Éducation nationale (logo :
ducation nationale) : ce service, qui vend une « éducation » à rabais, et qui prétend former des élèves et des étudiants, est de plus en plus moribond. Entretenu par une foultitude de fonctionnaires (
★), qui ne fonctionnent qu'à coups d'arrêts-maladie, il constitue un appareil éducatif très mal considéré, du primaire à l'université. On vend aux élèves et aux parents une soupe immangeable, aux relents de vomi culturel et qui a la prétention d'éduquer des individus et des citoyens. Slogan de l'Éducation nationale : L'ignorance, c'est la force.
(★) fonctionnaires qui sont passés d'environ 200 000 dans les années 1970 à plus de 300 000 dans les années 2010.
L'Éducation « nationale » a remplacé en 1932 (avec le ministre Anatole de Monzie) l'« Instruction publique », où les élèves étaient vraiment instruits. Avec l'Éducation « nationale », les élèves ne sont ni instruits, ni surtout éduqués. L'éducation n'est surtout pas l'affaire de l'État, car cela devient du fascisme (à ce propos, c'est Mussolini qui en 1923 remplaça l'Instruction publique [ Instruzione Pubblica ] par l'Éducation nationale [ Educazione Nazionale ]. Les Italiens sont revenus à l'Instruction publique après la guerre, les Français pas). Il n'est pas inutile de rappeler que les professeurs instruisent les élèves (= ils leur transmettent un savoir), mais que ce sont les parents qui les éduquent (= sont responsables de la formation globale de leurs enfants). Confondre les deux, c'est forcément condamner la majorité des élèves à l'échec.
Pour remédier à ce triste état de fait, loteur propose l'idée de préceptorat, plusieurs familles d'un quartier se réunissant pour payer des professeurs. Ce serait une éducation simple, efficace, et finalement pas très chère. Avec le préceptorat, l'éducation se fait directement de maître à élève ou de maître à disciple. Voir plus haut École.
Rapport de l'O.C.D.E. datant de 1998 :
« La structure actuelle du système éducatif considérée comme archaïque, est appelée à disparaître au profit de structures plus souples, largement soumises aux lois du marché aussi bien dans leurs débouchés que par leur fonctionnement interne. L'institution scolaire proprement dite n'aura plus qu'à assurer la socialisation des jeunes et à leur inculquer, non plus essentiellement des savoirs, mais des compétences devant garantir leur employabilité et leur adaptabilité ».
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Adjectif correspondant :
éducatif, comme dans
communauté éducative, et qui semble avoir le sens de scolaire ou relatif aux professeurs, aux
enseignants, à l'Éducation nationale. Exemple :
J-M. Ayrault a dit avoir appris "avec une grande tristesse" le décès du collégien de 13 ans, vendredi à la suite d'une bagarre pendant la récréation dans un collège de Rennes, faisant part "à la communauté éducative tout entière de son soutien dans cette épreuve" (Le Soir point be, 22.06.2012). Autre exemple :
Dans un communiqué, le ministre de l'Education nationale Vincent Peillon a fait "part de sa profonde tristesse et de sa vive émotion" et assuré "la communauté éducative de sa pleine et entière solidarité" (La Dépêche point fr, 24.02.2013). Il s'agit d'un collégien décédé à la suite d'une bagarre dans une école dans la Drôme. Il est curieux que le ministre s'adresse à la
communauté éducative, et non aux parents, mais c'est peut-être l'usage. La
communauté éducative, est-ce l'ensemble des fonctionnaires de l'Éducation dite nationale, y compris le personnel administratif ? Ou l'ensemble des enseignants (fonctionnaires / privés ) ? Concept typique de la néo-langue administrative, concept flou, imprécis, qui ne veut finalement rien dire. Autre exemple :
Vincent Peillon, ministre de l'éducation nationale, était accompagné de sa ministre déléguée à la réussite éducative, George Pau-Langevin... (Le Monde point fr, 02.09.2013). Loteur se demande avec perplexité ce qu'est un « ministre délégué à la Réussite éducative » (l'expression n'est pas très réussie). Réussite scolaire, peut-être ? Noter au passage ministre de l'éducation nationale = ministre de l'Éducation nationale. L'expression
communauté éducative a peut-être été faite d'après l'expression « communauté scientifique ». Il faut en tout signaler que la « communauté éducative » est tellement
éducative que les morts dues aux bagarres dans les lycées et collèges se multiplient : juin 2011, mort d'une adolescente de treize ans à Florensac (Hérault) ; septembre 2011 : mort d'une fillette de dix ans à Soyaux (Charentes) ; juin 2012 : mort d'un collégien de treize ans à Rennes ; février 2013 : mort d'un collégien de douze ans au Grand Serre (Drôme). Et, en janvier 2015, on ne compte plus les
dérapages d'élèves de confession musulmane, dérapages liés aux actes de terrorisme, ces élèves semblant justifier ou approuver les assassinats. On se demande avec inquiétude à quoi peut servir une
communauté éducative, si elle n'est pas capable de recadrer des collégiens et des lycéens. Que vont-ils devenir, une fois adultes ?
Étymologie : éducation, du latin educatio, venant de 'educare' (e-ducare) : élever, nourrir, avoir soin de, éduquer. Educatio en latin, c'est l'action de nourrir ou d'élever puis, par extension, de former. Radical ducere : conduire, mener ; d'où le mot duc en français ; cf. andouille, héhé, du latin in-ducere : faire entrer dans (l'Éducation Nationale serait-elle l'art de faire des andouilles nationales ?) Et aussi "Duce" en italien, etc.
National vient de nation, du latin natio : naissance, race, espèce ; puis peuplade, tribu, nation. Du verbe nascor, nasci : naître.
EEG : Électro-encéphalogramme. Par définition, celui des néo-crétins (journalistes, publicitaires, hommes ou femmes politiques et informaticiens) est plat. Mort cérébrale.
Étymologie : électro, électrique, voir
Électriqué. Encéphalo-, du grec
εγκέφαλος (en-céphalos) : (qui est) dans la tête. Gramme, du mot grec γράμμα (gramma) : gramme, 24e partie de l'once, soit un peu plus d'un gramme actuel (1,125). Le mot gramme servit ensuite pour désigner des mesures ou des appareils de mesure.
Effectivement : synonyme (appuyé) de 'oui'. Croyez-vous, Thierry, que l'équipe A va gagner ? Effectivement, David, l'équipe A est au mieux de sa forme et a toutes les chances de gagner... (à noter le français correct de cette phrase). L'adverbe effectivement sert, en plus, à indiquer à l'interlocuteur qu'on trouve sa question particulièrement pertinente, ce qui est flatteur pour lui.
L'adverbe effectivement signifie normalement 'de manière effective', 'réellement'.
Étymologie : effectivement, adverbe fait sur effectif, -ve, venant du latin effectum : effet. Synonyme d'effectivement : en effet.
Effet transitionnel : ceux qui regardent des
séries à la télévision auront certainement été frappés par les transitions entre deux scènes, consistant presque systématiquement à montrer des rues, des bâtiments, des immeubles (souvent vus de haut). Ces
effets transitionnels ( je ne sais pas trop comment les nommer , avoue loteur, penaud) sont étonnamment répétitifs d'une série à l'autre.
Hypothèse de loteur (ah, toujours là, celui-là !) : c'est une invitation à peine déguisée à l'équipe du regretté gentleman-terroriste
Oulala ben Saden, récemment décédé (mai 2011), à frapper tel ou tel immeuble, tel ou tel bâtiment aux Zétazunis. En effet, quelle autre hypothèse formuleriez-vous, vous qui êtes si malins ?
Étymologie : effet, du latin effectum, supin du verbe efficere : effectuer, composé du préfixe ex, et facere : faire.
Transitionnel, adjectif fait d'après le substantif transition. Latin transitio, -nis, venant de transeo, transire : passer, traverser. Cf. transe, transit.
Efficience, efficient : synonymes d'efficacité, efficace, mais en mieux : Cette manipulation est plus efficiente [efficace] sur une installation fraîche [récente] de Windaube IXPÉ. Avec l'adjectif antonyme inefficient : Mais la technologie est apparemment faillible et, d'après MessageLabs, n'aurait plus longtemps à vivre avant de devenir totalement inefficiente.
En français, efficient veut dire : qui produit un effet, qui donne des résultats (cause efficiente). Efficient, au sens d'efficace ou d'un bon rendement, est une importation frauduleuse de l'anglo-saxon. En fait, dans l'esprit des locuteurs modernes, efficient, c'est plus efficace qu'efficace.
Étymologie : du latin efficiens, -ientis : qui produit ; c'est plus spécialement un terme de philosophie (causa efficiens = cause efficiente). Participe présent adjectivé du verbe efficio, efficere (ex-facio) : achever, exécuter, produire, réaliser. Le supin effectum a donné le mot français effet.
Égalité : dans nos 'démocraties' (= cratie des mots), impression illusoire que tout les citoyens ont les mêmes droits, les mêmes chances. Un grand mythe qu'il convient de dénoncer. «
Les hommes naissent égaux. Dès le lendemain, ils ne le sont plus » (Jules Renard). De nos jours, égalité signifie inégalité (principe de
novlangue). De toute façon, c'est une évidence que d'affirmer que les sociétés sont fondées sur un principe bien solide et naturel d'inégalité.
C'est maintenant le concept totalitaire d'
égalitarisme qui a remplacé la notion d'égalité. Ce lit de Procuste moderne réclame à cor et à cri l'égalité de toutes les ethnies, de toutes les conditions humaines ou sociales. Au détriment de l'équité, de la justice et du mérite personnel. On peut aussi mettre sur le compte de l'
égalitarisme la suppression du titre «
Mademoiselle » par le forcing de quelques lobbies d'hystériques auprès des autorités gouvernementales. On veut à tout prix raboter les différences, alors que d'autres lobbies réclament à tout prix le droit à la différence. Tout ce tohu-bohu social (
sociétal, diraient les néo-crétins) laisserait loteur indifférent s'il n'en devenait pas ridicule.
Voir
Liberté,
Fraternité.
Étymologie : du latin æqualis : égal. A côté d'æqualis, le latin avait aussi æquus : plan, uni, égal, équitable. D'où vient le mot équité.
Égalité des chances = inégalités sociales (novlangue politico-journalistique). Considérer le droit au travail et à la santé, et considérer en outre les conditions sociales d'un individu sous l'angle de l'égalité des chances (comme pour les courses de chevaux), c'est bien pour la Patrie des Droits de l'homme, qui rejette ses élites. Il ne manque plus que d'instituer le loto obligatoire.
Phrase lue au hasard des pérégrinations de loteur sur internet : Nicolas Gomez Davila écrivait fort justement : « Celui qui réclame l'égalité des chances finit par exiger que l'on pénalise celui qui est doué ».
Étymologie : égalité (voir rubrique précédente). Chance vient du verbe français 'choir', tomber (cf échéance, de même racine). C'est la façon dont tombaient les dés, puis le mot a gagné tous les jeux de hasard ; le mot hasard vient lui-même de l'arabe al-zahr الزّهر : jeu de dés. « Un coup de dés jamais n'abolira le hasard » (Mallarmé).
Élaboré : se dit d'un calcul long et précis, de quelque chose de complexe ou de compliqué, de fouillé, détaillé etc. L'emploi du mot
élaboré comme participe passé est théoriquement fautif. Influence anglo-saxonne (elaborated).
Étymologie : du latin elaborare : travailler avec soin, s'appliquer, travailler à. De labor, -ris : travail, labeur. Également labour (cf. en anglais 'Labour party'). Vieille racine indo-européenne, ayant donné le radical rabh en sancrit (agir avec force). Le r du sancrit se change en l dans le latin, mais est conservé dans les langues slaves ; verbe russe работать (rabotat') : travailler (voir la rubrique
robot). En allemand Arbeit (travail).
Élection : piège à cons (se dit aussi en parlant des érections). Le seul acte politique qu'il soit permis aux citoyens de nos jours. Mais il ne faut pas se tromper : une élection consiste à voter pour un individu, parmi toute une série d'individus, toujours les mêmes, et dont les programmes, démagogiques à souhait (foire aux discours), ne sont que des leurres pour appâter les gogos.
A propos d'élection, beaucoup de journalistes et de rédacteurs disent et écrivent les élections présidentielles, – comme si on élisait plusieurs présidents de la République en même temps. A quelques mois des présidentielles, l'OCDE dresse un portrait terriblement accusateur pour la politique éducative des gouvernements des dix dernières années (Agir . unblog . fr, septembre 2011).
Étymologie : du latin electio : choix. Du verbe eligo, eligere : arracher, ôter, cueillir. Puis choisir, trier. Formé du préfixe e- + verbe legere, proprement : recueillir, puis lire.
Électriqué (barbarisme) : jamais entendue, celle-là, pondue par une journaleuse de la french TV. Elle a osé dire : Il y a eu plusieurs morts électriqués (électrocutés ?) Décidément, des cours de français s'imposent pour ces ignares étriqués.
Variante : électriser. Ce mercredi, peu avant 10 h, un agriculteur a été électrisé par une ligne à haute tension de 20.000 volts. L’accident s’est produit dans un champ de maïs, sur le territoire de la commune de Germiny (L'Est Républicain point fr, 14.09.2016). Électriser veut dire « charger en courant électrique », et non électrocuter.
Étymologie : latin electricus, dérivé du latin classique electrum, grec : ήλεκτρον (électron) : ambre jaune (utilisé pour mettre en évidence des phénomènes d'attraction-répulsion).
Électron libre : en physique, un électron
libre n'est attaché à aucun atome. Par extension, c'est une personne qui fonctionne différemment d'un courant d'opinions ou d'action classique. «
Électron libre » est une expression très utilisée par les media pour désigner quelqu'un qui ne suit pas une ligne politique établie, et qui dérange.
Cette normalienne, aujourd'hui maître de conférences à l'université de Lille, est un électron libre perturbateur qui prend un malin plaisir à naviguer à contresens du monde académique français. La société moderne est vraiment atomisée. De plus, un vocabulaire aux relents scientifiques en impose forcément, doivent se dire ceux qui l'utilisent.
Étymologie : pour électron, voir
Électrique. Libre, du latin liber, libera, liberum : de condition libre, libre (par opposition à l'esclave : servus).
Éléments (
de langage) : canevas ou support sur lesquels sont notés les mots-clés, les phrases-clés d'un discours, surtout politique. Il s'agit de directives données par les « communiquants » (conseillers en communication, menteurs ou manipulateurs professionnels) des hommes politiques, portant sur les mots et les phrases qui doivent être dites et répétées par tout l'entourage pour faire croire à une unité d'opinions. Les
éléments de langage sont donc le plus souvent un «
enfumage » officiel, généralement rédigé en langue de bois. Loteur ignore pourquoi on a nommé cela ainsi, au lieu de canevas, de schéma, d'éléments ou de mots-clés, de mots d'ordre, de slogans, de directives linguistiques tout cela imposé par le
discours officiel.
Langage est un terme trop général, qui ne convient pas ici. Loteur pensait naïvement que l'expression
éléments de langage signifiait les bases ou éléments pour analyser le langage (voir illustration ci-dessous). Un exemple, pris dans la profonde pensée journalistique contemporaine :
Et puis un ahuri dangereux [...]
, le débit frénétique que l'on donne aux fascistes illuminés dans les films de guerre de série B, débitant en un bloc compact tous les « éléments de langage » distribués aux godillots (Bakchich . info, 2011). Et puis, une
petite leçon de la part d'un
expert, et destinée aux profanes que nous sommes :
Comment bien décrypter les éléments de langage politique ? Résumé : "Désaveu", "vote de crise"... Les éléments de langage font partie des règles élémentaires de communication politique mais gare aux répétitions et à l'utilisation excessive de certaines formules (LCI . TF1 . fr, 26.04.2012). Noter « éléments » / « élémentairtes ». Voir
Rhétorique.
Les « Éléments du langage » : Cours de langue française, Larousse
Rien à voir avec les « éléments de langage » des communicants zofficiels
Étymologie : élément, du latin elementum, employé au pluriel elementa, qui désigne au départ les quatre éléments (Feu-Terre-Air-Eau) de la classification hippocratique, mais également les principes, les rudiments (cf. de nos jours les «
fondamentaux »). Ce n'est que par la suite que le mot élément prit ses nombreuses significations (principe, constituant, milieu naturel, etc.)
Langage, du latin lingua : langue, avec le suffixe -age ou -atge, qui représente le suffixe latin -aticus, indiquant ce qui opère, ce qui agit.
Éléments (de liaison) : on confond de plus en plus allègrement les apostrophes et les traits d'union. Voici un exemple piqué sur un site à vocation psychologique et philosophique : Comment se manifestent t'ils ? [à propos des complexes ]. Un ' t ' inutile, une apostrophe au lieu d'un trait d'union (théorique). Conclusion : pas de trait d'union, pas d'union.
Étymologie : liaison, du latin ligatio, -nis : action de lier, ligature, du verbe ligo, ligare : lier. Grec : λύω (luô) : délier, dissoudre.
Élévation (des droits) (informatique) : cette ineptie de langage, propre à la secte Micromou, désigne la possibilité de disposer de droits informatiques plus forts pour lancer un programme ou une commande dans le nouveau système Ouistiti, remplacé par le Système 7, qui est la même chose. « L'opération demandée nécessite une élévation ». Élévation de pensée ? Élévation spirituelle ? En tout cas, une chose est sûre : vous ne pouvez plus utiliser votre ordinateur comme bon vous semble : il appartient désormais à la secte Micromou.
Les degrés d'élévation selon Ouista
Il est de notoriété publique que le sytème Ouista est un des pires que la secte MicroMou ait pondu, pire sans doute même que l'édition Millenium (Millénaire).
Étymologie : du latin elevatio, proprement : action d'élever. Verbe elevare : lever, élever mais aussi rabaisser : elevare facta alicujus : rabaisser les exploits de quelqu'un.
Éligible, éligibilité : ces barbarismes (néo-crétinismes) montants signifient : bon pour, recevable, apte, possible, faisable, admissible, qualifié pour, remplissant les conditions
pour, raccordable à :
Votre ligne de téléphone est éligible pour l'adsl (raccordable à l'adsl) ou
Ces étudiants sont éligibles (admissibles)
au concours. Tandis que beaucoup d'hommes politiques perdent leur
éligibilité par suite de malversations. Autre exemple, après la libéralisation de l'électricité :
C'est ce qu'on appelle « l'irréversibilité de l'éligibilité » (pour l'EdF). Et à propos de logements réservés à des séro-positifs :
les personnes adultes non séropositives accompagnées d'enfants atteints par le VIH ne sont pas éligibles à ce type de logement (= n'ont pas droit à ce type de logement). Autre exemple :
Si vous êtes éligible (pour une bourse)
, constituez au plus vite le Dossier social étudiant (DSE) téléchargeable sur le site. Si vous êtes éligible = si vous êtes concerné par, si vous avez droit à, si vous remplissez les conditions pour...
Éligible, éligibilité sont des emprunts pitoyables et ridicules à l'anglo-saxon eligible, eligibility calques adoptés par France Téléfon et les fournisseurs d'abcès internet.
Éligible veut dire : qui peut être
élu, suite à un vote, en français normal. Mais il est vrai que
France-Téléfon, dans son délire
anglo-maniaque, se moque totalement du français. It's time to die, gentlemen !
L'on eut également trouver le mot
éligible dans un sens totalement inintelligible : «
Payez seulement 0,00 EUR de frais de livraison pour les commandes supérieures à 150,00 EUR lorsque vous achetez d'autres objets éligibles auprès de Perles d'Asie. »
Éligibles = qu'on peut choisir ? qu'on peut se procurer ? Désignés, indiqués, signalés, sélectionnés ? Ou alors doit-on présenter sa
carte d'électeur pour acheter ? Ou encore cet exemple charabiatesque :
EUR 44,99 & éligible à la livraison gratuite pour les commandes de plus de 15 euros = possibilité de livraison gratuite pour les commandes supérieures à quinze euros. On notera aussi 'EUR 44,99' au lieu de 44,99 euros.
Des produits éligibles, comme votre député.
Et puis la formulation est assez mystérieuse :
sur produits inférieurs à 30kg... Dans la limite de 30 kg ?
Étymologie : voir à
Élection.
Élision : cet effacement d'une voyelle devant un mot commençant par une voyelle ou un 'h' non aspiré tend à disparaître en français.
Siil part en vacances...,
il y a learobas qui clignote...,
il y a duorange sur le papier... Et au contraire, on trouve une élision là où l'on devrait avoir un hiatus : «
L'honteuse présence de Sarkozy aux obsèques d'Aimé Césaire ». Ou bien :
Il [Georges Tron]
est cette fois accusé d'harcèlement moral par son ancienne assistante parlementaire. Ou encore :
Julien #Dray reconnait (sic)
l'échec d'#Hollande et du social libéralisme (sic). Confusion, confusion, tout n'est que confusion. Voir
Hiatus.
Loteur se souvient qu'il y a quelques années, une péronnelle l'avait repris à propos du prénom Henri. Devant vérifier un document, loteur avait corrigé « de Henri », écrit par la demoiselle, en d'Henri, en citant pour justifier sa correction la fameuse phrase :
Quelle était la couleur du cheval blanc d'Henri IV ? Ce que la demoiselle refusa obstinément, en prétendant avec un mépris hautain qu'elle avait une maîtrise de Lettres. Si cela est vrai, nous ne pouvons que féliciter l'Éducation nationale de fabriquer de tels (néo-)crétins.
Étymologie : formé sur le supin du verbe elido, elidere : chasser dehors, expulser ; supprimer des lettres dans un mot. Avec le préfixe e- + verbe lædere : blesser, endommager, léser.
Élitisme : c'est l'horreur de l'horreur, l'abomination de l'abomination. Ce mot est proscrit, de même que les valeurs qu'il véhicule.
La Halde a signé le 2 décembre 2008 avec le ministère de la Fonction publique une charte de l'égalité dont l'objectif est d'assurer une
diversité de recrutement au sein de la fonction publique. Réaction du secrétaire du Cran, qui a eu le cran d'écrire : «
Le 8 aout (sic)
2007, j'avais rencontré le secrétaire d'Etat chargé de la fonction publique, André Santini, et j'avais, à cette occasion, dénoncé l'élitisme contreproductif (inefficace ? inutile ? stérile ?)
des concours administratifs, notamment ceux des catégories B (intermédiaires) et C (la moins qualifiée). Je me satisfais donc de cette avancée positive (sic)
qui permettra de sélectionner les candidats les plus aptes à occuper un poste déterminé au sein de l'administration, en fonction uniquement de leurs compétences réelles...et rien d'autre ! » Mots d'ordre : Surtout pas de culture ! Aux chiottes, la Princesse de Clèves ! De tels écrits vous mettent à cran.
Le secrétaire du Cran préconise d'autre part la création d'un
Ministère de la Diversité [sic]. Quant au Ministère des Variétés et de la Bouffonnerie, c'est le gai ministère de la
Culture.
Étymologie : élitisme, venant d'élite, ancien participe passé du verbe élire. La plupart de nos élus font partie de l'élite.
Élocution : la façon de s'exprimer oralement en français change de manière effarante. Les principaux vecteurs de ce changement sont les journalistes de la
french TV, qui se plaisent non seulement à massacrer la langue, mais également la prononciation et l'élocution.
Principaux changements qui touchent la langue parlée :
- l'accent tonique. Inexistant en français, ou très peu marqué sur la dernière syllabe sonore, il se déplace sur la première syllabe dans un mot de plusieurs syllabes, voire sur une particule antéposée : article ou préposition. Un article ou une préposition ne sont pas les principaux dépositaires du sens dans une phrase, et ce déplacement est donc soit stupide (les journalistes ne maîtrisent pas la langue, et ils parlent n'importe comment) ; soit symbolique (l'information se déporte sur des mots et donc des faits sans importance).
Quelques exemples tirés des actualités : On attend d'un instant à l'autre la décision du tribunal (où est la logique en accentuant d'un et la ?). Ou bien : C'est de toute façon le grand espoir des insurgés. Ou encore : Cinq corps ont été retrouvés dans le jardin de la maison. Pourquoi dans ces deux derniers exemples accentuer 'le' ? Les femmes journalistes semblent plus particulièrement spécialistes de ces déhanchements phonétiques. Quelques exemples supplémentaires ont été donnés dans la rubrique Hystérie.
Avec ces pitreries verbales et langagières, l'on atteint le stade de l'histrionisme, qui touche non seulement les journalistes, mais aussi les animateurs de programmes de divertissement, les présentateurs du bulletin météorologique. Ils parlent tous de la même façon et sont donc interchangeables. Ils parlent tous comme des bateleurs, des bonimenteurs qui essayent de vendre leurs casseroles ou leurs poêles à frire.
Mais peut-être, outre l'effet de mimétisme, est-ce voulu, les gens de la french TV adoptant tous cette manière de parler pour noyer le téléspectateur sous un flot de paroles, fusant n'importe comment, accentuées en dépit du bon sens, afin de séparer le contenu (le message, l'idée) du contenant (les paroles, la construction syntaxique). Quand les paroles se dispersent, il devient difficile de suivre les idées ou les pensées si elles sont présentes ; ne reste plus que le cancannage décérébrant des bateleurs de la télévision. C'est la canelangue dans 1984 de George Orwell.
- les confusions de nasales. Les nasales 'in' et 'un' sont presque systématiquement confondues, à tel point que beaucoup disent et écrivent 'empreint" au lieu d' 'emprunt', par exemple. Le subtil distinguo un brin brun pose des problèmes à beaucoup de locuteurs.
- les prononciations étrangères. Empruntées surtout à à l'anglo-américain de base ou globish mais pas uniquement, elles essayent d'approcher la réalité phonétique d'origine. On entend souvent dire 'beunker' (prononciation anglaise) au lieu de 'bounker' (prononciation allemande), par exemple, pour le mot bunker ; d'une "journaliste" de TMC-Télé cette pronociation ahurissante de Gunter Sachs à propos de la mort de l'ancien mari de Brigitte Bardot (09.05.2011). Elle prononça Gueunteur Satche (sic). Un tel niveau d'ignorance et de manque de conscience professionnelle est remarquable : elle n'a même pas pris la peine de vérifier le nom.
Cela concerne aussi les mots chinois ; la capitale Pékin 北京 est souvent rendue et prononcée beijing. (Pékin n'a pas changé de nom en chinois, ça a toujours été Pékin. Pourquoi adopter un autre nom ?) En chinois Pékin se prononce à peu près pêï (3e ton) tjīng (1er ton), en transcription pinyin : běijīng. Les journalistes, que ce soit de sport ou d'information, adorent prononcer beïjing, car cela doit sans doute être valorisant pour eux. Et on ne parle pas ici d'autres mots et noms propres chinois, en particulier pour les syllabes comprenant un 'r', qui doit se prononcer 'j'.
Même les mots japonais, pourtant très faciles à prononcer, connaissent eux aussi ce massacre ; la ville de Sendaï, victime d'une séisme en mars 2011, a été prononcée Chendaï ou Sandaï. Le maire d'une commune de banlieue parlait, lui, de la catastrophe de Fujiyama, au lieu de Fukushima.
(rubrique encore en cours de rédaction)
Étymologie : du verbe latin eloquor, eloqui : parler, exposer, s'exprimer. D'où vient éloquence.
Éloigner, éloigné : cuistrerie de langage, euphémisme lénifiant et odieux, très éloignés de la réalité, et signifiant expulser, expulsé ou refouler, refoulé.
La nouvelle politique d'immigration de Brice Portefeuille vise à éloigner les étrangers en situation irrégulière (autre euphémisme signifiant
clandestin). Autre exemple :
Mohammed Hammami [imam d'une mosquée du XI arrondissement de Paris]
a été éloigné mercredi vers la Tunisie pour des "propos antisémites" et avoir appelé "à fouetter, à mort, la femme adultère".
Tandis que, en ce qui concerne la Libye, on peut parler d'
expulsion : «
La Libye ordonne l'expulsion de tous ses immigrants clandestins ». Pourquoi le Colonel Khadafi n'a pas ordonné en son temps l'
éloignement des infirmières bulgares ? Voir
Déplacé.
Étymologie : préfixe é- + loin. Éloigner, c'est mettre loin. Loin, de l'adverbe latin longe : en longueur, sur une vaste étendue, loin.
E-mail, email (anglicisme, prononcer i:meɪl) : message, message électronique ou même adresse électronique (le mot mail vient de l'ancien français malle-poste). On peut adopter imalle, courriel (québécois), messagel (message électronique), adrèle (adresse électronique), ou même en imitant l'anglais : imèle. Les journalistes et les internautes émaillent leurs communications de nombreuses anglo-saxonismes, sous les fallacieux prétextes d'aller vite d'une part, et d'être dans le vent d'autre part.
Loteur est cependant très réticent sur l'appellation courriel, préconisée par certaines autorités. Courriel est fait à partir de courrier, qui veut dire soit une personne apportant un message ou une lettre, soit un ensemble de lettres. La dénomination la plus exacte serait donc messagel ou messagélec (= message électronique).
NB : le pluriel d' « Email » n'est pas « Emaux », mais emails. Les Anglo-Saxons et les néo-crétins, qui ne comprennent rien à l'orthographe française, appeleraient le recueil poétique de Théophile Gauthier Émaux et camées : Emails et camées (ce n'est pas un échange de messages entre femmes droguées).
Emballages : les emballages sont des plus en plus présents pour les produits offerts à la vente dans les magasins, et sont la plupart du temps disproportionnés par rapport aux produits eux-mêmes. La matière dont ils sont composés est de plus souvent difficile à déchirer pour éviter, prétendument, les vols. Les emballages de gourmandises sont, quant à eux, composés de papier métallisé, qui craque au toucher, ce qui est on ne peut plus agaçant quand quelqu'un mange une barre chocolatée à ou autre
merde sucrée friandise à côté de soi. Mais peut-être que c'est fait exprès, pour attirer l'attention. En outre, en un temps où l'on prône l'écologie et la protection de l'«
environnement » (= la nature), ces
emballages encombrent inutilement les poubelles. Voir
Blister.
Certaines marques ou certains magasins lancent maintenant des produits avec un emballage réduit au minimum pour, prétendument, « respecter l'environnement ». En fait pour faire plus de bénéfices : les produits sont vendus presque au même prix, avec un emballage minimum. Comme toujours, l'écologie sert de prétexte pour faire plus d'argent.
Étymologie : emballage, à partir d'emballer : mettre dans une balle (paquet), empaqueter. Les paquets étaient arrondis, d'où analogie avec la balle, petit globe de matière élastique.
Embarqué : monté sur, fixé sur, intégré, incorporé, équipé de, voire pris à bord (d'un véhicule).
Les cartes utilisant ce bus graphique ont donc besoin de moins de mémoire embarquée.
Dans ces avions de chasse, il y a une grande quantité d'informatique embarquée.
Adaptation de l'anglo-saxon
embedded (être mis dans, intégré à). C'est ainsi qu'on parle de
journaliste embarqué ; non pas dans une sale histoire, mais intégré dans une troupe en opération. Infinitif :
embarquer.
Ce firmware embarque [intègre]
un nouveau principe de mise à jour. Nous voilà bien embarqués !
Enfin les cartes de type III, beaucoup plus épaisses, sont en général réservées à des périphériques embarquant [comprenant]
des éléments mécaniques. L'antonyme d'
embarquer est
débarquer :
matériel débarqué (placé à l'extérieur ? enlevé ?).
Une utilisation étonnante du participe
embarqué, signalé par A. Pécresse :
Cécile Duflot a évoqué notamment la piste des travaux embarqués (obligation de la pose d'un isolant lors du ravalement d'une façade par exemple) (Pays d'Alençon point fr). Le sens indiqué entre parenthèses est totalement délirant que loteur soupçonne fort la secte Ékolo de nous embarquer dans une néo-langue destinée à nous
enfumer, à noyer le poisson.
Étymologie : embarquer, c'est proprement mettre dans une barque ou monter sur une barque. Barque, peut-être un doublon de barge.
Emblématique : les néo-crétins adorent le mot
emblématique, auxquels ils donnent le sens de : symbolique, typique, représentatif, caractéristique, voire remarquable. Rien à voir avec un emblème donc (figure symbolique, généralement accompagnée d'une devise).
Ce chanteur, figure emblématique du rock moderne. Ou bien : «
Avant l'ouverture du procès, emblématique des violences urbaines qui affectent périodiquement les banlieues des grandes villes françaises ». Noter le verbe
affecter (calque de l'anglais), dans le sens de toucher, concerner. Ou bien encore : «
Des exemples très emblématiques de cette « inversion » [...]
proviennent surtout du franc ». De quoi en rester blême. Lu dans un article : «
Grâce aux travaux entamés il y a quatre ans, ce symbole emblématique de la ville [Nîmes]
devrait prochainement retrouver sa blancheur d'origine ». Après les symboles emblématiques, les emblèmes symboliques ?
L'un des bâtiments les plus emblématiques de la plus belle avenue du monde est actuellement sur le marché de la vente (= Un des bâtiments les plus représentatifs de l'avenue des Champs Élysées est actuellement à vendre). Autre exemple de l'adjectif
emblématique, que loteur ne sait pas bien comment traduire :
Le Huangpu, fleuve emblématique de Shanghai, compte pour 22% de la consommation d'eau des 23 millions d'habitants. Fleuve symbolique ? Fleuve représentatif ? Noter le signe % accolé à 22.
Substantif :
emblème, dans le sens de symbole.
Le mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge vient d'adopter le « Cristal-Rouge » comme nouvel emblème protecteur. Symbole protecteur ? Un autre exemple :
Emblème de virilité, la barbe affirme votre personnalité avec style et élégance. Symbole de virilité ?
N.B. On lit cependant dans le Cnrtl : Emblème, vieilli : signe ou image typique.
Ce tableau plein de tendresse et d'une gaieté douce, est à mes yeux, l'emblème fidèle du caractère de Léonard (Stendhal). Littré indique qu'emblème peut être synonyme de symbole :
Le coq est l'emblème de la vigilance. L'usage immodéré d'
emblématique dans les sens de symbolique ou de représentatif est certainement dû à un effet de mode.
Étymologie : du latin emblematicus : plaqué, marqueté. Emblema : marqueterie, mosaïque, placage. Grec
εμβλημα : partie du bois d'une lance qu'on fixe dans le fer ; verbe εμβαλλω : faire entrer, mettre dedans. (voir à la rubrique Diable le paragraphe sur Symbole). Les néo-crétins qui se gargarisent de l'adjectif emblématique qu'ils emploient au lieu de symbolique ont finalement en partie raison ; emblème et symbole dérivent d'une même racine, qui signifie jeter.
Émergent (néo-crétinisme) : qui commence à occuper une place sur le plan international, qui commence à avoir une économie développée.
Pays émergents. Avant, on disait « pays en voie de développement ». Autre exemple :
Le XXIe siècle sera celui de l'Asie et de ses pays émergeants (sic), affirme un media. Donc, les anciens pays sous-développés, appelation jugée à la limite de la diffamation par la bien-pensance ordinaire , sont devenus des
pays émergents. Cette appelation n'est qu'en partie vraie en ce qui concerne beaucoup de pays, surtout en Afrique, car l'historien Bernard Lugan affirme que beaucoup de pays africains n'
émergent pas du tout et restent noyés dans leur mentalité et dans la corruption. Ils restent donc sous-développés, malgré les flots de milliards qui se déversent sur eux. Le sens des mots devient de plus en plus flou, de plus en plus vague ; c'est une façon de maquiller la vérité, c'est-à-dire, finalement, de
mentir.
Sur le plan médical, il existe aussi des
maladies émergentes, comme dans cet exemple :
Les maladies émergentes comme le SRAS (Syndrome Respiratoire Aigu Sévère) ou la grippe aviaire seront-elles les fléaux du 3ème millénaire ? Maladie émergente : maladie nouvelle, causée par l'évolution ou la modification d'un agent pathogène ou d'un parasite existant. Noter l'adjectif
sévère : grave, et l'expression
grippe aviaire : peste aviaire. Voir
Immersion.
Émergent veut normalement dire : qui apparaît naturellement après le retrait des eaux. Ou année à partir de laquelle on commence à compter une ère :
La naissance de Jésus-Christ est l'an émergent du christianisme.
Étymologie : emprunt au latin emergens,-entis, participe du verbe emergere : émerger. Composé de e- : hors de, et mergo, mersum, mergere : plonger.
Émérite : cet adjectif signifie précisément : qui a pris sa retraite et jouit des honneurs de son titre. Un évêque peut être émérite, c'est-à-dire qu'il abandonne sa charge épiscopale en raison de son âge. En février 2013, le pape Benoît XVI a renoncé au trône pontifical ; il est devenu pape émérite. Par extension, émérite désigne toute personne ayant une longue pratique ou expérience de quelque chose, en raison de son âge.
Que penser alors de ce titre de gala point fr : Beyoncé... journaliste émérite. La vénus callipyge de la pop se voit même récompensée pour un article écrit dans Essence en juillet 2011. Étant donné que cette chanteuse est née en 1981, il paraît difficile qu'elle soit émérite à 30 ans [écrit en 2011]. Dans le même esprit, on a : Angelina Jolie : Pilote émérite qui s'en va royalement dans les airs. Ladite Angelina Jolie est née en 1975, et son âge (37 ans en 2012) ne plaide pas en faveur de son « éméritat ». Il semble qu'émérite dans ces contextes veuille dire : chevronné, de valeur, de grande valeur, éminent, exceptionnel, expérimenté, remarquable, supérieur, qui a du mérite, méritant, etc.
Plus fort encore, cet autre exemple piqué dans ouest-fr point fr : Tom, sportif émérite et bon élève, récompensé par l'Académie de Nantes. Ledit Tom est un lycéen de 15 ans. Il est impossible, cette fois, qu'un être aussi jeune soit un sportif émérite. Un sportif âgé à la retraite, à la rigueur. Émérite doit signifier dans l'esprit du rédacteur : expérimenté, doué, remarquable... Il est pourtant simple de regarder dans un dictionnaire ; cela mérite le détour.
Étymologie : emprunt au latin emeritus : qui a accompli son service militaire, participe passé du verbe emereo, emeritum, emerere : mériter, gagner.
Émotionner (barbarisme) : remplace le verbe émouvoir, dorénavant trop difficile à conjuguer pour les néo-crétins de base. Le verbe
émotionner est un verbe refait, qui appartient au premier groupe, vivant, productif, et facile à conjuguer.
Je suis émotionné. Ou bien :
La poésie, ou l'art d'émotionner par les mots. Il peut cependant y avoir une part de jeu, de plaisanterie dans l'emploi de ce néo-verbe. Voir
Positionner,
Réceptionner. Voir également les albums d'
Achille Talon, la bande dessinée de Greg, pour l'invention verbale.
Étymologie : verbe refait à partir d'émotion. Émotion : du latin emovere, composé du préfixe e- : hors de, et de moveo, motum, movere : mouvoir. L'émotion, c'est ce qui meut, qui tire hors de soi.
Empêcher, empêchement : ce terme fait référence à la procédure d'impeachment (interdiction ou impossibilité d'exercer le pouvoir, procédure de destitution) étasunienne : le Conseil de la Couronne ayant constaté " l'empêchement " pour le prince... Ou bien : Le prince empêché (sic) par la maladie, c'est son fils qui prend les rênes du pouvoir. Il s'agit, dans les deux phrases citées, du Prince Rainier de Monaco, et la procédure d'impeachment ne peut évidemment pas s'appliquer à lui. C'est une ineptie de journaliste, qui ne se donne pas la peine de jeter un coup d'œil dans un dictionnaire.
Importation frauduleuse de l'anglo-saxon. Empêcher, en anglais, se dit to prevent.
Étymologie : empêcher, du latin impedicare (im-pedicare) : entraver, prendre au piège. Racine : pes; pedis : pied. Grec : πούς, ποδός (pous, podos) : pied.
Emploi, employé : le mot
emploi remplace dorénavant l'ancienne notion de métier, qui supposait une maîtrise et aussi un amour ce que l'on faisait. Et quelqu'un qui a un emploi n'est pas forcément un employé (
★), mais c'est aussi un salarié ou, comme on dit aujourd'hui avec de forts relents vichyssois, un « collaborateur ». Quelques néologismes typiques, dus au néo-crétinisme mondialiste, qui remplace les mots par leur contraire : agence pour l'emploi (= bureau de chômage), pôle emploi (= bureau de chômage), sans-emploi (= qui pointe au bureau de chômage)... Quant à une employée de maison, c'est une femme de ménage, anciennement bonne à tout faire (y compris crac-crac avec son patron).
(★) Un employé renvoie à la fonction publique, à une administration, à un bureau : employé aux écritures.
ℜappel : emploi, en français, c'est le fait d'employer quelque chose (emploi de la force), la façon d'utiliser quelque chose (mode d'emploi). Emploi dans le sens travail est une dérivation abusive.
Antonyme d'emploi : désemploi. Charabia journalistique et administratif : ... une région entrée en désemploi. Dire tout simplement qu'elle perd ou supprime des emplois serait sans doute trop vieux-jeu.
Étymologie : employé, participe passé d'employer ; du latin implico, implicare (im-plicare) : plier dans, mettre dans. Doublon : impliquer. Le verbe latin plico, plicare a donné plier, et aussi ployer.
Employabilité (barbarisme) : qu'on peut employer, embaucher ; embauche. ...
l'institution scolaire proprement dite n'aura plus qu'à assurer la socialisation des jeunes et à leur inculquer, non plus essentiellement des savoirs, mais des compétences devant garantir leur employabilité et leur adaptabilité (rapport de l'O.C.D.E., 1998). Jeunes, vous avez compris : avant vous étiez de la chair à canon, vous êtes dorénavant de la chair à patrons.
Voir
Acceptabilité,
Défectuosité,
Durabilité,
Faisabilité,
Infectuosité,
Payabilité,
Pénibilité,
Utilisabilité,
Vérifiabilité (etc.)
Empoisonneurs : autre nom des géants de l'industrie agro-alimentaire, relayés par les géants de la distribution alimentaire. L'emploi abusif et forcené d' insecticides, de produits chimiques et d' O.G.M., ainsi que d'antibiotiques dans l'alimentation du bétail justifie amplement cette appellation de mort. L'accroissement inquiétant du nombre de cas de cancers, de maladies d'Alzheimer, de cas d'obésité, l'augmentation du nombre de diabètes, de maladies cardio-vasculaires, etc. ne semble pas avoir effleuré l'esprit de nos chers gouvernants. Tant qu'ils continuent à profiter de réseaux de distribution privilégiés... Dis, Huguette, va acheter deux beefsteaks pour midi ! Mais pas chez l'empoisonneur du super-marché. Va plutôt chez le boucher du coin. (Raymond, du 35 rue Mirepoix, s'adressant à sa femme).
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Empreint / emprunt : les deux termes sont souvent confondus sur le plan orthographique comme sur le plan de la prononciation. Relevé dans un grand quotidien français :
La semaine dernière, elle a décidé de confier aux enquêteurs qu'elle avait eu une relation avec DSK, consentie, mais emprunte de violence, selon elle (Le Figaro point fr, 19.07.2011). S'agissant de DSK, c'est sûrement un emprunt à risque, voire un « emprunt
toxique ». Relevé dans un site internet, consacré à la philosophie :
Ce grand homme d'études, emprunt de sagesse, aimant la tradition et les idéaux chinois fut vite remarqué (Groupages point fr, à propos de Confucius). Il fut vite remarqué ... à cause de son air emprunté ? Voir
Alphabet (nasales).
Un emploi du mot
empreintes, qui a surpris loteur :
A l'aide de 2 avions de ligne, ils ont réussi à faire tomber 3 immeubles (WTC 1, 2 et 7) sur leur propres empreintes, et à une vitesse proche de la chute libre (Agora-Vox, 27.08.2012). Que veut dire
empreintes dans ce contexte ? Bases ? Fondations ? Loteur a cherché pour savoir si ce n'était pas un terme d'architecture, mais n'a rien trouvé. Merci au lecteur qui pourra le renseigner : une page gratuite de ce dictionnaire lui sera offerte (format A4). Quant à la « vitesse proche de la chute libre », loteur pense qu'il doit s'agir d'une allusion à la formule
d = ½ γ t², bien connue des amateurs de saut à l'élastique et des suicidés de la Tour Eiffel.
Le substantif
empreinte, bien évidemment, peut se rencontrer sous la forme
emprunte, comme dans cet exemple trouvé sur internet (on trouve de tout sur internet) :
Il existe un documentaire remarquable qui fait la synthèse de l'arnaque sur la théorie du réchauffement climatique anthropique que je vous invite vivement à regarder (si vous n'étiez pas encore au courant que lorsque l'on vous parle de mesurer votre emprunte carbone il s'agit d’une vaste fumisterie) (Bellver point wordpress point com, 02.01.2013).
Étymologie : emprunt, du bas latin *impromutuare : emprunter, confondu par la suite avec impraestare : prêter. Empreint, participe passé du verbe empreindre : produire un relief ou un creux par pression sur une surface. Du latin imprimere (im-premere) : presser. D'où vient le mot imprimerie.
Emprise : c'est au départ une autre forme pour 'entreprise', et désigne une entreprise ou une prouesse chevaleresque : La Révolution fut une folle « emprise », à la façon des vœux chevaleresques du Moyen Âge (Renan). Ce mot désigne ensuite un ascendant intellectuel ou moral : avoir de l'emprise sur quelqu'un. Mais dans l'esprit de nombreux journalistes ou rédacteurs, il semble que le mot emprise soit confondu avec « empire » ou « influence » : Des tests pour voir s'il était sous l'emprise de l'alcool ou d'autres substances se sont révélés négatifs (La Dépêche point fr, 07.09.2012). Ou bien : Un père a été gravement blessé et son fils de six ans se trouve entre la vie et la mort après avoir été renversés samedi soir à Saint-Georges d’Oléron (Charente-Maritime) par un chauffard sous l'emprise de l'alcool (Libération point fr, 23.07.2012). Que l'alcool ait un ascendant moral sur un individu, voilà qui est étonnant. Même chose pour la drogue : Un chauffard, sous l'emprise du cannabis, tue un bébé, titre Le Figaro point fr du 11.11.2012. Et l'article continue : Il a été placé en garde à vue et doit être déféré au parquet de Montpellier lundi pour «homicide involontaire par imprudence» et «conduite sous l'emprise de stupéfiants»..
Mais il n'y a pas que certaines substances qui aient de l'emprise sur les individus : Selon elle (un professeur), l'éducation nationale est "sous l'emprise de syndicats ultra politisés à gauche". Emprise = domination ? Autre exemple où emprise a le sens de domination : Mais il ne pouvait exercer son emprise sexuelle là-bas, aussi avait-il tout prévu sur place, dans son pays (à propos du colonel Kadhafi, connu pour ses penchants de domination sexuelle sur les femmes).
Étymologie : emprise, participe passé substantivé de l'ancien verbe français emprendre, forme archaïque du verbe entreprendre.
Émuler : en informatique, c'est imiter, simuler, donner les caractéristiques de, rendre semblable à, être la copie de, reproduire ... avec le substantif dérivé émulation. Carte d'émulation minitel : qui permet d'avoir les fonctions d'un minitel. L'emploi de ces termes (émuler, émulation) par les informaticiens révèlent leur manque total de culture française, et leur manque total d'émulation entre eux.
En français normal, un émule est un rival, quelqu'un qui essaye de faire aussi bien, sinon mieux que quelqu'un d'autre.
Étymologie : émule, du latin æmulus, « celui qui cherche à imiter ou à égaler », remonte à une racine signifiant combat, dispute, rivalité. Et l'émulation est « la noble ambition d'égaler ou de surpasser quelqu'un ». Mais avec l'informatique, on est bien loin de la saine et noble émulation ou rivalité.
De l'æmulus latin viennent Æmilius, Æmilianus, qui ont donné Émile, Émilien.
En (
dans) : la préposition
en commence à remplacer la préposition dans, comme par exemple dans ces deux réclames pour les magasins à succursales Mac-Ducon : (les steaks)
sont cuits en restaurant. Ou bien :
Tous les matins, (les tomates)
sont tranchées en cuisine. Ou bien encore : [...]
chaque jour une vingtaine de recettes, dont le célèbre «1933», «le Blanc coco» ou «le chocolat noisette», sont cuites en boutique sous les yeux des clients. Ici,
en boutique peut être remplacé par sur place. Autre exemple : «
Les tests d'ADN indépendants menés sur les produits vendus en restaurant n'ont révélé aucun ADN équin». En restaurant ? Pourquoi pas : dans les restaurants ? Noter également l'adjectif un peu prétentieux « équin », au lieu de chevalin, ou plus simplement : de cheval.
Une nouvelle manie langagière, celle de dire «
être en » ou «
être dans », vient d'éclore dans les bouches de nos contemporains.
"On est dans un régime de travail ordinaire. Selon l'échelle de l'Agence internationale de l'énergie atomique, cet incident n'est même pas qualifié de situation d'urgence. Il ne représente aucun risque", a souligné Mme Roudenko. On est dans un régime de travail ordinaire : c'est une situation de travail ordinaire ? Étant donné qu'il s'agit d'une traduction du russe, le traducteur a introduit une nouvelle manie langagière. Et voici un exemple étonnant, émanant d'un président de la République en titre (2012) :
On ne va pas pouvoir régler tout ce qui ne s'est pas fait pendant des années, maintenant on est en responsabilité, donc il faut le faire. Être en responsabilité : être responsable, avoir la (des) responsabilité(s) ? Ce même président a l'air d'être un spécialiste de ce type de formulation :
Nous nous battons en fraternité, Maliens, Français, Africains, parce que moi je n'oublie pas que lorsque quand la France a été elle-même attaquée (...) qui est venu alors ? C'est l'Afrique. Nous nous battons
en fraternité = fraternellement, en toute fraternité ? Autre exemple, lu dans une dépêche de l'A.F.P. :
Aujourd'hui nous sommes dans l'action pour un Nouveau Grand Paris, nom donné au projet transports dans sa globalité, a déclaré à la presse M. Ayrault. Nous sommes dans l'action pour : nous agissons pour, nous travaillons pour.
"Une petite condamnation pour violence et pour travail clandestin, nous ne sommes pas dans du grand banditisme", a précisé la procureure adjointe de Marseille, Catherine A. (Le Monde point fr, 26.10.2013). « Nous ne sommes pas dans du grand banditisme » = ce n'est pas du grand banditisme. Noter la
féminisation aberrante : la procureure.
Exemple d'une dépêche de l'A.F.P. où l'on trouve
être dans :
Ségolène Royal affirme qu'elle "n'est pas dans le renoncement" et "reste disponible à toute éventualité". Autre exemple, émanant de la Présidence de la République (2013) : «
La ministre de la Culture n'est pas, dans son ministère, dans un rythme d'urgence quotidienne, à l'inverse du ministre de l'Intérieur, par exemple»,
estime la Présidence (20 minutes point fr). Bizarre, bizarre. Est-ce pour « faire mieux », plus technologico-moderno-branché ?
Variante :
être sur. Entendue à la
french TV cette réclame publicitaire à propos d'une pâte dentifrice :
On est sur une vraie bonne nouvelle (= c'est vraiment une bonne nouvelle). Et l'on ne compte plus les expressions comme
être en attente de,
être en recherche de ... au lieu de 'dans l'attente de', 'à la recherche de'.
Autres exemples, où
en et
dans sont employés de manière bizarre :
Selon le site Styleite, spécialisé en mode, Sigourney aurait tout simplement porté cette jolie création de Lanvin dans le mauvais sens (Voici point fr, 01.02.2013). Spécialisé en mode ... Pourquoi ne pas écrire : dans la mode ? Trop long à écrire ? Dans ce cas, écrire simplement spécialiste de la mode. Un peu plus loin, on trouve cette phrase :
Le dos quant à lui est une grande pièce de tissu plate dans détails. Plate dans détails ???
Lu sur Vingt minutes point fr :
Lancée en plateau, son interview de l'auteur à succès interpelle. Loteur avoue ne pas avoir très bien compris la phrase, qui lui semble proche du charabia. On admirera cependant l'expression
lancée en plateau (lancée sur le plateau ? tournée sur le plateau ?) Pour une fois où la préposition
sur se justifiait ... Autre exemple, bizarroïde :
Se lancer en radio, c'est abandonner le 20 Heures ? (un néo-journaliste de Pure Media point com). Pourquoi pas : dans la radio ?
Êtes-vous en dépression : êtes-vous dépressif ?
Souffrez-vous de dépression ?
Quant au régionalisme provençal 'en' au lieu de 'à', il tend à se répandre comme la vérole sur le bas-clergé breton :
en Arles, en Avignon. C'est surtout le fait d'ignorants ou de pédants, car en français correct la seule préposition qu'on doive utiliser devant un nom de ville est 'à' : à Arles, à Avignon, à Autun, à Angoulême, à Alençon, à Ajaccio... ou sous la forme contractée 'au' : au Touquet, au Havre. Tant pis pour l'hiatus !
Encablure (environ 185 mètres, 1/10 de mille marin) : une mesure surtout utilisée pour les distance en politique.
Mais "l'état-major" de la candidate - une vingtaine de proches collaborateurs - s'est installé à quelques encablures [de la rue de Solférino]
, dans 300 mètres carrés de bureaux situés sur le boulevard Saint-Germain (Le Point point fr, 21.01.2007). Le boulevard Saint-Germain est-il considéré commme une voie navigable ? Qui va se noyer ? Autre exemple :
Le restaurant Laurent, situé à quelques encablures des Champs-Elysées, est un charmant boui-boui sans prétention où les gens du monde se retrouvent pour déguster un homard (98 euros), une salade de mâche... et truffes (140 euros) ou une petite glace vanille (26 euros) (Le Grand Soir point info, 03.02.2012, à propos d'un déjeuner sans prétention entre Fr. Hollande et B.-H. Lévy)
Entendu à la télévision (A2, 1er mai 2010) : «
L'île de Guernesey n'est qu'à quelques encablures de la France ». Étant donné que Guernesey est à quarante kilomètres des côtes normandes, ça en fait beaucoup, des encablures (environ 216,216 216 216).
Autre utilisation du mot
encablure, mais dans un sens temporel, ce coup-ci :
Nous sommes à quelques encablures du Sommet de Rio avec plus que jamais une anomie totale, du fait que les pays industrialisés mais aussi les pays émergents font une course de plus en plus rapide vers l'abîme de la croissance débridée (Agora-Vox point fr, 16.06.2012). A quelques encablures = il n'y a pas très longtemps ? (on est obligé de hasarder des hypothèses).
A noter que dans la marine et dans l'aviation, on se sert de mesures anglo-saxonnes rétrogrades (le mile, le nœud), ce qui donne un mal fou de transposition dans le système métrique, clair et logique. Qui, à moins d'être pilote, peut comprendre la phrase suivante :
Une vitesse beaucoup trop lente de 106 nœuds au lieu des 137 recommandés ? (RTL point fr, 09.07.2013). Il faut une calculette pour savoir que 106 nœuds par exemple correspondent approximativement à 1,852 km
× 106 = 196,312 km/h, et que 137 nœuds correspondent à 1,852 × 137 = 253,724 km/h. L'avion qui s'est écrasé à San Francisco (juillet 2013) volait donc à environ 200 km/h au lieu de 250 km/h. Le rédacteur de l'article ne s'est pas donné la peine de convertir les mesures. Il est d'autre part très étonnant qu'on se serve encore d'un système de mesures dépassées pour des appareils utilisant des techniques de pointe.
Étymologie : du latin capulum : longe, corde, câble. Cela a donné une mesure de distance égale à la longueur des anciens câbles, soit environ 180 mètres. On peut écrire encablure ou encâblure.
Enceinte : se dit d'une femme qui porte un enfant en son sein :
Magdeleine était enceinte et sa grossesse avancée se trahissait visiblement (Alphonse Karr). Mais les rédacteurs et chroniqueurs de
(
merde) ont estimé que cet adjectif pouvait aussi s'appliquer aux animaux :
(Les pompiers) mettent 12 heures à sauver une chatte enceinte qui était en fait... une peluche (Gentside du 01.12.2011). Et le rédacteur de poursuivre : [...]
les habitants étaient inquiets de la disparition de "Puss Puss", une chatte enceinte. Qu'en disent les Chiennes de garde ?
Étymologie : enceinte, adjectif qui ne s'emploie qu'au féminin et que pour les femmes ; du latin incincta : sans ceinture. Verbe cingo, cinctum, cingere : ceindre. Pour les femelles d'animaux, on dit grosse ou pleine : une chatte grosse, une vache pleine.
Encontre (à l'~ de) : cette locution signifie normalement en français : à l'opposé de, en face de, en s'opposant à : je ne vais pas à l'encontre de ce que vous dites : je ne m'oppose pas à ce que vous dites.
De nos jours, cette locution est utilisée de façon erronée dans le sens de 'contre'. Le professeur a quant à lui été suspendu et une procédure disciplinaire à son encontre est en cours. Autre exemple : Violence et injures à l'encontre de trois policiers rochelais, titre Sud-Ouest. Et pour faire bonne mesure : Violence gratuite du SPVM à l'encontre de manifestants contre la hausse des frais de scolarité (SPVM : Service de police de la ville de Montréal). Un autre exemple : Déjà, Balotelli avait indiqué au début du tournoi qu'il envisagerait de quitter le terrain s'il entendait des injures racistes à son encontre. Encore un exemple ? N'appréciant que très moyennement la manière dont certains journaux ont traité sa plainte contre Dominique Desseigne, Rachida Dati a trainé devant les tribunaux Le Point et Le Monde pour avoir colporté "des ragots et des calomnies" à son encontre. Autre exemple, puisé dans l'actualité de février 2013 : La blague faite par Hollande à l'encontre de son prédécesseur n'a vraiment pas plu à ce dernier (= contre son prédécesseur, envers son prédécesseur). Tendance naturelle des journalistes ou des néo-rédacteurs, maîtrisant mal le français, d'allonger inutilement et fautivement les mots, et surtout de ne jamais vérifier le sens d'un mot ou d'une expression dans un dictionnaire.
Étymologie : formé de en + préposition contre, du latin contra.
Encryption (néo-barbarisme) : c'est le fait de coder (un texte, une information). Le verbe crypter n'existe pas en français, de même que le substantif encryption. Dans ce dernier cas, il s'agit d'un (néo-)anglicisme, car ce terme n'est pas répertorié dans le Harrap's. Etymonline signale que le terme 'encrypt' est un néologisme informatique, apparu en 1975. Tous les échanges entre membres du groupe resteraient privés avec un haut degré d'encryption. Haut degré de confidentialité, haut degré de codage ou de chiffrage, peut-être. Partant de là, on peut trouver le verbe encrypter : chiffrer, coder. Je cherche un programme qui me permet d'encrypter un fichier sur Windows et de le décrypter sur Linux.
Étymologie : encrypter, former à partir du préfixe en- + grec κρυπτός (kryptos) : caché.
Enculer, enculé : le verbe
enculer, qui veut dire sodomiser, et son participe passé sont en passe de devenir des termes d'insulte des plus banals, et de nos jours un
enculé n'est qu'un
salopard, une pourriture ou une ordure, bref un être envers qui on n'a que du mépris. On peut traiter d'
enculé n'importe qui, dont on est très mécontent, ou dont on désapprouve fortement la conduite, etc. sans qu'il y ait une allusion stricte à ses mœurs ou ses préférences sexuelles. Ce n'est donc plus du tout une insulte anti-homo (on peut aussi
enculer une femme) ou contre les sodomisé(e)s. Par exemple, quand l'Assemblée du Peuple vote au nez et à la barbe des Français l'adoption du Traité de Lisbonne (= Constitution de l'Europe) en février 2008 malgré le NON des Français à ce traité, ont peut en déduire que les représentants du Peuple ont
enculé (trompé, floué, trahi, baisé) le Peuple. Voir à ce propos
ceci, où l'auteur de l'article déplore le comportement illégal de certains députés européens.
Même chose avec l'adoption par une écrasante majorité du T.S.C.G. (Traité sur la Stabilité, la Coordination et la
Gouvernance [sic]) par les députés (octobre 2012). Les députés français ont vendu la France aux grands groupes financiers ; ils ont
enculé (trompé, floué, trahi, baisé) les citoyens français.
NE VOTEZ PLUS ou
VOTEZ BLANC !
Cf le mot de JFK (J.-F. Kahn) : «
Aujourd'hui, on peut dire « bite » et « enculé » même au cours d'un dîner mondain, mais vraiment on ne peut plus dire « prolétaire » ou « lutte des classes ». Par les couilles du diable ! Le mot
enculer s'est tellement
démocratisé qu'une des injures à la mode en 2010 a été :
Va te faire enculer, sale fils de pute ! (insulte made in
caillera). Voir
Con,
Pute.
Même chose en ce qui concerne l'adoption du M.E.S. (Mécanisme de européen de stabilité) par l'Assemblée nationale (février 2012), qui asujettit les États aux banquiers. On peut ainsi dire que les représentants du Peuple sont des
enculés (des pourris, des individus sans foi ni loi). Et l'on n'en finirait plus d'énumérer les points sur lesquels les représentants du Peuple et les membres du gouvernement veulent
enculer les Français, notamment en ce qui concerne les flux migratoires.
VTF , SFD de !
Synonyme coluchien :
enfoiré ; cf. le spectacle racoleur
Les enfoirés. En fait, « enfoiré » dérive d'un mot, la
foire, qui désigne la diarrhée. Un(e)
enfoiré(
e) c'est, littéralement, un(e) homme(femme) couvert(e) de diarrhée. Un spectacle puant.
D'autre part, sur les forums, on peut trouver les formes
en-Q-ler,
en-Q-leur pour franchir les barrières des robots filtreurs :
Les cogneurs de femmes ont souvent été cognés, les en-Q-leurs de mômes y sont souvent passés, ainsi de suite.
Con et
enculé font partie de ce qu'on pourrait appeler le
vocabulaire des orifices.
Étymologie : du préfixe en- + cul : sodomiser. Parfois signifie tout simplement posséder charnellement. Expression imagée : « Enculeur de mouches », qui désigne une personne pointilleuse.
Endo-morphine : les endo-morphines sont des substances produites par l'hypophyse et par l'hypothalamus durant une activité physique intense, ou à cause de l'excitation, de la douleur ou de l'orgasme. Ces substances sont appelées « molécules du bonheur », tant elles donnent du tonus et provoquent l'euphorie.
Mais le politiquement correct est passé par là, et pour éviter le mot « morphine », à la connotation dérangeante, la plupart des rédacteurs et praticiens parlent d'« endorphines », contraction d'
endo- et de
morphine.
On les appelle les molécules du bonheur, elles rendent euphorique, leurs effets sont proches de ceux de la morphine avec laquelle d’ailleurs elles riment : ce sont les endorphines (Michel Cymes,
Vivez mieux et plus longtemps).
Étymologie : du grec
ένδον : dedans, et de Μορφεύς, Morphée, dieu du sommeil et des rêves, qui est le dieu éponyme de la morphine.
Énergiser (néo-barbarisme) : emprunt inutile à l'anglo-saxon, dans le sens de 'donner de l'énergie, 'dynamiser', 'fortifier', 'stimuler', 'tonifier' etc. Une page internet vous propose ainsi d' Energiser et [de] fidéliser votre capital humain (sic) : votre culture fait votre différence (re-sic).
Étymologie : du grec ενέργεια (énergeia) : force en action. (A ce propos, beaucoup de personnes confondent force et énergie. L'énergie est une puissance active ; la force peut être tranquille.) Le mot grec est formé d'un préfixe εν (en) + εργον (ergon) : action, occupation, travail. D'où ergonomie, par exemple. Le radical erg/org a donné en latin organum (instrument, moyens, qui a donné orgue, organe, organiser en français), en allemand Werk (travail), en anglais work etc.
Enfance :
une maladie dont on ne guérit jamais (Frédéric Dard). Voir
Mort,
Vie.
Enfant : concept à la mode, et donc néo-crétin, auquel il est interdit de s'attaquer. Il semble qu'un enfant ne soit pas simplement un enfant, mais un enfant-roi, une entité quasi angélique voire quasi divine, ayant par conséquent tous les droits. Comme s'il était supérieur à un adulte. L'infantolâtrie que manifeste notre société aujourd'hui (l'enfant est sacré, l'enfant est tabou, l'enfant est roi) est en soi une forme de
pédophilie. Si un fait divers concerne des adultes, ce n'est
que tragique. S'il touche un enfant, alors là c'est la
déferlante d'émotions ou d'indignations selon la nature du fait divers (simple gifle, accident, disparition, viol, assassinat). Ce genre de réactions émotives épidermiques est fortement entretenu par les media, qui n'hésitent pas à en faire leurs choux gras de façon tout à fait indécente. Toucher à un enfant est devenu un
tabou absolu, avec le viol et le racisme. Un enfant, c'est sacré. L'assassinat d'un enfant semble être le crime contre lequel beaucoup de bien-pensants réclament le rétablissement de la peine de mort.
Par contre, si on assassine un MBH (homme Mâle Blanc Hétéro), aucune chance qu'on en parle. Curieusement, si des populations non-chrétiennes marient contre leur gré des fillettes de 13 ans, cela ne semble soulever que de vagues protestations de la part d'associations bien-pensantes.
Quand on sait que des enfants de plus en plus jeunes agressent des citoyens ou leurs professeurs, se permettent de critiquer ou d'insulter leurs parents, l'on ne peut que rester pantois, et se rappeler la phrase de Freud sur le « polymorphe pervers » (un vrai petit monstre). Qui n'a jamais vécu, enfant, les persécutions de ces aimables petits
salauds ?
Comme preuve du fait que les enfants sont naturellement bons, un jeu tout beau tout nouveau, celui du « petit pont massacreur ». Le petit pont massacreur est un jeu amusant qui consiste à envoyer un objet entre les jambes d'un autre enfant, et une fois l'objet passé entre les jambes, tous les autres chérubins se jettent sur lui en le rouant de coups de pied et de coups de poing. Une fois l'enfant à terre, tout le monde s'en va. C'est un jeu auquel les jeunes se livrent pour passer leur fantaisie sur quelqu'un de plus faible qu'eux. Comme une bande de chiens enragés avec un morceau de viande à dévorer. D'autre part, le phénomène du harcèlement scolaire a pris depuis les années 2000 une très grande ampleur, ampleur encore aggravée par les
textos,
S.M.S. et autres gadgets techniques, qui permettent de harceler une victime même en dehors de l'école. La technique a du bon.
«
Je n'aime pas les enfants ni grands, ni petits, ni moyens », déclarait un auteur anonyme du XIIIe siècle. L'on ne peut que tomber d'accord avec lui, de même qu'avec cette déclaration qu'on attribue à W.C. Fields à qui on demandait s'il aimait les enfants, et qui répondit : «
Oui, bien cuits ».
Voir
MBH,
Pédophile,
Publicité,
Tradition.
Étymologie : l'enfant, littéralement, c'est celui qui ne parle pas. Du préfixe privatif latin in- + le verbe for, fari : parler. Participe passé fatum : ce qui est dit, destin, d'où en français fatal, et aussi fée, fable. Grec
φημί (phémi) : rendre visible, manifester, parler ; cf. en français euphémisme. Et φωνή (phôné) : son, voix. Les enfants, ça donne souvent de la voix.
Enfant (bis) : «
Il n'y a plus d'enfants ». La preuve ? Le terme infanticide a disparu du code pénal. On parle aujourd'hui d'«
homicide aggravé sur mineur de moins de quinze ans » (sic). Curieusement, pour loteur, un enfant n'est pas un mineur de moins de quinze ans. Ça reste un enfant, un point, c'est tout. Voilà un processus de masquage, de gommage, d' « invisibilisation » particulièrement criminel. Aussi criminel que l'
infanticide lui-même. Notre société
politiquement correcte est championne de crimes envers la langue.
Rappelons que l'enfant, étymologiquement, c'est l'
in-fans, celui qui ne parle pas ou qui n'a pas droit à la parole.
Enfermer : la logique n'est pas le fort des ignorants ni surtout des journalistes de la french TV. En effet, les oreilles de loteur ont entendu cette affirmation extraordinaire le 06 juillet 2011 (cela mérite d'entrer dans les annales du néo-crétinisme) : Nous voyons maintenant l'image de DSK et de son épouse enfermés dehors, suite à un problème de clef. Comme les informations passent "en boucle", cette phrase mémorable a été plusieurs fois répétée (DSK et son épouse enfermés à l'extérieur de leur maison [BFM-Télé]), sans que personne ne corrige. À la french TV, on enferme dehors, mais peut-être aussi devrait-on faire sortir de tels journalistes ?
Étymologie : de en : dedans, + fermer. Fermer, du latin firmare, proprement : rendre fixe, affermir, fixer. De là on passe au sens de fermer une porte, la fixer solidement, la fermer. "Enfermer dehors", ce serait exfermer, défermer ?
Enfumer : fait de répandre un nuage de fumée (pour dissimuler quelque chose), endormir, anesthésier, flouer, faire de fausses promesses, mentir, raconter des bobards... Verbe très à la mode, à cause de la politique généralisée de mensonges de notre époque. Accessoirement, il enfume le débat politique sur une question qui n'intéresse ni son ministère, ni le bilan social du gouvernement, ni le peuple (divers sites ou blogues, 06.02.2012, à propos d'une déclaration de Cl. Guéant, ministre de l'Intérieur).
Substantif : enfumage : bobard, mensonge, fausse promesse... Ça, c'est une belle réponse à l'enfumage accéléré que l'on subit ! Autre exemple : Le double enfumage de François Hollande sur la création des 60 000 postes dans l'éducation nationale (blogue Médiapart, 28.02.2012).
Autre substantif : enfumeur, qui désigne celui qui enfume, c'est-à-dire celui qui raconte des histoires ou des bobards, qui anesthésie les consciences, qui ment. La quasi totalité des journalistes des grands médias français sont aujourd'hui des propagandistes et des enfumeurs (Agora-Vox, 20.11.2012).
Étymologie : enfumer, c'est littéralement emplir de fumée. Fumée, fumer, du latin classique fumo, fumatum, fumare : jeter de la fumée, de la vapeur.
Enjoy (anglicisme, prononcer
ɪnʤɔɪ) : verbe anglais signifiant prendre plaisir à, savourer, se régaler, apprécier. Ce verbe est maintenant presque systématiquement utilisé quand on incite un internautre à regarder ou écouter quelque chose sur internet. Exemple piqué sur la page web d'un « chanteur » : Cadeau du jour, le teaser du concert à Bercy !!!! Enjoy ! Au cinéma le 19 février et DVD dans les bacs début mars !! Remarquer l'abondance de points d'exclamation, typique du style expressif. Et on ne compte plus les noms de sites ou de sociétés avec le mot enjoy ; voir Google.
Étymologie : du vieux français enjoir (en + joir), venant du latin gaudeo, gavisus, gaudere : se réjouir. De ce verbe viennent les mots joie, et godemiché, littéralement « gaude mihi » : fais-moi jouir.
Enlasser (barbarisme) : loteur connaissait le verbe « enlacer » (étreindre, prendre dans ses bras), mais pas le néo-verbe
enlasser. Nouvelle orthographe ?
Pour officialiser sa victoire à l'élection présidentielle, Barack Obama a publié ce matin trois tweets, dont l'un contient une photo. On y voit le locataire de la Maison Blanche enlasser tendrement sa femme Michelle (Pure Médias (Ozap) point com, 07.11.2012). Loteur ne raconte pas de bobard, c'est dans Yaourt! pour elles, citant Pure Médias point fr. C'est donc doublement vrai. Noter le néo-crétinisme journalistique bon teint :
le locataire de la Maison-Blanche. Combien paye-t-il par mois ? A-t-il une A.P.L. (Aide personnalisée au logement) ?
C'était notre rubrique : « Les néo-rédacteurs modifient superbement et sans vergogne l'orthographie française ».
Étymologie : enlacer : racine lac (nœud). Cf. les lacs d'amour, lacets etc. Le verbe lacer signifier unir, joindre. Latin laqueo, laqueatum, laqueare : garrotter, lier ; enserrer, enlacer. Enlasser : n'existe pas.
Enregistrer : inscrire, régler.
Enregistrez votre copie du logiciel. Importation frauduleuse de l'anglo-saxon.
Étymologie : enregistrer, c'est noter dans un registre. Du latin regero, regerere : reporter, renvoyer, transcrire. Du préfixe re- + verbe gerere : diriger, mener (d'où rectitude, direction, régir, régalien (du roi ; en latin rex, regis) etc.) Gerere a aussi donné gérer, gestion.
Enregistrer (s'~) : s'inscrire, souscrire. Après l'achat de votre logiciel, n'oubliez pas de vous enregistrer. On trouve parfois la graphie registrer, directement issue du patois anglo-saxon : Registrez-vous dès maintenant ! (= inscrivez-vous).
Énorme (anglicisme rampant) : adjectif à la mode, et qui doit signifier : super, formidable, extraordinaire, extra, étonnant, stupéfiant, incroyable, époustouflant ... (c'est pratique, ces mots qui signifient mille choses à la fois !) Et, évidemment, l'accent tonique est sur la première syllabe, comme dans le parler hystéroïde moderne : c'est énorme ! Un distingué fouteballeur, dans sa conversation, ne le prononça pas moins d'une fois toutes les phrases dans une émission que loteur écouta par mégarde. Ce fouteballeur doit avoir un QI énorme. Un autre exemple : Énorme comme c'est bon ! (réclame publicitaire pour une marque de riz). Comme pour la plupart des mots qui défigurent le français, il semble bien que ce soit une importation frauduleuse de l'anglo-américain (« enormous »).
Variante orthographique classique et humoristique, c'est-à-dire de longue date : hénaurme, comme dans cet exemple : Quelle hénaurme blague !
Étymologie : du préfixe e- : hors de + norma (règle, équerre) ; énorme, c'est littéralement ce qui sort des normes, des règles.
Enseignant (néologisme) : synonyme de professeur ou quelque chose de ce genre. Quant aux anciens « instits », qui étaient une véritable institution de la République, ils ont voulu devenir des « professeurs des écoles », calque évident de l'anglais
schoolteacher. Le changement de statut et l'immense progrès réalisé par cette nouvelle appellation sont étourdissants : plus personne ne veut désormais apprendre, face à des personnes qui ne peuvent ou ne veulent plus enseigner. Rares en effet sont les
enseignants et les
professeurs des écoles qui sont des « maîtres » ; rares sont les élèves qui sont des « disciples ». Et le laminoir à froid gouvernemental ne s'arrête pas là ; une députée entend rebaptiser l'école maternelle « petite école » ou « école première ». De quoi couper définitivement le cordon ombilical entre l'éducation traditionnelle et la super-éducation moderne, qui ne fabrique que des néo-crétins.
Citation (bis)
La mondialisation économique, politique et culturelle rend obsolète l'institution implantée localement et ancrée dans une culture déterminée que l'on appelle l'École et, en même temps qu'elle, l'enseignant (rapport 1998 de l'O.C.D.E. sur les politiques de l'Éducation).
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Mais il est vrai que les mots qu'on applique aux hommes et aux choses sont importants ; c'est ainsi que loteur est tombé sur la phrase suivante, émanant de l'A.F.P. : [...]
la France a le taux d'encadrement dans les écoles le plus faible des 34 pays de l'OCDE, avec cinq enseignants pour 100 élèves. Les maîtres et professeurs (« enseignants ») sont considérés comme du personnel d'« encadrement ». L'encadrement, chez les militaires, c'est l'ensemble des officiers et sous-officiers qui assurent le commandement. Dans une société, c'est l'ensemble des personnes (cadres) qui assurent la gestion de l'entreprise. L'utilisation du mot
encadrement, appliqué au système scolaire, est plus que contestable pour loteur.
Voir Apprenant, École, Éducation nationale, Illetrisme.
Étymologie : le Littré ne connaît pas le mot enseignant au sens de professeur. C'est pour cela qu'enseignant est noté comme néologisme dans cette rubrique. Enseignant : participe présent substantivé du verbe enseigner : du bas-latin insignare, venant du préfixe 'in' + signum : signe. Enseigner, c'est d'abord marquer d'un signe. Puis indiquer, faire connaître.
Enseigne : ce mot a pris les sens de marque, magasin, raison sociale, établissement commercial appartenant à un groupe précis, ou enfin de magasins à succursales. Carrefour avait déjà été contraint, en 2006 et 2008, de démonter deux autres enseignes du même type, également installées dans l'agglomération de Montpellier... Autre exemple : L'enseigne X... ouvrira des magasins dans les centres commerciaux en 2013, avec ses vêtements à tout petits prix (La marque X... ouvrira des magasins dans les centres commerciaux etc. ou tout simplement : X... ouvrira des magasins dans les centres commerciaux.)
Normalement, une enseigne est un panneau indicatif sur un immeuble et qui peut être à but publicitaire. Une enseigne lumineuse. Ce mot fait doublon avec insigne. L'enseigne était un drapeau dans la marine. Et un enseigne de vaisseau, c'était le porte-drapeau. Mais qu'allait-il faire dans cette galère ?
Étymologie : même étymologie que pour la rubrique précédente ; du latin in + signum : marque, signe. Puis pavillon, drapeau (marine), panneau (commercial)...
Entame : c'est normalement la première tranche d'un mets, d'un pain. Mais les néo-crétins sont passés par là, et se sont emparés de ce mot, qui doit signifier maintenant quelque chose comme début, commencement, mise en route ... avec le verbe
entamer : amorcer, attaquer, commencer, déclencher, lancer, mettre en route, débuter ... Loteur livre au lecteur ce magnifique morceau d'anthologie, un dialogue entre un chroniqueur sportif et une fouteballeur : Le chroniqueur :
D.D., votre entame de match explique la défaite ? D.D. :
C'est probable. Au-delà du fait qu'on a pris ces deux buts, et qu'on a couru derrière, on a eu une entame compliquée. Le chroniqueur :
Ce n'est pas la première fois que votre entame est timide.
Il n'y a pas que dans le vocabulaire sportif où l'on trouve cet emploi délirant du ce mot :
A l'entame de la dernière semaine de campagne, M. Sarkozy a livré lundi matin une nouvelle charge contre la CGT, accusée de "trahir la cause du syndicalisme" pour avoir appelé à voter contre lui (La Dépêche point fr, divers sites, 30.04.2012). Autre exemple :
Trop tarte le 13 heures de France 2 avec cette entame qui me mortifie "Bienvenue dans VOTRE édition du 13 heures" (un forum). Entame = phrase d'accueil ? Et puis, cet emploi d'
entame dans une contexte plus « culturel » :
Afin d'appâter l'auditeur, l'animateur [Finkielkraut]
avait pris soin de lustrer l'émission, citant, en entame, des passages « lumineux » de son bouquin (divers sites, 09-12.07.2012, à propos d'un livre de Robert Redeker contre le sport). Et puis tiens, pour terminer dans le culinaire, cette citation dans Yaourt pour elles du 12.11.2012 : «
En premier lieu, adoptez une alimentation saine et variée »,
entame fruity (fruity est le
pseudo d'une forumeuse). « En premier lieu », « entame » ...
Étymologie : entame, entamer, c'est toucher à quelque chose d'intact. Du latin intamino, intaminare : souiller, profaner. Ou attamino, attaminare : toucher.
Entièreté (barbarisme) : cela doit vouloir dire : intégralité. Relevé sur le net avec des filets à néo-crétinisme :
J'ai écouté cette conférence dans son entièreté. Loteur a même pu entendre ce barbarisme de la bouche d'une présentatrice de télévision, qui apparemment ignorait le mot intégralité. Tendance des ignorants ou de ceux qui maîtrisent mal le français de refaire des mots sur des radicaux connus, plutôt que de faire l'effort de chercher le mot exact. Un peu comme
solutionner en face de résoudre.
Loteur reste cependant prudent quant à ses jugements de valeur, car il a lu dans un article à tendance philosophique (hé oui, il arrive à loteur de lire des choses sérieuses) la phrase suivante :
Obnubilés par une conception matérialiste de la société, protagonistes d'une marxisation du monde faisant de l'économie l'alpha et l'oméga de toutes choses, ces universitaires figés en leur action politique ne comprennent rien au « holisme » (totalité ou entièreté) en gestation (Causeur, novembre 2015). Le mot
entièreté est ici surdéfini par « holisme » et « totalité ».
Étymologie : entièreté : dérivant de l'adjectif entier, du latin integer, integrum : non touché, intact, entier. Cf. en français intègre, intégral. La racine est tangere : toucher.
Entraînement : il y a longtemps que cet anglicisme, dérivé du vocabulaire hippique, s'est imposé en français, pour désigner une formation, un apprentissage. On le retrouve, anglo-saxonisé, sous la forme de
training.
Training autogène.
Ne pas oublier qu'en anglais trainee = stagiaire, et non traînée !
Étymologie : de l'anglais to train : dresser. Le mot entraînement existe aussi en français ; c'est le fait de communiquer un mouvement : courroie d'entraînement. Venant du français train, traîner : tirer, tirer derrière soi. Du latin traho, trahere : tirer, qui a aussi donné traire.
Entrée de gamme : produit de basse qualité, produit merdique dans le vocabulaire fleuri des publicitaires néo-crétins. Avant on disait
bas de gamme, mais cela faisait trop dépréciatif. Et comme cela ne suffit pas, certaines réclames (pubs) en rajoutent : «
... le constructeur japonais Honda s'offre une entrée de gamme low-coast (sic, au lieu de low-cost)
pour ses CG125 et Varadéro ». Des
entrées de gamme low-coast, ce sont des sous-merdes ?
Étymologie : entrée, participe passé substantivé du verbe entrer, du latin intrare : entrer (même racine que l'adverbe 'entre').
Gamme désigne les sept notes de musique. Du grec
γ : γάμμα (gamma), le 'g' de l'alphabet grec, car avant les notes étaient indiquées par les lettres A B C D E F G, le A correspondant au la. Le G gamma commençait une série des sons, et on a donné à cette série le nom de gamme. Par la suite, gamme a désigné une série quelconque ayant une gradation continue (gamme de couleurs, gamme de produits).
Entremetteur : c'est, dit tout bon dictionnaire, une personne qui sert d'intermédiaire dans une intrigue galante. Dans quel sens doit-on comprendre la phrase suivante, relevée dans Le Parisien du 31 janvier 2012 : C'est Pierre Bergé, mitterrandien historique, qui a joué les entremetteurs entre les deux hommes (Fr. Hollande et B.H.L.) ? Qui a joué les intermédiaires ? Ou qui a joué les maquereaux ? Remarquer aussi : ... a joué les entremetteurs entre ...
Étymologie : composé de entre et mettre.
Entrepreneurial (néologisme, pas noté dans le Littré ni dans le C.n.r.t.l.) : cet adjectif, qui fait penser à seigneurial (droit seigneurial), est fait visiblement d'après le substantif entrepreneur (chef d'entreprise). Il doit vaguement signifier : qui se rapporte à une entreprise ou à un chef d'entreprise. Exactement comme le « miracle » Walmart, le « miracle » Marchionne et tout autre miracle entrepreneurial que les médias nous ont proposés pendant des années.
Étymologie : entrepreneurial, fait d'après entrepreneur, venant lui-même du verbe entreprendre ; formé de entre + prendre.
Envahisseurs (
les) : ce n'est pas seulement le nom d'un
feuilleton télévisé de science-fiction, mais c'est aussi l'autre nom des Anglo-Saxons. On dit aussi
colonisateurs. Variante :
ENCO.
Étymologie : envahisseur, du verbe envahir, qui vient du latin invado, invadere (in-vadere) : aller dans, envahir.
Envi (à l'~) : signifie à qui mieux mieux, en rivalisant de force ou d'ardeur : Ils se haïssent, mais ils aiment l'État ; ce sont des amants jaloux qui servent à l'envi la même maîtresse (Voltaire). Mais les rédacteurs du figaro point fr ont imaginé une autre orthographe : Une révolution qui sera déclinée à l'envie dans les campagnes: le fumet de ses préparations ou le bruit du fouet qu'elle bat avec talent peut changer le cours de l'histoire. Ici, les campagnes font allusion aux campagnes de publicité pour les produits La Laitière. Admirer au passage le très néo-crétin décliner.
On peut trouver l'orthographe correcte dans des textes néo-modernes, mais loteur n'est pas sûr que le sens de l'expression soit respecté. Marre du manque d'options de votre appli SMS native ? Avec Go SMS Pro personnaliser à l'envi votre appli pour les textos. Est-ce que le rédacteur n'a pas voulu dire : comme vous avez envie ? Nul ne le saura jamais. Noter au passage l'adjectif native : intégrée, fournie. Et puis aussi Personnaliser (infinitif) ... votre. Loteur aurait mieux vu : Personnalisez (impératif) ... votre.
Étymologie : latin invito, invitare : inviter, défier, inciter, provoquer.
Environnement : avant, on disait la Nature ou milieu naturel. Depuis la Conférence de Stockholm en 1972, on dit
environnement. Ce mot a une touche politique, historique ou culturelle ; l'
environnement, c'est l'ensemble des éléments naturels voire culturels qui conditionne la vie de l'homme sur terre. C'est une manie des néo-crétins que de renommer de façon abstraite des choses simples, claires, concrètes et faciles à comprendre. Et depuis que les néo-écolos se sont emparés de ce concept, on ne milite plus que pour la
protection de l'environnement (= défense de la nature). Il existe même une fédération « France Nature Environnement » (admirons au passage l'inversion de type anglo-saxon, pour quelque chose de français). Donc la Nature, ce serait la nature naturelle, et l'environnement la nature pas naturelle (?).
Les néo-crétins anglo-saxonisés ont décrété de renommer la Nature
environnement pour mieux la saccager. Il s'agit d'une vaste hypocrisie
mondialiste. Les Étazuniens sont passés maîtres dans l'art de saccager la Nature, suivis de près par les Chinois. Nos néo-crétins gouvernementaux nous serinent à longueur de journée y compris lors des bulletins météo qu'il faut
respecter notre environnement. Ils ont même fait une réunion au sommet extraordinaire, qu'ils ont pompeusement baptisée «
Grenelle de l'Environnement », où quelques grands esprits se sont penchés sur l'avenir de la France et de la planète Terre. Et puis, le coup des poubelles, du tri des déchets, quoi de mieux pour
faire chier ennuyer les citoyens ? On est vraiment environné de cons.
A donné les adjectifs particulièrement néo-crétins
environnemental et
environnementaliste (Kekséksa ? qui concerne l'environnementalisme ?) :
le rejet de l'atome constitue un des piliers historiques du mouvement environnementaliste. Voir
Développement durable,
Écologie,
Grenelle,
PET,
Tri sélectif.
Sous la plume alerte des rédacteurs d'articles web,
environnement veut tout simplement dire situation :
Tout cela se fera dans un environnement économique morose mais avec la volonté réaffirmée d'assainir les finances publiques françaises dans la "justice" (Reuters). Remarquer l'adjectif
morose (qui veut dire d'humeur triste ), le manque de virgule entre
morose et
mais, et la manie des rédacteurs d'utiliser les guillemets étazuniens " " à la place des guillemets français « ».
Pour les informaticiens, qui aiment déformer le sens des mots, car ils ne les comprennent pas,
environnement veut dire système de gestion d'ordinateur :
environnements Windows et Mac.
Voilà une pub bien enveloppée !
Étymologie : environnement vient d'environner : disposer en cercle, mettre autour. De 'en' + 'viron' : rond, cercle, de même racine que virer. Le « Grenelle de l'Environnement » avoue bien là son étymologie : on tourne en rond.