleil. Ou plus exactement Sous le soleil de Saint-Tropez. Un spin-off de la série qui a fait les beaux jours de TF1 de 1996 à 2008 sera diffusé d'ici quelques semaines sur TMC. Loteur se demande naïvement si le néo-rédacteur n'a pas voulu écrire : remake, ou alors feuilleton qui s'inspire de l'idée d'un autre feuilleton (reprise ? feuilleton dérivé ?). Autre exemple, sans traduction de la part du néo-rédacteur du journal : Le site Ain't It Cool News affirme que le petit être vert plein de sagesse [Yoda de Star Wars] sera le premier des personnages à avoir son spin-off, sans pour autant livrer plus d'informations. Ici, il s'agirait simplement d'un film tiré à partir d'un personnage d'un autre film.

Spiritual (negro ~) (anglicisme, prononcer ni:grəʊ spɪrɪtjʊəl) : chant religieux des Noirs d'Amérique du Nord. [...] les automobilistes ont klaxonné à tout va et les groupes de noctambules ont chanté joyeusement "We have overcomed" (Nous avons vaincu), adaptation du vieux spiritual "We shall overcome" ("Nous vaincrons"). Le journaliste a écrit spiritual, et non negro spiritual, peut-être pour éviter le mot 'negro'. Jusqu'où le politiquement correct ne va-t-il pas se nicher ?

Étymologie : spiritual, du français spirituel : qui concerne l'esprit. Latin spiritualis, venant de spiritus : esprit, littéralement souffle. Verbe spiro, spiratum, spirare : souffler. Aspirer, expirer, aspirateur etc. dérivent de ce verbe.

Negro, venant du portugais negro : noir. Du latin niger, nigra, nigrum : noir.

Spiritualité : dans le sens d'« esprit » ou d'humour. Néologisme ségolénien : Arnaud de la spiritualité (a de l'esprit, sait faire des mots d'esprit, a de l'humour, est spirituel).

Étymologie : voir rubrique précédente.

Splash (anglicisme, prononcer splæʃ) : en français, on dit 'plouf'. Mais les néo-crétins de la french TV, anglo-saxonnisés jusqu'à la moëlle des os, utilisent de préférence des mots anglais pour baptiser des émissions de télévision : Lors d'un saut d'entraînement pour sa participation au nouveau divertissement de TF1 Splash, le grand plongeon (début le vendredi 8 février, à 20h50), le comédien qui incarne Nicolas dans Les Mystères de l'amour s'est blessé au visage. Voir Titres.

Étymologie : onomatopée.


Sport (anglicisme, prononcer comme en français, le mot ayant été adopté depuis longtemps) : ce qui est le plus regardé à la télévision. Depuis Hitler et le nazisme [Jeux olympiques de Berlin en 1936], le sport est l'instrument de propagande et l'entreprise de manipulation des masses par excellence. Qui s'occupe du corps n'a plus besoin de s'occuper de l'esprit. Le corps et le sport sont omniprésents de nos jours, à tel point que les dieux du stade ont détrôné les dieux de l'Olympe. Il y a de plus dans le sport et l'exploit sportif un côté surhomme ou surmâle, qui fascine et fanatise les foules d'admirateurs (supporteurs).


Le « dieu » Zidane
Avec l'aimable autorisation de Christophe BODARD (6), caricaturiste
A propos de Ch. Bodard

De sorte que le sport prend la place de la politique et remplace presque l'esprit civique. Un analyste politique parie que l'idée d'une candidature du joueur Zizi à l'élection présidentielle ... pourrait changer la donne en France. On connaissait le roi-soldat, le roi-citoyen, maintenant on aurait le dieu-président. Après tout, la France est la fille aînée de l'Église. Et pourquoi pas de l'islamisme ? Et, pour les Jeux olympiques, des chefs d'État n'hésitent pas à se déplacer jusqu'à la ville où se déroulent les Jeux pour encourager (« supporter ») leurs équipes.

Les joueurs ou sportifs sont devenus la traduction moderne des héros antiques, véritables modèles sur lesquels on peut et on doit calquer nos actions : Sous le titre « Quand la France ressuscite », l'hebdomadaire veut également croire que la leçon donnée par les Bleus [l'équipe de football de la France ; écrit avant 2010, bien sûr] ... aura une traduction politique. Le football, sauveur de la France ! On a vu avec le fiasco lamentable de 2010 ce que ça a donné.

D'où parfois l'emploi d'un vocabulaire religieux pour désigner les héros sportifs. Le meneur de jeu, Zizi, devenu « le modèle, le dieu des Français ». « Zizi, déjà dieu, pour un dernière représentation, ... pour une apothéose (5) », renchérit le journal. Et, à propos des athlètes français ayant remporté des médailles d'or aux Jeux Zolympiques de Londres (2012), un journal titre : Immortels ! Ou bien, entendu à la télé : Elle s'est éteinte dans l'apothéose (la flamme olympique). Outre le fait que cette phrase ne veut rien dire, on admirera l'emploi de ce vocabulaire. Dieux, apothéose, immortels : le sport remplit une fonction divine que la civilisation occidentale semble avoir évacuée. Le fait que cette fonction divine se reporte sur des hommes à cervelle de singe est plutôt préoccupant.

Cependant, ces nouvelles divinités adorent à leur tour le couple des deux plus grands dieux de l'humanité sportive : Fric et Dope. Le sport cycliste en sait quelque chose, avec les aveux de Lance Armstrong par exemple () (janvier 2013). Et les deux divinités Fric et Dope ont comme bâtard la violence, braillarde et avinée, qui sévit dans tous les stades.

() « Se doper faisait partie du boulot... C'était dans la culture », selon les aveux de L. Armstrong. Dans ce cas-là, ce n'est plus Mens sana in corpore sano, mais mens sana in corpore salaud.

Que ce soit sur les maillots des « sportifs » ou ceinturant les stades, les marques les plus diverses, surtout celles qui n'ont rien à voir avec une activité physique, vous harcèlent les yeux. Les prétendus sportifs sont devenus des hommes-sandwichs et des hommes d'affaires. Quant à la dope, elle est omniprésente, et elle surgit de temps en temps à la suite d'un scandale plus important que les autres. Et le sport transforme les masses de consommateurs en meutes vociférantes et violentes, dont les agissements se poursuivent en-dehors de l'espace clos des stades. Voir Jeux Olympiques.

Les spectateurs et les citoyens vivent souvent par délégation, en transposant leurs ambitions sur des champions sportifs, qui sont devenus de véritables héros nationaux, dignes de toutes les récompenses et de tous les honneurs, parfois de manière indécente. Nombre d'hommes politiques n'hésitent pas à soutenir (« supporter ») des sportifs populaires, moitié par démagogie, moitié par néo-crétinisme (et donc rarement sinon jamais par conviction sportive).

Les télévisions relayent de nombreux matches (rencontres), mortellement ennuyeux, mais qui font la joie de nombreux citoyens, obèses de corps et d'esprit. Un des sports les plus ennuyeux est le tennis, où le spectateur qui assiste à un match fait aller sa tête de droite à gauche et de gauche à droite pour suivre les disgracieuses évolutions d'une balle, frappée à toute volée, souvent accompagnée de grognements hystériques de la part du joueur. Ce signe (balancer horizontal de la tête) signifie normalement le refus, ou non, en français. Pourquoi les spectateurs ne refusent-ils pas d'être néo-crétinisés ?

Une étude devrait également être menée sur la langue des chroniqueurs sportifs, tant de la presse écrite que de la presse télévisée, qui malmènent le français de façon honteuse ou ridicule. Parmi les journaleux, ce sont eux qui détiennent carrément la palme de la connerie stupidité langagière : négocier [aborder] un virage ; Untel, impérial, a dominé son adversaire... Le gardien de but y va de son arrêt syndical (?) ou bien Le Brésil assure le minimum syndical... L'Italie crucifie l'Allemagne... Se tailler le costume de patron ... En véritable bourreau, X mortifie le gardien de but... Y inscrit un magnifique premier but, puis il le dynamite etc.

Voir le Vocabulaire du sport.

Étymologie : du vieux français disport, déport : passe-temps, amusement. Chez les Anglais, ce terme a fini par signifier toute espèce d'activité physique.

Spot (anglicisme, prononcer spɒt) : mot anglais signifiant tache, éclaboussure, puis faisceau de lumière, projecteur, séquence de cinéma (spot publicitaire) etc. Loteur a trouvé une phrase où ce mot acquiert un sens nouveau, peut-être 'à la mode', 'dans le vent', 'prisé', 'préférentiel' (à définir) : Il y a évidemment les destinations classiques, incontournables, mais aussi les nouveaux « spots » où le mot vacance rime avec fête (Vietnam vert point com). Il est remarquable que, quand on veut utiliser une idée, un mot nouveaux, on fasse appel à l'anglo-saxon, au lieu d'utiliser ou de créer un mot français. Paresse d'esprit ? Capitulation devant l'ennemi ?

Staff (anglicisme, prononcer sta:f) : le staff, en anglais, c'est le personnel (d'une société) ; en français le mot est aussi pris au sens d'équipe. N'hésitez plus et partagez vos photos préférées avec Superblog ! Bon blogging sur Superblog ! Votre staff. (Il faut admirer au passage le gérondif anglo-saxon blogging). Ou bien : C'est une possibilité qu'on va finaliser ce (lundi) soir avec le staff pour voir quelle équipe on met en place. Ou encore : Pas un déplacement sans que le staff de Hollande n'annonce à la presse une «déambulation», c'est-à-dire une marche dans les rues de la ville.

A donné le verbe staffer : inclure dans une équipe, un groupe.

Étymologie : d'un vieux mot anglais stæf : bâton, baguette. Cf. en allemand Stab : baguette. Le sens de "groupe d'hommes sous la direction d'un chef" est lié à la baguette de commandement. C'est littéralement mener à la baguette, à la schlague.

Stage : c'est, nous apprend tout bon dictionnaire, une période probatoire, d'apprentissage ou d'initiation à un métier ou à une activité : stage en entreprise, stage de peinture... Dans quel sens doit-on comprendre le mot stage dans la phrase suivante, trouvé dans un article de conseils aux entrepreneurs : Montrez votre produit, afin que tout le monde comprennent (sic) très concrètement ce que vous êtes capable de faire. Mais à ce stage n'en parlez pas pendant des heures. Stage doit être pris dans le sens de « stade ». Il est vrai que ce discours s'adresse à des entrepreneurs, qui utilisent ou exploitent des stagiaires. Ceci explique sans doute cela.

Étymologie : emprunt au latin médiéval stagium : résidence, demeure. Vieux-français estage : demeure, qui a donné étage. La perfide Albion s'est emparée de ce terme, et stage en anglais signifie scène (de spectacle). « All the world's a stage ... »

Stagiaire : dans les mœurs télévisuelles, on donne le nom de stagiaire à toute personne chargée de rédiger les sous-titres et les textes des bandeaux qui s'incrustent à l'écran. Ces sous-titres et textes sont le plus souvent truffés de fautes d'orthographe et de syntaxe, et de toutes sortes d'aberrations, à tel point que même les téléspectateurs s'en aperçoivent et s'en émeuvent. Les chaînes de télévision rejettent placidement les fautes sur d'hypothétiques stagiaires, lesquels représentent tout simplement les personnes chargées de la rédaction des textes, et dont le niveau Bac-5 atteste de leur apprentissage du français avec la méthode globale. Ce lundi est né le Tumblr () du « stagiaire d'i>Télé », l'individu incompétent qui serait responsable de toutes les fautes de français qui apparaissent dans les bandeaux des journaux de la chaîne (Le Nouvel-Obs point fr, 14.10.2013).

() outil internet de publication gratuite de textes, de photos et de vidéos.

Étymologie : adjectif, puis adjectif substantivé fait sur stage. Voir rubrique précédente.

Stalker : (anglicisme, prononcer stɔ:kə(r)) : petite corvée habituelle, depuis que les néo-rédacteurs d'articles web se targuent de connaître l'anglais, l'obligation de chercher dans le Harrap's le sens de certains mots. Avec ce scandale, c'est toutes ses petites activités de stalker informatique qui ont été sorties au grand jour (voici point fr). Stalker, à la phonétique désastreuse pour un Français normalement constitué, signifie ‘harceleur’. Quel est l'intérêt de mettre ce mot en anglois ? Et, dans le corps de l'article, l'individu est qualifié de hacker (pirate) : Le hacker, qui avait montré les fesses de l’actrice au monde entier, devrait passer les dix prochaines années en prison. Il semble pour les néo-rédacteurs que, quand les choses touchent aux techniques modernes, de pointe, l'emploi de l'anglois soit de mise.

Néo-verbe = stalker, avec un substantif dérivé : stalking. Des exemples, pour montrer encore plus l'inutilité de ces emprunts. Le stalking, réflexe comportemental. Elise [...] vient de changer son vrai nom pour un pseudo sur Facebook après cinq ans sans se cacher. La raison évoquée est assez simple : garder un espace de liberté pour ne pas être stalkée par de futurs employeurs. C'est vrai que les mots harceler, harceleur et harcèlement sont trop compliqués pour la plupart des néo-rédacteurs et des internautes à cervelle de colibri.

Stand-by (anglicisme, prononcer stænd baɪ ou stand baille) : en attente. Passager stand by (qui attend un désistement éventuel pour avoir un billet, passager sans réservation). En stand by : en attente, en suspens ou en instance, exemple : La question syrienne est en stand-by (L'Internaute point com, 30.08.2013). En stand-by = en suspens.

Étymologie : stand, d'une racine indo-européenne *sta, ayant donné sto, staturus, stare en latin : se tenir debout, être debout ; grec
ἵστημι (histêmi) : placer debout, dresser ; stable et tous ses dérivés en français ; russe стоять (stoyat') : être debout, sanscrit स्था (sthā) : se tenir debout.

By, vieille préposition anglaise be / bi : près de, dans, durant, à propos de... Cf. en allemand bei. Racine indo-européenne *ambhi : autour (cf. grec
άμφι : autour).

Stand-up (anglicisme, prononcer stænd ʌp ou standeuppe) : forme de spectacle, où un artiste, généralement un humoriste, se tient face à un public et fait un spectacle en solo. en racontant toutes sortes d'histoires, ou en campant toutes sortes de personnages. L'humoriste est ainsi livré en pâture au public. Un des plus grands et meilleurs artistes en stand-up fut Pierre Desproges, né à Pantin. On peut aussi citer Coluche, né à Paris-XIV, ou Raymond Devos, né à Mouscron (Belgique). Les Canadiens emploient le mot monologuiste, loteur emploie le mot solotiste (et non soliste).

Une émission de la télévision française, qui entend révéler des talents comiques, demande aux futurs humoristes d'utiliser ce procédé scénique. « C'est le maître du stand-up dans On n'demande qu'à en rire ! Donel Jack'sman sera à Paris du mercredi au samedi, 21h15 au Point Virgule pour son one-man show, J'raconte toujours ma life » (Premiere point fr, 24.02.2013). Stand-up, one-man show, ma life : du français bien d'ché nous.

Dernière nouveauté (avril 2015), fruit des élucubrations des pontes du gouvernement néo-socialiste et de l'Éducation prétendument nationale : lancer des classes d'improvisation et de stand-up, sous le haut patronnage d'une ministresse d'origine « méditerranéenne » et d'un histrion. Avancée par Manuel Valls, l'idée de proposer aux collégiens des cours de stand-up a provoqué l'enthousiasme de Najat Vallaud-Belkacem (Le Figaro point fr, 21.04.2015). Espérons que cela ne se réalise pas, sinon le système scolaire français, qui a longtemps été un des meilleurs du monde, sombrerait dans le ridicule.

– Le prof : Pouvez-vous résoudre cette équation du deuxième degré ?

– L'élève L'apprenant : Oui, m'sieur ! Je vais vous faire du deuxième degré en impro et en stand-up.

Étymologie : pour stand, voir rubrique précédente. Up, adverbe anglais venant d'une racine proto-germanique *upp : dessus. To stand up, en anglais, signifie se lever.

Standing ovation (anglicisme, prononcer stændɪŋ əʊveɪʃən ou standing oveïcheunn) : il existe des appartements dits de standing, ou de grand standing, c'est-à-dire des appartements modernes, pourvus de tous conforts, bref quelque chose de prestigieux ou de valorisant socialement. Les néo-crétins ont introduit l'anglicisme standing ovation, qui n'est pas une ovation de luxe ou de prestige, mais une ovation debout, bref tout simplement une ovation, une acclamation. L'on se souvient peut-être que le roi George II d'Angleterre, ayant entendu le fameux Halleluiah du Messie de Georg Friedrich Hændel, se leva pour applaudir, et toute la cour, d'un seul homme, imita le roi pour applaudir aussi le compositeur. C'était la première standing ovation de l'histoire pour rendre hommage à un compositeur de très grand talent (), né, selon les anciennes chroniques, presque le même jour que l'immortel Jean-Sébastien Bach. La tradition britannique veut encore que tout le monde se lève pour écouter et applaudir ce morceau. Maintenant les néo-crétins imitent le roi d'Angleterre pour applaudir un peu n'importe qui ou n'importe quoi : un artiste beuglant ce qu'il croit être une chanson, un chanteur de rap, un sportif, un tribun éructant des propos incongrus...

() Cependant G.-F. Hændel n'a pas l'heur d'être apprécié des néo-crétins, témoin ce commentaire lu sur une chronique extraite de Yaourt! Sport : « Mais lorsqu'en plus votre future femme introduit la cérémonie en choisissant d'écouter l'hymne de la Ligue des Champions (arrangement d'un hymne des Coronation Anthems composé par Georg Friedrich Haendel en 1727), vous pensez vraiment partir en courant ».

Étymologie : pour standing, voir rubrique précédente. Dans l'antiquité, l'ovation (ovatio) était une cérémonie en l'honneur d'un général victorieux. À cette occasion, on sacrifiait une brebis (ovis). De nos jours, dans une ovation, on ne sacrifie plus que la dignité.

Star (anglicisme, prononcer comme en français, le mot ayant été adopté depuis longtemps) : littéralement étoile. Il sagit d'une vedette (du spectacle en général ou de la vie publique) qui donc attire sur soi tous les regards, mais n'éclaire pas. A donné dans la bouche et sous la plume des adorateurs de l'anglo-américanisme l'expression star-system (en français : vedettariat) ; ou bien le superlatif superstar, comme dans : Jean-Paul II superstar (grande vedette, super-vedette).

Il semble que le mot star soit de plus en plus remplacé par le mot people, qui désigne le côté superficiel, vulgaire et tape-à-l'œil de ce système, sans compter l'aspect âpre au gain. Proverbe berrichon : « Les stars brillent au firmament comme les étoiles, les people rampent dans la fange comme les pourceaux » (les Berrichons, contrairement à ce que l'on croit, sont gens très cultivés).

Étymologie : vieille racine indo-européenne *str ayant donné en allemand Sterne, en latin astrum, en français astre, en grec
άστρον (astron), en espagnol et en italien astro.

Star Académie (abrégé en Star Ac') : émission de télévision épouvantablement chiante (il n'y a vraiment pas d'autre terme) pour mettre en valeur de jeunes artistes avec un système de vote, ayant eu une énorme audience auprès de tous les publics incultes. Son succès fut tel que maintenant par dérision on accole la forme anglo-saxonne Ac', avec l'apostrophe, à tout ce qu'on veut : Première élimination à la Ministre Ac' (sic). L'ambiance est retombée au Château (Agora-Vox, 27.06.2007).

Substantif dérivé : star académicien, comme dans cet exemple : L'ex-Star Académicien précise qu'il a déjà pratiqué le patinage : "Je suis un piètre patineur", ajoute-t-il (Pure People point com, 17.02.2014). Observer les majuscules ici, totalement injustifiées.

Étymologie : pour star, voir rubrique précédente. Académie, latin academia, du grec
Ακαδήμεια (Academeia), jardin consacré au héros Ακάδημος (Acadêmos) (), aux alentours d'Athènes, où enseignait Platon. D'un héros grec et de Platon, on tombe dans le banal et le vulgaire.
() Dans la guerre que les Lacédémoniens firent à Athènes pour reprendre Hélène enlevée par Thésée, Académus leur révéla où elle était cachée. En récompense de ce service, ils ménagèrent dans leurs ravages sa maison de campagne, qui était à 1 000 pas d'Athènes.

Starifier : faire de quelqu'un une star, c'est-à-dire une vedette. C'est ainsi qu'un commentateur a pu dire : Loft Story a starifié (rendue célèbre) Joanna. Heureusement que ça ne l'a pas scarifiée, comme chez certaines tribus. On peut aussi trouver la graphie stariser.

Étymologie : de star, + fier : faire.

Start up (anglicisme, prononcer stɒ:t ʌp ou start-eup) : le verbe to start up signifie en anglais démarrer, mettre en marche (un moteur, une machine) ou lancer (une affaire). Récemment, cette expression s'est imposée pour désigner une nouvelle entreprise, surtout dans le domaine informatique. C’est une start-up basée à Paris qui a lancé récemment l’application Share My Spot. A noter, dans cette phrase, la manie agaçante de nommer des programmes ou des entreprises à l'anglaise, – peut-être pour « faire branché ».

On a essayé de rendre – sans trop de succès – start-up par « jeune pousse ». « Lève-toi (up) et démarre (start) » ferait trop allusion à Lazarre. Mais pourquoi pas une lédem, voire une jeune lance, ou une nouvellance ?

States (anglicisme, prononcer steɪts) : ça fait bien de dire States au lieu d'États-Unis. Je reviens des States. Ou bien : Il faudrait 5 planètes pour vivre comme aux States, 3 pour vivre en France (comme en France).

Étymologie : du français état, venant du latin status : attitude, position, situation, forme de gouvernement, statut, état. De sto, stare : être debout, être fixe. Cf. stable.

Statut : normalement en français, cela signifie un texte ou de loi, une position sociale, ou tout simplement un état. Dans quel sens faut-il comprendre le mot statut, provenant apparemment des Étazunis par voie expresse : Victoria I. aime le statut de Andreana B ? (phrase trouvée sur Fesse-Bouc) : état, présentation, fiche ?

Étymologie : du latin statutum : décret, statut. Verbe statuo, statutum, statuere : poser, établir, fixer, dresser, décider, statuer.

Stent : tube, en général maillé, inséré dans un vaisseau : stent vasculaire. Il s'agit d'une endoprothèse (prothèse interne) métallique. Loteur tient à épingler la phrase suivante, trouvée sur purepeople point com : Agé de 91 ans, le duc d'Edimbourg en est à sa troisième admission en neuf mois, [...], pour subir sur la table d'opération une angioplastie coronarienne et la pose d'un stent. Le problème n'est pas tant dans l'emploi du mot stent (chaque profession a son vocabulaire), mais dans le fait que le rédacteur n'a pas donné la définition du mot stent, ni mis un lien vers une rubrique de Wikipédia, par exemple. Quant à angioplastie, qui n'est pas non plus définie, il s'agit d'une intervention sur un vaisseau sanguin en vue de le modifier. Il est curieux de constater que les rédacteurs d'un magazine « people » ne prennent pas la peine de définir des termes techniques, peu en rapport avec le contenu de leur magazine.

Étymologie : stent est un ancien terme anglais décrivant un support. Dans la littérature médicale, le nom de Charles Thomas Stent, un dentiste anglais du XIXe siècle est parfois évoqué comme étant à l'origine du terme ( Wikipédia).

Stigmates : les stigmates sont, dans le vocabulaire chrétien, les blessures infligées à Jésus quand il était sur la croix. Avec un verbe : stigmatiser (fait de recevoir les stigmates, comme certains bienheureux). Depuis, ce sens sacré est tombé dans le profane – et donc dans la profonation, et stigmatiser a pris le sens de 'blâmer', et ensuite un sens nettement novlangais : faire d'un défaut ou d'une infirmité une marque dégradante pour un individu ou un groupe ; il peut prendre le sens de 'mettre à l'écart', 'mettre à l'index', 'ostraciser'. Doit-on stigmatiser les schizophrènes ? ou bien : VIH et Afrique : pour cesser de stigmatiser les immigrés dans les media. Ou encore : Ôter le voile intégral sans stigmatiser une communauté. Autres équivalents proposés : dénigrer, déconsidérer, décrier, discréditer, honnir, rabaisser, vilipender...

Autre emploi, « littéraire » sans doute sous la plume d'un journaleux : Samedi matin, les stigmates des affrontements devant l'ambassade d'Israël au Caire étaient toujours visibles dans les rues jonchées de pierres et de bris de verre (lemonde.fr). Stigmates = séquelles, traces ?

Variante des journaleux imprégnés d'anglo-américain : stigma. Le stigma reste fort puisque environ la moitié des personnes interrogées par Tenga ressentent du malaise à parler de masturbation (Le Monde . fr, 02.10.2016). Stigma a ici le sens de stigmatisation, voire de honte. Quel est l'intérêt d'employer un terme anglais, alors qu'il y a plusieurs équivalents en français ? Doit-on mettre cela sur le compte de l'imbécillité journalistique ?

Étymologie : du grec
στίγμα (stigma) : piqûre, puis marque au fer rouge (qu'on appliquait aux esclaves). Le sens officiel moderne retrouve l'acception originelle : marque infâmante.

En anglais, stigma signifie stigmate, stigmatisation, honte, ostracisme. En français, un stigma est un petit organe photo-récepteur de certaines cellules. En grec ancien, c'était une ligature qui ressemble au 'ç' français.

Stilettos (italianisme, vocabulaire de la mode) : il s'agit d'escarpins à talons plus ou moins hauts et fins. Aiguillettos (talons aiguilles), peut-être ? Lu dans Yaourt! pour elles, citant Grazia : Le stiletto, c'est donc une sorte de creuset de la femme libérée, provocante et sûre d'elle (sic). Le style de ces dames des magazines féminins nous gâte : une chaussure, instrument de libération de la femme, il fallait y penser. Autre exemple, émanant d'un écrivain connu et reconnu : Il faut lui savoir gré de mettre à jour, fût-ce à son insu, quelques-uns des traits de notre société. C'est un Bourdieu en stilettos, une sociologue qui paie avec sa peau (M. Lambron, cité par Le Figaro, 08.09.2014).

Étymologie : de l'italien stiletto : stylet (instrument pointu ou poinçon pour écrire). Grec στυλος (stilos) : colonne, pointe ; latin stilus.

Stock options (anglicisme, prononcer stɒk ɒpʃən ou stock opcheune = options sur titres en français correct) : des PDG, ayant amené des sociétés à la faillite ou presque et les employés au chômage, sont souvent récompensés pour ces brillants résultats par un énorme paquet de stock options ou options sur titres. Les journalistes ne se lassent pas de chanter les exploits desdits PDG, avec des sentiments proches de l'extase amoureuse. Voir Parachute.

Étymologie : deux sens principaux pour stock 1. fonds, provisions et 2. pièce de bois, poteau, pilori. Le sens qui les réunit est peut-être caisse en bois pour mettre de l'argent ou des marchandises ?

Option, du français option, latin optio, -nis : option, choix. Opto, optatum, optare : examiner avec soin, choisir.

Stopper (anglicisme) : le verbe anglois « to stop » est maintenant presque systématiquement rendu par stopper, au lieu d'arrêter, cesser, mettre un terme à, mettre fin à. Son homologue israélien Avigdor Lieberman a assuré que la seule condition d'une trêve était "que tous les groupes armés palestiniens de Gaza stoppent leurs tirs". Il est vrai que chercher des synonymes est un exercice épuisant qui rebute nombre de néo-rédacteurs. Et, comme toujours, emploi des guillemets étazuniens "..." au lieu des guillemets français « ... ».

Quant au substantif stop, il est devenu le synonyme obligé d'arrêt ou halte, et on le voit, hélas, sur les panneaux routiers modernes au lieu de « Halte ». Le groupe 'stp' sonne certes de façon sèche et impérieuse, mais le mot monosyllabique « Halte ! » remplit tout aussi bien cette fonction impérative.


Étymologie : vieux radical germanique venant du latin. Vieil anglais forstoppian, avec préfixe for- : étouffer. Allemand stopfen : bourrer, fourrer, boucher. Cf. français étoupe, venant du latin stuppa : étoupe. Stopper, c'est d'abord étouper, étouffer. Du grec στύπη (stypê) : partie de l'écorce du chanvre la plus voisine du tronc. Les mots anglois étouffent le français.

Story-telling (anglicisme, prononcer stɔ:rɪ telɪŋ) : technique de communication et de marketing, récupérée par les journalistes et les hommes politiques. C'est l'art d'enfumer les foules en leur racontant des histoires ; story-telling = baratinage. Ce sont le plus souvent des contes à dormir debout, voire d'énormes mensonges (histoire des Twin Towers le 11 septembre 2001, par exemple). On prend les citoyens pour des mineurs, en leur racontant des histoires merveilleuses, comme des contes de fée, pour éveiller leur intérêt et endormir leur esprit critique (quel tour de force !) [...] de quoi nourrir les commentaires, mais pas au point de donner à cette actualité la place qui aurait dû lui revenir, puisqu'elle n'offrait pas de quoi alimenter la machine à fabriquer des histoires : le storytelling, cette technique de marketing importée dans le journalisme politique. Affirmation ahurissante et inquiétante, trouvée dans Wikipédia : Aujourd'hui, les clients achètent moins un produit ou une marque s'ils n'adhèrent à une histoire. Christian Salmon démontre avec pertinence que le storytelling constitue une pratique inhérente au néocapitalisme. C'est peut-être pour cela que certaines marques à la télévision font des réclames à épisodes, enfilant une histoire avec quelques rebondissements censés intéresser le public (les voitures Renault et « M. Richard » par exemple).

Signe des temps : les réclames publicitaires maintenant sont sur le mode du story-telling (enfumer, raconter des bobards, mener en bateau, baratiner ...) On ne vante plus les qualités d'une voiture, par exemple, mais les publicistes racontent des histoires pour faire « rêver ». C'est ainsi que, dans une réclame publicitaire pour une voiture, une flaque d'eau devient une vague, que la fin d'un tunnel devient la venue de la lumiêre, etc. tout cela est magique (sic), avec des enfants (que viennent faire des enfants là-dedans, eux qui n'ont ni permis de conduire, ni pouvoir d'achat ?) béats et béant d'admiration.

On peut trouver aussi l'expression directement en français : « les genres prisés par les jeunes : ceux qui favorisent le processus d’identification et permettent de raconter une histoire ». C'est vraiment le cas de le dire : la communication est l'art de raconter des histoires, c'est-à-dire que c'est du baratin.

Étymologie : story, du vieux français estorie (histoire). Latin historia : œuvre historique, récit, objet de récit historique, mais aussi contes, sornettes. Grec
ιστορία (historia) : recherche, information, enquête, exploration ; connaissance ; relation verbale ou écrite des résultats de la recherche, histoire. Et ιστωρ (histôr), c'est celui qui sait, le savant, celui qui connaît – surtout la loi. Si en latin le mot historia a fini par avoir comme sens conte ou sornette – comme pour le story-telling –, en grec le mot ιστορία (historia) est beaucoup plus sérieux, et désigne une connaissance approfondie. On fait remonter les mots grecs ιστωρ, ιστορία à une racine vid- à laquelle s'est adjoint l'élément -tor-. La racine vid- (indo-européen : *weid) signifie apprendre (en voyant), savoir (par la vue). Cf. anglais wise : sage.

Telling, dérivé du verbe to tell : raconter, dire. Racine nordique signifiant mentionner, dire, raconter, qui a aussi donné tale (conte, comme dans fairy tale : conte de fée).

Stratégie : on relève ce terme, qui dépend de l'art militaire, dans de nombreux énoncés de type publicitaire ou commercial, « marketing », etc. On parle ainsi de stratégie de vente, de stratégies publicitaires, voire de stratégie de l'emploi. En clair, la cible – c'est le client, contre qui on applique des techniques militaires de combat. Les commerciaux vont-ils revêtir des tenues de paras et se grimer le visage ? Le redressement sensible des résultats d’Arkema et sa structure financière saine confirment la pertinence de la stratégie déployée depuis sa création autour de trois axes essentiels...

Étymologie : du grec
στρατός (stratos) : armée, et ἂγειν (agein) : conduire. La stratégie, c'est l'art de conduire une armée.

Streaker (anglicisme, prononcer stri:kə) : exhibitionniste. Lu dans un article publié sur l'excellent Yaourt-Sport : Rugby : le streaker plaqué ! [...] Mais l'élément le plus marquant du match est à mettre au crédit d'un streaker, venu gambader sur la pelouse. Déguisé en femme pour l'occasion, ce streaker, entré pour faire le show, ne va pas faire long feu (sic) sur l'aire de jeu.. En aucun endroit le mot streaker n'a été traduit dans l'article. Question : faut-il un dictionnaire d'anglais pour pouvoir comprendre les articles de sport que rédigent les néo-crétins ?

Étymologie : Etymonline donne : to streak = to run, to run at full speed ; streaking : running naked in public, first recorded 1973. Dans Merriam Webster, to streak : to run naked through a public place. Noun : streaker. (loteur a la flemme de traduire ; et il n'est pas assez payé pour ça). L'étymologie ferait dériver le verbe to streak de to stretch (étirer).

Le rédacteur de l'article parle de « gambader », alors qu'apparemment, un streaker c'est quelqu'un qui court à toute vitesse (« to run at full speed »).

Street food (anglicisme, prononcer stri:t fu:d) : littéralement nourriture de rue. Le consommateur de cochonneries toutes prêtes est très éclectique dans ses choix : repas familiaux (cuisine au micro-onde la plupart du temps), cuisine « internationale » (pizzeria, restaurant chinois, sushis...), street food (sandwiches, paninis, plats et pâtes à emporter...) La street food se déguste soit dans la rue même, au milieu de la pollution, soit dans un coin de la cafétéria ou du local social de l'entreprise. Par sa simplicité, ce genre de cuisine ne saurait que séduire les estropiés, les invalides du goût. La street food entre dans le cadre, déjà très étoffé, de la malbouffe.

Stress (anglicisme, prononcer comme en français) : état de tension émotive ou nerveuse qui touche les néo-crétins. Fini, le stress et les soirées à rallonge sur le périphérique. Remarquer la virgule intempestive entre ‘Fini’ et ‘le stress’ ; noter aussi ‘Fini’ au singulier, alors qu'il dépend de ‘stress’ et de ‘soirées’.

On ne parle plus de surmenage, de fatigue, de nervosité, de choc ni de tension. Non, les néo-crétins ne sont pas surmenés, ni nerveux, ni tendus, – ils sont stressés.

L'adjectif verbal correspondant est stressant : pénible, oppressant, anxiogène. L'antidote du stress est le Zen.

Étymologie : emprunt à l'anglais stress, abrégé de distress, venant du vieux français estrece (du latin stringo, strictum, stringere : serrer), qui a donné détresse.


Je vais bien, youpi !

String (anglicisme, prononcer strɪŋ, ou comme en français) : les radins, qui font des économies de bouts de ficelle, ont inventé le string, ou « maillot-ficelle. », qui voile le sexe, tout en laissant les fesses à nu. Mais pourquoi diable utiliser un mot anglais, alors qu'il existe en français l'expression cache-sexe ?


NB : en musique, un string quartet n'est pas un quatuor en string mais un quatuor à cordes.

Étymologie : string, pour « string bikini ». String en anglais : corde, ficelle. Cf. allemand Strang : corde. Cf. verbe latin stringo, strictum, stringere : serrer. Voir rubrique précédente, à propos de stress. Il est bien connu que, quand on stresse, on serre les fesses.

Style (journalistique) : le style écrit des « journalistes » marque une évolution importante dans l'histoire du français. On n'y compte plus les barbarismes, les solécismes, les emprunts exagérés à l'anglo-saxon, les phrases aux tournures bizarres, les effets de style douteux, l'ignorance crasse... Voici un petit exemple d'un style aux phrases dépouillées, tellement dépouillées que le rédacteur a fait l'économie de verbes, d'articles et de déterminatifs. 10H30, à 26 km. Les Ulis (Essonne), quartier de Courdimanche, centre commercial "de proximité", boucherie halal, kebab. 10H40: il entre dans la Maison pour tous, toit pyramidal, architecture des années 80. Murs couverts d'affiches du candidat. Boubous et femmes voilées. Une douzaine de femmes de la diversité (sic) l'attend pour une table ronde... Plusieurs femmes prennent la parole : emploi, grossesses précoces, "viol conjugal", égalité homme-femme, déscolarisation (etc. etc. etc. C'est comme ça dans tout cet article de Yaourt! qui reprend une dépêche de l'A.F.P.) Ce style détestable, qui se veut original, trahit soit le manque de maîtrise de l'écriture, soit la flemme de rédiger.

Un autre exemple : Agé de 41 ans, selon une source proche de l'enquête, il vit seul au 1er étage de cet immeuble en briques rouges qui en compte sept, ont dit des voisins à l'AFP. A quoi sert de savoir que l'immeuble est en briques rouges, et qu'il compte sept (briques ou étages ?) Information inutile et imprécise. Remarquer l'abus d'incises (« selon une source proche de l'enquête », « ont dit des voisins à l'AFP »), typique des gens qui ne savent pas rédiger.

Voir la rubrique Inversion stylistique pour d'autres exemples de style journalistique.

Subjonctif : de moins en moins bien utilisé. Par exemple à la place de l'indicatif avec l'expression « avant que » ; ou bien le contraire : on utilise l'indicatif là où il faudrait normalement le subjonctif : Quelles que soient les mesures que vous prenez, vous n'arriverez pas à bout de la libre parole (Yahoo). Autre exemple : Laurent Fabius : "Le seul souvenir que j'ai de l'action de Nicolas Sarkozy, c'est d'avoir invité Bachar el-Assad". Remarquer le mode indicatif : 'que j'ai' au lieu du subjonctif 'que j'aie' normalement exigé après 'le seul'. Mais cette faute est sans doute due au rédacteur. Remarquer aussi la construction ambiguë : le seul souvenir que j'ai ... c'est d'avoir invité. On pourrait ainsi penser qu' "avoir invité" se rapporte à Laurent Fabius. Il aurait été plus clair de dire : « Le seul souvenir que j'aie de l'action de Nicolas Sarkozy, c'est qu'il a invité Bachar el-Assad ». Il est selon loteur difficile d'avoir confiance à des hommes politiques qui ne formulent pas clairement leurs pensées. Autre exemple, cueilli dans une chronique Yaourt du 16.08.2013 : Bien qu'elle prétend n'avoir souffert d'aucun effet, nous avons de la difficulté à la croire.

Étymologie : du latin sub : sous, et verbe jungo, junctum, jungere : lier, unir, assembler. Le subjonctif, c'est le subordonné. Racine *jug : unir, joindre. Cf. joug, conjugal ; anglais yoke : joug. Sanscrit योग (yôga) : union. La racine sanscrite yuj signifie : atteler, unir.

Subprime (anglicisme, prononcer səbpraɪm ou seub praïme) : « prêt à haut risque », ou prêt au-dessous (sub) de la première qualité, mauvaise créance. Ce genre de prêt (prime) a ruiné nombre d'Étazuniens. L'expression correcte est subprime loan. Tous les journalistes de la french TV parlent avec snobisme de subprime, qu'ils prononcent avec affectation seubpraïm, de telle sorte qu'on ne sait pas de quoi il s'agit. Mais c'est bien cela, la french TV : du délayage insignifiant saupoudré de globish.

Étymologie : de sub : sous, en-dessous, + prime.

Subsidiarité : principe « européen ». Le principe de subsidiarité consiste à réserver uniquement à l'échelon supérieur, ici la Communauté européenne (CE), ce que l'échelon inférieur, les États membres de la CE, ne pourrait (7) effectuer que de manière moins efficace.

appel : en français subsidiaire signifie accessoire : question subsidiaire. Pour l'auteur, l'Europe n'est qu'une question subsidiaire.

Étymologie : la subsidiarité, c'est le caractère de ce qui est subsidiaire, de seconde importance. Dans l'acception qui est celle de la rubrique au-dessus, c'est un néologisme pompeux made in C.E. Subsidiaire, du latin subsidarius : qui vient en aide. Subsidium : (troupe de) réserve, soutien, renfort ; aide, appui, soutien. Cf. subside. De sub : en-dessous, et sedere : être assis.

Substantifs : de plus en plus utilisés dans un sens déterminatif, c-à-d comme adjectifs : ce style est très tendance, une série culte, Devenez du matin, Avant il était limite... Ils peuvent même prendre, de façon aberrante, la marque du superlatif : cette série cultissime.

Étymologie : latin substantivus, de substo, substare : tenir bon, être en-dessous, soutenir.

Substantiellement : semble vouloir signifier : vraiment, considérablement, très, beaucoup. Ses affiches, où il apparaît en guerrier, le distinguent substantiellement des autres candidats. A moins que cela ne signifie : en substance ? Mais alors, qu'est-ce que cela voudrait dire ?

Substantiellement est évidemment dérivé de l'adjectif substantiel (= important, sérieux ?), comme dans cet exemple : La menace terroriste au Royaume-Uni est actuellement considérée comme "substantielle", ce qui représente le troisième niveau d'alerte sur cinq.

Étymologie : adverbe formé à partir de substantiel, venant du latin substantia : substance. Verbe substare, voir rubrique précédente.

Success story (anglicisme, prononcer səkses stɔrɪ ou seuksess stori) : signifie tout simplement réussite. Voilà plus de vingt ans, M. Chou a eu du nez en plantant des vignes au pays du thé. Depuis c'est une success story ! A noter au passage que Monsieur Chou a eu du nez ; sans doute, malgré son nez, il n'est pas incommodé par l'odeur du chou. Autre exemple : Tout le monde connaît ce jouet devenu mythique mais peu de gens savent d'où il vient. Une jolie success story.

Fait partie des ces expressions anglo-américaines reprises telles quelles : love story (entre elle et lui, ç'a été une love story), my life (je ne vais pas vous raconter my life), himself (C'est Daniel Riot himself qui nous supplie d'arrêter de tirer sur bhl), etc. Cet effet de mode est plus qu'agaçant ; il est horripilant, à cause du semblant de vernis culturel et de fausse maîtrise d'une langue étrangère que cela suppose. Cela rappelle les imbéciles qui suivent la mode, et prêts à s'accoutrer de façon ridicule.


« Paris la night » : calque ou connerie ?
Les media n'en finissent pas de défigurer le français.

Étymologie : success, du français succès. Un dictionnaire étymologique anglais semble trouver agaçant l'intrusion dans le vocabulaire anglais d'expressions françaises, telles que succès d'estime ou succès de scandale. Juste retour des choses.

Story, du vieux français estorie (histoire). Latin historia : œuvre historique, récit, objet de récit historique, mais aussi contes, sornettes. Grec
ιστορία (historia) : recherche, information, enquête, exploration ; connaissance ; relation verbale ou écrite des résultats de la recherche, histoire. Et ιστωρ (histôr), c'est celui qui sait, le savant, celui qui connaît – surtout la loi. Si en latin le mot historia a fini par avoir comme sens conte ou sornette, en grec le mot ιστορία (historia) est beaucoup plus sérieux, et désigne une connaissance approfondie. On fait remonter les mots grecs ιστωρ, ιστορία à une racine vid- à laquelle s'est adjoint l'élément -tor-. La racine vid- (indo-européen : *weid) signifie apprendre (en voyant), savoir (par la vue). Cf. anglais wise.

Suite (de ~) : synonyme populaire de : tout de suite : De suite, l'émission rencontre le succès. Rappelons que de suite en français veut dire : à la file, à la suite.

Étymologie : du latin populaire *sequita, féminin de *sequitus, venant du verbe sequor, sequi : suivre.

Suivre (s'en ~) : locution souvent employée dans le sens du verbe pronominal s'(en) ensuivre : Il s'en était suivi un siège de 32 heures de son appartement par le Raid, au cours duquel Mohammed Merah avait été tué (au lieu de : il s'en était ensuivi un siège ...) Autre exemple, tiré d'une dépêche de l'A.F.P. : Face à la nouvelle poussée de fièvre sur la péninsule coréenne qui s'en est suivie et la dénonciation par Pyongyang de l'armistice de 1953, les Etats-Unis ont décidé d'envoyer un message. La phrase serait plus claire s'il y avait une virgule entre 'ensuivie' et 'et la dénonciation'. Cette formulation (qui s'en est suivie) est incorrecte, mais sans doute la répétition du 'en' paraît-elle un peu lourde, d'où l'omission fréquente du deuxième 'en'.

Étymologie : voir rubrique précédente.

Suffixe ~ance : il est de bon ton d'utiliser maintenant des substantifs terminés en -ance : brillance, guidance (aide, assistance), repentance, désespérance, gouvernance, maltraitance, couvrance (ce fond de teint vous assure une couvrance immédiate), mouvance, militance (militance de la mémoire), observance (Les systèmes d'observance des accords se précisent).

Lu sur une pub (réclame) : Gagnez un an d'intense pétillance ... Lu sur le web : Mais il y a une campagne de propagande pour faire croire au public à la présence d’une entité identifiée représentant "le diable", seulement afin d’unifier les spectateurs de télévision dans l’acceptance d’un leadership unifié pour la guerre mondiale contre le terrorisme. Acceptance : acceptation ? Quant au mot décourageance, l'auteur vient de le créer, celui-là : lire la prose néo-crétine entraîne une immense décourageance devant l'ampleur des dégâts.


Lu sur un site du gouvernement
En parler, oui ... mais pourvu que ça ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd

Étymologie : suffixe, latin suffixus, composé de sub ; sous, et de fixus : fixe.

Suffixe ~ciel : le suffixe « ciel » a donné des mots pour des types de programmes informatiques : apprenticiel, didacticiel, graticiel, logiciel, ludiciel, partagiciel, progiciel...

Suffixe ~erie : le suffixe « erie », sur le modèle boulangerie, boucherie, charcuterie, sert à désigner des établissements spécialisés dans tel ou tel domaine : sandwicherie, animalerie, jardinerie, graineterie, connerie (endroit où on élève des cons : écoles, universités ; lieu où prolifèrent les cons : ministère, assemblée (), etc.).
() « A partir de cinq, on est une bande de cons » (Georges Brassens).

Suffixe ~esque : le suffixe « esque », sur le modèle gangantueque (à la manière de Gargantua, d'une façon qui rappelle Gargantua), sert à former des adjectifs se rapportant aux qualités présumés de tel ou tel personnage : chevaleresque, dantesque, moliéresque, ou de tel ou tel objet, produit, animal : animalesque, carnavalesque, éléphantesque.


« mbappesque », titre L'Équipe du 12.10.2018. Un peu grotesque, non ?

Ce suffixe, cependant, est souvent perçu comme péjoratif, du fait de sa finale un peu lourde : cauchemardesque, macronesque, pédantesque, rocambolesque, simiesque, ubuesque... C'est aussi un suffixe augmentatif, et il sert donc à amplifier une qualité de base : pantagruélesque, titanesque...

Jacques Chirac, répétant l'adjectif forgé par Arthur Rimbaud, parla de faits abracadabrantesques (= abracadabrants) à propos de rumeurs infondées.

Suffixes ~ien ou ~iste : servent à désigner quelqu'un qui appartient à un groupe, à un mouvement, à une religion, à une secte :

• confucianiste, taoiste, hindouiste, islamiste, obscurantiste ; marxiste, behavioriste, gaulliste, poujadiste
• païen, chrétien, luciférien, rosicrucien
• darwinien, keynésien ; freudien, lacanien, jungien, hégelien, kantien ; orwellien, mozartien, beethovénien
• etc. etc. etc.

Curieusement, loteur a trouvé un suffixe en ~ais là où on attendait un suffixe en ~ien ou en ~iste : Visés, entre les lignes, les hollandais, accusés d'éviter l'affrontement (lexpress point fr). Les hollandais (sans H majuscule) ici ne sont pas les habitants de la Hollande, mais les partisans de François Hollande. Pour éviter une périphrase (les partisans de François Hollande) le rédacteur introduit ici une confusion stupide. Alors que, quelques lignes plus bas, l'auteur de l'article écrit : Chez les aubrystes, la réaction est évidemment toute autre. On pourrait aussi avoir : hollandiste ou hollandien pour 'partisan de Fr. Hollande'.

Suffixe ~ing : les finales en -ing sont utilisées pour angliciser un mot : bronzing, camping, caravaning, footing, jogging, parking, shop(p)ing ... C'est une finale à la mode, et l'on peut créer et utiliser des mots en -ing autant qu'on veut en adjoignant le suffixe anglais "-ing" à des mots anglais ou français ; c'est une création vivante, quoique hybride et "monstrueuse" : une finale de participe présent ou de gérondif est accolée à un substantif. Pour un entrepreneur ou un homme d'affaires, utiliser des hybrides en -ing, c'est valorisant et ça peut donner l'illusion d'être compétent et bien versé dans un domaine d'activité. Poudre aux yeux verbale. Voir cette petite liste.

Suffixe ~tique : tic de vocabulaire, consistant à adjoindre le suffixe -tique à n'importe quel mot pour désigner quelque chose de « 'achement moderne » : bureautique, connectique, domotique, mercatique, productique, robotique...

Suicide : de même qu'on « euthanasie » les animaux au lieu de les abattre, on dit maintenant mettre (volontairement) fin à ses jours au lieu de 'se suicider'. Mais la mort n'est pas plus douce pour autant, et le résultat, navré de le dire, est le même.

Étymologie : à noter que le verbe se suicider est pléonastique, car suicider signifie déjà : tuer (-cider) soi-même (sui-). La suffixation -cider vient du latin -cidium qui signifie meurtre, verbe cædo, cæsum, cædere : frapper, battre, abattre, tuer.

On dit aussi plaisamment suicider quelqu'un (le forcer à se suicider, l'aider un peu à se suicider, c'est le tuer sans qu'il soit forcément d'accord).

Suivi : paléo-crétinisme signifiant : « Observation et contrôle continus et systématiques d'une action ou activité, d'une personne, et de leurs résultats ». En clair : contrôle régulier, surveillance attentive. La Poste assure le suivi des vos courriers et colis. Voilà qui est nouveau !

Étymologie : participe passé, pris substantivement, du verbe suivre. Du verbe latin sequor, sequi : suivre.

Sumo ou soumo : lutte en japonais. Déclaration de l'ex-ministre de l'Éducation nationale, monsieur Xavier Darcos, dans l'émission le Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro : « Il faut, a-t-il ajouté, faire de l'école un athlète et non plus un sumo » Le sumo [ , en « hiragana » すも (prononcer soumo) : lutte face à face ] est une discipline sportive, celui qui la pratique s'appelle un sumotori [ ] ou rikishi [ : guerrier fort, seigneur puissant ]. Que de confusions ! Il est à douter que l'enseignement soit clair et efficace avec de telles assertions.

P.S. Pour les deux ou trois latinistes qui viendraient par hasard visiter son site, loteur rappelle que le verbe sumo, sumere en latin veut dire prendre, se saisir de, ce qui est un des principes de la lutte. D'autre part, pour plus de lisibilité, ce sont seulement les gifs qui ont été mis pour les caractères chinois des mots japonais de cette rubrique.

Super Tuesday (américanisme, prononcer su:pə tju:zdɪ ou soupeu tiouzdi – ou quelque chose comme ça) : littéralement « super mardi », synonyme de Mardi gras chez les Étazuniens. Ce jour-là, débauche de hot-dogs et de bière en signe de joie, et les Étazuniens votent partout pour élire celui qui ira bombarder le plus de pays possible. Ce n'est pas pour rien que mardi est placé sous le signe de Mars, dieu de la guerre.

Étymologie : super, du latin super : supérieur. Tuesday, composé de day : jour, et de *Tiw ou *Tiu, dieu de la guerre. Ancienne racine germanique *tue, en relation avec une racine indo-européenne *dyeu : briller, divinité. Day vient du latin dies : jour.

Supplémenter (néologisme) : ajouter (des vitamines, des compléments alimentaires), voire améliorer ou enrichir. Entendu de la bouche d'un nutritionniste : On peut supplémenter [son alimentation] avec des compléments alimentaires. Tous mes compliments ! Question : peut-on aussi complémenter son alimentation avec des suppléments ? – Alimentaire, mon cher Watson !

Substantif : supplémentation. 3,4 % de ceux qui prenaient de la vitamine C ont développé pour la première fois au cours de l’étude des calculs rénaux contre 1,8 % de ceux qui ne prenaient aucune supplémentation.

Étymologie : du latin supplementum : fait de compléter, complément. Verbe suppleo, suppletum, supplere : compléter en ajoutant ce qui manque.

Support (informatique) : tout système, tout objet pouvant recevoir des informations, surtout numérisées. Exemples : une disquette, un disque dur, un disque laser sont des supports informatiques sur lesquels ont peut « graver » (inscrire) des données.

Étymologie : support, substantif à partir de supporter, du latin supportare : supporter, de sub : sous, et porto, portatum, portare : porter.

Support : aide, assistance : support technique (voir ci-dessous). Vous devez être inscrit pour pouvoir demander du support. Mot à proscrire, car en provenance directe de l'anglo-américain : support = le fait d'assurer le service après-vente d'un produit. Le support, c'est donc une aide spéciale pour un produit donné : Support sur les produits du cloud computing de Micromou. Noter au passage que ce n'est pas un support "pour", mais un support "sur". Quand on sait que support, c'est le fait de porter par-dessous...

Support technique : ainsi nommé parce que les personnes appartenant à ce service doivent supporter les récriminations incessantes de clients mécontents à cause des perpétuels mauvais fonctionnnements (appelés aussi dysfonctionnements) des matériels ou des services. On dit en français normal : 'assistance technique'. Les dépanneurs des services d'assistance sont appelés troubleshooters, hotliners, conseillers, télé-conseillers. Voir Hotline.

Étymologie : support, voir rubrique précédente.

Technique, emprunt au grec
τεχνικός (technikos) : qui concerne un art, dérivé de τεχ́νη (technê) : art manuel.

Supporter (anglicisme) : est devenu synonyme d'encourager, soutenir, donner son appui à, appuyer : Untel supporte l'équipe de Monaco (comme si c'était pénible). SOS Mitmensch, une autre association militant quant à elle pour l'intégration, supporte avec ferveur ces revendications inattendues. Par contre un supporteur, grâce au zèle vigilant de la police, reste un supporteur et n'est pas devenu un souteneur. Et l'on peut aussi traduire supporteur par partisan, sympathisant ...

Sempiternel emprunt, parfaitement insupportable, à l'anglo-méricain : « Please Support This Website! » (en majusculant à outrance, à la manière des Anglo-Saxons), peut-on lire sur la page d'accueil d'un site étazunien.

En informatique, cela veut dire : accepter, intégrer, prendre en charge : Les expressions régulières sont supportées. Ou bien : Windaube Ouista supporte t-il le mulitboot ? Ou encore : La plupart des navigateurs récents supportent également l'UTF-8. Remarque d'une cliente à un technicien en informatique : « Je sais que vous ne supportez pas Firefox ... » La brave dame, au style amécanisé, voulait dire : Vous ne prenez pas en charge, vous ne dépannez pas ce logiciel. Ce style est vraiment insupportable. Éternel emprunt à l'anglo-américain : Version Not Supported, ou bien Supported languages: French [Romance family] etc.


 « Fonctionnalité non supportée » 
 – langage insupportable
Sur le site d'une « université » française :
Fonctionnalité (sic) non supportée (resic) par microsoft (sans majuscule à M)...


VLC ne supporte pas le format midi... C'est insupportable.
Et, ajoute-t-il, il n'y a rien à faire. Au moins, c'est honnête.

Étymologie : emprunt au latin supportare : soutenir, et aussi souffrir, tolérer, endurer.

Supporteur (anglicisme, prononcer səpɔ:tə(r)) : parfois écrit supporter. Quand on cherche supporteur, Google indique obligeamment : Essayez avec cette orthographe : supporter. En fouteballe ou tout autre sport désigne un sympathisant. Un supporteur est un spectateur de sport prenant parti pour l'une des équipes (Wikipédia). Féminin : supportrice. Des supportrices posent nues pour sauver leur club. Ou bien : Je serai la première alliée comme j'ai été la première supportrice de François Hollande (Martine Aubry). Ou : Non il n'y a pas que des hommes dans les tribunes de l'Euro 2012, il y a aussi des supportrices. Euro, ici, ce n'est pas la pseudo-monnaie européenne, mais le championnat d'Europe de fouteballe. Voir rubrique Supporter.

Supposé : supposé ou présumé ? L'on ne sait plus, et surtout pas les gens dont c'est théoriquement le métier d'écrire ou de communiquer. A remarquer que cet adjectif se met presque systématiquement devant le substantif, comme pour les adjectifs possible et probable. Des fouilles avaient été menées à O… le 11 janvier 2002 pour retrouver le supposé cadavre (sic). Le leader syndical a dénoncé les supposés OGM. L'enquête sur le supposé compte du chef d'État. Voir Présumé.

Étymologie : emprunt au verbe latin supponere, francisé ; du latin sub : dessous, et verbe français poser. Supposer, c'est poser sous.

Sur : préposition locale passe-partout, qui tend de plus en plus à remplacer les prépositions 'à', 'en', 'dans', 'vers' 'envers' et aussi, par fainéantise d'esprit, supplante peu à peu toutes sortes de prépositions. Ce genre d'emploi à contresens a été largement popularisé par les crétins de la french TV, traduisant une grande indigence de pensée et d'expression. L'emploi de la préposition 'sur' est la plus néo-crétine des manies contemporaines, sans doute imitée de l'anglo-américains 'on', et elle est épouvantablement horripilante.

Sens local (tous ces exemples ont été entendus à la french TV ou lus sur internet) :

  Je suis sur Paris au lieu de : j'habite Paris.
  Il va faire beau aujourd'hui sur (dans) le Pas-de-Calais.
  Sur (dans) cette petite rue, il n'y a pas de feux de signalisation
  Peur sur (à) la Réunion, titre Yaourt! En fait, il ne s'agit pas d'un danger venu du ciel, mais d'attaques de requins.
  Il fait froid sur (dans) les pays de l'Est.
  Se diriger sur (vers) Lyon.
  Donner l'assaut sur (à) une prison.
  Sur (À) Sephora.fr c'est déjà Noel (sans tréma sur le e).
  Entrez sur (dans) le site
  Deux TGV sur trois sont en circulation, sauf sur (pour) les liaisons Paris-Marseille et Paris-Grenoble.
  Une locomotive a pris feu sur (dans) un train Corail . Énoncé particulièrement stupide. Il aurait fallu dire :
    la locomotive d'un train Corail a pris feu.
  Les enfants, quand vous descendez en ski, regardez sur le moniteur ( !? )
  La mauvaise visibilité sur (à) Sotchi.
  Nous avons un appartement sur (à) Central Park Ouest
  Juifs, chrétiens, musulmans, tous sur (dans) le même bateau !
  Acheter de la Fleur d'Hibiscus Bio (AB certifiée Ecocert) sur (à) la boutique AGOJI
  Selon M. Aznar, M. Chirac a défendu le Maroc contre l'Espagne sur l’îlot Persil (Chirac était donc sur l'îlot ? Sur doit être pris ici dans le sens : à propos de, en ce qui concerne)
  Jose Mujica a refusé la luxueuse résidence habituellement réservée aux présidents uruguayens et a choisi de rester sur la ferme de sa femme. Sur le toit de la ferme, peut-être ?
  ... bien que le premier Millénium a (sic) rapporté 233 millions de dollars sur la planète (dans le monde), le retour sur investissement ne fut pas suffisant aux yeux de Sony.
  Autre exemple, aberrant celui-ci : Un manque d'émail sur le dessous du plat. Sous le plat aurait peut-être mieux valu.

Sens temporel :

  Sur ces dernières 24 heures (pendant ces 24 dernières heures : inversion anglo-saxonne + mauvais emploi de sur).
  Sur décembre, on observe peu de connexions (pour décembre).
  Sur un an, il y a eu augmentation de la criminalité de 12% (en un an).
  Sur cinq ans, j'ai eu sept jeunes filles au pair différentes (en cinq ans).
  Je n'ai jamais tué quelqu'un sur aucun de mes cambriolages (au cours de, lors de, pendant).
  Et elle affirme que ce type de tragédie aurait pu se produire sur de précédentes éditions de "Koh-Lanta" (lors de).

Sens abstrait ou aberrant (tous ces exemples ont été entendus à la french TV ou lus dans la presse) :

  Voeux (sic) à la presse du Front national: Marine Le Pen hausse le ton sur (pour, en ce qui concerne) les 500 signatures (20 minutes point fr). Remarquer l'absence de ligature œ dans 'vœux', les deux points accolés à national et 'cinq cents' écrit 500
  La Roumaine Constantina Tomescu s'impose sur (dans) le marathon.
  Néanmoins, Audrey Pulvar pourrait rester sur (à ?) France Télévisions.
  Elle est sur deux films (elle travaille à deux films).
  Rester vigilant les uns sur les autres (les uns envers les autres ; et pourquoi vigilant au singulier ?)
  Cet article sur cette fille licenciée le jour de son embauche chez Cisco sur (à cause de) un mot malheureux posté sur Twitter... La phrase comporte trois fois la préposition 'sur'.
  ... ce qu'on ne contaste pas sur (pour) cette catastrophe-ci (à propos de l'aide au Pakistan)
  Alerte sur d'éventuels attentats (pour ou quant à d'éventuels attentats).
  Avoir confiance sur (en) quelqu'un.
  Je savais [...] qu'il allait se lancer dans des tirades sur (contre) le capitalisme
  L'on arrive sur le (au) numéro un de notre sélection.
  J'appelle sur (depuis) le N° 01 23 45 67 89.
  On va passer à terme sur (à) des prix de 9 euros 20
  L'appel à la grève a été suivi à un niveau comparable à celui du 10 mars 2005, au plus fort du mouvement sur (pour) le pouvoir d'achat.
  La France et le Maroc aideront l'Espagne sur
(contre) l'immigration clandestine.
  Ça ne nous intéresse pas, lui répond Gérard Masson. Il est plus utile de roder les infrastructures sur (avec) 15 000 athlètes que sur 4 400.
  Se déchaîner sur (contre) quelqu'un.
  L'avocat de Marine Le Pen dépose une plainte sur (contre) le halal.
  Mères porteuses thaïlandaises : un Australien accusé de pédophilie sur (envers) ses jumeaux.
  Motivé sur (pour) le projet.
  Il inscrivait le troisième but girondin à la 64e minute, sur penalty, après une faute de X sur (contre) Y.
  Bienvenue sur
(à) ce club.
  Ce qui s'est passé sur les
(aux) championnats d'Europe …
  Nous sommes actifs sur
(quant à) ce dossier.
  Nous serons extrêmement vigilants sur
(quant aux, en ce qui concerne) les droits de nos ressortissants
  Donc impossible de se connécté (sic) sur (à) Msn ....
  Ouverture de la chasse sur le gibier d'eau (au gibier).
  Sur les [pour les, en ce qui concerne les, quant aux] retraites, Darcos privilégie l'allongement du travail
  Un site sur lequel (dont, duquel) je m'inspire beaucoup.
  ... la police de San Francisco a affirmé que l'entreprise n'avait pas porté plainte sur (pour, en ce qui concerne) cette perte.
 Sur les (à propos des, en ce qui concerne les, pour ce qui est des, quant aux) tweets, il faudrait qu'il arrête, lâche l'humoriste au "Parisien"
  L'appétit des Italiens sur (pour) la politique française
  Astuce sur comment (sic ; au lieu de 'pour') personnaliser les fenêtres des dossiers sous windaube xp
  Assistante sur (pour) les mises en scène.
  Intervenir sur (contre) une bagarre.
  Ingérence sur (dans) les affaires intérieures chinoises
  Un mouvement de grève sur (à) la RATP
  L'opposition, ..., accuse aussi les islamistes de perpétuer un système socialement injuste, et de privilégier l'idéologie islamiste sur (aux dépens de) l'intérêt général (A.F.P.).
  Efficaces sur (contre) le mal de gorge, les aphtes, la gingivite et la mauvaise haleine, elles sont aussi reconnues actives sur (pour) la destruction des virus et des bactéries de l’atmosphère ... Dans la même phrase sur signifie une fois contre et l'autre fois pour.
 La vie de Valérie Trierweiler, journaliste sur (à) Direct 8.
 Condamner lourdement les banques qui abusent sur (pour) la facturation des services.
  « Sur (quant à, en ce qui concerne) l'ancienne République yougoslave de Macédonie, j'ai rappelé que la France était disposée à chercher, par la qualité des relations que nous pouvons avoir avec la Grèce, une solution », a commenté le président de la République. N.B. La Macédonie n'existe pas ; il s'agit sans doute de la Macédoine.
  Sur (pour, en ce qui concerne) la grève de jeudi, qu'en attendez-vous ? ou plus simplement : qu'attendez-vous de la grève de jeudi ?
  Est-ce que cela n'est pas dû à la déception sur le (à propos du, quant au) pouvoir d'achat ?
  Sur le 1er Mai (à propos du 1er Mai), qu'en pensez-vous ?, ou plus simplement : que pensez-vous du 1er Mai ?

(Les trois dernières phrases, et bien d'autres encore – non notées ici, sont du cru d'un « journaliste » d'A2, qui sévit le matin, et spécialiste du sur). Cet emploi abusif et surabondant de la préposition sur a l'air d'être imité des Anglo-Américains (préposition 'on').

  Un dramatique accident s'est produit sur le (lors du) Dakar mercredi soir, à 21h30 (3h30 à Paris) au Pérou,10 km avant la frontière avec le Chili, faisant deux morts et sept blessés selon ASO, organisateur de la course.


Drame sur le Dakar (= drame qui a touché la course Paris-Dakar)
Remarque supplémentaire : le Paris-Dakar ne commence pas à Paris, et ne se termine plus à Dakar.

  etc. etc. etc.

Petit florilège avec la préposition SUR, extrait d'un article paru sur Actualités-Yaourt!

On s'aperçoit au passage que cette préposition signifie une chose et son contraire : motivé sur (pour), mouvement sur (contre) le pouvoir d'achat.

Par contre, là où il faut dire 'sur', les adorateurs de la novlangue utilisent 'de' : Page 1 de 5, ou bien utilisent 'à' : Chez Idarlingue nous privilégions la qualité à la quantité. Il faut aussi remarquer que sur ne porte plus seulement sur un substantif (sur le mur il y a un tableau), mais aussi sur un adverbe (sur comment, voir plus bas) ou une proposition (sur que faire, voir plus bas). Destructuration du français ?

La confusion la plus totale règne dans les valeurs des prépositions. Cela semble d'abord signifier un manque de repères non seulement locaux, mais aussi temporels, voire sociaux. C'est aussi le début de l'abolition du système des prépositions en français. Enfin la polysémie (un mot, plusieurs sens) est un signe d'appauvrissement et de mort. L'auteur ajoute qu'il faut une bonne dose de recul pour ne pas céder à cette novlangue imposée par la french TV, et employer sur à tout bout de champ.

L'emploi de plus en plus fréquent de 'sur' est peut-être aussi une façon de vouloir dominer les situations. A moins qu'on ne reste tout simplement à la surface des choses.

On peut aussi trouver des phrases à la construction indéniablement néo-crétine avec sur, comme par exemple : Ce concept a permis de focaliser les débats environnementaux sur comment faire pour limiter les dégâts. Admirons au passage : concept, focaliser, débats environnementaux, sur comment faire. Imbattable !

Voir Au, De.

Étymologie : sur, du latin super : au-dessus.

Sur comment : loteur en avait entendu parler, mais il pensait que c'était comme le dahu, une fable pour attraper les enfants. Mais non, il en a eu la preuve comme dans le paragraphe précédent, ou dans un article, au demeurant très sérieux et documenté. Loteur livre donc au lecteur ce dahu linguistique : « Vous pouvez croire tout ce que vous voulez sur comment le monde fonctionne, mais il y a un étage où les chefs diplomatiques croient tous en cette guerre, qu’elle est légitime, et que les USA peuvent offrir la solution » (Nouvel Ordre mondial point cc). Sur comment le monde fonctionne : sur la façon dont le monde fonctionne ? Ou bien : Messieurs les Journalistes vous avez cherché à investiguer sur comment les Américains ont pu entrer sur le territoire d'une puissance nucléaire... “ Investiguer sur comment ”, hum ! Peut-être d'inspiration anglo-américaine ? Entendu à la télé (A2, 10.03.2014, 08 h 20) : Réflexion sur comment être jeune aujourd'hui (une chroniqueuse littéraire).

Dans le même esprit : Vous avez une idée de comment ça a pu se produire ? (TMC, 09.XII.2011). "Vous avez une idée comment ça a pu se produire", ou "sur la façon dont ça a pu se produire" peut-être ?

A ranger sur le même présentoir du Musée des horreurs le sur que faire de la phrase suivante tirée d'un article de Slate point fr, 02.05.2011 : [...] car une capture aurait soulevé des « questions épineuses » sur que faire de lui (à propos de ce qu'on devait faire de lui [lui, c'est-à-dire Oussama ben Laden ici]). Construction sans doute directement héritée des Anglo-Saxons. Encore un exemple sur les constructions à la dahu ? La néo-locution de pourquoi : "Ils nous ont fait leur prêche, leur speech, du pourquoi ils étaient là. Il nous ont expliqué que c'était les bombes larguées en Syrie qui les poussaient à être là", explique Sébastien, qui est resté près de 2h30 auprès des assaillants (un témoin de la tuerie du Bataclan (13.11.2015) cité par L'Internaute point com, 17.11.2015). « Du pourquoi ils étaient là » = (justifiant) pourquoi ils étaient là, peut-être ?

Étymologie : comment, venant du latin quomodo (de quelle façon) ; quomodo → comme, avec suffixe -ment.

Sur- : une tendance actuelle consiste à utiliser la particule antéposée sur- pour désigner quelque chose qui dépasse la norme ou les mesures. On parle ainsi de surmortalité, de surdélinquance, de surfiscalité etc. d'après des mots comme surdoué, sans doute. Ce phénomène de surmortalité des huîtres adultes, qui a tendance à s'arrêter depuis quelques jours, est apparu l'an dernier, notamment en Bretagne, mais dans de moindres proportions (dépêche A.F.P.). On peut ainsi trouver : Le voile commence à être levé aujourd'hui sur l'importance réelle des flux migratoires, [...] ou la surdélinquance de bandes de "jeunes" observable en ces lieux (un blogue). Et puis aussi : La tribune qu'a consacré (sic) le secrétaire général du haut conseil à l'intégration à la surdélinquance des jeunes issus de l'immigration (un autre blogue). Remarquer la maladresse : ... « du haut conseil à l'intégration à la surdélinquance des jeunes » ... Autre exemple : Pour lui, la surreprésentation de jeunes issus de l'immigration africaine dans les statistiques de la délinquance s'explique en bonne partie par la soumission des femmes, l'autoritarisme des pères ou la polygamie... (divers blogues ou sites, qui se copient l'un l'autre). Dans le même esprit : Il ressort également de cette étude qu'à chaque série du bac correspond «un groupe de prénoms surreprésentés», c'est-à-dire qui reviennent le plus souvent (Vingt Minutes point fr). Encore un exemple : En commando médiatique surentraîné, la garde rapprochée de Nicolas Sarkozy n'a pas tardé à lancer l'offensive face aux accusations d' « atteinte au secret des sources » du Monde (Le Monde point fr). Allez, promis, un dernier exemple : Des syndicats agricoles d'Ile-de-France, FDSEA et JA, ont appelé lundi leurs adhérents à la "mobilisation générale pour un blocus de Paris" jeudi 21 novembre afin d'exprimer leur "ras-le-bol d'une sur-fiscalisation" (d'après une dépêche de l'A.F.P. du 18.11.2013). Noter l'agaçante manie de mettre les mochouillards guillemets étazuniens "..." quand un rédacteur cite les paroles de quelqu'un. Voir plus bas Suréquipé.

Étymologie : sur, venant du latin super : au-dessus.

Surbooker (prononcer à la française surbouquet) : surcharger. Sur mai mon agenda est surbooké. Ce terme vient sans doute du monde des transports, où l'on loue une place x fois en prévision d'un désistement éventuel : surbooker une place d'avion (louer deux ou plusieurs fois). La surréservation est finalement entrée dans l'usage, même si certains parlent encore de surbooking, mauvaise adaptation de l'anglais overbooking. Expression courante : je suis surbooké (je suis surchargé, je suis débordé).

Étymologie : mot anglo-merdique, c'est-à-dire mot anglais plus ou moins bien acclimaté dans la zone de climat tempéré qu'est la France, où on cultive le langage bien tempéré. Préfixe sur-, représentant le préfixe anglais over, et booker : réserver, proprement inscrire dans un livre (de réservations). Pour l'étymologie de book, voir la rubrique Book.

Suréquipé : une voiture n'est plus livrée avec quatre roues, un moteur, des sièges et une carrosserie, c'est-à-dire ce qui est nécessaire pour rouler. Non, maintenant elle est suréquipée, c'est-à-dire pourvue de toutes sortes de gadgets plus ou moins utiles et surtout inutiles : climatisation, lecteur CD avec système MP4, prise USB, caméra de recul, bluetooth, GPS, ordinateur de bord, conduite assistée, pare-brise anti-reflets, pare-chocs anti-piétons, chasse-cailloux, WC chimiques, avertisseur de radar, jantes en chromo-platine, D.C.A. (Défense Contre Accidents), et ceteri et cetera. C'est ainsi qu'on peut maintenant trouver ce type de réclame : Le nouveau Citrouillen HDi suréquipé, FRAP Collection, 4750 euros d'Avantage Client. « FRAP Collection » : pour frappes chirurgicales ? Avec une réclame rédigée en un tel charabia, on n'a pas envie d'acheter cette voiture. Et, avec la stupide manie des publicitaires de masculiniser le nom des voitures, on peut désormais lire : Toyota Verso suréquipé.

A noter au passage le harcèlement télévisuel actuel (depuis 2011) avec toutes sortes de réclames pour inciter les citoyens à acheter un simple tas de ferraille, alors que de l'autre côté, l'écologie fait semblant de pleurer sur la planète Terre, et préconise des voitures vertueuses (sic) ou électriques, avec l'énorme augmentation de pollution que cela entraînerait pour la production d'électricité.

Étymologie : pour le préfixe sur-, voir plus haut. Équipé, participe passé du verbe équiper : mettre en mer, pourvoir un navire d'équipage, d'équipement. Venant du mot esquif : petite embarcation (cf. anglais ship, allemand Schiff). Racine nordique *skipa : arranger, aménager, équiper.

Surfer (anglicisme, prononcer à la française seurfé) : glisser sur les vagues. Mais ce verbe angloïde a pris le sens de : aller sur, parcourir, ou naviguer sur internet, avec une notion de superficialité, propre à la plupart des « internautes ». Et ils sont devenus, ces internautes, des surfeurs, même s'ils n'ont aucune maîtrise de la planche à glisse. Surfer, c'est surfait.

Un sens dérivé est : bénéficier de, jouir de, profiter de ou exploiter, comme dans surfer sur la vague du succès. Jusqu'à ce qu'on boive la tasse ou qu'on coule ? Autre exemple : ... il est plus facile de surfer sur la peur de l'atome que de convaincre des régiments de cons de ne plus brûler d'essence dans leurs vieux moteurs à explosion (Mon petit dictionnaire, d'André Bourgeois). Peut aussi prendre le sens de paraître, – ou tout sens qui plaira au lecteur : Les journalistes aiment surfer aux côtés du vainqueur annoncé. C'est lamentable (Arlette Chabot à propos de l'attitude des journalistes pour l'élection présidentielle de 2012). On imagine quand même mal le vainqueur d'une élection présidentielle surfant sur l'océan.

Substantif surf, comme dans cet exemple : Or les Parisiens peuvent bénéficier gratuitement, sans limite de temps, d'un débit pouvant atteindre 1 Mb/s, ce qui permettra un surf confortable. Remarquer la notation anglo-saxonne 1 Mb/s au lieu d'1 MO/s (1 méga-octet/s). Au lieu de "ce qui permettra un surf confortable", on préférera en français "ce qui permettra de surfer agréablement".

Étymologie : anglais surf : ressac. Origine inconnue.

Surjouer (néologisme) : exagérer, en faire de trop, jouer de façon appuyée, forcer le personnage. Lu dans « Libé » : -le plus surjoué dans le rôle du dévoué, avec Claude Guéant: «J'ai donné l'essentiel de ma vie professionnelle» (à ce ministère). On se demande à qui ou à quoi se rapporte le participe passé surjoué ; est-ce à Cl. Guéant ? – et dans ce cas précis c'est illogique, car Cl. Guéant ne peut être surjoué). Est-ce à son discours ? Est-ce à son rôle ? (mais le mot rôle n'apparaît pas dans les lignes qui précèdent). Et Libé de poursuivre : - le plus surjoué dans le rôle de l'équilibriste, avec Manuel Valls, son successeur: «Il n’y aura ni angélisme, ni course effrénée aux chiffres, ni stigmatisation de communautés, d’une catégorie par rapport à une autre.» La typographie à l'anglo-saxonne est, bien sûr, dans le texte original. Autre exemple : Dans la théâtralisation, très souvent un peu surjouée, des présidents par eux-mêmes au moment où ils s'installent à l’Élysée, réside toujours cette part de vérité [...] que révèle l'image qu'ils veulent donner de leur personne (à propos du portrait officiel de Fr. Hollande). Noter la juxtaposition de mots au sens antinomique : un peu surjoué.

Voir Déjouer.

Étymologie : pour sur-, voir plus haut. Jouer, du latin jocor, jocari : plaisanter, badiner, jouer. Cf. le jeu de jocari (jeu composé d'une balle, attachée à un socle, et de raquettes).

Surexposition : voir Exposition.

Surpoids (néo-barbarisme) : fait d'être trop gros. Titre d'un article consacré à la santé : Mon enfant est-il en surpoids ? (= mon enfant est-il trop gros ?) L'essentiel est de gommer le vilain mot 'gros', qui apparaît aux yeux de certains comme un gros mot ; ou le mot obèse qui aparaît comme une insulte. Une nuance cependant : En France, près de 30 % des adultes sont en surpoids, 12 % souffrent d'obésité. Selon la nomemclature officieuse, le surpoids serait l'étape avant l'obésité qui, elle, serait le stade 'pathologique'. Et selon des statistiques officielles, 14 à 15 % des enfants seraient en surpoids ou obèses.

La malbouffe, les barres chocolatées et friandises pour les enfants ou les adolescents, les séances de grignotage devant la télévision, le tout allié au manque d'exercice physique seraient en grande partie responsables de cet état de fait. Des facteurs génétiques peuvent également jouer : un enfant a plus de risques d'être obèse si l'un des deux parents – ou les deux – le sont. Paradoxe : plus vous mangez des produits de mauvaise qualité, plus vous prenez de poids. La bonne bouffe à la française permet d'éviter ce surpoids, qui est en grande partie dû à l'imitation des habitudes alimentaires des Anglo-Saxons, aux grands groupes agro-alimentaires, et à la publicité criminelle pour des produits frelatés sur les chaînes de télévision.

Surréaliste (néo-crétinisme) : cet adjectif, qui signifie normalement 'qui se rapporte au Surréalisme' a pris les sens d'irréel, d'irréaliste, en-dehors de la réalité, extraordinaire, invraisemblable, incroyable, éberluant, ahurissant, stupéfiant, époustouflant, etc. Cette scène est surréaliste, cette demande est surréaliste. ... « un mélange harmonieux, selon eux, mais surréaliste, de bouddhisme et de national communisme ». Ou encore cet exemple : Six jours après le début des émeutes à Benghazi, le FMI publiait un rapport surréaliste sur la Lybie [sic] (voir ci-dessous). Ce qui est surréaliste, ce seraient plutôt les accoutrements vestimentaires de l'ex-colonel Kadhafi. A plutôt une connotation péjorative, tandis que magique ou fabuleux, eux, ont plutôt une connotation positive. Cet adjectif, surréaliste, est abondamment utilisé par les néo-faquins et les pignoufs de la french TV et du journalisme, et par toutes sortes de néo-crétins.


Rapport surréaliste ? Le rédacteur a-t-il utilisé l'écriture
automatique, très prisée des Surréalistes ?

Étymologie : du préfixe sur- : au-dessus, et réaliste. Réaliste, réel viennent du mot latin res, rei : chose, être, fait événement, affaire... C'est en 1924 qu'André Breton a écrit le Manifeste du surréalisme, où il valorise entre autre l'imaginaire, le merveilleux et la psychanalyse. Il définit le surréalisme ainsi : « Automatisme psychique pur par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée en l'absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale ». Il n'y a en général rien de merveilleux dans les choses ou faits que nos contemporains qualifient pompeusement de « surréalistes ». Cet emploi est sans doute dû aux Anglo-Saxons, les plus grands word predators du monde.

Survenue : ce substantif littéraire ou vieilli s'emploie dans les media et à la french TV dans le sens d'arrivée, d'événement, voire intrusion. Entendu de la bouche d'une journaliste de la french TV cette phrase à la construction assez discutable : Entre la survenue des accidents et leur annonce, il ne s'écoule pas plus de quelques minutes (il ne faut que quelques minutes pour annoncer qu'un accident vient de se produire). Lu sur Le Point point fr du 13.12.2014 : Grâce à [la biologie fonctionnelle], il est possible de repérer les forces et les faiblesses, [...], prévenir la survenue de maladies et optimiser ses performances à tous les âges de la vie.

Étymologie : substantif dérivé du verbe survenir, du latin supervenire. De super : sur, au-dessus, et venio, venire : venir.

Survivalisme, survivaliste (néologismes, XXe siècle). Définition trouvée sur Wikipédia : « Le survivalisme est un terme qui désigne les activités ou le mode de vie de certains groupes ou individus qui veulent se préparer à une hypothétique catastrophe locale ou plus globale dans le futur, une interruption de la continuité sociétale ou civilisationnelle au niveau local, régional, national ou mondial, voire plus simplement à survivre face aux dangers de la nature ».

Exemple : Plus qu'une survivaliste, Nancy Lanza était une « prepper », ces Américains de plus en plus nombreux qui se préparent aux catastrophes (20 minutes point fr). Noter que le terme survivaliste n'est pas traduit. Voir Prepper.

Les mythes de fin du monde sont nombreux, et existent dans toutes les civilisations, entraînant la création de légendes de sauveurs de l'humanité : Noé dans la Bible, Ziusudra chez les Sumériens, Outa-Napichtim (Uta-Napishtim) dans l'épopée de Gilgamesh. Le Popol Vuh maya relate aussi un déluge, en châtiment de l'impiété des hommes. Selon les ésotéristes, il existe quatre déluges, correspondant aux quatre éléments : déluge d'eau (pluies, inondations, raz-de-marée, tsunamis), déluge de feu (volcans, peut-être aussi bombe atomique), déluge de terre (tremblements de terre, coulée de boue), déluge d'air (ouragans, tempêtes, typhons, pollution de l'air). Le lecteur a le choix.

Étymologie : d'après to survive : survivre, du français survivre, composé de sur, venant du latin super : sur, + verbe vivo, vivere : vivre.

Suspecter : remplace le plus souvent le verbe 'soupçonner' chez les partisans de la néo-langue : La personne suspectée de ce crime a été placée en garde à vue = la personne soupçonnée de cet assassinat a été placée en garde à vue. A donné le verbe (se) suspecter (se soupçonner) : Les deux ministres et maintenant la ministre de la Défense se suspectent mutuellement. Alors là, c'est suspect !

Des exmples à la pelle : Son nom figure sur la liste des personnes suspectées par Kigali d'avoir été impliquées dans le génocide. Ou encore : Un physicien égyptien est suspecté d'avoir été contacté par des terroristes s'intéressant de très près au nucléaire. Et puis, cet extrait d'un article à visées scientifiques : Enveloppée de la lumière du soleil, agissant mystérieusement sur les orbites d'Uranus et de Neptune, une force invisible que les astronomes suspect (sic) d’être la dixième planète du système solaire... (traduction d'un article de Red Xpro point com, 10.09.1984). Et puis encore cet exemple : Marine Le Pen suspecte 100% de la viande distribuée en Ile-de-France d'être halal (Le Nouvel Obs point fr, 23.02.2012). Remarquer la contruction bancale de la phrase. Encore un exemple ? La police a arrêté dans le sud-ouest de la Chine un homme suspecté d'avoir tué près d'une vingtaine de jeunes gens, puis de les avoir dépecés, d'avoir vendu une partie de leur chair comme de la "viande d'autruche" sur le marché de son village et donné le reste à ses chiens (Le Point point fr, 25.05.2012). Conséquence : loteur ne mange plus de steaks d'autruche, pourtant délicieux. Tiens, encore un exemple (mais c'est le dernier) : La Russie suspecte l'Arabie saoudite d'avoir commandité les attentats de Volgograd (Sott point net, 06.01.2014). La fréquence de suspecter chez les gens de la french TV et les rédacteurs est telle que ce verbe est en passe de remplacer purement et simplement le verbe soupçonner.

Emploi contestable : le verbe suspecter dans le sens de penser, croire, estimer, se douter que, subodorer : « Nous suspectons que la glace doit être dure à creuser pour en prendre un morceau, a-t-il dit » (Le Point point fr, 06.06.2008).

Sustantif : suspicion = soupçon, on soupçonne ; possibilité. Suspicion de pollution au large du Havre : un chimiquier dérouté vers Dunkerque. [...] Suspicion de dégazage. Le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage Jobourg (CROSS) a immédiatement été alerté et a contacté le parquet du Havre, se trouvant en présence d’une « forte suspicion de pollution » et d’un « rejet illégal dans cette zone » (76-Actu point fr, 17.01.2014). Suspicion de pollution = on soupçonne une pollution ; suspicion de dégazage = possibilité de dégazage.

Le mot suspicion tend ainsi à de plus en plus remplacer le simple soupçon : « Pour limiter la suspicion des douaniers, on a recruté des passeurs de diverses nationalités ». « Il y a des suspicions sur un acte délibéré » (= on le soupçonne d'avoir agi délibérément), a déclaré sur France-Info le sous-préfet de Boudinville (loteur soupçonne que le sous-préfet a besoin de leçons de français). « Suspicion d'influenza aviaire dans un élevage de dindes de l'Ain » (à remarquer au passage le terme influenza au lieu de grippe). « … ce cas constitue une suspicion de grippe aviaire, bien que ses conditions de voyage ne semblent pas évocatrices d'une possible exposition », précise un communiqué ministériel. Suspicion peut prendre le sens de possibilité : Suspicion d'incident sur équipement téléphonique Lille. Il peut aussi avoir, dans l'esprit des néo-rédacteurs, un sens positif, alors que le mot suspicion est nettement péjoratif. Les suspicions d'heureux événement (une grossesse quasiment actée et exposée, de l'avis de Stéphane Bern) qui planent au-dessus du couple glamour formé par Charlotte Casiraghi et Gad Elmaleh ont bien failli faire de l'ombre, ... , à un autre secret du clan Casiraghi : le mariage d'Andrea (Pure People point com, 06.08.2013). Noter le néo-charabia et les termes actée, exposée, glamour.

On observe d'ailleurs de plus en plus une tendance à adopter des termes lourdingues (suspecter, investiguer …) en provenance directe du parler anglo-américain. Ou bien alors l'expression « aide judiciaire », simple et facile à comprendre, se mue en expression : « aide juridictionnelle ». Alors là, on se sent tout de suite mieux défendu. Ou encore : Ce chiffre pourrait se démultiplier rapidement. Fichtre, comme il y va !

Quant au terme suspect, il désigne quelqu'un qui a été arrêté pour un crime ou un délit, et qui n'est pas encore passé en jugement : ... la séance se déroule finalement à huis clos, a indiqué la justice en fin de matinée alors que le suspect n°1 avait réclamé une audience publique (le suspect N° 1 est ici le jeune Breivik, assassin de 77 personnes en Norvège en juillet 2011). Mais, absurde précaution judiciaire oblige, il n'est que suspect tant qu'il n'a pas été reconnu coupable par un tribunal. Même chose avec J. Holmes, le tueur d'Aurora, Colorado (douze personnes tuées, une soixantaine de blessés en juillet 2012) : Fusillade aux Etats-Unis: le suspect pour la première fois devant la justice. Et le journaliste de poursuivre : James Holmes est soupçonné d'avoir tué 12 personnes et d'en avoir blessé 58 vendredi dans une salle de cinéma bondée. Il est simplement soupçonné, alors qu'il a tiré de sang-froid devant témoins. Ce langage de journalistes, qui ne disent pas les choses telles qu'elles sont, est horripilant. Voir Présumé.

Adjectif : suspicieux. Entendu à la french TV lors d'un reportage d'un journaliste aux Étazunis : ... on note le passage d'un individu suspicieux. Suspicieux : suspect ? Suspicieux veut normalement dire : méfiant, soupçonneux : Le comportement prudent et suspicieux de Mohamed Merah influe sur sa famille. Ou bien : Puis les loups grandissent et deviennent distants, agressifs, suspicieux tandis que les chiens restent plus amicaux (slate point fr). Ce terme (non attesté dans le Littré) semble vouloir dire dans la première, phrase citée plus haut : qui éveille les soupçons. Suspicieux dans le sens de suspect est un calque direct de l'anglo-américain suspicious : qui éveille les soupçons, suspect. Encore une fois, il faut remarquer que les journalistes font trop référence à l'anglo-saxon.

Étymologie : suspecter : tenir pour suspect, éprouver de la défiance. Suspicion, du latin supicio, -onis : soupçon, suspicion. Suspect (que Littré ne reconnaît pas), suspecter : emprunts au latin suspectus, participe passé de suspicio, suspectum, suspicere (fréquentatif : suspectare) : regarder de bas en haut, lever les yeux vers le ciel ; admirer ; soupçonner.

Remarque tirée du Littré : « Suspecter pour dire soupçonner est un terme de palais. Nos modernes s'en servent communément et écrivent suspecter, ne croyant pas que soupçonner signifie la même chose » (DESFONTAINES).

S.U.V. (SUV) : sigle anglo-américain voulant dire Sport and Utility Vehicle, ou Véhicule utilitaire et de sport, un genre de 4 × 4 ou de véhicule tous-terrains de ville, sans réelle utilité en un temps où les problèmes de pollution et d'économie d'énergie se posent avec acuité. Et il est vrai d'autre part que proposer V.U.S. ou VUS au lieu de SUV serait trop compliqué. Cela ne vous rappelle rien ? Si bien sûr, la recette miracle de la 2CV. Mais au 21ème siècle, la voiture populaire prend l'apparence d'un petit SUV (Chronique automobile Yaourt, 04.09.2013). La forme masculine (un petit SUV) est sans doute due au mot ‘véhicule’ implicite. Voir Cross-over.

Symbolique : ce mot peut être adjectif et substantif. En tant qu'adjectif, il signifie : relatif aux symboles, qui a un caractère de symbole : le lion est l'animal symbolique du courage. En tant que substantif, il signifie : science des symboles, ensemble ou système de symboles : la symbolique des rêves. Mais la tendance actuelle est de prendre des adjectifs en valeur de substantif, sans d'autre but que de faire joli, de faire savant ... : S'il s'agit là d'un engagement personnel de Valérie Trierweiler, la symbolique est forte (= le symbole est fort ; closer-mag point fr). C'est un trait typique de la néo-crétinisation du langage, peut-être en imitation des Anglo-Saxons.

Voir Problématique, Thématique.

Étymologie : voir Diable.

Syndication (américanisme et néo-barbarisme) : action qui consiste à vendre le droit de reproduire un contenu ou de diffuser un programme à plusieurs diffuseurs (multi-diffusion ? droits de reproduction multiples ? droits de rediffusion ?) Le système de la syndication a été créé par la presse écrite des tribus américaines : les syndicates vendent leur production (cartoons [dessins animés], comic-strips [bandes], chronicles [chroniques], etc.) à plusieurs organes de presse locaux.

Ce terme n'a donc rien à voir avec nos braves syndicats. Ce n'est là qu'une histoire de gros sous. L'emprunt systématique et immodéré à l'anglo-américain ne fait qu'ajouter à la confusion des termes. C'est peut-être là un effet secondaire de l'invasion perpétrée par les Anglo-Saxons : une confusion voulue, recherchée par les Anglo-Saxons afin que les langues européennes (à part l'anglais) soient destructurées et ne ressemblent plus à rien. Les media, dans ce cas précis, jouent le rôle de cheval de Troie.

Avec le néo-verbe syndiquer, dans le néo-sens indiqué plus haut : Syndiquez ce site (XML), sollicite un site d'information. FO ? CGT ? CFTC ?

Étymologie : syndiquer, c'est former un syndicat. Syndicat, venant de syndic, du latin syndicus : avocat, représentant d'une ville. Grec
σύνδικος (syndikos) : assistant (en justice), défenseur, de σύν (syn) : avec, et δικη (dikê) : justice. On voit bien là que les Anglo-Saxons, comme à leur habitude, déforment totalement le sens initial des mots.

Syndrome : il n'y a désormais de moins en moins de maladies, mais de plus en plus de syndromes, à commencer par le fameux S.I.D.A. (syndrome immunitaire auto-déficient [???]) ; ou le S.R.A.S. (syndrome respiratoire aigu sévère ; sévère étant mis pour 'grave'), mis à l'honneur par la Chine, inaugurant triomphalement son arrivée dans le concert des nations. Récemment (mai-juin 2011), grâce à une vaillante petite bactérie, l'on connaît le syndrome hémolytique et urémique, poétiquement baptisé S.H.U. : La bactérie incriminée produit des shigatoxines pouvant entraîner des manifestations cliniques variées (diarrhée banale ou sanglante) qui peuvent évoluer vers une complication grave: le syndrome hémolytique et urémique (SHU), qui a déjà été diagnostiqué sur plusieurs centaines de patients (20 minutes point fr). L'on connaît aussi le syndrome de Münchhausen, ou le fait de simuler une maladie pour pouvoir se faire opérer ; le syndrome des jambes sans repos, ou le besoin incoercible de bouger les membres inférieurs, le syndrome drépanocytaire majeur (S.D.M.), maladie des globules rouges qui touche surtout des populations africaines, antillaises ou maghrébines, et – dernier en date (2013) – le M.E.R.S., qui est l'acronyme anglais pour Middle East Respiratory Syndrome (syndrome respiratoire du Moyen-Orient ou SYRMO [ce qui ne veut rien dire]). Etc. etc. etc. Les maladies (« pathologies ») sont de plus en plus remplacées par des syndromes qui se mutliplient tellement qu'on ne sait plus à quel saint se vouer (à Saint Drôme, peut-être ?).

Le mot syndrome peut être pris dans un sens figuré, comme pour le syndrome de Stockholm qui, contrairement à ce que l'on pourrait croire, n'est pas une maladie propre aux Suédois, mais le fait d'épouser la cause de son ravisseur ; ou comme le syndrome chinois (encore eux !) sur les dangers des centrales nucléaires etc.

On peut trouver la graphie syndrôme, comme dans le titre de cet article sur internet : Etes-vous workaholic ? Souffrez-vous de ce syndrôme ?. Peut-être en analogie avec symptôme...

En médecine, syndrome veut tout simplement dire ensemble de symptômes.

Étymologie : du grec
συνδρομή (syndromê) : concours, action de se réunir.

Syntaxe : partie de la grammaire qui a pour objet l'étude des règles qui gouvernent les relations entre les différents membres d'une phrase. Il semble que dans la seconde moitié du XXe siècle le sens ait évolué pour désigner l'ensemble des règles de construction et de déduction mathématique à partir de règles déterminées. L'informatique s'est emparé de ce terme de grammaire pour désigner les règles et la manière d'écrire un programme. Cf. le fameux syntax error qu'ont rencontré les étudiants en langage basic quand ils se trompaient dans la rédaction des lignes de code d'un programme.

Loteur a été décontenancé par l'expression syntaxe mécanique, plusieurs fois rencontrée dans ses lectures sur internet : L’on sait que Philon avait composé un vaste recueil d’œuvres sur les différentes branches de la mécanique, une syntaxe mécanique analogue à ce que serait un recueil comme le manuscrit d’Oxford si celui-ci était complet. Aucun renseignement précis quant à la signification de cette expression. Construction mécanique ? Lois de mécanique ? Traité de mécanique ?

En informatique, la syntaxe, c'est tout simplement le code, le codage. Ceux qui ont pratiqué le langage « basic » connaissent sans doute le fameux « syntax error » quand une instruction était mal codée.

Étymologie : syntaxe, du latin syntaxis, emprunt au grec
σύνταξις (syntaxis) : mise en ordre, disposition, d'où : composition, ouvrage, construction grammaticale. Verbe συντάσσω (syntassô) : arranger, composé de σύν (syn) : avec, et de τάσσω (tassô) : ranger.


Définition de “ syntaxis ” par Bailly (célèbre dictionnaire de grec)





(4) L'idiosyncrasie n'est pas la propension de chacun à devenir idiot, mais c'est l'ensemble des particularités d'un individu.     


(5) L'apothéose est la déification, le fait de faire ou de devenir dieu. Si Zizi est déjà dieu, son apothéose est donc inutile : c'est déjà fait. A ranger au Musée de la Connerie.     


(6) Liens pour Christophe Bodard : A propos de Ch. Bodard

Autres sites :

http://grandenis.free.fr (rubrique caricapotes)
http://www.gdhpresse.com
http://www.dessin-humour.com/bodard4.htm
http://www.actualibide.net/html/pagedessinateur.htm
http://perso.wanadoo.fr/caricatac/ (Festival de Tourtrol)     


(7) Le sujet est « l'échelon inférieur »     







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