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« Céline aurait-il écrit avec Word, Wordperfect ou Wordstar ?
Descartes aurait-il programmé en Pascal ?
 »
Umberto ECO

« Homme de bas calculs, l'informaticien ne comprendra jamais
qu'il faut plus de bon sens pour se passer d'un ordinateur que pour l'utiliser
 »
Georges ELGOZY






E : cinquième lettre de l'alphabet latin. Dériverait du dessin stylisé d'un homme les bras levés (égyptien) → (proto-sinaïtique), dessin qui s'est au fil des ans tourné vers la gauche ( ), puis vers la droite : epsilon grec ( Ε ε ), qui a donné le E latin. Comme déjà signalé, le changement de direction de la graphie des lettres Ε est sans doute dû au fait que l'écriture, au lieu d'aller de droite à gauche chez les Anciens, allait chez les Grecs de gauche à droite.

E « muet » : tend à disparaître, et l'on entend de plus en plus un 'e' final du plus mauvais effet : le Par-queu des Prin-ceu, l'équi-peu de Fran-ceu, Bonjou-reu etc. Cette manie linguistique semble frapper de plus en plus de journalistes.

e- : la lettre ' e ' devant n'importe quel terme signifie 'électronique' ou 'internet'. Elle est le symbole de tout ce qui se fait sur internet, et elle est écrite le plus souvent en minuscule : e-commerce, e-business, e-mail, etc. sauf Ebay. On peut adjoindre e- à presque à n'importe quel mot pour former un nouveau mot qui signifiera une activité sur internet. Cette formation est typique de la novlangue (inversion + antéposition). Google proclame par exemple à propos de sa librairie numérisée : Parcourez l'e-librairie la plus vaste au monde (l'e-librairie et non pas la librairie ; on pourrait croire, à l'oreille, qu'il y a changement de genre). Autre exemple : Jacques Folon répond qu'il faudrait, au contraire, rendre le "système" plus efficace. L'e-réputation, l'e-éducation en prendrait un coup. On admirera, au passage, le barbaresque e-éducation. Autre exemple, tout aussi barbare, trouvé dans lobjet d'un message électronique : Noël dernière minute : pensez-au e-ticket ! "Pensez-au", au lieu de pensez au sans trait d'union, et "au e-ticket" (hiatus horripilant) au lieu de à l'e-ticket ou billet électronique. Il faut vraiment mépriser le français pour forger de tels mots.

Dernière nouveauté : une voiture nommée « E-tron » (de la marque Audi). Une voiture électronique ? Une voiture électrique ? Une voiture de m... ?


Ce n'est pas K-2000, mais Etron-2009. Une voiture de m... ?

Néo-crétinisme galopant oblige, le ‘e’ initial se prononce i, comme chez les Anglo-Saxons, – même quand il s'agit d'un mot français (e-banque). Enfin, comble d'idiotie, nombre de journalistes prononcent le nom de la bactérie Escherichia Coli, en abrégé E.Coli : "i-coli", comme s'il s'agissait d'un terme anglois. Cette bactérie, connue sous le nom tellement simple de "colibacille", a été rebaptisée par les soins de quelques organismes scientifiques Escherichia Coli (prononcer eskérikia coli), mots trop difficiles à prononcer pour les "bac -5" que sont beaucoup de nos journalistes. C'est pourquoi ils prononcent à l'anglaise. Rappelons que cette bactérie a fait beaucoup plus de ravages commerciaux chez les horticulteurs que dans la population civile, en ruinant nombre de récoltants. Et tout cela, à cause de rumeurs absurdes, savamment entretenues par les media, complices de ces rumeurs.


Ce n'est plus le monde, mais l'e-monde (immonde)

E-business (anglicisme, prononcer i:bɪznɪs) : commerce en ligne sur internet, commerce électronique. Source de nombreuses arnaques. Comme dit mon copain Mohamed : « Avec le commerce électronique, tu vas te faire électro-niquer ».


Le commerce électronique
ou comment se faire électro-niquer
(http://sexornot.blogspot.com/2005/11/diodsex.html)



Étymologie : voir Business.

Écart (de langage) Le récent écart de langage de Patrick D... qui a traité Madame C. de salope... Salope est un écart de langage (paroles inconvenantes). Si l'on traite un non-européen de non-européen, alors là c'est une insulte ou une injure raciste, qui provoquera les foudres et des poursuites judiciaires de la part de SOS Anti-Racisme ou autres associations dites anti-racistes.

Étymologie : écart, vers 1200 : entaille, incision ; puis distance séparant deux choses.

Échappée belle : l'expression l'échapper belle signifie échapper de justesse à un danger, éviter un danger, et n'est attestée qu'à la forme verbale (l'échapper). Lu dans 20 minutes point fr : Le professeur aurait multiplié les messages à son attention sur son blog mais aussi sur les réseaux sociaux avant leur échappée belle. Loteur suppose que le néo-rédacteur de 20 minutes a voulu dire : avant leur fuite. Peut-être aussi que à son attention est pris dans le sens de à son intention (?)

N.B. L'Échappée belle est le titre d'un roman d'Anna Gavalda. C'est aussi un surnom pour une voiture de marque allemande. La marque a-t-elle reveersé des droits d'auteur à Anna Gavalda ?

Échec (en situation d'~) : expression pudique et politiquement et/ou socialement correcte, signifiant en fait en bon français un cancre. Tandis que lorsque vous êtes allés à l'école ... c'est beaucoup plus difficile à vivre parce que la société vous considère comme étant en situation d'échec. À noter le ‘vous' anglo-saxon, de même que la construction d'une grande légèreté : « vous considère comme étant ». On dit aussi au lieu de cancre : élève en difficulté.

Certains néo-crétins, ne faisant pas de différence entre le génitif subjectif et le génitif objectif, parlent d'échec scolaire, littéralement échec de l'école, à propos d'élèves ne réussissant pas à l'école (au lieu d'échec à l'école). Voir Adjectifs. Mais il est vrai que c'est littéralement l'échec de l'école, c'est-à-dire du système éducatif français.

Étymologie : échec vient directement du jeu des échecs. Étymologiquement « Shah mat », en persan littéralement : le roi est mort, d'où « échec et mat ». Russe : шахматы (chaxhmaty) : le jeu des échecs. Techniquement, il y a échec quand le roi ou la reine sont menacés de prise (échec au roi !) Rappelons qu'aux échecs, les fous sont près du roi et de la reine – pièces le plus importantes du jeu –, ce qui est bien la situation de l'Éducation nationale, où des personnages insensés ont influencé divers ministres de l'ÉducNat pour pondre des réformes absurdes.

Éclaircissement : c'est le fait de donner des explications : Je lui ai donné des éclaircissements sur l'affaire, ou d'éclaircir une zone d'une photo à l'aide d'un logiciel de retouche. Mais les néo-crétins ont encore une fois détourné un mot de son sens originel, et lui donnent le sens d'« éclaircie », comme dans l'exemple ci-dessous (prévisions météo sur internet) :


On réclame des éclaircissements sur le sens de ce mot.
Comme le faisait remarquer Sacha Guitry : « Vous avez vu combien l'ignorance fait des progrès ? »

Eco-friendly (anglicisme, prononcer i:kɒ frendlɪ) : cette ineptie anglo-saxonne, littéralement 'amicalement écologique', voudrait dire quelque chose comme 'écologique' ou 'respectueux de l'environnement'. Dans un monde déshumanisé, on vous fiche maintenant de l'amicalement (friendly) un peu partout. Il faut d'autre part remarquer que l'expression 'respectueux de l'environnement', assez navrante de stupidité, est très employée par la secte écologique. Mais assez parlé, et passons aux exemples : Le principe du bonus écologique – une "ristourne" de l'État pour l'achat d'une voiture écofriendly – avait été l'une des mesures phares du Grenelle de l'Environnement de 2007. On peut remarquer que l'écologie est un domaine fertile en néo-crétinismes et en anglicismes inutiles (ici : éco-friendly, mesure-phare, Grenelle de l'environnement). No gaspillage (sic) pour ce mariage eco-friendly ! Respectueux de la nature et de leur environnement, Annabelle et Patrick voulaient une fête qui leur ressemble. Ou encore : L'éclairage pro devient eco-friendly. Ou bien encore : Ground Zero, un site très éco-friendly. On peut remarquer qu'on écrit écofriendly ou éco-friendly, ou eco-friendly. C'est bien simple, le français n'a plus de règles d'orthographie. Et pour appuyer cette affirmation, loteur a trouvé la phrase suivante sur internet (mine inépuisable de néo-crétinismes) : Les bouteilles réutilisables sont-elles vraiment écolo-friendlys ? Écolo- au llieu d'éco-, et friendlys, pluriel aberrant fait sur un adjectif anglais invariable.

"Entendu à la télé" (2e trimestre 2012) : éco-gentil comme traduction ou calque d'eco-friendly. Ces chaussures sont éco-gentilles (sic).

Étymologie : pour éco, diminutif d'écologie, voir plus bas Écologie. Friendly, adverbe fait sur friend, mot anglais signifiant ami. D'une racine proto-germanique *frijojanan signifiant aimer. Cf. en allemand Freund.

École : l'école, selon l'optique traditionnelle, a toujours eu deux fonctions :

  • formatrice : apprendre à lire, écrire et compter dans un premier temps (jusqu'au fameux « certificat d'études ») ; à apprendre, sinon à penser, du moins à avoir une certaine maîtrise du langage, à s'exprimer et à analyser les choses correctement ;

  • socialisante : la première socialisation, c'est l'école qui doit apprendre à vivre avec les autres : respect de la hiérarchie, respect des autres.
L'école ne remplit plus ces deux fonctions de base, car l'on a de plus en plus d'ignorants, d'incultes, d'illettrés d'une part, et d'asociaux d'autre part, qui n'hésitent pas à agresser professeurs et camarades. Éternel constat : celui qui ne maîtrise pas le langage commet des barbarismes d'une part, des actes de barbarie d'autre part. Conséquence : certains « jeunes » brûlent les écoles. Quant aux classes appelées RASED [ Réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté = classes des ânes ], elles sont la preuve que l'école est complètement rasée.

Ceci entraîne deux choses : 1. refus de l'éducation classique, française, occidentale, et 2. régression vers un état antérieur de l'humanité. Les jeunes ne sont pas « victimes de la société », la société n'étant pas responsable des tendances anti-occidentales de certains jeunes ou communautés. Il s'agit d'un refus pur et simple de l'éducation occidentale traditionnelle, d'un refus des règles de la société occidentale.

À défaut d'apprendre aux élèves à savoir lire, écrire et compter, l'école publique est devenue une entreprise de propagande gouvernementale et de lavage de cerveau ou de bourrage de crâne, selon l'optique politiquement correcte du mensonge d'état. L'école et le lycée ne semblent désormais former que de futurs salariés et cadres au service des entreprises. Par contre, on enseigne maintenant aux élèves l'imbécile notion de genre, et ce qu'est l'homoparentalité, et on « met le paquet » sur l'informatique (asservissement aux Étazunis). On veut remplacer le savoir « lire, écrire et compter » par l'apprentissage du tout-numérique.
« La mondialisation économique, politique et culturelle rend obsolète l'institution implantée localement et ancrée dans une culture déterminée que l'on appelle l'École et, en même temps qu'elle, l'enseignant » (rapport 1998 de l'OCDE [organisation de propagande pro-libérale] sur les politiques de l'Éducation).

L'école moderne a parfaitement intégré le principe orwellien : « L'IGNORANCE C'EST LA FORCE »

« Depuis le début des enquêtes Pizza, la France se situe dans la moyenne () des pays de l'O.C.D.E. [organisation de propagande pro-libérale]. Les derniers résultats marquent une baisse assez nette en mathématiques. Mais, surtout, ils révèlent l'influence du milieu socio-culturel sur les résultats scolaires, nettement plus élevée que dans les autres pays comparables ». (Michael Davidson commentant la place de la France dans l'enquête Pizza 2009).

() 17e - 23e rang, selon les matières, loin derrière la Corée, la Chine ou la Finlande.

Étymologie : du latin schola, venant du grec ancien σχολή (scholè) arrêt du travail, repos, loisir. Dans cette optique, l'école c'est donc le temps où l'on ne travaille pas, mais que l'on consacre aux études. Enfin, que l'on consacrait aux études... De J-C Brighelli (La fabrique du crétin) cette citation : « Dans l'idéal, l'école sera elle-même l'un de ces supermarchés du rien, où “l'apprenant” viendra faire le plein de vide ».

De schola viennent l'anglais school, l'allemand Schule, l'espagnol escuela etc.

École libre : école privée, école religieuse ou 'confessionnelle'. L'école laïque, en opposition à l'école libre, c'est donc une école prisonnière, bridée ?

Écologie : normalement, c'est la science de l'habitat, terme créé par le biologiste et philosophe Enrst Haeckel (1834-1919). Ce terme apparaît pour la première fois en Allemagne en 1866 sous le nom d'okologie. C'est devenu un mouvement de prise de conscience et de défense de la planète (la planète considérée comme la maison commune à toute l'humanité ?), où se sont engouffrés de nombreux soixante-huitards attardés. Ce mouvement responsable et sympathique à ses débuts a fini par dériver vers la politique et l'utopie, voire la tyrannie (urbanisation, voitures, CO2, réchauffement mondial...). La science a dérivé vers la politique, ce qui est théoriquement incompatible ; les écolos sont donc des imposteurs. Le discours de la secte écolo a dérivé vers un catastrophisme planétaire ("il faut sauver la planète"), qui n'abuse que les esprits faibles.

La Mairie de Paris, sous la pression des écologistes, a entrepris des travaux pharaonesques qui défigurent tout Paris en rétablissant des systèmes de transports datant du début du XXe siècle, pour éviter, prétendument, la pollution. Et pourquoi pas des voitures à chevaux ? Les écologistes sont aussi appelés les Verts, car ils semblent débarquer de Mars. On dit d'eux qu'ils sont comme les pastèques : « verts en dehors mais rouges en dedans ». Vert et rouge sont des couleurs complémentaires, comme Danny le Rouge qui est devenu chef de file des Verts (de gris).

Homo ecologicus
ordinaris, tout de
vert vêtu

Comment reconnaître les grands écolos ? Quand il y a une marée noire, ils préfèrent, comme Dominique Lavoine, rester en vacances plutôt que d'aider les victimes (oiseaux, plages, riverains...), ils marient des homosexuels, comme Pascal Monpère, et roulent dans une grossssse voiture, bien polluante, quand ils en ont l'occasion, toujours comme Pascal Monpère. Ils touchent des fortunes en prônant l'écologie mondialiste, comme Nicolas Mulot, qui se fait héliporter pour ses reportages et qui, sous ses dehors de gentil défenseur de la nature, cache un homme d'affaire aux dents longues. Les simples écolos, eux, comme Pascal Blanchaud-Dupont, roulent à vélo pour mieux brûler les feux rouges (les Verts ont horreur du rouge). Certains grands écologistes, comme Al Gore, donnent des leçons d'écologie au monde entier, mais possèdent un jet privé (à faible émission de CO2 ?), roulent en 4×4, et polluent cent fois ou mille fois plus que la moyenne des citoyens ordinaires. C'est pour cela que loteur vote alcolo et non écolo ; ça pollue moins.

A donné le verbe : écologiser. « Écologiser la gauche, ce n'est pas la repeindre en vert, avec un arbre et un oiseau dans le paysage... ». L'on parle de l'écologie aussi un peu à propos de tout : … la recherche d'une autonomie informationnelle citoyenne pour le développement démocratique d'une écologie de l'information. Autonomie informationnelle citoyenne ? Écologie de l'information ?

Il y a aussi un certain nombre d'expressions forgées avec éco-, le diminutif d'écologie : éco-taxe, éco-participation, éco-maffia, éco-friendly, éco-délinquance, attitude éco-citoyenne (ça rencontre beaucoup d'écho auprès des néo-crétins), éco-réflexe (?), éco-vignette ... On parle aussi d'initiatives éco-durables (?) à la french TV. La palme revient sans doute à cet article : Une école oblige ses élèves à porter un uniforme éco-conçu d'une valeur de 115 euros. Et les éco-cons tout court, ça existe ? On peut aussi trouver des phrases comme : Pour l'excellence environnementale (???), la Région, l'ADEME, OSEO et le Pôle des Eco-industries encouragent la conception de produits ou de procédés plus respectueux de l'environnement, les « éco-produits » et « éco-procédés » (discours charabiatesque d'une élue Poitou-Charentaise) etc. Et les éco-ministres, ça existe ? Et pour la loufoquerie appelée Semaine du développement durable (sic), les réclames télévisées prônent les produis éco-labellisés (estampillés écologiques ? certifiés écologiques ? ou tout simplement écologiques ?)

Pub : Adoptez une attitude éco-citoye'N. Il est difficile de faire pire pour défigurer le français.

Dogme : « La vérité n'a pas d'importance. Ce qui compte, c'est ce que les gens pensent être la vérité ». Paul Watson, cofondateur de Greenpeace. Les partisans de l'écologie sont les écologistes ou escro-logistes.

Éco, ça fait beau, ça fait propre, c'est recyclable, ça rassure les gens inquiets pour l'environnement. Éco, c'est OK. L'écologie, c'est à la mode, c'est porteur, ça fait vendre. Les publicitaires s'engouffrent dans ce créneau pour faire vendre toutes sortes de merdes. Autre ineptie, lue dans la presse internet : « Les publicitaires ont signé vendredi avec le gouvernement une charte prônant une publicité éco-responsable » (kekséksa ?). Et puis, fin du fin, on trouve aussi dans une publicité pour une grande marque de magasins, qui se pique d'écologie, cette phrase : « Des produits éco-citoyens à des prix malins ». Alors là, chers concitoyens, c'est l'éco-bouquet, comme dit ma fleuriste.

Et puis, question subsidiaire : une éco-taxe, c'est une taxe économique, ou une taxe écologique ?

PS qui n'a rien à voir : il existe un organisme de défense de la nature, dont le sigle est WWF (World Wildlife Fund : Fonds en faveur de la nature, ou quelque chose comme ça, le site français du WWF ne définit même pas ce sigle). Ce même site parle de Robinson Crusöé [sic, avec le tréma sur le 'o']). Le symbole affiché est un magnifique panda, aux yeux noirs, – tellement noirs qu'on le les voit même pas, ce qui donne l'impression qu'il porte des ray-bans ou qu'il est aveugle. Et la tête du panda donne l'impression d'une tête de mort. Image symbolique ? Voir Environnement.


Étymologie : du grec οίκος (oikos) : maison et λόγος (logos) : science, connaissance. Cf. οίκονομία (oikonomia, d'où économie) : direction de la maison, administration.

Écoute : synonyme d'audience. Si maintenant on lit une vidéo, on écoute apparemment une émission de télévision. C'est la confusion la plus totale dans les perceptions sensorielles. L'article 27 de la loi du 30 septembre 1986 prévoit qu'un régime dérogatoire pour les heures de grande écoute peut être accordé par le Conseil supérieur de l'audiovisuel à une chaîne ... (communiqué du Conseil Supérieur de l'Audio-visuel). Mais, curieusement, on regarde toujours un film, et on ne parle pas d'heure de grand regard.

Étymologie : du latin ausculto, auscultare : écouter avec attention. Le doublon savant est ausculter. Racine : auris (pour ausis par rhotacisme) : oreille.

Écoutez : les prétendus journalistes de la french TV assénent le péremptoire sachez en commentant une information. De même les correspondants de presse ne peuvent s'empêcher de commencer leurs phrases par un non moins péremptoire Écoutez quand ils répondent à une question d'un journaliste de studio. Ont-ils donc peur qu'on ne s'intéresse pas à leur bavardage ?

Les linguistes nous diraient sans doute qu'il s'agit là d'un signal phatique (tic de langage servant à établir et à maintenir le contact).

Écriture : art démodé, qui consistait à prendre plaisir à former des lettres et à les lier, parfois de façon calligraphique. Avec l'avènement du stylo à bille, puis du feutre et enfin du clavier informatique, la pensée s'assèche, le plaisir s'émousse, et l'écriture est tombée dans les oubliettes de l'histoire. Il est loin le temps où l'on se vantait d'avoir ‘une belle main'. Écrire à la main procurait le plaisir de créer ou de recréer les mots, qui se rangeaient sagement, ou non, le long d'une ligne.

Nous n'avons plus, maintenant, que les touches froides et impersonnelles d'un clavier. On ne se relit plus, on tape sur des touches du clavier d'un ordinateur ou, pire encore, d'un télépone portatif (SMS, textos), voire – avec les techniques modernes – avec un simple doigt (aïpode, aïpade). L'œil (images, vidéos) et la parole (téléphones portatifs, « dictée vocale ») ont détrôné la main. Ce qui constitue sans doute une cause supplémentaire de l'illettrisme.

Apparemment, pour les zélites socio-politiques et « mondialistes » de l'Éduc-Nat, tout se passe comme si une belle écriture et une bonne orthographe étaient des éléments discriminants (= à rejeter, donc), et comme s'il fallait remédier à cet état de choses en instituant une orthographe « light », un nivellement par le bas, qui dénaturent totalement le français. « Moins vous en saurez, mieux ça vaudra ». Les pontes de l'ÉducNat, respectant le pari sot du Medef, estiment sans doute que élèves sont destinés à devenir des collaborateurs efficients et performants dans un domaine de compétence limité. La culture générale n'y a pas de place.

Voir Lecture.

Étymologie : du latin scriptura, venant de scribo, scribere : écrire. Scribere a donné scribe. Scribo en latin correspond au verbe grec
γραφω (graphô) : égratigner, écorcher ; tracer des signes, écrire.

Écriture : c'est une nouvelle manie des « créatifs » de la publicité que de souligner le message publicitaire par l'écriture. Les mots que prononce l'acteur sont inscrits au fur et à mesure sur l'écran. Autrement dit, cela ne suffit plus d'avoir 1. le son (une « musique » en général horrible et horripilante), 2. l'image (des séquences filmées en général d'une grande indigence d'imagination), 3. la parole (la propagande publicitaire dite sur un ton crispant). Il faut en plus 4. l'écriture pour souligner encore davantage l'effet de martèlement, de rouleau-compresseur : achetez ! achetez ! achetez ! achetez !

Écrivaine : (barbarisme). Loteur a lu dans Wikipédia cette phrase avec deux fameux néo-crétinismes : [Iannis Xénakis] naturalisé français, marié à l'écrivaine Françoise Xenakis, avec qui il a eu une fille, la peintre et sculptrice Mâkhi Xenakis... Loteur admet « sculptrice », qui est un féminin normal. Voir Féminisation.

Étymologie : féminisation d'écrivain, qui vient du latin scriba : scribe, greffier.

Écume (des jours) : c'est le titre d'un roman de Boris Vian à l'atmosphère irréelle. Mais un néo-crétin gouvernemental, poète à ses heures, s'est emparé de ce titre pour qualifier un incendie dans la centrale nucléaire de Fukushima (mars 2011) : «Ce type d'incendie fait partie de l'écume des jours. C'est normal sur un site où toutes les installations sont en très mauvais état». L'écume pour un incendie, ce n'est pas mal trouvé. Peut-être, dans un accès poétique intense, parlera-t-il à l'avenir des étincelles d'un tsunami ?

Étymologie : l'étymologie d'écume serait nordique. Scandinave skûm ; allemand Schaum ; ce mot se trouve aussi dans le celtique gaélique sgûm. Le c d'écume écarte l'origine latine spuma (écume, bave, et aussi savon).

Éditer : loteur a été surpris par cette phrase à la fin d'un article, publié sur internet : Thierry Lévêque, édité par Patrick Vignal. Ou encore : Avec Gérard Bon, édité par Patrick Vignal. Est-ce que Patrick Vignal est une maison d'édition ? Idem : Gérard Bon, édité par Yves Clarisse. Est-ce qu'Yves Clarisse est une maison d'édition ? Idem : Guillaume Frouin, édité par Matthias Blamont. Est-ce que Matthias Blamont est une maison d'édition ? Loteur avoue ne pas très bien comprendre le sens d'édité. Éditer : mettre en ligne ?

En informatique, terre fertile en barbarismes et en anglicismes à contresens, éditer veut dire afficher et modifier un document à l'écran. Et le programme qui permet cela est un éditeur de texte.

Étymologie : éditer, formé d'après le supin editum du verbe latin edo, edere : mettre au jour, faire sortir, mettre dehors, produire. Formé du préfixe e- : hors de, et du verbe do, datum, dare : donner. Éditer veut normalement dire : publier, en parlant d'un livre. Le verbe sert aussi pour la musique.

Éditocrate (néologisme) : on entend par éditocrates une camarilla de journalistes et de penseurs métropolitains (B.H.L., F.O.G., Laurent Joffrin, Alain Duhamel et alii), qui parlent, écrivent et pérorent à longueur de journée dans tous les media. Manipulateurs d'opinion, ils n'en sont pas moins victimes de leur ignorance prétentieuse, au point de se rendre ridicules aux yeux du monde (B.H.L. et « Botox », par exemple). Détenteurs d'une pensée aqueuse (inodore, incolore, insipide) qui s'agite dans le bocal qu'ils nomment “ tête ”, ils inondent la France entière de leur verbiage gluant et insidieux. Ils peuvent être directeur d'un journal, puis d'une autre journal d'une autre tendance, sans que cela ne leur pose de problème. Lire, à leur propos, ce qu'en dit le site «  Acrimed ». A proscrire avec vigueur.

Étymologie : pour édito-, voir rubrique précédente. Crate, d'après le grec
κρατος (kratos) : force, souveraineté, puissance. Beaucoup de mots, forgés récemment, sont des hybrides gréco-latins (télévision, téléphone, vidéocratie, médiacratie, etc.)

Éducation nationale : ce service, qui commercialise une « éducation » à rabais, et qui prétend former des élèves et des étudiants, est de plus en plus moribond. Entretenu par une foultitude de fonctionnaires, qui ne fonctionnent qu'à coups d'arrêts-maladie, il constitue un appareil éducatif très mal considéré, du primaire à l'université. On vend aux élèves et aux parents une soupe immangeable, aux relents de vomi culturel et qui a la prétention d'éduquer des individus et des citoyens. Slogan de l'Éducation nationale : « L'ignorance, c'est la force ».

L'Éducation « nationale » a remplacé en 1932 (avec le ministre Anatole de Monzie) l' « Instruction publique », où les élèves étaient vraiment instruits. Avec l'Éducation « nationale », les élèves ne sont ni instruits, ni surtout éduqués. L'éducation n'est surtout pas l'affaire de l'État, car cela devient du fascisme (à ce propos, c'est Mussolini qui en 1923 remplaça l'Instruction publique [ Instruzione Pubblica ] par l'Éducation nationale [ Educazione Nazionale ]. Les Italiens sont revenus à l'Instruction publique après la guerre, les Français – pas). Il n'est pas inutile de rappeler que les professeurs instruisent les élèves (= ils leur transmettent un savoir), mais que ce sont les parents qui les éduquent (= sont responsables de la formation globale de leurs enfants). Confondre les deux, c'est forcément condamner la majorité des élèves à l'échec.

Pour remédier à ce triste état de fait, l'auteur propose l'idée de préceptorat, plusieurs familles d'un quartier se réunissant pour payer des professeurs. Ce serait une éducation simple, efficace, et finalement pas très chère. Avec le préceptorat, l'éducation se fait directement de maître à élève ou de maître à disciple. Voir plus haut École.

Rapport de l'O.C.D.E. datant de 1998 :

« La structure actuelle du système éducatif considérée comme archaïque, est appelée à disparaître au profit de structures plus souples, largement soumises aux lois du marché aussi bien dans leurs débouchés que par leur fonctionnement interne. L'institution scolaire proprement dite n'aura plus qu'à assurer la socialisation des jeunes et à leur inculquer, non plus essentiellement des savoirs, mais des compétences devant garantir leur employabilité et leur adaptabilité ».

Adjectif correspondant : éducatif, comme dans communauté éducative. Exemple : J-M. Ayrault a dit avoir appris "avec une grande tristesse" le décès du collégien de 13 ans, vendredi à la suite d'une bagarre pendant la récréation dans un collège de Rennes, faisant part "à la communauté éducative tout entière de son soutien dans cette épreuve". La communauté éducative, est-ce l'ensemble des fonctionnaires de l'éducation nationale ? Ou l'ensemble des enseignants (fonctionnaires / privés ) ? Autre exemple, émanant d'une dépêche de l'A.F.P. : J-M. Ayrault sera accompagné de Vincent Peillon et de George Pau-Langevin, ministre déléguée à la Réussite éducative. Loteur se demande avec perplexité ce qu'est un « ministre délégué à la Réussite éducative » (l'expression n'est pas très réussie). Réussite scolaire, peut-être ?

Étymologie : éducation, du latin educatio, venant de 'educare' (e-ducare) : élever, nourrir, avoir soin de, éduquer. Educatio en latin, c'est l'action de nourrir ou d'élever puis, par extension, de former. Radical ducere : conduire, mener ; d'où le mot duc en français ; cf. andouille, héhé, du latin in-ducere : faire entrer dans (l'Éducation Nationale serait-elle l'art de faire des andouilles nationales ?) Et aussi "Duce" en italien, etc.

National vient de nation, du latin natio : naissance, race, espèce ; puis peuplade, tribu, nation. Du verbe nascor, nasci : naître.

EEG : Électro-encéphalogramme. Par définition, celui des néo-crétins (journalistes, publicitaires, hommes ou femmes politiques et informaticiens) est plat. Mort cérébrale.

Étymologie : électro, électrique, voir Électriqué. Encéphalo-, du grec
εγκέφαλος (en-céphalos) : (qui est) dans la tête. Gramme, du mot grec γράμμα (gramma) : gramme, 24e partie de l'once, soit un peu plus d'un gramme actuel (1,125). Le mot gramme servit ensuite pour désigner des mesures ou des appareils de mesure.

Effectivement : synonyme (appuyé) de 'oui'. Croyez-vous, Thierry, que l'équipe A va gagner ?Effectivement, David, l'équipe A est au mieux de sa forme et a toutes les chances de gagner... (à noter le français correct de cette phrase). L'adverbe effectivement sert, en plus, à indiquer à l'interlocuteur qu'on trouve sa question particulièrement pertinente, ce qui est flatteur pour lui.

L'adverbe effectivement signifie normalement 'de manière effective', 'réellement'.

Étymologie : effectivement, adverbe fait sur effectif, -ve, venant du latin effectum : effet. Synonyme d'effectivement : en effet.

Effet transitionnel : ceux qui regardent des séries à la télévision auront certainement été frappés par les transitions entre deux scènes, consistant presque systématiquement à montrer des rues, des bâtiments, des immeubles (souvent vus de haut). Ces effets transitionnels (“ je ne sais pas trop comment les nommer ”, avoue loteur, penaud) sont étonnamment répétitifs d'une série à l'autre.

Hypothèse de loteur (ah, toujours là, celui-là !) : c'est une invitation à peine déguisée à l'équipe du regretté gentleman-terroriste Oulala ben Saden, récemment décédé (mai 2011), à frapper tel ou tel immeuble, tel ou tel bâtiment aux Zétazunis. En effet, quelle autre hypothèse formuleriez-vous, vous qui êtes si malins ?

Étymologie : effet, du latin effectum, supin du verbe efficere : effectuer, composé du préfixe ex, et facere : faire.

Transitionnel, adjectif fait d'après le substantif transition. Latin transitio, -nis, venant de transeo, transire : passer, traverser. Cf. transe, transit.

Efficience, efficient : synonymes d'efficacité, efficace, mais en mieux : Cette manipulation est plus efficiente [efficace] sur une installation fraîche [récente] de Windaube IXPÉ. Avec l'adjectif antonyme inefficient : Mais la technologie est apparemment faillible et, d'après MessageLabs, n'aurait plus longtemps à vivre avant de devenir totalement inefficiente.

En français, efficient veut dire : qui produit un effet, qui donne des résultats (cause efficiente). Efficient, au sens d'efficace, est une importation frauduleuse de l'anglo-saxon. En fait, dans l"esprit des locuteurs modernes, efficient, c'est plus efficace qu'efficace.

Étymologie : du latin efficiens, -ientis : qui produit ; c'est plus spécialement un terme de philosophie (causa efficiens = cause efficiente). Participe présent adjectivé du verbe efficio, efficere (ex-facio) : achever, exécuter, produire, réaliser. Le supin effectum a donné le mot français effet.

Égalité : dans nos 'démocraties', impression illusoire que tout les citoyens ont les mêmes droits, les mêmes chances. Un grand mythe qu'il convient de dénoncer. « Les hommes naissent égaux. Dès le lendemain, ils ne le sont plus » (Jules Renard). De nos jours, égalité signifie inégalité (principe de novlangue). De toute façon, c'est une évidence que d'affirmer que les sociétés sont fondées sur un principe bien solide et naturel d'inégalité.

C'est maintenant le concept totalitaire d'égalitarisme qui a remplacé la notion d'égalité. Ce lit de Procuste moderne réclame à cor et à cri l'égalité de toutes les ethnies, de toutes les conditions humaines ou sociales. Au détriment de l'équité, de la justice et du mérite personnel. On peut aussi mettre sur le compte de l'égalitarisme la suppression du titre « Mademoiselle » par le forcing de quelques lobbies d'hystériques auprès des autorités gouvernementales. On veut à tout prix raboter les différences, alors que d'autres lobbies réclament à tout prix le droit à la différence. Tout ce tohu-bohu social (sociétal, diraient les néo-crétins) laisserait loteur indifférent s'il n'en devenait pas ridicule. Voir Liberté, Fraternité.

Étymologie : du latin æqualis : égal. A côté d'æqualis, le latin avait aussi æquus : plan, uni, égal, équitable. D'où vient le mot équité.

Égalité des chances = inégalités sociales (novlangue politico-journalistique). Considérer le droit au travail et à la santé, et considérer en outre les conditions sociales d'un individu sous l'angle de l'égalité des chances (comme pour les courses de chevaux), c'est bien pour la Patrie des Droits de l'homme, qui rejette ses élites. Il ne manque plus que d'instituer le loto obligatoire.

Phrase lue au hasard des pérégrinations de loteur sur internet : Nicolas Gomez Davila écrivait fort justement : « Celui qui réclame l'égalité des chances finit par exiger que l'on pénalise celui qui est doué ».

Étymologie : égalité (voir rubrique précédente). Chance vient du verbe français 'choir', tomber (cf échéance, de même racine). C'est la façon dont tombaient les dés, puis le mot a gagné tous les jeux de hasard ; le mot hasard vient lui-même de l'arabe al-zahr الزّهر : jeu de dés. « Un coup de dés jamais n'abolira le hasard » (Mallarmé).

Élaboré : se dit d'un calcul long et précis, de quelque chose de complexe ou de compliqué, de fouillé, détaillé etc. L'emploi du mot élaboré comme participe passé est théoriquement fautif. Influence anglo-saxonne (elaborated).

Étymologie : du latin elaborare : travailler avec soin, s'appliquer, travailler à. De labor, -ris : travail, labeur. Également labour (cf. en anglais 'Labour party'). Vieille racine indo-européenne, ayant donné le radical rabh en sancrit (agir avec force). Le r du sancrit se change en l dans le latin, mais est conservé dans les langues slaves ; verbe russe работать (rabotat') : travailler (voir la rubrique robot). En allemand Arbeit (travail).

Élection : piège à cons (se dit aussi en parlant des érections). Le seul acte politique qu'il soit permis aux citoyens de nos jours. Mais il ne faut pas se tromper : une élection consiste à voter pour un individu, parmi toute une série d'individus, toujours les mêmes, et dont les programmes, démagogiques à souhait (foire aux discours), ne sont que des leurres pour appâter les gogos.

A propos d'élection, beaucoup de journalistes disent et écrivent les élections présidentielles, – comme si on élisait plusieurs présidents de la République en même temps. A quelques mois des présidentielles, l'OCDE dresse un portrait terriblement accusateur pour la politique éducative des gouvernements des dix dernières années.

Étymologie : du latin electio : choix. Du verbe eligo, eligere : arracher, ôter, cueillir. Puis choisir, trier. Formé du préfixe e- + verbe legere, proprement : recueillir, puis lire.

Électriqué (barbarisme) : jamais entendue, celle-là, pondue par une journaleuse de la french TV. Elle a osé dire : Il y a eu plusieurs morts électriqués (électrocutés ?) Décidément, des cours de français s'imposent pour ces imbéciles étriqués.

Étymologie : latin electricus, dérivé du latin classique electrum, grec :
ήλεκτρον (électron) : ambre jaune (utilisé pour mettre en évidence des phénomènes d'attraction-répulsion).

Électron libre : en physique, un électron libre n'est attaché à aucun atome. Par extension, c'est une personne qui fonctionne différemment d'un courant d'opinions ou d'action classique. « Électron libre » est une expression très utilisée par les media pour désigner quelqu'un qui ne suit pas une ligne politique établie, et qui dérange. Cette normalienne, aujourd'hui maître de conférences à l'université de Lille, est un électron libre perturbateur qui prend un malin plaisir à naviguer à contresens du monde académique français. La société moderne est vraiment atomisée. De plus, un vocabulaire aux relents scientifiques en impose forcément, doivent se dire ceux qui l'utilisent.

Étymologie : pour électron, voir Électrique. Libre, du latin liber, libera, liberum : de condition libre, libre (par opposition à l'esclave : servus).

Éléments (de langage) : canevas ou support écrit, sur lesquels sont notés les mots-clés, les phrases-clés d'un discours. Ce peuvent aussi être tout simplement les mots-clés d'un discours politique. Loteur ignore pourquoi on a nommé cela ainsi, au lieu d'éléments du discours, par exemple. Il pensait naïvement (loteur) qu'éléments de langage signifiaient les bases ou éléments pour analyser le langage. Un exemple, pris dans la pensée journalistique contemporaine : Et puis un ahuri dangereux [...], le débit frénétique que l'on donne aux fascistes illuminés dans les films de guerre de série B, débitant en un bloc compact tous les « éléments de langage » distribués aux godillots. Et puis, une petite leçon de la part d'un expert, et destinée aux profanes que nous sommes : Comment bien décrypter les éléments de langage politique ? Résumé : "Désaveu", "vote de crise"... Les éléments de langage font partie des règles élémentaires de communication politique mais gare aux répétitions et à l'utilisation excessive de certaines formules.

Étymologie : élément, du latin elementum, employé au pluriel elementa, qui désigne au départ les quatre éléments (Feu-Terre-Air-Eau) de la classification hippocratique, mais également les principes, les rudiments (cf. de nos jours les « fondamentaux »). Ce n'est que par la suite que le mot élément prit ses nombreuses significations (principe, constituant, milieu naturel, etc.)

Langage, du latin lingua : langue, avec le suffixe -age ou -atge, qui représente le suffixe latin -aticus, indiquant ce qui opère, ce qui agit.

Éléments (de liaison) : on confond de plus en plus allègrement les apostrophes et les traits d'union. Voici un exemple piqué sur un site à vocation psychologique et philosophique : Comment se manifestent t'ils ? [à propos des complexes ]. Un ' t ' inutile, une apostrophe au lieu d'un trait d'union (théorique). Conclusion : pas de trait d'union, pas d'union.

Étymologie : liaison, du latin ligatio, -nis : action de lier, ligature, du verbe ligo, ligare : lier. Grec :
λύω (luô) : délier, dissoudre.

Élévation (des droits) (informatique) : cette ineptie de langage, propre à la secte Micromou, désigne la possibilité de disposer de droits informatiques plus forts pour lancer un programme ou une commande dans le nouveau système Ouistiti, remplacé par le Système 7, qui est la même chose. « L'opération demandée nécessite une élévation ». Élévation de pensée ? Élévation spirituelle ? En tout cas, une chose est sûre : vous ne pouvez plus utiliser votre ordinateur comme bon vous semble : il appartient désormais à la secte Micromou.


Les degrés d'élévation selon Ouista

Il est de notoriété publique que le sytème Ouista est un des pires que la secte MicroMou ait pondu, pire sans doute même que l'édition Millenium (Millénaire).

Étymologie : du latin elevatio, proprement : action d'élever. Verbe elevare : lever, élever – mais aussi rabaisser : elevare facta alicujus : rabaisser les exploits de quelqu'un.

Éligible, éligibilité : ces barbarismes (néo-crétinismes) montants signifient : bon pour, recevable, apte, possible, faisable, admissible, qualifié pour, remplissant les conditions pour, raccordable à : Votre ligne de téléphone est éligible pour l'adsl (raccordable à l'adsl) ou Ces étudiants sont éligibles (admissibles) au concours. Tandis que beaucoup d'hommes politiques perdent leur éligibilité par suite de malversations. Autre exemple, après la libéralisation de l'électricité : C'est ce qu'on appelle « l'irréversibilité de l'éligibilité » (pour l'EdF). Et à propos de logements réservés à des séro-positifs : les personnes adultes non séropositives accompagnées d'enfants atteints par le VIH ne sont pas éligibles à ce type de logement (= n'ont pas droit à ce type de logement).

Éligible, éligibilité sont des emprunts pitoyables et ridicules à l'anglo-saxon eligible, eligibility – calques adoptés par France Téléfon et les fournisseurs d'abcès internet. Éligible veut dire : qui peut être élu, suite à un vote, en français normal. Mais il est vrai que France-Téléfon, dans son délire anglo-maniaque, se moque totalement du français. It's time to die, gentlemen !

L'on eut également trouver le mot éligible dans un sens totalement inintelligible : « Payez seulement 0,00 EUR de frais de livraison pour les commandes supérieures à 150,00 EUR lorsque vous achetez d'autres objets éligibles auprès de Perles d'Asie. » Éligibles = qu'on peut choisir ? qu'on peut se procurer ? Désignés, indiqués, signalés, sélectionnés ? Ou alors doit-on présenter sa carte d'électeur pour acheter ? Ou encore cet exemple charabiatesque : EUR 44,99 & éligible à la livraison gratuite pour les commandes de plus de 15 euros = possibilité de livraison gratuite pour les commandes supérieures à quinze euros. On notera aussi 'EUR 44,99' au lieu de 44,99 euros.


Des produits éligibles, comme votre député.
Et puis la formulation est assez mystérieuse :
sur produits inférieurs à 30kg... Dans la limite de 30 kg ?

Étymologie : voir à Élection.

Élision : cet effacement d'une voyelle devant un mot commençant par une voyelle ou un 'h' non aspiré tend à disparaître en français. Siil part en vacances..., il y a learobas qui clignote..., il y a duorange sur le papier... Et au contraire, on trouve une élision là où l'on devrait avoir un hiatus : « L'honteuse présence de Sarkozy aux obsèques d'Aimé Césaire ». Ou bien : Il [Georges Tron] est cette fois accusé d'harcèlement moral par son ancienne assistante parlementaire. Confusion, confusion, tout n'est que confusion. Voir Hiatus.

Loteur se souvient qu'il y a quelques années, une péronnelle l'avait repris à propos du prénom Henri. Devant vérifier un document, loteur avait corrigé « de Henri », écrit par la demoiselle, en d'Henri, en citant pour justifier sa correction la fameuse phrase : Quelle était la couleur du cheval blanc d'Henri IV ? Ce que la demoiselle refusa obstinément, en prétendant avec un mépris hautain qu'elle avait une maîtrise de Lettes. Si cela est vrai, nous ne pouvons que féliciter l'Éducation nationale de fabriquer de tels (néo-)crétins.

Étymologie : formé sur le supin du verbe elido, elidere : chasser dehors, expulser ; supprimer des lettres dans un mot. Avec le préfixe e- + verbe lædere : blesser, endommager, léser.

Élitisme : c'est l'horreur de l'horreur, l'abomination de l'abomination. Ce mot est proscrit, de même que les valeurs qu'il véhicule.

La Halde a signé le 2 décembre 2008 avec le ministère de la Fonction publique une charte de l'égalité dont l'objectif est d'assurer une diversité de recrutement au sein de la fonction publique. Réaction du secrétaire du Cran, qui a eu le cran d'écrire : « Le 8 aout (sic) 2007, j'avais rencontré le secrétaire d'Etat chargé de la fonction publique, André Santini, et j'avais, à cette occasion, dénoncé l'élitisme contreproductif (inefficace ? inutile ? stérile ?) des concours administratifs, notamment ceux des catégories B (intermédiaires) et C (la moins qualifiée). Je me satisfais donc de cette avancée positive (sic) qui permettra de sélectionner les candidats les plus aptes à occuper un poste déterminé au sein de l'administration, en fonction uniquement de leurs compétences réelles...et rien d'autre ! » Mots d'ordre : Surtout pas de culture ! Aux chiottes, la Princesse de Clèves ! De tels écrits vous mettent à cran.

Le secrétaire du Cran préconise d'autre part la création d'un Ministère de la Diversité [sic]. Quant au Ministère des Variétés et de la Bouffonnerie, c'est le gai ministère de la Culture.

Étymologie : élitisme, venant d'élite, ancien participe passé du verbe élire. La plupart de nos élus font partie de l'élite.

Élocution : la façon de s'exprimer oralement en français change de manière effarante. Les principaux vecteurs de ce changement sont les journalistes de la french TV, qui se plaisent non seulement à massacrer la langue, mais également la prononciation et l'élocution.

Principaux changements qui affectent la langue parlée :
  • l'accent tonique. Inexistant en français, ou très peu marqué sur la dernière syllabe sonore, il se déplace sur la première syllabe dans un mot de plusieurs syllabes, voire sur une particule antéposée : article ou préposition. Un article ou une préposition ne sont pas les principaux dépositaires du sens dans une phrase, et ce déplacement est donc soit stupide (les journalistes ne maîtrisent pas la langue, et ils parlent n'importe comment) ; soit symbolique (l'information se déporte sur des mots – et donc des faits – sans importance).

    Quelques exemples tirés des actualités : On attend d'un instant à l'autre la décision du tribunal (où est la logique en accentuant d'un et la ?). Ou bien : C'est de toute façon le grand espoir des insurgés. Ou encore : Cinq corps ont été retrouvés dans le jardin de la maison. Pourquoi dans ces deux derniers exemples accentuer 'le' ? Les femmes journalistes semblent plus particulièrement spécialistes de ces déhanchements phonétiques. Quelques exemples supplémentaires ont été donnés dans la rubrique Hystérie.

    Avec ces pitreries verbales et langagières, l'on atteint le stade de l'histrionisme, qui affecte non seulement les journalistes, mais aussi les animateurs de programmes de divertissement, les présentateurs du bulletin météorologique. Ils parlent tous de la même façon – et sont donc interchangeables. Ils parlent tous comme des bateleurs, des bonimenteurs qui essayent de vendre leurs casseroles ou leurs poêles à frire.


  • Mais peut-être, outre l'effet de mimétisme, est-ce voulu, les gens de la french TV adoptant tous cette manière de parler pour noyer le téléspectateur sous un flot de paroles, fusant n'importe comment, accentuées en dépit du bon sens, afin de séparer le contenu (le message, l'idée) du contenant (les paroles, la construction syntaxique). Quand les paroles se dispersent, il devient difficile de suivre les idées ou les pensées – si elles sont présentes ; ne reste plus que le cancannage décérébrant des bateleurs de la télévision. C'est la canelangue dans 1984 de George Orwell.

  • les confusions de nasales. Les nasales 'in' et 'un' sont presque systématiquement confondues, – à tel point que beaucoup disent et écrivent 'empreint" au lieu d' 'emprunt', par exemple. Le subtil distinguo un brin brun pose des problèmes à beaucoup de locuteurs.


  • les prononciations étrangères. Empruntées surtout à à l'anglo-américain de base ou globish – mais pas uniquement, elles essayent d'approcher la réalité phonétique d'origine. On entend souvent dire 'beunker' (prononciation anglaise) au lieu de 'bounker' (prononciation allemande), par exemple, pour le mot bunker ; d'une "journaliste" de TMC-Télé cette pronociation ahurissante de Gunter Sachs à propos de la mort de l'ancien mari de Brigitte Bardot (09.05.2011). Elle prononça Gueunteur Satche (sic). Un tel niveau d'ignorance et de manque de conscience professionnelle est remarquable : elle n'a même pas pris la peine de vérifier le nom.

    Cela affecte aussi les mots chinois ; la capitale Pékin 北京 est souvent rendue et prononcée beijing. (Pékin n'a pas changé de nom en chinois, ça a toujours été Pékin. Pourquoi adopter un autre nom ?) En chinois Pékin se prononce à peu près pêï (3e ton) tjīng (1er ton), en transcription pinyin : běijīng. Les journalistes, que ce soit de sport ou d'information, adorent prononcer beïjing, car cela doit sans doute être valorisant pour eux. Et on ne parle pas ici d'autres mots et noms propres chinois, en particulier pour les syllabes comprenant un 'r', qui doit se prononcer 'j'.

    Même les mots japonais, pourtant très faciles à prononcer, connaissent eux aussi ce massacre ; la ville de Sendaï, victime d'une séisme en mars 2011, a été prononcée Chendaï ou Sandaï. Le maire d'une commune de banlieue parlait, lui, de la catastrophe de Fujiyama, au lieu de Fukushima.
(rubrique encore en cours de rédaction)

Étymologie : du verbe latin eloquor, eloqui : parler, exposer, s'exprimer. D'où vient éloquence.

Éloigner, éloigné : cuistrerie de langage, euphémisme lénifiant et odieux, très éloignés de la réalité, et signifiant expulser, expulsé ou refouler, refoulé. La nouvelle politique d'immigration de Brice Portefeuille vise à éloigner les étrangers en situation irrégulière (autre euphémisme signifiant clandestin). Autre exemple : Mohammed Hammami [imam d'une mosquée du XI arrondissement de Paris] a été éloigné mercredi vers la Tunisie pour des "propos antisémites" et avoir appelé "à fouetter, à mort, la femme adultère".

Tandis que, en ce qui concerne la Libye, on peut parler d'expulsion : « La Libye ordonne l'expulsion de tous ses immigrants clandestins ». Pourquoi le Colonel Khadafi n'a pas ordonné en son temps l'éloignement des infirmières bulgares ? Voir Déplacé.

Étymologie : préfixe é- + loin. Éloigner, c'est mettre loin. Loin, de l'adverbe latin longe : en longueur, sur une vaste étendue, loin.

E-mail, email (anglicisme, prononcer i:meɪl) : message, message électronique ou même adresse électronique (le mot mail vient de l'ancien français malle-poste). On peut adopter imalle, courriel (québécois), messagel (message électronique), adrèle (adresse électronique), ou même en imitant l'anglais : imèle. Les journalistes et les internautes émaillent leurs communications de nombreuses anglo-saxonismes, sous les fallacieux prétextes d'aller vite d'une part, et d'être dans le vent d'autre part.

Loteur est cependant très réticent sur l'appelation courriel, préconisée par certaines autorités. Courriel est fait à partir de courrier, qui veut dire soit une personne apportant un message ou un lettre, soit un ensemble de lettres. La dénomination la plus exacte serait donc messagel ou messagélec (= message électronique).

NB : le pluriel d' « Email » n'est pas « Emaux », mais emails. Les Anglo-Saxons et les néo-crétins, qui ne comprennent rien à l'orthographe française, appeleraient le recueil poétique de Théophile Gauthier Émaux et camées : Emails et camées (ce n'est pas un échange de messages entre femmes droguées).

Emballages : les emballages sont des plus en plus présents pour les produits offerts à la vente dans les magasins, et sont la plupart du temps disproportionnés par rapport aux produits eux-mêmes. La matière dont ils sont composés est de plus souvent diffcile à déchirer pour éviter, prétendument, les vols. Les emballages de gourmandises sont, quant à eux, composés de papier métallisé, qui craque au toucher, ce qui est on ne peut plus agaçant quand quelqu'un mange une barre chocolatée à ou autre merde sucrée friandise à côté de soi. Mais peut-être que c'est fait exprès, pour attirer l'attention. En outre, en un temps où l'on prône l'écologie et la protection de l'« environnement » (= la nature), ces emballages encombrent inutilement les poubelles. Voir Blister.

Certaines marques ou certains magasins lancent maintenant des produits avec un emballage réduit au minimum pour, prétendument, « respecter l'environnement ». En fait pour faire plus de bénéfices : les produits sont vendus presque au même prix, avec un emballage minimum. Comme toujours, l'écologie sert de prétexte pour faire plus d'argent.

Étymologie : emballage, à partir d'emballer : mettre dans une balle (paquet), empaqueter. Les paquets étaient arrondis, d'où analogie avec la balle, petit globe de matière élastique.

Embarqué : monté sur, fixé sur, intégré, incorporé, équipé de, voire pris à bord (d'un véhicule). Les cartes utilisant ce bus graphique ont donc besoin de moins de mémoire embarquée. Dans ces avions de chasse, il y a une grande quantité d'informatique embarquée.

Adaptation de l'anglo-saxon embedded (être mis dans, intégré à). C'est ainsi qu'on parle de journaliste embarqué ; non pas dans une sale histoire, mais intégré dans une troupe en opération. Infinitif : embarquer. Ce firmware embarque [intègre] un nouveau principe de mise à jour. Nous voilà bien embarqués ! Enfin les cartes de type III, beaucoup plus épaisses, sont en général réservées à des périphériques embarquant [comprenant] des éléments mécaniques. L'antonyme d'embarquer est débarquer : matériel débarqué (placé à l'extérieur ? enlevé ?).

Étymologie : embarquer, c'est proprement mettre dans une barque ou monter sur une barque. Barque, peut-être un doublon de barge.

Emblématique : les néo-crétins adorent le mot emblématique, auxquels ils donnent le sens de : symbolique, typique, représentatif, caractéristique, voire remarquable. Rien à voir avec un emblème donc (figure symbolique, généralement accompagnée d'une devise). Ce chanteur, figure emblématique du rock moderne. Ou bien : « Avant l'ouverture du procès, emblématique des violences urbaines qui affectent périodiquement les banlieues des grandes villes françaises. » Ou bien encore : « Des exemples très emblématiques de cette « inversion » [...] proviennent surtout du franc ». De quoi en rester blême. Lu dans un article : « Grâce aux travaux entamés il y a quatre ans, ce symbole emblématique de la ville [Nîmes] devrait prochainement retrouver sa blancheur d'origine ». Après les symboles emblématiques, les emblèmes symboliques ? L'un des bâtiments les plus emblématiques de la plus belle avenue du monde (sic) est actuellement sur le marché de la vente (= Un des bâtiments les plus représentatifs de l'avenue des Champs Élysées est actuellement à vendre).

Substantif : emblème, dans le sens de symbole. Le mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge vient d'adopter le « Cristal-Rouge » comme nouvel emblème protecteur. Symbole protecteur ? Un autre exemple : Emblème de virilité, la barbe affirme votre personnalité avec style et élégance. Symbole de virilité ?

Étymologie : du latin emblematicus : plaqué, marqueté. Emblema : marqueterie, mosaïque, placage. Grec
εμβλημα : partie du bois d'une lance qu'on fixe dans le fer ; verbe εμβαλλω : faire entrer, mettre dedans. (voir à la rubrique Diable le paragraphe sur Symbole). Les néo-crétins qui se gargarisent de l'adjectif emblématique qu'ils emploient au lieu de symbolique ont finalement en partie raison ; emblème et symbole dérivent d'une même racine, qui signifie jeter.

Émergent (néo-crétinisme) : qui commence à occuper une place sur le plan international, qui commence à avoir une économie développée. Avant, on disait « pays en voie de développement ». Pays émergents. Autre exemple : Le XXIe siècle sera celui de l'Asie et de ses pays émergeants. Ou bien, cet autre exemple : Les maladies émergentes comme le SRAS (Syndrome Respiratoire Aigu Sévère) ou la grippe aviaire seront-elles les fléaux du 3ème millénaire ? Remarquer l'orthographe émergeant (= participe présent) au lieu d'émergent (= adjectif) dans certains cas. Maladie émergente : maladie nouvelle, causée par l'évolution ou la modification d'un agent pathogène ou d'un parasite existant. Voir Immersion.

Émergent veut normalement dire : qui apparaît naturellement après le retrait des eaux. Ou année à partir de laquelle on commence à compter une ère : La naissance de Jésus-Christ est l'an émergent du christianisme.

Étymologie : emprunt au latin emergens,-entis, participe du verbe emergere : émerger. Composé de e- : hors de, et mergo, mersum, mergere : plonger.

Émérite : cet adjectif signifie précisément : qui a pris sa retraite et jouit des honneurs de son titre. Un évêque peut être émérite, c'est-à-dire qu'il abandonne sa charge épiscopale en raison de son âge. Par extension, émérite désigne toute personne ayant une longue pratique ou expérience de quelque chose, en raison de son âge. Que penser alors de ce titre de gala point fr : Beyoncé... journaliste émérite. La vénus callipyge de la pop se voit même récompensée pour un article écrit dans Essence en juillet 2011. Étant donné que cette chanteuse est née en 1981, il paraît difficile qu'elle soit émérite à 30 ans. Dans le même esprit, on a : Angelina Jolie : Pilote émérite qui s'en va royalement dans les airs. Ladite Angelina Jolie est née en 1975, et son âge (37 ans en 2012) ne plaide pas en faveur de son « éméritat ». Il semble qu'émérite dans ces contextes veuille dire : chevronné, de valeur, de grande valeur, éminent, exceptionnel, expérimenté, remarquable, supérieur ...

Plus fort encore, cet autre exemple piqué dans ouest-fr point fr : Tom, sportif émérite et bon élève, récompensé par l'Académie de Nantes. Ledit Tom est un lycéen de 15 ans. Il est impossible, cette fois, qu'un être aussi jeune soit un sportif émérite. Un sportif âgé à la retraite, – à la rigueur. Émérite doit signifier dans l'esprit du rédacteur : expérimenté, doué, remarquable... Il est pourtant simple de regarder dans un dictionnaire ; cela mérite le détour.

Étymologie : emprunt au latin emeritus : qui a accompli son service militaire, participe passé du verbe emereo, emeritum, emerere : mériter, gagner.

Émotionner (barbarisme) : remplace le verbe émouvoir, dorénavant trop difficile à conjuguer pour les néo-crétins de base. Le verbe émotionner est un verbe refait, qui appartient au premier groupe, vivant, productif, et facile à conjuguer. Je suis émotionné. Ou bien : La poésie, ou l'art d'émotionner par les mots. Il peut cependant y avoir une part de jeu, de plaisanterie dans l'emploi de ce néo-verbe. Voir Positionner, Réceptionner. Voir également les albums d'Achille Talon, la bande dessinée de Greg, pour l'invention verbale.

Étymologie : verbe refait à partir d'émotion. Émotion : du latin emovere, composé du préfixe e- : hors de, et de moveo, motum, movere : mouvoir. L'émotion, c'est ce qui meut, qui tire hors de soi.

Empêcher, empêchement : ce terme fait référence à la procédure d'impeachment (interdiction ou impossibilité d'exercer le pouvoir, procédure de destitution) étasunienne : le Conseil de la Couronne ayant constaté " l'empêchement " pour le prince... Ou bien : Le prince empêché (sic) par la maladie, c'est son fils qui prend les rênes du pouvoir. Il s'agit, dans les deux phrases citées, du Prince Rainier de Monaco, et la procédure d'impeachment ne peut évidemment pas s'appliquer à lui. C'est une ineptie de journaliste, qui ne se donne pas la peine de jeter un coup d'œil dans un dictionnaire.

Importation frauduleuse de l'anglo-saxon. Empêcher, en anglais, se dit to prevent.

Étymologie : empêcher, du latin impedicare (im-pedicare) : entraver, prendre au piège. Racine : pes; pedis : pied. Grec :
πούς, ποδός (pous, podos) : pied.

Emploi, employé : pour emploi, on disait anciennement métier, travail, boulot. Et quelqu'un qui a un emploi n'est pas forcément un employé (), mais c'est aussi un salarié ou, comme on dit aujourd'hui avec de forts relents vichyssois, un « collaborateur ». Quelques néologismes typiques, dus au néo-crétinisme mondialiste, qui remplace les mots par leur contraire : agence pour l'emploi (= bureau de chômage), pôle emploi (= bureau de chômage), sans-emploi (= qui pointe au bureau de chômage)... Quant à une employée de maison, c'est une femme de ménage, anciennement bonne à tout faire (y compris crac-crac avec son patron).

() Un employé renvoie à la fonction publique, à une administration, à un bureau : employé aux écritures.
appel : emploi, en français, c'est le fait d'employer quelque chose (emploi de la force), la façon d'utiliser quelque chose (mode d'emploi). Emploi dans le sens ‹ travail › est une dérivation abusive.

Antonyme d'emploi : désemploi. Charabia journalistique et administratif : ... une région entrée en désemploi. Dire tout simplement qu'elle perd ou supprime des emplois serait sans doute trop vieux-jeu.

Étymologie : employé, participe passé d'employer ; du latin implico, implicare (im-plicare) : plier dans, mettre dans. Doublon : impliquer. Le verbe latin plico, plicare a donné plier, et aussi ployer.

Employabilité (barbarisme) : qu'on peut employer, embaucher ; embauche. ... l'institution scolaire proprement dite n'aura plus qu'à assurer la socialisation des jeunes et à leur inculquer, non plus essentiellement des savoirs, mais des compétences devant garantir leur employabilité et leur adaptabilité. Jeunes, vous avez compris : avant vous étiez de la chair à canon, vous êtes dorénavant de la chair à patrons.

Voir Acceptabilité, Défectuosité, Durabilité, Faisabilité, Infectuosité, Payabilité, Pénibilité, Utilisabilité, Vérifiabilité (etc.)

Empreint / emprunt : les deux termes sont souvent confondus sur le plan orthographique comme sur le plan de la prononciation. Relevé dans lefigaro.fr : La semaine dernière, elle a décidé de confier aux enquêteurs qu'elle avait eu une relation avec DSK, consentie, mais emprunte de violence, selon elle. Voilà un emprunt à risques. Relevé dans un site internet, consacré à la philosophie : Ce grand homme d'études, emprunt de sagesse, aimant la tradition et les idéaux chinois fut vite remarqué (à propos de Confucius). Est-ce qu'il n'a pas l'air emprunté ? Voir Alphabet (nasales).

Un emploi du mot empreintes, qui a surpris loteur : A l'aide de 2 avions de ligne, ils ont réussi à faire tomber 3 immeubles (WTC 1, 2 et 7) sur leur propres empreintes, et à une vitesse proche de la chute libre. Que veut dire empreintes dans ce contexte ? Bases ? Fondations ? Loteur a cherché pour savoir si ce n'était pas un terme d'architecture, mais n'a rien trouvé.

Étymologie : emprunt, du bas latin *impromutuare : emprunter, confondu par la suite avec impraestare : prêter. Empreint, participe passé du verbe empreindre : produire un relief ou un creux par pression sur une surface. Du latin imprimere (im-premere) : presser. D'où vient le mot imprimerie.

Emprise : entreprise ou prouesse chevaleresque : La Révolution fut une folle « emprise », à la façon des vœux chevaleresques du Moyen Âge (Renan). Ascendant intellectuel ou moral : avoir de l'emprise sur quelqu'un. Mais dans l'esprit de nombreux journalistes ou rédacteurs, il semble que le mot emprise soit confondu avec « empire » : Des tests pour voir s'il était sous l'emprise de l'alcool ou d'autres substances se sont révélés négatifs. Ou bien : Un père a été gravement blessé et son fils de six ans se trouve entre la vie et la mort après avoir été renversés samedi soir à Saint-Georges d’Oléron (Charente-Maritime) par un chauffard sous l'emprise de l'alcool (liberation point fr). Que l'alcool ait un ascendant moral sur un individu, voilà qui est étonnant. Kif-kif pour la drogue : Sous l'emprise du cannabis, il tue un bébé, titre un article web. Et dans le chapô de l'article : Un bébé meurt dans un accident causé par un chauffard positif au cannabis. « Un chauffard positif au cannabis » : voilà une formulation positivement étonnante.

Mais il n'y a pas que certaines substances qui aient de l'emprise sur les individus : Selon elle (un professeur), l'éducation nationale est "sous l'emprise de syndicats ultra politisés à gauche". Est-ce le rédacteur qui a employé le mot emprise ou le professeur ? Dans ce dernier cas, le professeur devait être sous l'empire de l'alcool. Autre exemple : Mais il ne pouvait exercer son emprise sexuelle là-bas, aussi avait-il tout prévu sur place, dans son pays (à propos du colonel Kadhafi, connu pour ses penchants de domination sexuelle sur les femmes).

Étymologie : emprise, participe passé substantivé de l'ancien verbe français emprendre, forme archaïque du verbe entreprendre.

Émuler : en informatique, c'est imiter, simuler, donner les caractéristiques de, rendre semblable à, être la copie de, reproduire ... avec le substantif dérivé émulation. Carte d'émulation minitel : qui permet d'avoir les fonctions d'un minitel. L'emploi de ces termes (émuler, émulation) par les informaticiens révèlent leur manque total de culture française, et leur manque total d'émulation entre eux.

En français normal, un émule est un rival, quelqu'un qui essaye de faire aussi bien, sinon mieux que quelqu'un d'autre.

Étymologie : émule, du latin æmulus, « celui qui cherche à imiter ou à égaler », remonte à une racine signifiant combat, dispute, rivalité. Et l'émulation est « la noble ambition d'égaler ou de surpasser quelqu'un ». Mais avec l'informatique, on est bien loin de la saine et noble émulation ou rivalité.

De l'æmulus latin viennent Æmilius, Æmilianus, qui ont donné Émile, Émilien.

En (dans) : la préposition en commence à remplacer la préposition dans, comme par exemple dans ces deux réclames pour les magasins à succursales Mac-Ducon : (les steaks) sont cuits en restaurant. Ou bien : Tous les matins, (les tomates) sont tranchées en cuisine.

Une nouvelle manie langagière, celle de dire « être en » ou « être dans », vient d'éclore dans les bouches de nos contemporains, dont voici un exemple étonnant, émanant d'un président de la République en titre (2012) : On ne va pas pouvoir régler tout ce qui ne s'est pas fait pendant des années, maintenant on est en responsabilité, donc il faut le faire. Être en responsabilité : être responsable, avoir la responsabilité ? Et l'on ne compte plus les expressions comme être en attente de, être en recherche de ... au lieu de 'dans l'attente de', 'à la recherche de'.


Êtes-vous en dépression, ou êtes-vous dépressif ?

Exemple d'une dépêche de l'A.F.P. où l'on trouve être dans : Ségolène Royal affirme qu'elle "n'est pas dans le renoncement" et "reste disponible à toute éventualité". Autre exemple, émanant de la Présidence de la République (2013) : «La ministre de la Culture n'est pas, dans son ministère, dans un rythme d'urgence quotidienne, à l'inverse du ministre de l'Intérieur, par exemple», estime la Présidence (20 minutes point fr). Bizarre, bizarre. Est-ce pour « faire mieux », plus technologico-branché ?

Lu sur 20 minutes point fr : Lancée en plateau, son interview de l'auteur à succès interpelle. Loteur avoue ne pas avoir très bien compris la phrase, qui lui semble proche du charabia. On admirera cependant l'expression lancée en plateau (lancée sur le plateau ? tournée sur le plateau ?) Pour une fois où la préposition sur se justifiait ... Autre exemple, bizarroïde : Se lancer en radio, c'est abandonner le 20 Heures ? (un néo-journaliste de pure media point com). Pourquoi pas : dans la radio ?

Quant au régionalisme provençal 'en' au lieu de 'à', il tend à se répandre comme la vérole sur le bas-clergé breton : en Arles, en Avignon. C'est surtout le fait d'ignorants ou de pédants, car en français correct la seule préposition qu'on doive utiliser devant un nom de ville est 'à' : à Arles, à Avignon, à Autun, à Angoulême, à Alençon, à Ajaccio... ou sous la forme contractée 'au' : au Touquet, au Havre. Tant pis pour l'hiatus !

Encablure (environ 185 mètres, 1/10 de mille marin) : une mesure surtout utilisée pour les distance en politique. Mais "l'état-major" de la candidate - une vingtaine de proches collaborateurs - s'est installé à quelques encablures [de la rue de Solférino], dans 300 mètres carrés de bureaux situés sur le boulevard Saint-Germain. Le boulevard Saint-Germain est-il considéré commme une voie navigable ? Qui va se noyer ? (écrit en 2006). Autre exemple : Le restaurant Laurent, situé à quelques encablures des Champs-Elysées, est un charmant boui-boui sans prétention où les gens du monde se retrouvent pour déguster un homard à 98 euros... (à propos d'un déjeuner entre Fr. Hollande et B.H.L.)

Entendu à la télévision (A2, 1er mai 2010) « L'île de Guernesey n'est qu'à quelques encablures de la France ». Étant donné que Guernesey est à quarante kilomètres des côtes normandes, ça en fait beaucoup, des encablures (environ 216,216 216 216).

Autre utilisation du mot encablure, mais dans un sens temporel, ce coup-ci : Nous sommes à quelques encablures du Sommet de Rio avec plus que jamais une anomie totale, du fait que les pays industrialisés mais aussi les pays émergents font une course de plus en plus rapide vers l'abîme de la croissance débridée. A quelques encablures = il n'y a pas très longtemps ? (on est obligé de hasarder des hypothèses).

Étymologie : du latin capulum : longe, corde, câble. Cela a donné une mesure de distance égale à la longueur des anciens câbles, soit environ 180 mètres. On peut écrire encablure ou encâblure.

Enceinte : se dit d'une femme qui porte un enfant en son sein : Magdeleine était enceinte et sa grossesse avancée se trahissait visiblement (Alphonse Karr). Mais les rédacteurs et chroniqueurs de (merde) ont estimé que cet adjectif pouvait aussi s'appliquer aux animaux : (Les pompiers) mettent 12 heures à sauver une chatte enceinte qui était en fait... une peluche (Gentside du 01.12.2011). Et le rédacteur de poursuivre : [...] les habitants étaient inquiets de la disparition de "Puss Puss", une chatte enceinte. Qu'en disent les Chiennes de garde ?

Étymologie : enceinte, adjectif qui ne s'emploie qu'au féminin et que pour les femmes ; du latin incincta : sans ceinture. Verbe cingo, cinctum, cingere : ceindre. Pour les femelles d'animaux, on dit grosse ou pleine : une chatte grosse, une vache pleine.

Encontre (à l'~ de) : cette locution signifie normalement en français : à l'opposé de, en face de, en s'opposant à : je ne vais pas à l'encontre de ce que vous dites : je ne m'oppose pas à ce que vous dites.

De nos jours, cette locution est utilisée de façon erronée dans le sens de 'contre'. Le professeur a quant à lui été suspendu et une procédure disciplinaire à son encontre est en cours. Autre exemple : Violence et injures à l'encontre de trois policiers rochelais, titre Sud-Ouest. Et pour faire bonne mesure : Violence gratuite du SPVM à l'encontre de manifestants contre la hausse des frais de scolarité (SPVM : Service de police de la ville de Montréal). Un autre exemple : Déjà, Balotelli avait indiqué au début du tournoi qu'il envisagerait de quitter le terrain s'il entendait des injures racistes à son encontre. Encore un exemple ? N'appréciant que très moyennement la manière dont certains journaux ont traité sa plainte contre Dominique Desseigne, Rachida Dati a trainé devant les tribunaux Le Point et Le Monde pour avoir colporté "des ragots et des calomnies" à son encontre. Tendance naturelle des journalistes ou des néo-rédacteurs, maîtrisant mal le français, d'allonger inutilement et fautivement les mots, et surtout de ne jamais vérifier le sens des mots dans un dictionnaire.

Étymologie : formé de en + préposition contre, du latin contra.

Encryption (néo-barbarisme) : c'est le fait de coder (un texte, une information). Le verbe crypter n'existe pas en français, de même que le substantif encryption. Dans ce dernier cas, il s'agit d'un (néo-)anglicisme, car ce terme n'est pas répertorié dans le Harrap's. Etymonline signale que le terme 'encrypt' est un néologisme informatique, apparu en 1975. Tous les échanges entre membres du groupe resteraient privés avec un haut degré d'encryption. Haut degré de confidentialité, haut degré de codage ou de chiffrage, peut-être. Partant de là, on peut trouver le verbe encrypter : chiffrer, coder. Je cherche un programme qui me permet d'encrypter un fichier sur Windows et de le décrypter sur Linux.

Étymologie : encrypter, former à partir du préfixe en- + grec κρυπτός (kryptos) : caché.

Enculer, enculé : le verbe enculer, qui veut dire sodomiser, et son participe passé sont en passe de devenir des termes d'insulte des plus banals, et de nos jours un enculé n'est qu'un salopard, une pourriture ou une ordure, bref un être envers qui on n'a que du mépris. On peut traiter d'enculé n'importe qui, dont on est très mécontent, ou dont on désapprouve fortement la conduite etc. sans qu'il y ait une allusion stricte à ses mœurs ou ses préférences sexuelles. Ce n'est donc plus du tout une insulte anti-homo (on peut aussi enculer une femme) ou contre les sodomisé(e)s. Par exemple, quand l'Assemblée du Peuple vote au nez et à la barbe des Français l'adoption du Traité de Lisbonne (= Constitution de l'Europe) en février 2008 – malgré le NON des Français à ce traité, ont peut en déduire que les représentants du Peuple ont enculé (trompé, floué, trahi, baisé) le Peuple. Voir à ce propos ceci, où l'auteur de l'article déplore le comportement illégal de certains députés européens.

Même chose avec l'adoption par une écrasante majorité du T.S.C.G. (Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance [sic]) par les députés (octobre 2012). Les députés français ont vendu la France aux grands groupes financiers ; ils ont enculé (trompé, floué, trahi, baisé) les citoyens français. NE VOTEZ PLUS !

Cf le mot de JFK (J-F Kahn) : « Aujourd'hui, on peut dire « bite » et « enculé » même au cours d'un dîner mondain, mais vraiment on ne peut plus dire « prolétaire » ou « lutte des classes ». Foutrecul ! Le mot enculer s'est si démocratisé qu'une des injures à la mode en 2010 a été : Va te faire enculer, sale fils de pute ! (insulte made in caillera). Voir Con, Pute. Même chose en ce qui concerne l'adoption du M.E.S. (Mécanisme de européen de stabilité) par l'Assemblée nationale (février 2012), qui asujettit les États aux banquiers. On peut ainsi dire que les représentants du Peuple sont des enculés (des pourris, des individus sans foi ni loi).


VTF , SFD de !

Synonyme coluchien : enfoiré : Les enfoirés.

D'autre part, sur les forums, on peut trouver les formes en-Q-ler, en-Q-leur pour franchir les barrières des robots filtreurs : Les cogneurs de femmes ont souvent été cognés, les en-Q-leurs de mômes y sont souvent passés, ainsi de suite.

Con et enculé font partie de ce qu'on pourrait appeler le 'vocabulaire des orifices'.

Étymologie : du préfixe en- + cul : sodomiser. Parfois signifie tout simplement posséder charnellement. « Enculeur de mouches » : personne pointilleuse. Littré fait état d'un adjectif substantivé enculé : vieillard obstiné.

Énergiser (néo-barbarisme) : emprunt inutile à l'anglo-saxon, dans le sens de 'donner de l'énergie, 'dynamiser', 'fortifier', 'stimuler', 'tonifier' etc. Une page internet vous propose ainsi d' Energiser et [de] fidéliser votre capital humain (sic) : votre culture fait votre différence (re-sic).

Étymologie : du grec
ενέργεια (énergeia) : force en action. (A ce propos, beaucoup de personnes confondent force et énergie. L'énergie est une puissance active ; la force peut être tranquille.) Le mot grec est formé d'un préfixe εν (en) + εργον (ergon) : action, occupation, travail. D'où ergonomie, par exemple. Le radical erg/org a donné en latin organum (instrument, moyens, qui a donné orgue, organe, organiser en français), en allemand Werk (travail), en anglais work etc.

Enfance : une maladie dont on ne guérit jamais (Frédéric Dard). Voir Mort, Vie.

Enfant : concept à la mode, et donc néo-crétin, auquel il est interdit de s'attaquer. Il semble qu'un enfant ne soit pas simplement un enfant, mais un enfant-roi, une entité quasi angélique voire quasi divine, ayant par conséquent tous les droits. Comme s'il était supérieur à un adulte. L'idolâtrie que manifeste notre société aujourd'hui (l'enfant est sacré, l'enfant est tabou, l'enfant est roi) est en soi une forme de pédophilie. Si un fait divers concerne des adultes, ce n'est que tragique. S'il touche un enfant, alors là c'est la déferlante d'émotions ou d'indignations selon la nature du fait divers (simple gifle, accident, disparition, viol, assassinat). Ce genre de réactions émotives épidermiques est fortement entretenu par les media, qui n'hésitent pas à en faire leurs choux gras de façon tout à fait indécente. Toucher à un enfant est devenu un tabou absolu, avec le viol et le racisme. Un enfant, c'est sacré. L'assassinat d'un enfant semble être le crime contre lesquel beaucoup de bien-pensants réclament le rétablissement de la peine de mort.

Par contre, si on assassine un MBH (homme Mâle Blanc Hétéro), aucune chance qu'on en parle. Curieusement, si des populations non-chrétiennes marient contre leur gré des fillettes de 13 ans, cela ne semble soulever que de vagues protestations de la part d'associations bien-pensantes.

Quand on sait que des enfants de plus en plus jeunes agressent des citoyens ou leurs professeurs, se permettent de critiquer ou d'insulter leurs parents, l'on ne peut que rester pantois, et se rappeler la phrase de Freud sur le « polymorphe pervers » (un vrai petit monstre). Qui n'a jamais vécu, enfant, les persécutions de ces aimables petits salauds ?

Comme preuve du fait que les enfants sont naturellement bons, un jeu tout beau tout nouveau, celui du « petit pont massacreur ». Le petit pont massacreur est un jeu amusant qui consiste à envoyer un objet entre les jambes d'un autre enfant, et une fois l'objet passé entre les jambes, tous les autres chérubins se jettent sur lui en le rouant de coups de pied et de coups de poing. Une fois l'enfant à terre, tout le monde s'en va. C'est un jeu auquel les jeunes se livrent pour passer leur fantaisie sur quelqu'un de plus faible qu'eux. Comme une bande de chiens enragés avec un morceau de viande à dévorer. « Je n'aime pas les enfants ni grands, ni petits, ni moyens », déclarait un auteur anonyme du XIIIe siècle. L'on ne peut que tomber d'accord avec lui.

Voir MBH, Pédophile, Publicité, Tradition.

Étymologie : l'enfant, littéralement, c'est celui qui ne parle pas. Du préfixe privatif latin in- + le verbe for, fari : parler. Participe passé fatum : ce qui est dit, destin, d'où en français fatal, et aussi fée, fable. Grec
φημί (phémi) : rendre visible, manifester, parler ; cf. en français euphémisme. Et φωνή (phôné) : son, voix. Les enfants, ça donne souvent de la voix.

Enfant (bis) : « Il n'y a plus d'enfants ». La preuve ? Le terme infanticide a disparu du code pénal. On parle aujourd'hui d'« homicide aggravé sur mineur de moins de quinze ans » (sic). Curieusement, pour l'auteur, un enfant n'est pas un mineur de moins de quinze ans. Ça reste un enfant, – un point, c'est tout. Voilà un processus de masquage, de gommage, d' « invisibilisation » particulièrement criminel. Aussi criminel que l'infanticide lui-même. Notre société politiquement correcte est championne de crimes envers la langue.

Rappelons que l'enfant, étymologiquement, c'est l'in-fans, celui qui ne parle pas – ou qui n'a pas droit à la parole.

Enfermer : la logique n'est pas le fort des ignorants ni surtout des journalistes de la french TV. En effet, les oreilles de loteur ont entendu cette affirmation extraordinaire le 06 juillet 2011 (cela mérite d'entrer dans les annales du néo-crétinisme) : Nous voyons maintenant l'image de DSK et de son épouse enfermés dehors, suite à un problème de clef. Comme les informations passent "en boucle", cette phrase mémorable a été plusieurs fois répétée (DSK et son épouse enfermés à l'extérieur de leur maison [BFM-Télé]), sans que personne ne corrige. À la french TV, on enferme dehors, mais peut-être aussi devrait-on faire sortir de tels journalistes ?

Étymologie : de en : dedans, + fermer. Fermer, du latin firmare, proprement : rendre fixe, affermir, fixer. De là on passe au sens de fermer une porte, la fixer solidement, la fermer. "Enfermer dehors", ce serait exfermer, défermer ?

Enfumer : fait de répandre un nuage de fumée (pour disimuler quelque chose), endormir, anesthésier, flouer, faire de fausses promesses, mentir, raconter des bobards... Verbe très à la mode, à cause de la politique généralisée de mensonges de notre époque. Accessoirement, il enfume le débat politique sur une question qui n'intéresse ni son ministère, ni le bilan social du gouvernement, ni le peuple.

Substantif : enfumage : bobard, mensonge, fausse promesse... Ça, c'est une belle réponse à l'enfumage accéléré que l'on subit ! Autre exemple : Le double enfumage de François Hollande sur la création des 60 000 postes dans l'éducation nationale.

Autre substantif : enfumeur, qui désigne celui qui enfume, c'est-à-dire celui qui raconte des histoires ou des bobards, qui anesthésie les consciences, qui ment. La quasi totalité des journalistes des grands médias français sont aujourd'hui des propagandistes et des enfumeurs.

Étymologie : enfumer, c'est littéralement emplir de fumée. Fumée, fumer, du latin classique fumo, fumatum, fumare : jeter de la fumée, de la vapeur.

Enjoy (anglicisme, prononcer ɪnʤɔɪ) : verbe anglais signifiant prendre plaisir à, savourer, se régaler. Ce verbe est maintenant presque systématiquement utilisé quand on incite un internautre à regarder ou écouter quelque chose sur internet. Exemple piqué sur la page web d'un « chanteur » : Cadeau du jour, le teaser du concert à Bercy !!!! Enjoy ! Au cinéma le 19 février et DVD dans les bacs début mars !! Remarquer l'abondance de points d'exclamation, typique du style expressif. Et on ne compte plus les noms de sites ou de sociétés avec le mot enjoy ; voir Google.

Étymologie : du vieux français enjoir (en + joir), venant du latin gaudeo, gavisus, gaudere : se réjouir. De ce verbe viennent les mots joie, et godemiché, littéralement « gaude mihi » : fais-moi jouir.

Enlasser (barbarisme) : loteur connaissait le verbe « enlacer » (étreindre, prendre dans ses bras), mais pas le néo-verbe enlasser. Nouvelle orthographe ? Pour officialiser sa victoire à l'élection présidentielle, Barack Obama a publié ce matin trois tweets, dont l'un contient une photo. On y voit le locataire de la Maison Blanche enlasser tendrement sa femme Michelle. Loteur ne raconte pas de bobard, c'est dans Yaourt! pour elles, citant pure medias point fr. Donc, c'est vrai. Noter le néo-crétinisme journalistique bon teint : le locataire de la Maison-Blanche. Combien paye-t-il par mois ? A-t-il une A.P.L. (Aide personnalisée au logement) ?

C'était notre rubrique : « Les néo-rédacteurs modifient superbement et sans vergogne l'orthographie française ».

Étymologie : enlacer : racine lac (nœud). Cf. les lacs d'amour, lacets etc. Le verbe lacer signifier unir, joindre. Latin laqueo, laqueatum, laqueare : garrotter, lier ; enserrer, enlacer. Enlasser : n'existe pas.

Enregistrer : inscrire, régler. Enregistrez votre copie du logiciel. Importation frauduleuse de l'anglo-saxon.

Étymologie : enregistrer, c'est noter dans un registre. Du latin regero, regerere : reporter, renvoyer, transcrire. Du préfixe re- + verbe gerere : diriger, mener (d'où rectitude, direction, régir, régalien (du roi ; en latin rex, regis) etc.) Gerere a aussi donné gérer, gestion.

Enregistrer (s'~) : s'inscrire, souscrire. Après l'achat de votre logiciel, n'oubliez pas de vous enregistrer. On trouve parfois la graphie registrer, directement issue du patois anglo-saxon : Registrez-vous dès maintenant ! (= inscrivez-vous).

Énorme : adjectif à la mode, et qui doit signifier : super, formidable, extraordinaire, extra, étonnant, stupéfiant, incroyable, époustouflant ... (c'est pratique, ces mots qui signifient mille choses à la fois !) Et, évidemment, l'accent tonique est sur la première syllabe, comme dans le parler hystéroïde moderne : c'est énorme ! Un distingué fouteballeur, dans sa conversation, ne le prononça pas moins d'une fois toutes les phrases dans une émission que loteur écouta par mégarde. Ce fouteballeur doit avoir un QI énorme. Énorme peut aussi avoir un emploi quasi adjectival : Énorme comme c'est bon (une réclame pour une marque de riz).

Variante orthographique : hénaurme, comme dans cet exemple : Quelle hénaurme blague !

Étymologie : du préfixe e- : hors de + norma (règle, équerre) ; énorme, c'est littéralement ce qui sort des normes, des règles.

Enseignant (néologisme) : synonyme de professeur ou quelque chose de ce genre. Quant aux anciens « instits », qui étaient une véritable institution de la République, ils ont voulu devenir des « professeurs des écoles ». Le changement de statut et l'immense progrès réalisé par cette nouvelle appellation sont étourdissants : plus personne ne veut désormais apprendre, face à des personnes qui ne peuvent ou ne veulent plus enseigner. Rares en effet sont les enseignants et les professeurs des écoles qui sont des « maîtres » ; rares sont les élèves qui sont des « disciples ».

Citation (bis)

La mondialisation économique, politique et culturelle rend obsolète l'institution implantée localement et ancrée dans une culture déterminée que l'on appelle l'École et, en même temps qu'elle, l'enseignant (rapport 1998 de l'O.C.D.E. sur les politiques de l'Éducation).
Mais il est vrai que les mots qu'on applique aux hommes et aux choses sont importants ; c'est ainsi que loteur est tombé sur la phrase suivante, émanant de l'A.F.P. : [...] la France a le taux d'encadrement dans les écoles le plus faible des 34 pays de l'OCDE, avec cinq enseignants pour 100 élèves. Les maîtres et professeurs (« enseignants ») sont considérés comme du personnel d'« encadrement ». L'encadrement, chez les militaires, c'est l'ensemble des officiers et sous-officiers qui assurent le commandement. Dans une société, c'est l'ensemble des personnes (cadres) qui assurent la gestion de l'entreprise. L'utilisation du mot encadrement, appliqué au système scolaire, est plus que contestable pour loteur.

Voir Apprenant, École, Éducation nationale, Illetrisme.

Étymologie : le Littré ne connaît pas le mot enseignant au sens de professeur. C'est pour cela qu'enseignant est noté comme néologisme dans la rubrique. Enseignant : participe présent substantivé du verbe enseigner : du bas-latin insignare, venant du préfixe 'in' + signum : signe. Enseigner, c'est d'abord marquer d'un signe. Puis indiquer, faire connaître.

Enseigne : dans le sens de raison sociale, d'établissement commercial appartenant à un groupe précis, de magasins ou de magasins à succursales. Carrefour avait déjà été contraint, en 2006 et 2008, de démonter deux autres enseignes du même type, également installées dans l'agglomération de Montpellier... Autre exemple : L'enseigne X... ouvrira des magasins dans les centres commerciaux en 2013, avec ses vêtements à tout petits prix (La marque X... ouvrira des magasins dans les centres commerciaux etc. ou tout simplement : X... ouvrira des magasins dans les centres commerciaux.)

Normalement, une enseigne est un panneau indicatif sur un immeuble et qui peut être à but publicitaire. Une enseigne lumineuse. Ce mot fait doublon avec insigne. L'enseigne était un drapeau dans la marine. Et un enseigne de vaisseau, c'était le porte-drapeau. Mais qu'allait-il faire dans cette galère ?

Étymologie : même étymologie que pour la rubrique précédente ; du latin in + signum : marque, signe. Puis pavillon, drapeau (marine), panneau (commercial)...

Entame : c'est normalement la première tranche d'un mets, d'un pain. Mais les néo-crétins sont passés par là, et se sont emparés de ce mot, qui doit signifier maintenant quelque chose comme début, commencement, mise en route ... avec le verbe entamer : amorcer, attaquer, commencer, déclencher, lancer, mettre en route, débuter ... Loteur livre au lecteur ce magnifique morceau d'anthologie, un dialogue entre un chroniqueur sportif et une fouteballeur : Le chroniqueur : D.D., votre entame de match explique la défaite ? D.D. : C'est probable. Au-delà du fait qu'on a pris ces deux buts, et qu'on a couru derrière, on a eu une entame compliquée. Le chroniqueur : Ce n'est pas la première fois que votre entame est timide.

Il n'y a pas que dans le vocabulaire sportif où l'on trouve cet emploi délirant du ce mot : A l'entame de la dernière semaine de campagne, M. Sarkozy a livré lundi matin une nouvelle charge contre la CGT, accusée de "trahir la cause du syndicalisme" pour avoir appelé à voter contre lui. Autre exemple : Trop tarte le 13 heures de France 2 avec cette entame qui me mortifie "Bienvenue dans VOTRE édition du 13 heures". Entame = phrase d'accueil ? Et puis, cet emploi d'entame dans une contexte plus « culturel » : Afin d'appâter l'auditeur, l'animateur [Finkielkraut] avait pris soin de lustrer l'émission, citant, en entame, des passages « lumineux » de son bouquin (à propos d'un livre de Robert Redeker contre le sport). Et puis tiens, pour terminer dans le culinaire, cette citation : « En premier lieu, adoptez une alimentation saine et variée », entame fruity. « En premier lieu », « entame » ...

Étymologie : entame, entamer, c'est toucher à quelque chose d'intact. Du latin intamino, intaminare : souiller, profaner. Ou attamino, attaminare : toucher.

Entièreté (barbarisme) : cela doit vouloir dire : intégralité. Relevé sur le net avec des filets à néo-crétinisme : J'ai écouté cette conférence dans son entièreté. Loteur a même pu entendre ce barbarisme de la bouche d'une présentatrice de télévision, qui apparemment ignorait le mot intégralité. Tendance des ignorants ou de ceux qui maîtrisent mal le français de refaire des mots sur des radicaux connus, plutôt que de faire l'effort de chercher le mot exact. Un peu comme solutionner en face de résoudre.

Étymologie : entièreté : dérivant de l'adjectif entier, du latin integer, integrum : non touché, intact, entier. Cf. en français intègre, intégral. La racine est tangere : toucher.

Entraînement : il y a longtemps que cet anglicisme, dérivé du vocabulaire hippique, s'est imposé en français, pour désigner une formation, un apprentissage. On le retrouve, anglo-saxonisé, sous la forme de training. Training autogène. Ne pas oublier qu'en anglais trainee = stagiaire, et non traînée !

Étymologie : de l'anglais to train : dresser. Le mot entraînement existe aussi en français ; c'est le fait de communiquer un mouvement : courroie d'entraînement. Venant du français train, traîner : tirer, tirer derrière soi. Du latin traho, trahere : tirer, qui a aussi donné traire.

Entrée de gamme : produit de basse qualité, produit merdique dans le vocabulaire fleuri des publicitaires néo-crétins. Avant on disait bas de gamme, mais cela faisait trop dépréciatif. Et comme cela ne suffit pas, certaines réclames (pubs) en rajoutent : « ... le constructeur japonais Honda s'offre une entrée de gamme low-coast (sic, au lieu de low-cost) pour ses CG125 et Varadéro ». Des entrées de gamme low-coast, ce sont des sous-merdes ?

Étymologie : entrée, participe passé substantivé du verbe entrer, du latin intrare : entrer (même racine que l'adverbe 'entre').

Gamme désigne les sept notes de musique. Du grec
γ : γάμμα (gamma), le 'g' de l'alphabet grec, car avant les notes étaient indiquées par les lettres A B C D E F G, le A correspondant au la. Le G – gamma – commençait une série des sons, et on a donné à cette série le nom de gamme. Par la suite, gamme a désigné une série quelconque ayant une gradation continue (gamme de couleurs, gamme de produits).

Entremetteur : c'est, dit tout bon dictionnaire, une personne qui sert d'intermédiaire dans un intrigue galante. Dans quel sens doit-on comprendre la phrase suivante, relevée dans Le Parisien du 31 janvier 2012 : C'est Pierre Bergé, mitterrandien historique, qui a joué les entremetteurs entre les deux hommes (Fr. Hollande et B.H.L.) ? Qui a joué les intermédiaires ? Ou qui a joué les maquereaux ? Remarquer aussi : ... a joué les entremetteurs entre ...

Étymologie : composé de entre et mettre.

Entrepreneurial (néologisme, pas noté dans le Littré ni dans le C.n.r.t.l.) : cet adjectif, qui fait penser à seigneurial (droit seigneurial), est fait visiblement d'après le substantif entrepreneur (chef d'entreprise). Il doit vaguement signifier : qui se rapport à une entreprise ou à un chef d'entreprise. Exactement comme le « miracle » Walmart, le « miracle » Marchionne et tout autre miracle entrepreneurial que les médias nous ont proposés pendant des années.

Étymologie : entrepreneurial, fait d'après entrepreneur, venant lui-même du verbe entreprendre ; formé de entre + prendre.

Envahisseurs (les) : ce n'est pas seulement le nom d'une série télévisée de science-fiction, mais c'est aussi l'autre nom des Anglo-Saxons. On dit aussi colonisateurs.

Étymologie : envahisseur, du verbe envahir, qui vient du latin invado, invadere (in-vadere) : aller dans, envahir.

Envi (à l'~) : signifie à qui mieux mieux, en rivalisant de force ou d'ardeur : Ils se haïssent, mais ils aiment l'État ; ce sont des amants jaloux qui servent à l'envi la même maîtresse (Voltaire). Mais les rédacteurs du figaro point fr ont imaginé une autre orthographe : Une révolution qui sera déclinée à l'envie dans les campagnes: le fumet de ses préparations ou le bruit du fouet qu'elle bat avec talent peut changer le cours de l'histoire. Ici, les ‹ campagnes › font allusion aux campagnes de publicité pour les produits La Laitière. Admirer au passage le très néo-crétin décliner.

On peut trouver l'orthographe correcte dans des textes néo-modernes, mais loteur n'est pas sûr que le sens de l'expression soit respecté. Marre du manque d'options de votre appli SMS native ? Avec Go SMS Pro personnaliser à l'envi votre appli pour les textos. Est-ce que le rédacteur n'a pas voulu dire : comme vous avez envie ? Nul ne le saura jamais. Noter au passage l'adjectif native : intégrée, fournie. Et puis aussi Personnaliser (infinitif) ... votre. Loteur aurait mieux vu : Personnalisez (impératif) ... votre.

Étymologie : latin invito, invitare : inviter, défier, inciter, provoquer.

Environnement : avant, on disait la Nature ou milieu naturel. Depuis la Conférence de Stockholm en 1972, on dit environnement. Ce mot a une touche politique, historique ou culturelle ; l'environnement, c'est l'ensemble des éléments naturels voire culturels qui conditionne la vie de l'homme sur terre. C'est une manie des néo-crétins que de renommer de façon abstraite des choses simples, claires, concrètes et faciles à comprendre. Et depuis que les néo-écolos se sont emparés de ce concept, on ne milite plus que pour la protection de l'environnement (= défense de la nature). Il existe même une fédération « France Nature Environnement » (admirons au passage l'inversion de type anglo-saxon, pour quelquechose de français). Donc la Nature, ce serait la nature naturelle, et l'environnement – la nature pas naturelle (?).

Les néo-crétins anglo-saxonisés ont décrété de renommer la Nature environnement pour mieux la saccager. Il s'agit d'une vaste hypocrisie mondialiste. Les Étazuniens sont passés maîtres dans l'art de saccager la Nature, suivis de près par les Chinois. Nos néo-crétins gouvernementaux nous serinent à longueur de journée – y compris lors des bulletins météo – qu'il faut respecter notre environnement. Ils ont même fait une réunion au sommet extraordinaire, qu'ils ont pompeusement baptisée « Grenelle de l'Environnement », où quelques grands esprits se sont penchés sur l'avenir de la France et de la planète Terre. Et puis, le coup des poubelles, du tri des déchets, quoi de mieux pour faire chier ennuyer les citoyens ? On est vraiment environné de cons.

A donné les adjectifs particulièrement néo-crétins environnemental et environnementaliste (Kekséksa ? qui concerne l'environnementalisme ?) : le rejet de l'atome constitue un des piliers historiques du mouvement environnementaliste. Voir Développement durable, Écologie, Grenelle, PET, Tri sélectif.

Sous la plume alerte des rédacteurs d'articles web, environnement veut tout simplement dire ‹ situation › : Tout cela se fera dans un environnement économique morose mais avec la volonté réaffirmée d'assainir les finances publiques françaises dans la "justice" (Reuters). Remarquer l'adjectif morose (qui veut dire ‹ d'humeur triste ›), le manque de virgule entre morose et mais, et la manie des rédacteurs d'utiliser les guillemets étazuniens " " à la place des guillemets français «   ».

Pour les informaticiens, qui aiment déformer le sens des mots, car ils ne les comprennent pas, environnement veut dire système de gestion d'ordinateur : environnements Windows et Mac.


Voilà une pub bien enveloppée !

Étymologie : environnement vient d'environner : disposer en cercle, mettre autour. De 'en' + 'viron' : rond, cercle, de même racine que virer. Le « Grenelle de l'Environnement » avoue bien là son étymologie : on tourne en rond.

Éolienne : appareil monstrueux qui enlaidit les paysages. Voir un champ d'éoliennes fait déprimer et rend malade quiconque a le moindre sens esthétique – un peu comme le homard de Jeff Koons au Château de Versailles, quelque chose à la fois d'incongru et d'insultant. La secte écologique, qui ne s'embarrasse pas d'esthétique, prône ces pylônes à vent qui ne sont, après étude, pas si écologiques que ça.

Étymologie : éolienne vient d'Éole (
Αιολος), le Maître des vents. Il faut remarquer qu'Éole souffle le vent (= actif), mais que les éoliennes reçoivent le vent (= passif). Les éoliennes, normalement, devraient souffler le vent. Mais loteur arrête de souffler le chaud et le froid.


Aiolos (Éole), le Maître des vents

Épicentre (néologisme, XXe siècle ; Littré ignore ce mot) : un certain nombre de chaînes de télévision, relayant les événements du Caire (1er trimestre 2011), parlent de la fameuse place Tahrir comme étant l'épicentre du mouvement révolutionnaire égyptien. Idem pour la ville de Benghazi en Libye, considérée par les journalistes de la french TV comme l'épicentre de la révolte libyenne (fév. 2011). Est maintenant qualifié d'épicentre par les 'journalistes' le point de départ, ou le centre d'un mouvement quelconque : Ce quartier (Abobo) est considéré comme l'épicentre du conflit (entre Gbagbo et Ouattara) (A2, 04.03.2011, 08h 00).

On définit l'épicentre comme le « lieu de la surface terrestre situé exactement à la verticale d'un foyer sismique, et où l'intensité d'un séisme est la plus forte » (futura-sciences.com). A moins de considérer les événements du Caire ou de Benghazi comme les manifestations de quelque chose profondément enfoui, et qui éclate brusquement au grand jour, on ne comprend pas l'emploi de cette métaphore empruntée au vocabulaire de la géologie. Le mot “ centre ” suffit amplement. À mettre sur le compte de la tendance naturelle à exagérer propre aux journalistes et à tout rédacteur d'article, et de leur psittacisme naturel. Psittacisme d'autant plus odieux en raison du séisme et du tsunami qui ont endeuillé le Japon (11 mars 2011). Loteur à ce propos a relevé ces phrases récentes sur Terra Nova :

[...] la communauté nationale, hier blanche et d'origine judéo-chrétienne, s'enrichit aujourd'hui des apports des Français issus de l'immigration d'après-guerre, aux couleurs de la diversité et d'origine musulmane pour l'essentiel. A l'épicentre de cette mutation, il y a la question de l'islam, religion quasi inexistante en France il y un siècle et référence aujourd'hui pour plus de 10% des Français. Doit-on maintenant s'attendre à un tsunami (raz-de-marée) islamiste ?
Un autre emploi du mot épicentre, que loteur comprend mal (dépêche de l'A.F.P.) : Le "Global centre" est l'épicentre du bouleversement planifié de Chengdu, théâtre d'une effervescence urbanistique (sic) à faire tourner la tête. En tout cas, le « Global centre » est un « épicentre d'effervescence urbanistique » ; pourquoi dans ce cas ne pas le nommer le « Global épicentre » ?

Étymologie : formé du préfixe épi (επι) : sur, dessus, au-dessus, + centre, centre du latin centrum, qui l’a emprunté au grec κέντρον (kentron) proprement : aiguillon, puis au sens géométrique : point central d'une circonférence, rayon.


épi (dictionnaire Bailly)

kentron (dictionnaire Bailly)

Épisode : néo-néocrétinisme en vogue. Le mot épisode désigne précisément une action incidente dans un ouvrage d'imagination en vue d'y jeter de la variété. La scène entre Fandor et Fantômas est un épisode excitant du film. Par extension, le mot épisode désigne une division, une partie d'un roman, d'un film ou d'une œuvre, une circonstance ou un événement particuliers dans une œuvre, une vie etc. : Roman à épisodes.

La french TV, réservoir inépuisable et imbattable en néo-crétineries de toutes sortes, vient de lancer dans ses bulletins météos l'expression épisode pluvieux (sic) pour dire averse, chute de pluie. En centre Bretagne, des flocons apparaîtront dès le milieu de nuit suivis d'un épisode de pluies et de neige mêlées. Épisode fait mieux ici que ‘chute’. On attend la suite du roman météorologique avec impatience. Et puis, cette phrase elliptique dans un bulletin météo qui parle d'un épisode méditerranéen (perturbation venant de la Mer Méditerranée ?), expression rare par son flou artistique.

Les épisodes de toutes sortes ont d'ailleurs tendance à se multiplier non seulement à la french TV mais aussi un peu partout : épisode pluvieux (chute de pluie), épisode nuageux (apparition de nuages), épisode neigeux (chute de neige). Relevé sur l'excellent Y'aoù? : « Météo France a prévenu : c'est un nouvel épisode hivernal qui devrait toucher 34 départements »... Ou encore extrait d'un entretien avec un spécialiste de Météo France : « Un épisode toutefois un peu moins froid que le précédent, selon Jérôme Lecou ». Té, encore un exemple relevé sur Yaourt! : Le premier épisode neigeux de cette fin d'année [2012] en plaine est arrivé cette nuit, comme annoncé par Météo France qui a placé 37 départements en alerte. Dans la suite de l'article de quelques lignes, l'expression « épisode neigeux » revient trois fois. Et puis Météo-France remet ça : Cette décision a été prise en raison «d'un épisode hivernal de neige et de pluies verglaçantes non exceptionnel». A noter l'expression « non-exceptionnel », pour dire banal, ordinaire, classique, normal ... Répétons encore une fois la définition du mot « épisode » : action incidente dans un ouvrage d'imagination en vue d'y jeter de la variété.

Les épisodes peuvent aussi concerner la chaleur : Cet épisode de très forte chaleur devrait durer jusqu'à la fin de la semaine. Les bulletins météo ? Un vrai roman à épisodes.

Et depuis la catastrophe de Fukushima (Japon, mars 2011), on emploie le mot épisode aussi dans le cas du nucléaire : En ce qui concerne le nucléaire et la sûreté des centrales, il faudra bien sûr tirer toutes les conclusions utiles lorsque l'épisode sera terminé. Le soleil lui aussi connaît des épisodes, ainsi que l'atteste cette phrase : L'astre roi risque de connaître de fortes éruptions en 2012 et 2013, selon la Nasa. Un premier épisode s'est produit entre le 22 et le 25 janvier, provoquant une forte tempête dans le champ magnétique terrestre près des pôles. Un épisode de trois jours, avec une forte tempête magnétique !

L'insistance de Météo-France et des présentateurs des bulletins de météo pour employer épisode à la place de chute ou d'intempérie sert-il à euphémiser la chose, à gommer le caractère ennuyeux des chutes (de pluie, de neige), à suggérer que cela n'est que provisoire, passager, anecdotique ? (épisode = action incidente en vue de jeter de la variété). Bref, ce serait pour le fun. Dans ce cas, l'on aurait affaire encore une fois à un procédé de novlangue, qui édulcore tout ce qui pourrait inquiéter les braves citoyens que nous sommes, – surtout par cette pédiode de réchauffement climatique. Les autorités en place nous prennent en permanence, et non pas épisodiquement, pour des imbéciles. Voir Naufragé, Pagaille, Précipitation, et aussi Cellule orageuse. [Rubrique refaite à la suggestion de Gilles D.]

Il est une autre sorte d'épisode, qui désigne une sorte d'épidémie ("phase d'épidémie", diraient les néo-crétins), ainsi qu'en témoigne cette phrase extraite d'un article de presse : Selon le site du ministère canadien de la santé, il s'est produit au moins 37 épisodes de maladies liées aux graines germées entre 1973 et 2005 dans le monde (à propos de la bactérie Escherichia Coli). Qualifier d' « épisodes » des maladies qui ont touché de milliers de personnes, et ont fait des dizaines de morts, le mot est plaisant.

Autre emploi d'épisode dans le sens d'affaire, d'aventure, d'événement... : Mais à l'heure de conclure, il revient sur le point clef pour lui de ce nouvel échec : l'attitude de cette génération, qui n'a visiblement pas retenu tous les enseignements de l'épisode sud-africain. L'« épisode » en question est l'affaire honteuse liée à une équipe de fouteballe qui s'est ridiculisée devant le monde entier. Ce ne fut pas une « action incidente » (sens du mot épisode), mais un véritable scandale. De toute façon, l'équipe de France se signale par des scandales à répétition (caprices, insultes, call-girls ...) « Ce qu'il y a de scandaleux dans le scandale, c'est qu'on s'y habitue » (Simone de Beauvoir).

Tiens, encore un épisode pour la bonne bouche : La Cnil profite de cet "épisode" pour rappeler à Facebook la "nécessité d'une plus grande transparence vis-à-vis des utilisateurs" (lexpress point fr). L'épisode en question a été la publication de messages à caractère privé dans l'espace public (sept. 2012). Noter l'indécrottable manie des néo-rédacteurs d'utiliser les guillemets étazuniens "..." au lieu des guillemets français « ... ».

Étymologie : du grec
επεισόδιον (epeisodion) : accessoire, επεισόδιος (epeisodios) : introduit en plus, littéralement quelque chose qui survient en plus.

Éplucher : si la secte Micromou fait pousser des clefs aux bouts des branches, les policiers, eux, épluchent les ordinateurs comme de simples bananes : « […] Il y a aussi des ordinateurs que les enquêteurs vont désormais éplucher afin de déterminer si les saboteurs ont agi seuls ou avec des complices ». Éplucher un ordinateur = enlever la carcasse en métal ? Avant, on se contentait d'éplucher des données.

Étymologie : éplucher, c'est enlever les parties inutiles ou non comestibles. Formé du préfixe é- (enlever) + vieux verbe peluchier : nettoyer. Latin tardif pilare : épiler, peler.

Éponyme : qui donne son nom à quelquechose. Exemple : le préfet Poubelle a donné son nom aux boîtes à ordures. Ce préfet est l'éponyme des poubelles. La déesse Athéna a donné son nom à la ville d'Athènes ; elle est la déesse éponyme d'Athènes. Le religieux italien Ambrogio (Ambroise) Calepino a donné son nom à un dictionnaire ; il est l'éponyme du calepin, au départ un dictionnaire, et maintenant un simple carnet de notes.

Mais dans la plupart des cas, l'adjectif éponyme est compris comme : qui a le même nom que, ou : qui tire son nom de. Exemples : Premier album éponyme de Nolwenn Leroy ou Le premier album éponyme de Jeremih : ce ne sont pas les albums (= les disques [vinyle ou laser]) qui sont éponymes, c'est-à-dire qui ont donné leur nom, mais c'est le chanteur ou la chanteuse qui sont éponymes des albums (= des disques), c'est-à-dire qui leur ont donné leur nom. Toutes nos excuses d'insister aussi lourdement, mais la faute est tellement courante, surtout dans le milieu ‘artistique’, où l'on parle d'albums éponymes, qu'elle doit être relevée : Nouvel album éponyme de Killswitch Engage, The XX - Album Eponyme, Avant revient avec un nouvel album éponyme. Au lieu d'album éponyme, il serait plus simple de dire : album du même nom, album qui porte son nom, voire album sans titre. Ceci affecte surtout le milieu musical.

Il en est de même dans les chroniques concernant l'opéra : Evgueni Nikitine devait jouer le rôle éponyme du «Hollandais volant», mais des médias allemands ont diffusé des photographies où un tatouage en forme de croix gammée apparaît sur la poitrine du chanteur. Au lieu de rôle éponyme du « Hollandais volant », il était plus simple d'écrire : rôle du Hollandais volant dans l'opéra du même nom. En fait, le nom de l'opéra de Wagner Der Fliegende Holländer se rend en français par Le Vaisseau fantôme. Si le rédacteur avait adopté la traduction française, il n'aurait pas commis cette erreur.

On trouve aussi cette erreur à propos de romans : D'abord, je trouve que la présentation de ce film (qui est une adaptation du roman éponyme de François d'Epenoux) relève du malentendu (le film en question s'appelle « Deux jours à tuer »). Ou bien, relevée dans un forum (projetbabel.org) la phrase suivante : Frédéric Dard, autrement connu sous le nom du personnae (sic) éponyme de San Antonio, a écrit un livre s'intitulant le coup du père françois. En voilà un qui cause bien françois. Ou enfin, cette phrase relevée sur un site internet : La Mosquée Notre Dame de Paris, est la traduction française du best-seller Russe éponyme, vendu à plus de 100.000 exemplaires. Éponyme ? L'auteur du livre s'appelle Héléna Tchoudinova. A moins qu'éponyme signifie ici qu'en russe le livre s'appelle aussi « La mosquée Notre-Dame de Paris » – ce qui est le cas : Мечеть Парижской Богоматери (metchet' parijskoï bogomateri). Allez, encore un exemple pour la route : Gargantua est le héros du second livre éponyme de François Rabelais publié en 1534. Cela voudrait dire que le livre s'appelle François Rabelais, – et non Gargantua.

Il en est de même pour les films, et loteur a attrapé avec son lasso cette phrase mystérieuse : [...] tous ces ingrédients participent à créer l'atmosphère étrange et inquiétante de Belphégor, qui réconciliera les déçus du film éponyme avec ce feuilleton culte des années 60 qui fit trembler la France pendant un mois. Un film éponyme ? Un film qui donne son nom – à qui, à quoi ? A moins qu'il ne s'agisse d'un film ayant le même nom ?

Un exemple dans le domaine informatique, trouvé dans un communiqué de l'A.F.P. : John McAfee, fondateur et ex-patron de la société éponyme de sécurité informatique, est recherché pour meurtre. Ce n'est pas la société qui est éponyme, c'est le fondateur et patron McAfee. Rappelons la définition d'éponyme : qui donne son nom à, – et non pas : qui est du même nom que. Ce n'est pourtant pas difficile à comprendre, messieurs les néo-rédacteurs.

Dans le vocabulaire d'entreprise, une marque éponyme est une marque dont la ‘racine’ est utilisée pour la conception de produits dérivés : Nestlé → Nestea, Nescafé, etc. Danone → Danette, Danao, Danacol, etc.

Étymologie : du grec
επώνυμος (epônymos) : surnom, formé de επί (epi) : sur, et de όνομα (onoma) : nom. L' « épônymos », c'était un dieu ou un héros qui donnaient leur nom à une cité, et la prenaient sous leur protection.

Epsilonesque : insignifiant. Définition trouvée sur les Dictionnaire des mots qui n'existent pas : « Epsilonesque (adj.) : d'une insignifiance aux limites de l'insondable. En mathématiques, epsilon (ε) désigne une quantité infinitésimale qui tend vers zéro. Par suite, l'adjectif epsilonesque qualifie ce qui est dérisoire, anecdotique, tellement insignifiant que le simple fait de le mentionner relève de l'imposture intellectuelle ». Que penser, alors, de cette phrase relevée sur la page Finances de Yaourt! : Le "deal", conclu en un week-end par Mark Zuckerberg, apparemment sans consultation préalable du conseil d'administration, a surpris par son ampleur. Facebook a mis un milliard de dollars sur la table pour acquérir [Instagram] une base [de données] de 30 millions d'utilisateurs, mais [avec] un chiffre d'affaires epsilonesque. Étant donné qu'epsilonesque signifie insignifiant (si l'on ose dire), cela veut-il dire que Facebook aurait racheté un milliard de dollars une société qui ne rapporte rien ?

C'était notre rubrique « Les dirigeants des grandes sociétés étazuniennes sont de grands philanthropes ».

Épuration ethnique ; nouveau nom donné par les néo-crétins à ‘ massacres de populations ' ou alors ‘ génocide '. Mais purifier la race, ce n'était pas une théorie national-socialiste ? Un Historien Accuse La Pologne D'épuration Ethnique (pourquoi tant de majuscules – dont une illogique : D'épuration – dans cet énoncé ?) Une page internet titre joyeusement : Quand la discrimination positive prend des allures d'épuration éthnique en France (avec un accent aigu sur le ‘ e ' d'ethnique). Il faudrait que l'auteur épure son langage autant que sa pensée.

Étymologie : épuration, d'épurer : rendre pur.

Ethnique, du grec
εθνικός (ethnicos), proprement : de la nation, de la race, dans le sens de païen, en opposition aux chrétiens. Les nations ethniques. Et εθνος (ethnos) : race, peuple.

Éraser (ne pas confondre avec araser) : on n'efface plus chez les néo-crétins informatisés, on érase. Mon compteur ne fonctionne plus du tout, et a érasé toutes les vieilles données. Est-ce mieux effacé pour cela ? En tout cas, c'est l'effacement de nos valeurs.

Étymologie : racine latine. Verbe erado, eradere : enlever en raclant, rayer. Ce verbe a donné éradiquer en français.

Érémiste : celui qui touche le RMI (Revenu Minimum d'Insertion). On se demande ce que vient faire le mot « insertion », étant donné que le RMI sert à tout, sauf à s'insérer. On se souvient peut-être d'un certain maire d'Alger que le Président Chirac voulait rencontrer à Alger, et qui était parti ... toucher son RMI en France. Sans doute un érémiste qui a réussi. Depuis 2009, le R.M.I. a été remplacé par le R.S.A. ou Revenu de solidarité active. Voir RMI.

Érotisme (néologisme, XXe siècle) : les pubs ont toujours utilisé l'érotisme comme moteur pour faire vendre des produits, en exhibant des jeunes femmes attirantes et court vêtues. Il est cependant, à la télévision, une forme de pub à l'érotisme vulgairement suggéré, celle par exemple où une femme s'exclame : « Waouh ! Elle est énorme ! » (pas ce que vous pensez, mais une pépite de chocolat), ou bien : « Aujourd'hui, je l'ai fait, ils vont le faire, ils viennent de le faire ... » (pas l'amour, comme on pourrait le croire, mais s'inscrire à une banque en ligne), ou encore : « Elle n'est pas très grande » (non pas la zigounette du monsieur, mais une bouteille de gaz). Ou enfin, une pub pour une marque de voiture utilise presque systématiquement l'argument sexuel (lolita, travelos, capote de couleur fraise) pour vendre des tas de ferraille sous le nom de voitures.


C'était notre rubrique : « la pub vise toujours au-dessous de la ceinture ».

Étymologie : d'après Éros, dieu grec de l'amour. Ce mot a été propulsé par la psychanalyse.

Escalade : sous l'influence du mot anglo-saxon escalation, sert à désigner un renforcement, une intensification de mesures : escalade des opérations militaires. Il peut y avoir aussi une escalade de la terreur dans les représailles terroristes. Le contraire est désescalade (désengagement, repli).

Les néo-crétins de l'informatique emploient le mot d'escalade pour signifier une remontée à un niveau supérieur, avec le verbe escalader (faire remonter) : escalader un problème (sic) à la cellule Expertise. On assiste à une escalade du néo-crétinisme dans l'informatique ; qui est premier de cordée ?

Étymologie : au sens premier : prendre d'assaut une ville au moyen d'échelles dressées contre les murailles. Escalade renvoie donc à l'idée d'échelle, qu'on grimpe échelon après échelon. Ou bien à l'escalade de montagne : efforts mesurés, gradués, répétés. Du latin scala : échelle. Même mot que la Scala de Milan, le fameux théâtre d'opéra, dont le nom est dû à l'église Santa Maria della Scala (Vierge à l'échelle) à proximité dudit théâtre.

Escalier (esprit de l'~) : c'est J-J Rousseau – dit-on – qui déclarait avoir « l'esprit de l'escalier », c'est-à-dire qu'il trouvait la bonne réplique une fois parti, et dans l'escalier (secondarité lesenienne pour les psys de service).

Des variantes modernes existent : manquer d'à-propos, retard à l'allumage, esprit « Diesel », ou même avoir le cerveau lent. Certains croient obvier à ce défaut en prenant l'ascenseur, en demandant anxieusement : « Esprit, es-tu là ? »

Pour certaines personnes, « avoir l'esprit de l'escalier » signifie aller progressivement, par étapes successives. Sans doute à cause de l'image des marches d'escalier qu'il faut gravir une à une. Encore une expression détournée de son sens initial, comme « tirer les marrons du feu », « (se) dorer la pilule »...

Étymologie : Littré note : « Escalier, étymologiquement, est collectif et signifie une réunion de degrés ». On ne peut donc gravir des escaliers, mais un escalier. Du latin scala : échelle.

Escalator : paléo-crétinisme. Désigne un escalier mécanique ou escalier roulant. Est-ce que c'est plus perfectionné ou plus rapide si on utilise un terme anglo-saxon ? That is the question.

Esclavage : la France, et c'est tout à son honneur, fait acte de repentance pour son passé colonial et « esclavagiste ». Mais c'est oublier qu'en matière d'esclavagisme, les Chinois arrivent en tête, talonnés par les Arabes, suivis de près par les Africains, et notre beau pays arrive en 7ème ou 8ème position, derrière les Anglais et Hollandais qui, eux, sûrs de leur bon droit, ne manifestent bizarrement aucune repentance ni repentir d'aucune sorte.

Si beaucoup de Noirs en veulent à la France, c'est en raison de son passé de traite négrière. C'est oublier que ce sont les Arabes qui ont mis en place le principe de la traite des Noirs (). C'est oublier aussi que certaines tribus noires capturaient d'autres Noirs pour les revendre aux nations coloniales. C'est oublier enfin que George Washington, le « père de la Nation américaine », possédait lui-même plus de deux cents esclaves. Lui crache-t-on à la figure pour autant ? Et beaucoup de Français de souche (les « souchiens », comme disent plaisamment nos amis immigrés) descendent de familles qui étaient asservies durant des siècles à quelques seigneurs (le « servage »). Les Français aussi sont des descendants de serfs, c'est-à-dire presque d'esclaves (en fait les serfs étaient attachés à la terre – mais la différence est mince quant aux droits).

() Voir la thèse de l'historien Olivier Pétré-Grenouilleau « Les traites négrières : Essai d'histoire globale ».

Quand on voit maintenant un grand nombre d'immigrés (comme de Français) asservis au triptique métro-boulot-dodo, on se dit que là, c'est vraiment de l'esclavage.

Étymologie : esclave vient d'« esclavon », qui veut dire 'slave'. Les Slaves en effet avaient été réduits en esclavage par les Germains et les Byzantins. Le régime du 'servage' (крепостное право : krépostnoïé pravo) a duré en Russie jusqu'en 1861.

Escorter : escorter, c'est accompagner quelqu'un en veillant sur sa sécurité : Un service d'escorte sera proposé aux médecins lors de visites de nuit dans les quartiers difficiles. C'est devenu synonyme d'accompagner tout court. Entrée gratuite pour les enfants escortant leurs parents. Finis les gardes du corps escortant une personnalité, ou une call-girl en « escorte » d'un client. Maintenant n'importe qui peut escorter n'importe qui. C'est le progrès.

Substantif néo-crétin : escorting. L'escorting pour moi, ce n'est pas ça. J'ai toujours eu affaire à des gentlemen, a-t-elle confié aux enquêteurs (une "escort girl" à propos de l'affaire D.S.K.). Même si les putes parlent la novlangue, on n'est pas dans la merde.

Étymologie : de l'italien scorta : escorte (groupe d'hommes armés chargés de veiller sur quelqu'un). Du latin ex-corrigere : diriger, dérivé de corrigo, corrigere : redresser, corriger.

Escroc : les escrocs se recrutent surtout chez ceux qui ont le plus d'argent : organismes de prêt, banquiers, assureurs principalement. « Quand le nombre des sinistres augmente, il faut relever le prix des assurances ; quand le nombre des sinistres diminue, il faut quand même relever le prix des assurances, en prévision d'une augmentation éventuelle du nombre de sinistres. » Quant aux banques, ce n'est guère mieux. L'essentiel de leurs activités consiste à flouer et à endetter leurs clients au maximum afin de faire de grands bénéfices. Ces mêmes banques à leur tour peuvent se faire escroquer par leurs courtiers, petits malins qui savent truquer les comptes. L'année 2008 a été fertile en révélations de ce genre (Société Générale, Caisse d'Épargne ...)

Parfois un escroc qui a réussi peut devenir ministre, comme un certain B. Carpette, – ce qui en dit dit long sur la fonction de ministre. Mais l'inverse s'observe aussi : des ministres peuvent être de francs escrocs quand il s'agit de leur fortune personnelle (citer des noms serait de la diffamation).

En anglais, ‘con’ signifie escroc ou arnaqueur. Pour une fois, l'auteur est d'accord avec l'anglais. Voir Assureur, Banquier.


Étymologie : de l'italien scrocco : écornifleur.

Espace : nom masculin quand il s'agit d'un lieu, d'une surface, d'une étendue, mais féminin quand il s'agit d'un blanc entre deux mots. Quand vous appuyez sur la barre d'espacement de votre clavier, vous obtenez une espace (blanc) et non un espace (que ce soit celui de l'astronome ou celui du capitaine James T. Kirk). Mais apparemment, dire un espace au lieu d'une espace pour un blanc semble admis. Une espace entre des chiffres et le signe pourcentage est plus fin, et s'appelle en conséquence une « fine » ; il en est de même entre des chiffres et les groupes de trois zéros ou de trois chiffres dans les sommes supérieures à mille : 15 %, 1 000, 10 000, 1 000 000, 1 235 500, etc. Quant à l'espace entre deux lettres en typographie, c'est une 'approche'. Voir Typographie.


Le Capitaine J-T Kirk (William Shatner)
un conquérant de l'espace (masculin)

Étymologie : du latin spatium : champ de course, arène, carrière ; étendue, espace, espace de temps, délai, durée (Gaffiot). Déjà l'espace-temps. L'espace (féminin) en typographie s'emploie depuis la fin du XVIIe siècle.

Espace : s'emploie dans le sens de coin, domaine, emplacement, endroit, lieu, pièce, salle, secteur, zone ... souvent suivi d'un substantif orphelin (sans article ni préposition) dans une fonction quasi adjectivale : espace fumeurs (= espace réservé aux fumeurs) ou espace non-fumeurs (= espace réservé aux non-fumeurs), espace clients, espace membres, espace sportif, espace liberté (?), espace carcéral (= prison), espaces verts (= parcs et jardins). Un joli exemple : l'œuvre des Beatles constitue l'espace privilégié de tous les « investissements identitaires » (qu'est-ce que ça veut dire ?) [...] Un journaliste parlant sans doute des asssemblées du peuple : espaces de représentativité nationale. Lu sur un bureau d'accueil : Nous vous remercions de bien vouloir respecter un espace de courtoisie (se tenir à distance de la personne qui explique son cas à la secrétaire de l'accueil). Piqué dans un article : la perception ethnique de la différence sociale est très présente dans l'espace urbain français. Plus loin, l'auteur de l'article parle d' « espaces sexués ou l'imperceptibilité féminine » (en gros, la ville appartient aux mecs). Dans une société où l'espace-temps devient un luxe, ceci n'est pas un mince paradoxe. Quant aux espaces de convivialité (?), il doit sans doute s'agir de lieux de rencontre où règne une promiscuité des plus désagréables. Bref, les espaces ne cessent de se multiplier, alors qu'on manque de plus en plus d'espace. Piqué dans la presse : Nous publions un magazine mensuel, Next, l'espace tendance et culture de Libération (en français dans le texte).


« Espace non-fumeurs », autrement dit
Interdiction de fumer

Lu sur internet : Selon ses partisans, un espace linguistique unifié (= une langue commune ?) faciliterait la compréhension mutuelle des peuples européens et le débat public au niveau européen. Autrement dit, en Europe parler anglo-saxon pour acheter les mêmes produits, c'est-à-dire les mêmes merdes ?

Extrait de la Constitution européenne, rédigée par un comique de service : « L'Europe leur offre [ aux peuples ] les meilleures chances de poursuivre, ... , la grande aventure qui en fait un espace privilégié de l'espérance humaine ». Il ne manque plus que la foi et la charité, et le tour est joué. Ou encore, toujours dans le registre comique : Europe Ecologie (sic), rassemblement constitué autour de Daniel Cohn-Bendit, José Bové et des proches de Nicolas Hulot en vue des Européennes, a adopté un "Manifeste: changer d'ère", visant à définir un "nouvel espace politique" en phase avec la "rareté qui s'annonce". Tous les ingrédients du néo-crétinisme écologique sont là, réunis en l'espace de quelques mots. Et puis, ce nouvel exemple : Deux think tanks dominent le paysage à gauche. Ils revendiquent leur liberté d'esprit mais ne cachent pas leur inscription dans l'espace socialiste. « Paysage », « espace » : la politique s'inscrit dans l'espace, mais non dans le temps.

Le mot espace en est venu presque, avec le jargon néo-crétin, à signifier 'temps' : Aussi, les espaces publicitaires télévisés (gérés par des régies publicitaires liées aux chaînes de télévision) se monnayent-ils à prix d'or. Parce qu'une séquence publicitaire télévisée, pour loteur, ce n'est pas de l'espace, mais du temps. Enfin, question de point de vue. Même remarque qu'au paragraphe précédent : on réduit les choses à l'espace, on ne les inscrit plus dans le temps. Est-ce symbolique ? Il va autrement des réclames sur les sites internet, où là, on peut encore parler d'espace, puisque c'est l'espace (surface) d'un écran ou d'une partie d'écran.

Étymologie : voir rubique précédente.

Espace de culte : une église, un lieu de culte. Au XXe siècle, rares sont les architectes qui ont compris l'importance du son dans l'espace du culte. Rares aussi sont les néo-crétins qui ont compris qu'un lieu de culte est sacré, et qu'il ne saurait être nommé espace de culte.

Espaces verts : anciennement 'parcs et jardins'. Et quand vient l'automne, ces espaces verts se transforment-ils en espaces roux ou bruns ?

Espèce : en un temps où tout se féminise, le mot espèce (dans le sens de sorte) est senti depuis longtemps comme masculin par beaucoup : c'est un espèce de machin ...

Est : cette forme du verbe être est désormais presque systématiquement confondue avec le verbe avoir. Il y a toujours un temps de latence avant que l'on est [ait] réellement la main. Ou bien : Ce n'est pas moi qui est [ai] fait un communiqué de presse dont la teneur induit en erreur.

Autre exemple, aberrant, lu sur un forum, vrai repère de néo-crétinismes : Tout le monde c'est que les politiques ne se restaurent à la cantine de l'armée du salut. C'est au lieu de 'sait', et ne se restaurent au lieu de 'ne se restaurent pas'. A kan lortograf fonétik ki simplifiré lé problèm, ou the passage to globish ? Voir SMS.

Establishment (néologisme et anglicisme, XXe siècle, prononcer ɪstæblɪʃmənt) : pouvoirs établis, autorité en place. Ça fait mieux de dire establishment, ça vous a un côté expert qui sait ce qu'il dit.

Étymologie : mot employé en Grande Bretagne pour désigner des groupes de pression de type conservateur. La nuance est plutôt péjorative. Français : établissement, établir, venant de stable. Racine riche qui a donné en latin stare : être debout ; en allemand stehen ; en anglais to stand, et aussi star (qui est fixe dans le ciel) etc. etc. etc.

Et bien : s'emploie dorénavant par tous les ignorants à la place de « Eh bien » ou « Hé bien » : Fier d'avoir appris des trucs cools (sic) par moment, on a tous joué l'élitisme un jour ou l'autre. Et bien, c'était nul. Dans le même genre : et oui au lieu de eh oui.

Étal (néo-adjectif) : trouvé sur Yaourt!-Finances : A 14H30 (05H30 GMT), le titre Samsung dévissait de 7,76%, à 1.176.000 wons (828 euros) à la Bourse de Séoul, dans un marché quasi étal. Marché étal ? Un dit un étal de marché, mais marché étal ??? Apparemment, étal est un néo-adjectif, fait d'après étaler, et doit vaguement signifier plat, calme (??) C'est très ennuyeux de toujours devoir interpréter ce qu'on lit sur la presse internet.

appel : un étal est une table sur laquelle on dispose des marchandises à vendre. Ce mot est uniquement substantif, pas adjectif. Il existe, par contre, l'adjectif étale en parlant de la mer, employé uniquement au féminin, et qui signifie que la mer ne monte plus, mais ne descend pas encore. Ce n'est pas synonyme de plat ou de calme.

A remarquer également dans cet exemple le verbe dévisser, emprunté sans doute au vocabulaire de l'aviation, le signe % accolé aux chiffres et non séparé par une espace fine, et la notation 05H30 GMT au lieu de 05H 30 T.U.

État de droit : synonyme = État de passe-droit.

Étymologie : état, du latin status : état, venant du verbe sto, statum, stare : être debout, être fixe. Droit, du latin directum, substantivation de l'adjectif directus : droit, dans le sens de justice.

État de grâce (vocabulaire religieux) : cette expression désigne une personne qui n'a aucun péché mortel sur la conscience. Cette expression a été détournée par le néo-crétinisme journalistique pour désigner quelqu'un à qui tout réussit, ou qui bénéficie d'une opinion publique favorable : Hollande profite d'un état de grâce sur le marché de la dette (lexpress point fr, 25.05.2012). Mais cet état dure peu longtemps, en général à peine trois mois. Hollande : fin de l'état de grâce (BFM-Télé, 29.08.2012).

On remarquera, une fois de plus, la manie de nos contemporains de détourner le vocabulaire religieux ; cf. agnostique, immoler, ordinateur,

Étymologie : pour état, voir rubrique précédente. Grâce, du latin gratia qui veut dire tout à la fois : faveur, complaisance, reconnaissance, bonnes grâces, agrément, charme. Adjectif gratus : agréable (cf. gré [bon ~]).

Étazunis : état mercantile situé en Amérique du Nord. Le 3 septembre 1939, la France et l'Angleterre déclaraient la guerre à l'Allemagne. Trois jours plus tard, les Étazunis proclamaient leur neutralité. Sans doute pour avoir quelque chose à vendre aux belligérants (selon Pierre Desproges). Le 11 septembre 2001, le jeune et sympathique terroriste Oulala ben Saden, – ou Oussama ben Laden, selon certains historiens maîtrisant mal l'arabe –, lançait des avions contre divers monuments étasuniens pour commémorer l'événement (version officielle de la CIA et du gouvernement américain). Autre version : ce sont les mânes de Salvador Allende (assassiné le 11 septembre 1973 par les sbires de Pinochet, qui était manipulé par la C.I.A.) qui se seraient vengées des Étazuniens.


Illustration trouvée sur le site www.mondialisation.ca

Dans les années 70, Henry Kissinger avait lancé dans une boutade : « Quel est le numéro de téléphone pour appeler l'Europe ? » Et si l'on veut maintenant appeler les Étazunis, quel est le numéro ? Le 666 ? (allusion, bien sûr, au grand Satan)

Étazunien, -ne : qui se rapporte aux Étazunis, qui vit au Étazunis, dont le peuple est « le plus assassin, pervers et immoral de la planète » selon Hugo Chavez (guerres [Viet-Nam, Irak, Afghanistan ...], pollution, pillage de la planète ... ) : L'impérialisme étazunien. Loteur a été très frappé par la mentalité d'assassin qu'on trouve dans de très nombreux feuilletons télévisés (« séries ») qui tournent autour des assassinats (tiens, justement, il y a un feuilleton qui s'appelle Criminal minds [mentalités d'assassins]). Et ce n'est pas par hasard que la possession d'armes est inscrite dans la Constitution des Étazunis. Selon un ami franco-américain de loteur, si une personne pénètre dans la propriété de quelqu'un, même sans le faire exprès, la réaction est : on tire d'abord, on s'explique ensuite.

Cette nation a inventé une nouvelle forme de terrorisme : mener des combats ‘préventifs' contre les pays accusés ou simplement soupçonnés d'entretenir un terrorisme incertain. Rappelons que la « guerre préventive » est une doctrine nazie inventée par Adolf Hitler. Selon Henry Kissinger, les Étazunis sont « un pays qui n'a pas d'amis mais seulement des intérêts ». C'est ainsi qu'en mai 2012, l'Élysée a subi une attaque informatique massive de la part de nos « amis » Étazuniens, alliés à nos amis Israëliens. Logique des Étazuniens : tout ce qui n'est pas étazunien (américain), ami ou ennemi, doit être écrasé. Voir Américons.

Pour loteur, les Étazuniens sont les plus grands bordéliseurs de la terre (guerres) ; cela se ressent sur le plan du langage (invasion culturelle, invasion linguistique).

N.B. : on pourra trouver dans ce glossaire deux graphies Étazunien ou Étasunien. Les deux graphies sont valables, surtout la première et la deuxième.

Été : toujours pourri, surtout depuis le « réchauffement climatique (ou planétaire) ».

Étymologie : sous nos latitudes, l'été commence au solstice de juin et se termine à l'équinoxe de septembre. Du latin æstas, æstatis : été ; æstus : chaleur ; grec
αιθω (ethô) : faire brûler, αιθήρ (ether) : région supérieure de l'air, éther.

Éteindre : s'emploie dans de nombreux sens qui signifie couper, fermer : éteindre l'eau (sic), éteindre une fenêtre (informatique), éteindre un programme. Tous ces contresens – c'est l'extinction du français. Et évidemment, au lieu d'ouvrir une fenêtre, – on l'allume, maintenant. Et là, nous avons affaire à des allumés.

Étymologie : du latin ex-stinguere, préfixe ex + stinguo, stinguere : éteindre. Le contraire est in-stinguere : pousser à, exciter, d'où instinct, instigation. Grec
στίγμα (stigma) : piqûre, puis marque au fer rouge, d'où stigmates. La racine stng suggère l'idée d'appuyer sur, presser sur, piquer. Anglais moderne sting : dard, aiguillon.

Éternuer : les créatifs schizophrènes des agences de publicité ne savent plus quoi inventer en matière de réclames. Ils ont fait déglutir, ils ont fait péter, ils ont font crier, maintenant ils font éternuer les acteurs, qui auraient contracté le virus d'achat pour une marque de chaussures, virus particulièrement contagieux (= forcer à acheter). Loteur se posait déjà la question : est-ce que les crétins de la pub vont montrer un type en train de faire son tas devant tout le monde pour vanter les vertus d'un laxatif ?

Étymologie : latin sternuo, sternuere, fréquentatif sternuto, sternutare : éternuer. Grec πτάρνυσται (ptarnustai) : éternuer. Origine expressive (cf. atchoum !)

Éthique : en tant que substantif, l'éthique est la science de la morale, ou plus précisément sur le plan philosophique : « Science dont l'objet est l'élaboration d'un système de référence permettant de définir un code moral ». Employé dorénavant au lieu de 'morale' tout court. Le mot grec doit faire plus savant, comme déontologie au lieu de morale professionnelle, ou de règles professionnelles. S'agit-il d'une simple érosion du langage ? D'une ignorance qui se pare des plumes du savoir ? Ou d'un détournement du langage afin de maquiller la réalité, pour donner l'illusion d'une société régie par la morale ? Voir Déontologie.

En tant qu'adjectif, éthique signifie 'qui concerne la morale' : valeur éthique. Mais cet adjectif est souvent employé dans le sens de 'moral' : "Chacun doit avoir un comportement éthique, quel que soit le métier qu'il exerce", a déclaré le chef de l'Etat français (à propos de G. Depardieu). Le chef de l'État français confond morale et éthique.

Étymologie : du grec
εθός (ethos) : coutume, usage, mœurs.

Ethnique : mot à la mode, et signifiant exotique, qui provient de l'artisanat exotique. Objets ethniques en vente sur Ibuy. On trouve même des « pantalons ethniques » sur Ibuy : « SAROUEL, PANTALON ETHNIQUE ». Sempiternel emprunt à l'anglo-saxon.

A noter que les fonctionnaires, toujours à la pointe des néologismes percutants, ont introduit la notion de « chômage ethnique », qui ne frappe que certaines parties de la population, – les immigrés. Est-ce vraiment si moche ou insultant que de dire chômage des immigrés, ou touchant les immigrés ? Autre exemple : le vote ethnique (sic) ou vote des immigrés : Habilement mobilisé par les socialistes, ce vote ethnique a fait, en mai 2012, pencher la balance en faveur de François Hollande.

Enfin, ethnique peut vouloir dire racial ou raciste. C'est ainsi qu'un media peut titrer : « Belgique : vers de nouvelles émeutes ethniques à Anderlecht ? » Les néo-crétins se triturent les méninges pour détourner le sens des mots et trouver des substituts convenables pour désigner des concepts ou idées tout à fait banals.

Il est cependant à signaler que ce détournement systématique et abusif des mots introduit un flou, une ambiguïté dangereux. En effet, comment doit-on comprendre la phrase suivante : La loi «interdit le traitement de données à caractère ethnique». Est-ce à dire que le simple fait de mentionner la nationalité ou le continent de provenance de quelqu'un, c'est enfreindre la loi ?

Étymologie : du grec
εθνικός (ethnicos), proprement : de la nation, de la race, dans le sens de païen, en opposition aux chrétiens. Les nations ethniques. En grec εθνος (ethnos) : race, peuple.

Ethnocide : se dit de toute politique tendant à supprimer une ethnie et sa culture : la politique ethnocide des Étazunis.

Ethymologie : orthographe néo-crétine pour étymologie. Peut-être parce que ça fait 'savant', peut-être par attraction avec des mots comme éthique, éthylique ... Quel est l'origine éthymologique de "diviser pour mieux regner" ? demande avec beaucoup de finesse un internaute. Passée à un correcteur orthographique « en ligne », la phrase est devenue : Quel est l'origine étymologique de "diviser pour mieux régner" ? Les correcteurs orthographiques ont vraiment du bon. Ceci nous amène (dixit loteur) à faire la remarque suivante : certaines personnes confondent l'étymologie avec le sens, la signification, la définition.

Étymologie : étymologie vient du gec
ετυμος (étimos) : vrai, véritable, et
λόγος (logos) : discours, raison. L'étymologie n'est pas la philosophie ou la science de la vérité, c'est à la base l'étude des vraies significations des mots. Mais il s'agit en fait de la science de l'origine et de l'histoire des mots.

Étonner : est devenu synonyme de ‘ne pas étonner'. Tu m'étonnes ! (ce n'est pas étonnant). Ce procédé par antiphrase est assez fréquent : On n'est pas dans la merde ! Cf le classique : ‘être dans de beaux draps' (être dans une situation embarrassante).

Étymologie : latin vulgaire extonare : ébranler par un coup de tonnerre ; avec changement de préfixe venant du latin classique adtonare ou attonare : frapper de la foudre, frapper de stupeur. De tonitru ou tonitrus : tonnerre et bruit retentissant comme le tonnerre. Cf. en français tonitruant.

Étranger : ce mot n'existe plus, et est désormais remplacé par allochtone, en opposition sans doute à autochtone. Il y avait la halle au vin, la halloween, l'allobroge, maintenant il y a l'allochtone. On n'arrête pas le progrès.

Étymologie : latin extraneus : du dehors, étranger. Extra : dehors (adv.), en dehors de (prép.).

Être (à) : de plus en plus employé de façon lourdingue, à l'imitation des peuplades anglo-saxonnes, dans le sens de ‘devoir’ : « Cette vague est à venir (on attend cette vague) et ça va frapper les grosses agglomérations, en particulier en Île-de-France... ». Ou bien cet autre exemple : « Photo ci-dessus : La façade de la cathédrale de Tournai est à être ravalée » (doit être ravalée ? va être ravalée ?). Outre la lourdeur de la phrase, celle-ci pose un problème de compréhension.

Euphémisme : façon édulcorée d'avancer un mot, une idée. Disparaître au lieu de mourrir, SDF au lieu de clochard, balle perdue au lieu d'erreur de tir, bavure pour violence policière, entrée de gamme au lieu de bas de gamme. Les exemples sont nombreux pour camoufler une réalité pas toujours belle à voir. Voir aussi Mal-entendant, Mal-voyant, (à) Mobilité réduite, Non-Voyant, (de) Petite taille ...

Étymologie : latin euphemismos, emprunt au grec
ευφημισμός (euphemismos), formé du préfixe ευ (eu), indiquant l'idée de bon ou de bien, et de φημί (phêmi) : dire. Voir Enfant.

Euphémisation : tour de passe-passe langagier qui consiste à rendre acceptable l'inacceptable. Procédé typique de la néo-langue. Ceci est employé systématiquement par les media et les hommes ou femmes politiques pour mentir agréablement et cyniquement aux citoyens. Derniers exemples de nos gouvernements : "avancer en âge" pour vieillir (Michèle Delaunay, ministre délégué aux personnes âgées dans le gouvernement de J-M Ayrault), "vidéo-protection" pour vidéo-surveillance (Brise Hortefeux, ministre de l'Intérieur de N. Sarkozy), etc. etc. etc. De nombreux exemples tout au long des pages de ce site.

Étymologie : formé d'euphémiser (voir plus haut) + suffixe -ation.

Eurabia : nom que quelques plaisants personnages donnent désormais à la future Europe, et qui trouvent (quelle horreur !) qu'il y a trop de non-Européens en Europe.

Euro (symbole graphique ) : monnaie étrangère ayant remplacé la monnaie française. Cause de la baisse du niveau de vie (-20 à -25 %, sinon plus) et du surendettement de nombreux Français, cette monnaie est pourtant louangée par les néo-crétins de la finance et de l'économie, qui s'en mettent plein les poches. Comme s'il y avait la volonté délibérée d'affaiblir ou d'anéantir les classes moyennes d'une part, et d'uniformiser tous les peuples européens d'autre part afin de les soumettre à la tyrannie de quelques oligarques. L'euro semble être la plus vaste entreprise de paupérisation des Français et des Européens jamais tentée, et réussie, de tous les temps. Selon certains néo-crétins bien informés euro normalement ne prend pas la marque du pluriel. Ce qui veut clairement dire que les Français n'auront pas beaucoup d'euros. Ces lignes ont été écrites en 2007. Actuellement (déc. 2011), la situation financière de l'Union dite européenne, grâce à de gigantesques trucages des chiffres, est telle qu'on se demande si l'euro passera l'année 2011. Il apparaît que l'endettement progressif et exponentiel de certains états de l'Union européenne amène l'Union à une explosion imminente. L'on mesure ainsi la formidable somme d'intelligences qui a présidé à la création de cette monnaie artificielle.


Vive le passage à l'Euro !
« Par essence, la création monétaire ex nihilo que pratiquent les banques est semblable, je n'hésite pas à le dire pour que les gens comprennent bien ce qui est en jeu ici, à la fabrication de monnaie par des faux-monnayeurs, si justement réprimée par la loi. »

Maurice Allais, prix Nobel d'économie

« La mise en application de l'euro obligera à quelques sacrifices bien légers (sic) en comparaison de la crise que devrait affronter l'Europe sans monnaie unique » déclarait Dominique Strauss-Kahn, ancien Sinistre (socialiste) de l'Économie, Directeur du FMI déchu (2011), aux appointements annuels d'environ 500.000 dollars, nets d'impôts. Les sacrifices doivent sans doute être « bien légers » pour lui (écrit en 2007)..

D'autre part, les néo-crétins disent volontiers euroland au lieu de zone euro. Ceux qui sont économiquement corrects – et donc néo-crétins – ont tendance à écrire le symbole euro avant la somme, à l'américaine : Il a été condamné à € 1000 d'amende et € 1 de dommages-intêrets (sic).


– Tu vas pas me croire, George Deubel-You en a une petite comme ça !
– Ah, c'est comme chez tous les Européens qu'on a niqués avec l'euro !

Barack, lui, il est baraqué

Pour mille euros, l'on utilise la graphie K€, pour un million d'euros M€, pour un milliard d'euros G€. C'est vrai que, quand des citoyens comme nous comptons autant d'euros tous les jours, cela facilite les choses. Voir Europe.

Enfin, – last but not triste –, ces crétins de financiers européens ont fait exprès de donner à l'euro une valeur délirante ; essayez donc de convertir mentalement 1.234,56 euros en anciens francs et centimes français ! (Pour les Bulgares, c'est simple, il suffit de muliplier par deux, selon la règle : un euro égale deux lévas).

Étymologie : euro, troncature d'Europe, ou plutôt de monnaie européenne.

P.S. qui n'a rien à voir : loteur fut étonné de voir ce titre d'article paru sur internet (Yaourt!) : la Bleus (?) en finale de l'Euro. Loteur pensa naïvement que la France allait abandonner l'euro ; mais non, cela voulait tout simplement dire que l'équipe de France était qualifiée pour la finale d'un championnat européen de basket-balle. On admirera au passage l'expression « la Bleus ».


Euro-fonctionnaire (barbarisme) : espèce de monstre, tant sur le plan linguistique (= fonctionnaire ‘européen’, avec un procédé de formation typique de la novlangue) que sur le plan politique. Il s'agit d'un fonctionnaire, c'est-à-dire d'un parasite, mais de haut vol, anonyme, irresponsable et omnipotent. Comme disait Michel Audiard : « On est gouverné par des lascars qui fixent le prix de la betterave et qui ne sauraient pas faire pousser des radis ». Sur le même modèle, on a euro-commissaire, ou commissaire européen. Tous ces gens-là touchent-ils plus d'euros que les autres ? Et aussi euro-député, autre barbarisme, et qui signifie 'député européen'. Sur son blog, M. Debré a répliqué de manière cinglante à l'eurodéputée: ... Voir Directives européennes.

Étymologie : formé d'euro, contraction d'européen, + fonctionnaire. Fonctionnaire, c'est celui qui a une focntion. Fonction, du latin functio, -nis : accomplissement, exécution. Verbe fungor, functus sum, fungi : s'acquitter de, accomplir, remplir.

Euroland : néo-crétinisme mondialiste signifiant zone “ euro ”.

Étymologie : substantif créé sur le modèle "disneyland", sans doute. D'euro, contraction d'Europe, + land : sol, terre, territoire, pays en anglais. Land, racine indo-européenne ayant donné land en anglais, Land en allemand, en français lande : terrain inculte couverte de genêts, de bruyères ou de fougèes.

Europa league : cet épouvantable faux anglicisme, qui traîne chez les chroniqueurs sportifs de la french TV, prétend signifier « Coupe d'Europe ». On prend deux mots que l'on juxtapose en les inversant (par rapport à la logique française). Europa n'est d'autre part un mot anglais, car dans cette langue on dit Europe (prononcer jʊərəp). Pour faire encore plus con, on trouve quelquefois la graphie « Europa ligue ». Psittacisme naturel des journalistes ? Ou vocabulaire imposé par quelques dirigeants irresponsables ? Engagé en UEFA Europa League (sic), le Tottenham Hotspur FC se renforce avec l'arrivée de Cristian Ceballos qui signe en provenance du FC Barcelona. On admirera le charabia de cette phrase, extraite d'un site consacré au sport.

Rappelons la définition de ligue : c'est une union de plusieurs princes ou États pour se défendre et pour attaquer. Ligue signifie aussi actuellement un regroupement de personnes animées par un but commun, souvent à connotation sociale ou politique (Ligue des Dwadlom). Rappelons la définition d'Europe : région de la Terre, aussi appelée « Vieux continent », qui a édifié une brillante civilisation, sur les bases de l'effort, de l'intelligence, du sens du sacré, qui est maintenant sous la coupe linguistique des Anglo-Américains, et qui est livrée en pâture aux autres continents qui entendent la dépecer avec l'accord de ses dirigeants. Voir League.

Étymologie : Europe (Europa en latin,
Εύρώπη en grec) était une princesse phénicienne que Jupiter enleva sous la forme d'un taureau et transporta en Crète. Le mot Europe proviendrait des deux mots grecs ευρύς (eurys) : large, et ωψ (ôps) : œil.

Un autre étymologie propose l'hypothèse selon laquelle le mot Europe proviendrait d'une stèle assyrienne qui distinguait les rivages de la mer Égée par deux mots phéniciens : Ereb, « le couchant » (et peut être rapproché du mot arabe 'arab' : coucher du soleil), et Assou, « le levant ». Les noms grecs Eurôpê et Asia se trouveraient ainsi dans ces deux termes d'origine sémitique.

Ligue, emprunt à l'italien liga : alliance, forme ancienne de lega, déverbal du verbe latin ligare, ancienne forme de legare : lier.

Europe : abréviation novlangaise d' « Union européenne » : TOUS les partis politiques, TOUS les journalistes et rédacteurs parlent de l'Europe, au lieu de dire « Union européenne » ; c'est volontairement flouer politiquement les citoyens en les trompant sur les mots. L'Union dite européenne (Ude) est une vaste entreprise de mystification et de néo-crétinisation des individus, au même titre que la mondialisation (globalisation). L'expression « Union européenne » est vide de tout sens – à part les sens commercial (mercantilisme) et administratif (lourdeur des directives). L'Union dite européenne s'est approprié le concept géo-politique d'Europe, pour en faire un concept politico-mercantile. Construire l'Europe politique, ou mourir, clame bien haut, bien fort notre Danube de la pensée (B.H.L.). Qu'il crève donc ! L'Union européenne a massifié les peuples. Tout ce qui est massificateur est réducteur, et les citoyens de l'Union dite européenne qui ont les moyens en sont réduits à deux libertés : voyager et dépenser leurs sous – quand ils en ont. Quant aux autres, ils ne connaissent plus que les interdits bancaires.

L'union des nations appelée « Union européenne » a reçu le Prix Nobel de la Paix (sic) en décembre 2012, ce qui ne l'empêche pas de faire la guerre quand elle le peut (Irak, Afghanistan, Serbie, Libye, Mali...) pour mieux défendre et développer ses intérêts économiques. L'Union européenne suit en cela l'excellent exemple de Barack Obama, président des Étazunis et Prix Nobel de la Paix, mais qui itensifia la guerre en Afghanistan (décembre 2009).

Les coupures bancaires de cinq à cinq cents euros représentent des ponts, des arches, des portes, laissant passer le vent, synonyme de vide, de vacuité, symboliques de cette Europe qu'on veut faire gober aux citoyens. Mais, signe des temps, en novembre 2012 la Banque centrale européenne (B.C.E.) vient d'annoncer que les nouveaux billets seront émis à l'effigie d'Europe, qui a donné son nom au continent. Et certains néo-journalistes (télévision, magazines) de préciser : les billets porteront désormais la figure de la déesse grecque Europe. Les billets actuels vont bientôt changer. La banque centrale européenne va lancer une deuxième série de billets de banque baptisée «Europe», illustrés du visage de la déesse grecque [sic] Europa [sic] (newsring point fr). Il n'y a qu'un hic, c'est qu'Europe était une princesse phénicienne, et le resta. Elle ne fut jamais déesse. Et loteur se demande naïvement : si des journalistes qui ne savent pas qui est la princesse Europe, mythe fondateur du continent Europe, quelle connaissance et quelle compréhension peuvent-ils avoir de l'Europe ? Cependant l'A.F.P. parle de « figure mythologique » et non de déesse ni de princesse, réduisant la pauvre Europe à une abstraction : « Le lancement de cette série, baptisée "Europe" du nom de la figure de la mythologie grecque qui a donné son nom au continent, commencera avec l'introduction d'une nouvelle coupure de cinq euros ».


Pièce grecque de deux euros représentant Europe.
Europe (Εύρώπη) n'aura pas porté bonheur aux Grecs.

Définition de l'Union européenne, selon une comique de service : « L'Europe, ce sera plus d'emplois, plus de protection sociale et moins d'exclusion » (bien vu, Martine !). Conception des citoyens européens selon l'ancien secrétaire d'État aux affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet : « Je pense sincèrement que le référendum n'est pas la bonne formule pour adopter à l'échelon national les traité et les règlements internationaux. Donc, en effet, si d'autres référendums [sur le traité de Lisbonne] avaient été organisés, il est probable que certains auraient aussi vu le “non” l'emporter. Mais ce n'est pas au peuple de trancher ces questions très complexes ». Au peuple, ou au bas peuple, Monsieur le Secrétaire d'État aux affaires européennes ? Merci, en tout cas, de prendre les citoyens pour des mineurs. Voir Directives européennes, Euro.

Quant aux “européistes” – ou partisans de l'Union dite européenne, ils sont en fait profondément et viscéralement anti-européens, puisqu'ils privilégient l'économie mondiale de marché et l'esprit mercantile des “multinationales”. Conscients de détenir la Vérité, le Droit, la Force, l'Argent et la Conscience universelle, ils considèrent avec mépris les « souverainistes », qu'ils traitent de naïfs et de rétrogrades.

Les états abandonnent progressivement leur souveraineté, et la France est devenue par exemple une province européenne. Quant au Président de la République française, c'est une sorte de gouverneur provincial, nanti de quelques pouvoirs. Comme les Français dans leur majorité (52%) ont dit NON à cette Europe des politicards, des combinards et des escrocs, on leur a tout simplement retiré le droit au suffrage universel (2007-2008, et ça, c'est une escroquerie). Quant aux 48% restants, il y a fort à parier qu'ils ont été conditionnés par le battage médiatique des néo-journalistes, à genoux devant la pensée unique, et prêts à lécher tout cloaque génito-anal qui se présente, pourvu qu'ils soient bien payés.


Les Irlandais ont voté
NON
à l'Europe
mais une seule fois, hélas.

L' « Europe » (l'Union dite européenne) a une immense utilité politique, économique, sociale. Elle fourre son nez partout, même dans nos chers légumes. C'est ainsi que, pendant que l'on s'extermine au Congo, qu'on se fait sauter en Afghanistan, au Moyen-Orient ou à Bombay, l'Union Européenne débat sur les concombres et autres légumes. Les vingt-sept pays membres de la Commission de Bruxelles chargée de l'Agriculture ont pris la décision de laisser commercialiser les légumes hors normes (concombre courbes, carottes tordues etc.) [nov-déc 2008]. Une instance non seulement utile, vous dit-on, mais in-dis-pen-sable. A tel point indispensable que l'Union dite européenne a été désignée pour le Prix Nobel de la Paix (sic) en 2012.


Un carotte de sexe mâle et une tomate de même sexe
(pour faire la nique aux féministes)

Quant aux habitants du concept gazeux qu'est l'Union dite européenne, on les appelle ... euh ... on ne les appelle pas, – surtout pas Européens. Car un Européen ne vit pas forcément dans l'Union dite européenne. Exemple : les Suisses. Quant aux Turcs, inutile d'insister : ils ne sont pas Européens, et ne font pas partie de l'Europe. Les partisans de l'Union dite européenne sont appelés européistes, ou plus familièrement eurogagas. Quant à ceux auxquels ils mentent (les citoyens européens), ce sont les eurogogos. Les Européens sont devenus des vaches à lait. Ils sont dépendants d'un système qui les dépasse totalement et totalitairement.

Étymologie et mythologie : Europe (Europa en latin,
Εύρώπη [Eurôpê] en grec) était une princesse phénicienne d'une très grande beauté, fille d'Agénor, roi de Phénicie, que Jupiter (Zeus) enleva sous la forme d'un taureau et transporta en Crète. Après avoir eu avec elle trois fils : Minos, Rhadamanthe – qui deviendront tous deux juges des Enfers – et Sarpédon, Zeus la donna par la suite comme épouse au roi de Crète Astérion. Le mot Europe proviendrait des deux mots grecs ευρύς (eurys) : large, et ωψ (ôps) : œil. La princesse avait-elle de grands yeux ?


Jupiter, métamorphosé en taureau, enlevant Europe. Tableau de Véronèse.

Un autre étymologie propose l'hypothèse selon laquelle le mot Europe proviendrait d'une stèle assyrienne qui distinguait les rivages de la mer Égée par deux mots phéniciens : Ereb, « le couchant », l'obscurité, et Assou, « le levant ». Les noms grecs Eurôpê et Asia se trouveraient ainsi dans ces deux termes d'origine sémitique.

Européen (de type ~) (néo-crétinisme) : synonyme politiquement correct, bien-pensant et novlangais de “ Blanc ”. Anecdote : loteur se souvient que, quand il vivait au Maroc, les Français se désignaient entre eux par le mot “ Européens ”. Voir Caucasien.

Étymologie : européen : relatif à l'Europe. Type, latin typus. Venant du grec
τύπος (typos) : marque imprimée par un coup, empreinte, caractère gravé, signe d'écriture. Forme, figure, image.

Euthanasie : s'emploie dorénavant à la place du mot abattage, sans doute jugé trop violent par les néo-crétins corrects politiquement : les équipes d'euthanasie [des volailles frappées de la grippe aviaire] qui manipulent un matériel spécifique… (spécifique et non approprié ou spécial, ça ‘classe' tout de suite). Avec le verbe euthanasier : ... les deux chiens devraient être bientôt euthanasiés (piqués, abattus). Ce sont les néo-crétins qu'on devrait euthanasier !

Pour les humains, l'euthanasie 'traditionnelle' provoque maintenant nombre de prises de position, et elle est devenue le « Droit de mourir dans la dignité ». Et le droit de mourir dans l'indignité, c'est quoi ? Des frappes chirurgicales ?

Le droit de disposer de son corps, de sa mort est toujours fortement contesté par les autorités en place, car pour nozélites notre corps ne nous appartient évidemment pas. Par contre un grand intellectuel et économiste français a émis cette très pertinente réflexion : « ... Je suis, pour ma part, en tant que (national-)socialiste contre l'allongement de la vie parce que c'est un leurre, un faux problème. L'euthanasie sera un des instruments essentiels de nos sociétés futures. » Cet Attila de la pensée a sans doute co-écrit le scénario du film « Soleil vert ».

Étymologie : préfixe grec
ευ (eu), suggérant l'idée de bon ou bien + θάνατος (thanatos) : la mort. L'euthanasie, c'est "la belle mort". Voir Oxymore.

Événement : de plus en plus souvent écrit évènement. Mais il paraît que c'est admis. "Les membres … devraient dire qu'ils sont totalement dépassés par les évènements".

L'événement, c'est ce qui se produit de façon naturelle, spontanée : un événement naturel. A cause de la polysémie, propre à la novlangue, le mot événement recouvre maintenant plusieurs domaines de significations. On parlera d'événement à propos d'une manisfestation, d'un accident, d'une réunion, d'une exposition etc. etc. etc. Quand quelque chose est peu digne d'intérêt, c'est un non-événement, calque de l'anglois non-event. Et quand on fait quelque chose de vaguement intéressant ou qui sort un peu de l'ordinaire (art, spectacle, politique ...), l'expression consacrée est : créer l'événement. Si l'on s'en réfère au sens d'événement (manifestation naturelle et spontanée), on ne peut donc pas créer un événement, tout au plus on peut faire sensation, faire scandale ...

Étymologie : du latin e + venire : ce qui advient.

Éventuel : entendue à la french TV cette phrase d'une rare ineptie : Des recherches ont été menées pour repérer son éventuel corps. Outre l'inversion entre l'adjectif et le substantif, du plus mauvais effet, il faut noter l'emploi de l'expression éventuel corps. Qu'est-ce qu'un éventuel corps ? se demande l'auteur atterré. La possession d'un corps ne serait-elle qu'une possibilité, qu'une éventualité dans l'esprit de ce journaliste ?

Étymologie : éventuel, du latin eventus ou eventa : choses accidentelles, événement. Du verbe evenio, enventum, evenire (e-venire) : sortir, avoir un résultat, arriver, se produire.

Évident : facile (à faire, à comprendre ...) Souvent pris sous la forme négative : c'est pas (ce n'est pas) évident : ce n'est pas facile (à faire, à comprendre), ça demande un effort de compréhension, ça demande de l'expérience, du savoir-faire, il faut savoir s'y prendre, il faut creuser les choses, il faut y travailler etc. Exemple : Certes, se garer dans un parking n'est pas évident. Ou : Vivre en couple c'est pas évident. Ou encore : Ce n'est pas évident de faire entendre son point de vue (remarquer l'alliance entendre ~ point de vue). Ou bien encore cet aveu de S. Royal : Moi les coups, je peux les encaisser, c'est pas évident, c'est pas facile, trop c'est trop (...).

Évident veut normalement dire : qui se manifeste sans peine aux sens, et notamment à la vue : Les rides certainement menues, mais évidentes (le Cnrtl, citant Paul Adam).

Étymologie : latin evidens, -tis : clair, manifeste, évident. Composé du préfixe ex- et du verbe video, visum, videre : voir. Ce qui est évident, c'est ce qu'on peut voir, ce qui saute aux yeux.

Ex : dans le sens d'ancien, anciennement ou qui n'est plus en exercice : ex-président, ex-patron, ex-ministre ... ex-tout ce qu'on veut. Relevé sur internet : ex-fumeurs : Comment arrêter de fumer (logique bizarre : si ce sont des ex-fumeurs, ils ont déjà arrêté de fumer). Dans tous ces cas, ex- est une particule invariable qui s'adjoint à un mot avec un tiret. Cas particulier : ‹ l'Ex › (avec une majuscule), pour désigner ironiquement V.G.E., l'ancien président de la République – mais cela peut être attribué à toute « ex » personnalité politique : MAM ET VGE, DES EX QUI NOUS COUTENT CHER (en majuscules dans le texte). « Ex- » s'emploie la plupart du temps à propos d'une personnalité qui n'est plus en exercice. On peut le trouver dans un emploi qui peut surprendre : François Hollande se démarque ainsi de son ancien mentor, l'ex-président François Mitterrand. Étant donné que Fr. Mitterrand était mort depuis plus de seize ans à la date de la rédaction de l'article (22 juillet 2012), la présence de « ex- » est étrange ; on aurait pu soit lui garder son titre (le président Mitterrand), soit l'appeler simplement par son nom (François Mitterrand), soit même écrire « l'ancien président Mitterrand »...

Ex est aussi pris dans le sens d'ancien : mari, conjoint, partenaire ... bref toute personne avec qui on vivait ensemble. On peut avoir noué avec son ex un contrat social (mariage, pax) ou avoir tout simplement vécu ensemble (union libre). Dans ce cas, « ex- » est un substantif à la fois épicène et invariable. Loteur a pêché sur internet cette phrase en pur néo-crétin : Top 5 des méthodes pour récupérer son ex. Serait-il trop difficile d'écrire : les cinq meilleures méthodes pour récupérer son ex ? Structurer une phrase en français semble aujourd'hui une tâche insurmontable. Autre exemple : Pour récupérer votre ex, laisser le /la revenir vers vous.

Étymologie : du latin ex : hors de, à partir de. Un certain nombre de locutions françaises sont composées de la préposition ex et d'un mot latin : ex-voto (petite plaque apposée dans une chapelle à la suite d'un vœu), ex-æquo (à égalité), ex nihilo (à partir de rien) etc.

Exaction (néo-crétinisme) : c'est, précise votre dictionnaire préféré, le fait d'exiger ce qui est dû, puis le fait d'exiger plus qu'il n'est dû. Le mot vient d'ailleurs du verbe latin exigere qui, curieusement, veut dire : exiger. Dans quel sens faut-il comprendre la phrase : Côte d'Ivoire : Les exactions commises par les partisans de Laurent Gbagbo ont fait 173 morts ? Les partisans de Laurent Gbagbo, sans doute de zélés fonctionnaires de l'impôt, étaient-ils fâchés que les gens ne payassent pas assez vite, et ils les ont zigouillés ? Il est vrai que le mot exaction au pluriel est souvent pris dans le sens d'actes de violence : “ commettre des exactions ”. Définition vue dans l'encyclopédie « L'Internaute » : exactions, nom féminin. Sens : Actes de violence sur (sic) quelqu'un. Synonyme : sévices. Cette « encyclopédie » ignore le mot au singulier, et donne comme synonyme le mot « sévices », qui signifie brutalités ou mauvais traitements d'un parent envers un enfant, d'un maître envers son serviteur, d'une personne envers une autre personne placée sous son autorité. Autre exemple, issu d'un journal télévisé : Le Conseil de Sécurité de l'O.N.U. parle d'exactions et d'effusions de sang en Libye. Le Conseil devrait soigner son langage. Ou bien encore : A Damas, théâtre depuis plus d'une semaine de combats quotidiens, les exactions se multiplient. « Exactions » est pris dans le sens d'actes de violence souvent injustifiés.

Étymologie : du latin exigo, exactum, exigere (ex + ago) : pousser dehors, mener à terme, achever, faire rentrer, faire payer, exiger.

Examen (mettre en ~) : inculper, tout simplement. Quant au juge d'instruction, il n'est pas devenu un juge d'examen. Pas très logique, tout ça. De toute façon, les juges d'instruction vont disparaître (écrit en 2009). Remplacer le verbe inculper, simple à comprendre, par une périphrase discutable est, sans nul doute, un immense progrès d'une administration soucieuse de clarté (). Suicides à France Télécom : l'entreprise mise en examen pour harcèlement moral (). Certains rédacteurs mettent les deux termes (mettre en examen / inculper) pour plus de clarté : Il a depuis été mis en examen (inculpé) en France pour proxénétisme aggravé en bande organisée dans le cadre d'une affaire de moeurs (sic) dans le nord de la France (lepoint point fr).

() On doit cette périphrase, paraït-il, à Michel Encrevé, linguiste, et membre du feu C.O.S.L.A. (COmité de Simplification du Langage Administratif).

La définition du verbe inculper introduisait déjà la notion de présomption : « mettre en cause dans une procédure d'instruction une personne
soupçonnée d'avoir commis un délit ou un crime » (soupçonnée ici, et non suspectée). On a remplacé la notion de présomption de culpabilité par la présomption d'innocence. Mais les prisons sont toujours aussi surpeuplées. Où est le progrès ?

Étymologie : l'examen, en latin, c'est l'aiguille de la balance qui sert à peser, d'où : action de peser, contrôle, examen. Même racine que dans exiger, exaction. Venant du verbe ago, agere : mettre en mouvement, pousser devant soi, agir. D'autre part examen en latin a aussi donné en français essaim (d'abeilles), un des sens premiers d'examen en latin étant essaim (d'abeilles), troupe (d'hommes), troupeau (d'animaux). Le verbe initial agere explique ces différents sens.

Excellence (néo-crétinisme) : un nouveau venu dans le vocabulaire officiel. Ce mot semble vouloir dire quelque chose comme : valeur, mise en valeur (?), qualité. Dans le cadre du second appel à projets de pôles d'excellence rurale (sic), si vous êtes porteur d'un projet de développement, vous pouvez remplir en ligne un dossier de candidature à l'aide du lien suivant ... (si un simple péquenot comprend ce charabia, il a gagné ... le prix d'excellence). Dernier avatar du néo-crétinisme novlanguais gouvernemental : Créer un label « internat d'excellence » (???). Ceci a l'air de provenir des Étazunis, comme cette « signature » pour un produit de beauté : Excellence is our passion (Notre but, c'est la qualité). Lu sur un article du web : Tous les 10 ans, Citizen Kane arrive invariablement en tête - totem de l'excellence filmique. Totem de l'excellence filmique : il faut oser l'écrire.

Étymologie : excellens, en latin, c'est celui qui surpasse en hauteur. Verbe excello, excellere (ex-cellere) : se dresser au-dessus, s'enorgueillir, surpasser. Participe passé excelsus : élevé, haut. Le verbe inusité cello, cellere signifie aller, mouvoir.

Exception française : à condamner, comme tout ce qui est unique, vivant et créateur. On entend en général par « exception française » les traits politiques, économiques et sociaux qui, pour des raisons historiques, notamment le rôle volontariste de l'État dans l'unification du pays, sont censés (5) distinguer notre démocratie de l'ensemble de ses homologues occidentales. Le Figaro, 21.01.2008. Le Figaro serait-il à la solde des grands oligarques pour autant mépriser l'exception française ?

Étymologie : exception, du latin exceptio, -nis : limitation, restriction, réserve ; condition particulière, exception. Du verbe excipio, excipere : retirer, tirer de, excepter, mais aussi recevoir, recueillir. De capio, capere : prendre, saisir. Excipere veut dire prendre en tirant au dehors, de là le double sens de recevoir et d'exclure.

Excision : des ligues féministes comme le GAMS par exemple (Groupe pour l'Abolition des Mutilations Sexuelles), – et c'est tout à leur honneur –, luttent contre cette mutilation du clitoris ou des lèvres de la femme, visant à les priver d'une part de jouissance, et pratiquée encore dans certaines contrées africaines, – mais pas uniquement (2). Coutume que ces peuplades entendent perpétuer en France, patrie des Droits de l'Homme et de la Femme, sans oublier ceux de l'Enfant. Un procès (mai 2012) a condamné des parents exciseurs à de (légères) peines de prison. Ce procès ne supprimera sûrement pas cette coutume, profondément ancrée dans l'inconscient collectif des descendants de tribus africaines.

A ce procès, curieusement, les journalistes ont courgareusement omis de poser la question de la circoncision. Sujet tabou ? Au XXIe siècle ? Que penser en effet de la circoncision, mutilation tout aussi dégradante pour l'homme ? Aucune ligue masculine n'ose combattre cette pratique barbare et obscurantiste, perpétrée par des religions venues d'ailleurs et d'un autre âge. L'excision et la circoncision sont des mutilations cruelles, qui ne se justifient que rarement, et ce uniquement dans un cadre médical (phimosis pour un homme, par exemple).

Excision en français peut avoir un sens plus neutre, celui d'ablation : excision d'une verrue ...

Voir Céréales (paragraphe sur le Dr Kellog), Circoncision, Tradition.

Étymologie : du latin excisio, -nis : entaille, coupure, venant de 'excisum', supin de excidere, de ex : hors, et cædere : briser, fendre, couper. Cf. ciseau.

Exclu : c'est en langage journalistique une information donnée en exclusivité. En un temps d'exclusion et d'exclus, cette abréviation est vraiment bien venue, car l'on se sent vraiment exclu de la communication journalistique. Exclu [de notre journal] : Interview de Jean-Pierre M. avant la sortie de son film. Ce terme peut prêter à confusion, comme dans l'exemple suivant : Exclu ! Votre horoscope smile du Vendredi 24 Octobre. On se demande si le fait d'avoir son horoscope est exclu (il ne faut pas y compter) ; et on se demande ce qu'est un « horoscope smile ». Les néo-crétins, prisonniers de leur langage, emploient des termes imprécis qui induisent en erreur. A remarquer d'autre part les majuscules qui ne se justifient pas, procédé typique anglo-américain. De même une question d'actualité est devenue une actu.

A noter qu'on peut trouver le mot sous sa forme féminine : exclue, comme dans cet exemple : Merci et bravo pour cette belle exclue de journalisme. Le tour de la phrase est tellement stupide qu'on pourrait comprendre : belle (femme, information...) qui a été exclue du journalisme. La novlangue, ou l'art de dire n'importe quoi n'importe comment.

Voir Scoop.

Étymologie : exclusivité, formé à partir d'exclure, exclusif. Du latin excludo, exclusum, excludere (ex-cludere) : ne pas laisser entrer, exclure, chasser, empêcher, clore. Verbe cludo ou claudo, clausum, claudere : fermer, clore. Du supin clausum vient le français clause.

Exclu : c'est une personne qui n'a pas accès aux bienfaits de la civilisation, car n'ayant pas assez de ressources (= argent). En d'autres termes : un nécessiteux, un pauvre, un sans-le-sou, quelqu'un de rejeté, d'exploité, un crève-la-faim. Avant, un élève était exclu (= chassé) d'un cours pour indiscipline, par exemple. Maintenant, c'est un état involontaire dans lequel se trouve quelqu'un, le plus souvent par malchance, à cause de l'inégalité dans la répartition des richesses. Et le fait d'être exclu, c'est l'exclusion. C'est à un grand commis de l'état, René Lenoir (ex-directeur de l'E.N.A.), que l'on doit ce concept. Mais ce sont surtout les Socialistes qui ont pondu des lois contre l'exclusion. Ceux qui pratiquent la novlangue s'amusent beaucoup à détourner tous les mots de leur sens. Voir Défavorisé.

Antonyme : nanti (et non pas inclus).

Manie liée à la néo-langue : je n'exclus pas de (j'envisage de), il n'est pas exclu que (il est possible que). Ensuite, le temps devrait être stable jusqu'au week-end où il n'est pas exclu qu'il y ait une amélioration (= une amélioriation est possible). On l'a maintes fois fait remarquer : la néo-langue emploie plusieurs mots là où un seul suffit.

Étymologie : même étymologie que la rubrique précédente.

Exclure : il semble que le verbe exclure se conjugue sur le modèle des verbes du premier groupe pour les premières personnes de l'indicatif présent : je n'exclue pas de, il exclue ... «Puisque le ministre de l'Éducation nationale veut entreprendre un réaménagement de l'ensemble du temps scolaire et qu'il souhaite le faire dans une pratique de concertation, il serait assez étrange que cette concertation exclue la consultation de l'Église qui catéchise plus du quart des enfants de France» (, citant Mgr Vingt-Trois). Comme il semble étonnant que Mgr Vingt-Trois ait commis une telle erreur, ceci doit être porté au crédit du néo-journaliste ayant rédigé l'article.

Étymologie : voir rubriques précédentes.

Excuser (s'~) : on ne présente plus ses excuses aujourd'hui, on s'excuse directement. C'est plus rapide et plus pratique. Je m'excuse si je vous demande pardon... Mais que penser des excuses présentées par lemonde.fr à propos de l'interruption de l'accès à son blog : « Nous comptons sur votre compréhension et nous excusons pour la gêne occasionnée » ? Excusez du peu, aurait dit ma grand'mère.

Emploi plutôt ambigu du verbe s'excuser relevé dans le discours d'une femme politique de gauche (mais les gens de droite parlent aussi très mal) : La violence ne peut jamais s'excuser. "Être excusée", ou mieux "On ne doit jamais excuser la violence" sonneraient mieux.

Étymologie : du latin excuso, excusare : justifier, disculper, excuser. Même racine que pour le verbe accuser. Qui s'excuse s'accuse. Verbe initial cudere, substantif causa : cause, motif, prétexte.

Excuses : c'est le pendant de la repentance que de présenter ses excuses à quelqu'un, un groupe ou autre entité qui aurait décelé dans vos propos quelquechose d'offensant. On n'en finit pas de s'excuser, de demander pardon, de tendre l'autre joue, alors qu'on n'en finit pas, de l'autre côté, de vous accabler et de vous accuser : tel assassin présente ses excuses à la famille de la victime. Lors de son procès, le dessinateur Siné a été sommé de présenter ses excuses (chose qu'il n'a pas faite) pour s'en être pris au fils d'un nobliau hongrois. L'humoriste Bigard a été sommé de présenter ses excuses (1) pour avoir mis en doute la réalité des prétendus attentats de 11 septembre 2001 aux Étazunis (chose qu'il a faite, mais il a réitéré ses doutes) etc. Autre exemple : DSK-CSKi a présenté ses excuses publiques [à propos d'une relation extra-conjugale] dans un mail adressé à sa femme et au personnel du FMI (écrit avant l'affaire Diallo). Mais DSK n'arrête pas de s'excuser : Dominique Strossky a rencontré plusieurs centaines de personnes au siège du Fonds budgétaire international pour leur dire "au revoir" en bonne et due forme et leur présenter ses excuses pour le tort que sa conduite a pu occasionner, ont indiqué des témoins.


Dominique nique, nique ... (chanson bien connue)
Ah, pardon, je vous présente toutes mes confuses

L'auteur de cette page avait un jour lancé la plaisanterie de Jean Yanne : On dit que l'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt ; c'est faux, regardez les éboueurs. Un de ses collègues, d'origine africaine, et dont le père était éboueur, s'en est pris à lui et a demandé des excuses. Pourquoi pas des dommages et intérêts ? Venez nombreux en France, nous nous excuserons de vous accueillir.

Exécuter (sens juridique) : appliquer une décision de justice – pas forcément une décision de peine capitale ; et dans l'absolu : « priver quelqu'un de la vie en vertu d'un jugement ayant un caractère légal ». Et le substantif exécution est théoriquement l'application de cette décision de justice : exécution d'un condamné à mort.

De plus en plus exécuter est employé dans le sens de tuer, d'abattre ou d'assassiner : Terrorisme : Le Mujao menace d'exécuter un otage espagnol : il menace de l'assassiner purement et simplement. Mauritanie/terrorisme: l'otage français bientôt exécuté? Noter au passage la formulation Mauritanie/terrorisme et non Terrorisme en Mauritanie. À la tête de l’IRA, Michael Collins fait exécuter quatorze agents britanniques. Il semble que les exécutions (assassinats sans aucune forme de justice) soit une spécialité des terroristes. Mais pas forcément : Au moins 23 personnes ont ainsi été "exécutées sommairement" par balles dimanche par les forces régulières syriennes durant des raids. Exécutées = froidement abattues. Encore un exemple : Trois militantes kurdes, dont Sakine Cansiz, une proche du chef rebelle Abdullah Öcalan, ont été exécutées d'une balle dans la tête à Paris. Loteur ne sait d'où vient ce dévoiement du sens (journalistes ?) En tout cas, chaque fois qu'un journaliste parle d'exécution, il faut comprendre un assassinat froidement accompli, une mise à mort pure et simple, et non une exécution au sens juridique du terme, c'est-à-dire l'application d'une sentence.

Étymologie : du latin exsecutum, supin de exsequor, exsequi : exécuter, poursuivre, composé de 'ex-', et du verbe sequi : suivre.

Exfiltrer (néologisme barbaresque) : faire revenir, rapatrier, en parlant d'un espion agent secret. Relevée sur le point point fr l'affirmation suivante : L'Afrique du Sud affirme ne pas vouloir exfiltrer Kadhafi. Ce qui voudrait dire que Kadhafi était un espion infiltré, téléguidé par l'Afrique du Sud ? Plus vraisemblablement, ici exfiltrer veut dire : accueillir, recueillir, voire aller chercher, faire sortir de. Autre exemple : La France exfiltre ses agents restés en Syrie (rapatrie). Un autre exemple, encore plus idiot, lu sur 20 minutes point fr : Son dernier otage, un parent d'élève, venait d'être exfiltré par le Raid quelques minutes avant (évacué, délivré, libéré). Ce qui est bien, avec les verbes de la néo-langue, c'est qu'on leur fait dire n'importe quoi.

Antonyme infiltrer : se faire admettre dans une organisation ennemie, une société concurrente : infiltrer la défense de l'ennemi. On observe de plus en plus la tendance à dire « en immersion » : un agent en immersion. Peut-être en relation avec la « piscine » (agents secrets). Avant on disait « une taupe » (qui creuse sous terre) ; maintenant on est « en immersion ». On change d'élément.

Étymologie : composé du préfixe ex- (venant de, sortir de) + filtrer. Filtre, filtrer viennent de feutre : étoffe de laine ou de poils, qui servait à filtrer. Bas-latin filtrum, qui provient du germanique. Le mot exfiltrer est très certainement emprunté à l'anglo-américain to exfiltrate, emprunt dont on se passerait bien. Etymonline ne connaît pas ce verbe, Merriam Webster fait mine de ne pas le connaître, loteur le rejette.

Existentiel (terme de philosophie ou de psychologie) : qui appartient à l'ordre de l'existence ; qui concerne l'existence en tant que réalité vécue personnellement et concrètement (Cnrtl). Trouvé dans l'excellent nouvel obs point com : Israël considère l'Iran comme une menace existentielle à cause de son programme nucléaire (Israël considère l'Iran comme une menace contre son existence ?) Manie de journaliste de détourner le sens des mots.

Étymologie : du latin existentialis : relatif à l'existence. Formé à partir du préfixe ex + (s)istere : sortir de, se manifester, se montrer. Racine sto, stare : être debout.

Expérimenter : terme prétentieux signifiant éprouver, vivre, faire l'expérience de, jouir de, avoir. Quand une nation entière vit à l'ombre des fusils et des seigneurs de la guerre, comment les femmes peuvent-elles expérimenter la liberté ? Autre exemple, totalement inepte celui-là : Une étude prédit que l'année 2007 verra de nombreux fonds de Private Equity expérimenter (?) de sérieux problèmes.

Étymologie : expérimenter, c'est éprouver par expérience. Latin classique experimentare, d'où experimentum : essai, épreuve; expérience. Experior, experiri : éprouver, faire l'essai. D'où vient le mot expert, à partir du participe expertus (voir rubrique suivante).

Expert : de nos jours fleurissent à la télévision toutes sortes d'experts dans de nombreux domaines (fouteballe, guerre, aviation, automobile...) Nommés on ne sait par qui (ou auto-proclamés), ces experts assènent leurs jugements, leurs points de vue, et l'on est prié de se conformer à l'avis de ces brillants penseurs ou analystes. Il semble en fait que ces prétendus experts ne sont que des pions poussés par les autorités en place pour faire gober n'importe quoi au public.

On appelle aussi experts de simples spécialistes, voire parfois des présentateurs d'émissions à la french TV, et qui sont parés de ce titre. Lu dans un article de Tv-Magazine : Les trois experts de TF1 nous en disent plus sur les questions que tout le monde se pose sur la météo. Exemple d'expertise météo :

Question : – Pleut-il vraiment toujours en Bretagne ?

Réponse : – Cette région est sur le rebord occidental de l'Europe, décrypte (sic) Catherine Laborde...

Il faut être expert (spécialiste ?) pour décrypter que la Bretagne est sur le rebord occidental de l'Europe, et que par conséquent il y a des pluies fréquentes. Mais peut-être que décrypter a ici le sens d'expliquer, et qu'expert a le sens de spécialiste, – et encore ...

Étymologie : du latin classique experimentare, d'où experimentum : essai, épreuve; expérience. Verbe experior, expertus sum, experiri : éprouver, faire l'essai. Le mot expert dérive du participe passé. On trouve aussi en latin l'adjectif peritus ; habile, du verbe inusité perior, peritus sum, periri qui a donné periculum : essai, expérience, épreuve, mais aussi péril, danger, risque. Quand on vous disait que les experts sont dangereux !

Du verbe grec
πείρω (peirô) qui signifie : traverser de part en part, transpercer, avec son dérivé πόρος (poros) qui signifie : passage, pont, voie, expédient, et qui a donné en français pore, port, porte, opportun etc. Un expert, c'est la porte ouverte à tous les abus, il est donc inopportun de faire appel à ses services. Voir Expertise.

Expertise : le mot expertise est de plus en plus employé à la place d'expérience, de compétence, de savoir-faire, de spécialité. Quelques exemples glanés çà et là, ci et li : Appelez-nous pour nous faire part de votre expertise (= expérience) demande un journaliste. Domaines d'expertise (= compétences, spécialités, spécialisations) : assistance juridique, gestion des risques et qualité, nouvelle gouvernance, stratégie, finance, contrôle de gestion. Pub : Profitez de l'expertise du Crédit Agricole. En tout cas, les TdC (3) de publicitaires ou de banquiers ne sont pas experts en français. Ou encore, cet exemple : Heureusement, le corps des hommes de loi est là pour les soutenir et pour expliquer la profonde expertise du jugement de la honte. Entendu de la bouche d'un journaliste de France 3 : « Ils [les enseignants] ont l'expertise du terrain ». Ou bien, ce titre : David Douillet vous propose son expertise au service de votre santé : des appareils de fitness accessibles à tous. Ou enfin : Mme Alliot-Marie, ministre des Affaires Étrangères, est allée jusqu'à proposer au dictateur [Ben Ali] l'expertise policière française en matière de répression modérée de manifestations. Avant, on avait l'expérience, le savoir-faire, maintenant on a l'expertise. Immense progrès – dans les mots.

En français "normal", une expertise est une procédure (judiciaire ou autre) qui consiste à solliciter l'avis d'experts (les vrais) dans un conflit, un litige, un procès... Mais le mot expertise est maintenant employé à toutes les sauces, et à propos de n'importe quoi, même dans des domaines insignifiants. Et l'adjectif expert s'applique à toutes sortes de produits : crème solaire, nourriture pour animaux, pâte dentifrice ou brosse à dents... Dans cet emploi, expert est plutôt synonyme d'efficace, d'efficacité.


Un dentifrice expert avec sa brosse à dents.
L'expert, ce n'est plus le stomato, mais une simple brosse à dents.
C'est le progrès.

Que ce soit pour les dents, la barbe ou les nichons,
un produit efficace ("expert") fera l'affaire.

Et, de nos jours il n'y a plus de 'spécialistes', il n'y a plus que des experts. Pour une fois, les Étazuniens ne semblent pas en cause, car ils s'obstinent à parler de "specialists" ; le film The specialist avec S. Stallone a été traduit en français par L'expert. Les spécialistes ont monté en grade d'une part, et le niveau de diagnostic a baissé d'autre part. On l'a vu avec les avis des différents « experts » auto-proclamés à propos de la grippe mexicaine, des printemps arabes, de la guerre de Libye etc.


Étymologie : voir rubrique précédente Expert.

Expirer : expulser de l'air des poumons ou rendre son dernier soupir. Inspirez, expirez. Elle expira dans ses bras. Sens figurés : s'affaiblir, arriver à son terme : La validité de votre carte d'identité expire dans une semaine. Les informaticiens, gens qui la manie de déformer le sens des mots, utilisent le verbe expirer dans le sens de finir, terminer, ou ce à quoi on ne peut avoir accès, ce qui n'est plus dans la mémoire de l'ordinateur : Le document a expiré. Paix à son âme.


On se demande pourquoi il y a le triangle d'avertissement, au lieu d'une croix tombale.

Étymologie : expirer, formé du préfixe ex- : hors de, + verbe spiro, spiratum, spirare : souffler, respirer. De spiro vient spiritus : esprit.

Expliciter (fin XIXe siècle) : rendre (plus) clair, (plus) compréhensible, faire comprendre, expliquer. Sonne mieux que le simple ‘expliquer'. Ni le Premier ministre ni le Président n'auront réussi à expliciter les enjeux et les avantages de cette "TVA sociale".

Étymologie : expliciter, doublon d'expliquer, du latin explicare : déplier, déployer, dérouler. Verbe de base plico, plicatum, plicare : plier. Grec : πλέκω (plekô) : plier, tresser.

Exploitation, exploité : le mot exploitation tend, curieusement, à disparaître. Et ce, depuis que les collaborateurs ont fait place aux exploités. Effectivement, si votre patron ('manager') vous accorde le titre enviable de collaborateur, comment diable après ça prétendriez-vous être exploité ?

En informatique, un système d'exploitation est un système de gestion de disque : Windaube est le pire système d'exploitation pour ordinateurs.

Étymologie : d'un fréquentatif fictif *explicitare, tiré de explicitum, participe passé substantivé du verbe explicare : accomplir, achever, terminer. La forme exploiter est une réfection de l'ancien français espleitier, esploitier d'après le latin explicare, proprement déployer, de ex- et plicare : ployer, plier.

Exploser : ce verbe, maintenant transitif, s'emploie dans le sens de casser, briser, fracasser, faire exploser. Je vais t'exploser la gueule. Ce titre explose le marché des disques. Mon secret pour exploser votre trafic. Lu dans un quotidien : Dans les sondages, Ségolène explose Sarkozy (écrase). Avec des battes de base-ball ou des béquilles, ils explosaient tout sur leur passage : voitures, scooters, poubelles. Entendu à la french TV cette couillonnade : L'équipe de France cultive la vitesse et l'explosivité. De telles expressions ne nous font-elles pas exploser de colère ? Entendu de la bouche d'un ministre, bavassant à la télé : Son appartement a été explosé hier (= on a fait exploser son appartement hier). Voir Bouger, Déflagration. Lu sur un article web : Défait (sic) par sa compatriote Sloane Stephens en 3 sets, Serena Williams a perdu son sang froid et explosée (re-sic) sa raquette ! Serena Williams appartient au sexe dit féminin ; on se demande pourquoi le néo-rédacteur a écrit : Défait ... Il aurait été plus simple d'écrire vaincue ou battue. D'autre part, le participe passé « explosé » ne s'accorde pas ici. Ces néo-rédacteurs se croient tout permis.

Étymologie : exploser, du latin explodo, explosum, explodere (explaudere) : pousser dehors, rejeter. Le verbe plaudo (plodo), plaudere (plodere) veut dire : frapper, battre. Cf. applaudir : battre des mains.

Exposer, exposition (néologismes journalistiques) : on connaissait l'exposition au soleil, à l'air de la mer, aux rayons ultra-violets... Depuis qu'il a été exposé accidentellement à une dose massive de rayons gamma, le docteur Bruce Banner se transforme lors de ses moments de stress ou de colère en une créature colossale ...

Nos excellents journaleux nous ont concocté un autre genre d'exposition : l'exposition médiatique, ou temps de passage ou de présence à l'antenne ou dans d'autres organes de presse (radio, journaux, revues). On a pu ainsi entendre sur une de nos sympathiques chaînes nationales : le temps d'exposition médiatique du président Sarközy... Il s'agirait plutôt ici de surexposition, – au risque de voiler son image. Autre exemple : Pourquoi François Hollande se prive-t-il d'une telle exposition médiatique et populaire ? (c-à-d sa présence à une émission d'un histrion de la french TV). Un autre exemple ? Notre ex ministre de l'écologie nous fait sa petite crise de célébrité, elle veut absolument son exposition médiatique, sinon elle meurt. A noter l'expression « ex ministre », au lieu d'ex-ministre. C'est ainsi que les néo-crétins des media et de la politique détournent systématiquement les mots de leur sens normal. Il semble que cela soit une importation frauduleuse de l'anglois : « media exposure ».

Au fait la surexposition existe déjà, témoin cette phrase relevée sur l'internet : la surexposition des données personnelles peut-elle, au bout du compte, contribuer à lutter contre les discriminations ? Ou bien : [...] Compilation qui donne l'impression d'une surexposition du candidat du Front de gauche... (= trop grande présence, trop grande représentation).

Le terme de surexposition a été repris par un fonctionnaire de l'administration pénitentiaire : la surexposition médiatique est à l'origine de la 'sursuicidité' (???) actuelle dans les établissements pénitentiaires (= prisons) : deux néo-crétinismes vraiment lourdingues (surexposition médiatique et sursuicidité dans cette simple phrase). Un surdoué ou un surcon de la communication ?

Étymologie : de 'ex' + poser : mettre en vue. Du latin exponere.

Expressivité : les mots étant de plus en plus vidés de leur sens, l'expressivité est la tendance naturelle et aussi néo-crétine à donner plus de force aux mots, et par là-même aux idées, par toutes sortes de procédés :
  • allongement du mot, emploi de plusieurs mots pour un seul mot : perdurer au lieu de 'durer', procéder à l'acquisition au lieu d' 'acquérir'
  • emploi de termes exotiques, le plus souvent anglais : glamour au lieu de 'séduisant' ou 'charmant' (Une femme glamour) ; tsunami au lieu de 'raz-de-marée'
  • exagération : trop au lieu de 'très' (C'est trop bon !), le top du top (littéralement : le sommet du sommet)
  • emploi de termes compliqués ou faussement savants : technologies de l'information pour 'informatique', ou bien proxylane, acide hyaluronique pour des composants de produits contre le vieillissement
  • emploi de termes familiers ou vulgaires : glandouille
  • accent tonique fortement marqué sur la première syllabe d'un mot ou sur une particule antéposée : Bonjour à tous !, c'est trop bon !
  • allongement exagéré d'une syllabe : C'est cooool
  • et, en ce qui concerne l'écriture, emploi surabondant de signes exprimant l'émotivité : points d'exclamation, points d'interrogation ... Sans oublier les smileys ou rigolards dans nombre de textes ou messages sur internet.

Étymologie : expressivité, XXe siècle : caractère expressif. Venant d'expression, du latin ex-primere : faire sortir de, extraire de. Du verbe premo, premere : presser, comprimer ; faire sortir en pressant. L'expression, c'est ce qui sort de soi, qu'on fai sortir de soi.

S'exprimer (ne pas souhaiter ~) : en clair : envoyer balader, envoyer chier, envoyer se faire voir ailleurs. Contactée en Espagne par Libération, la société OPT a indiqué ne pas souhaiter s'exprimer sur le sujet.

Étymologie : s'exprimer, forme pronominale du verbe exprimer, du latin exprimere, formé de ex : hors de, et premo, pressum, premere : presser.

Externaliser (barbarisme) : c'est le fait de confier la gestion de son système d'information (ou d'une partie de celui-ci) ou de sa production à une société tierce, en sous-traitance, parfois en dehors du territoire national. L'entreprise externalisatrice (exterminatrice ?) peut apporter à son prestataire, ses méthodes, ses outils et même ses salariés. La production du site va être externalisée. Avec un substantif : externalisation. L'externalisation des fonctions marketing commence à se démocratiser (l'on est bien content !). Lu dans un journal informatique : Externaliser l'informatique. Outsourcing, sous-traitance, développement offshore, les formes d'externalisation IT (4) sont nombreuses. Les formes de néo-crétinisme, aussi.

Le contraire d'externaliser, c'est internaliser ou relocaliser, c'est-à-dire rapatrier dans le centre de départ la production initiale ou de reprendre en interne un développement lancé à l'étranger.

Voir Délocaliser, Offshore.

Étymologie : vient d'externe. latin externus : extérieur, venant d'extra : hors de.

Extra-terrestre : cette rubrique n'a été introduite que pour illustrer un titre d'article repéré dans Yaourt! : Les 234 buts de l'extraterrestre Messi. Les fouteballeurs sont tantôt les dieux du stade, tantôt des messies. Quant aux stades, ce sont les nouveaux temples pour célébrer la religion du foot, de l'argent et de la bêtise.

Étymologie : Messie, emprunt au latin d'église Messias : Messie, du grec
Μεσσίας (Messias). Araméen mesiḥā: oint, lui-même emprunté à l'hébreu biblique masiaḥ (de masaḥ : oindre). Cf. Charisme, Chrétien.

Extrême : l'adjectif extrême, qui est déjà un superlatif, peut recevoir chez les rédacteurs d'articles sur internet, une marque supplémentaire de superlatif, comme dans cette phrase relevée sur l'excellent (le très excellent) Yaourt? : Pour asseoir son image “coup de fouet”, la marque a développé une stratégie marketing très extrême. Plus extrême qu'extrême, qu'est-ce que c'est ? De l'ultra-extrême ? Autre exemple : Pour les tâches les plus extrêmes, vous pouvez compter sur le Caddy Van de Volks Wagen (publicité pour un tas de ferraille que d'aucuns appellent voiture).

On peut aussi trouver un « minoratif » de l'adjectif extrême : Cette histoire est assez extrême car je pense qu'il est rare que l'on puisse se souvenir après plusieurs années de ce genre de rencontre. Assez extrême = vraiment pas banale ?

Étymologie : du latin extremus (= exterimus), forme superlative de l'adjectif exterus : extérieur. Extremus, littéralement : ce qui est le plus loin à l'extérieur

Eye contact (anglicisme, prononcer aɪ kɔntækt) : contact visuel. Ben vlà, on cause plus français dans les merdia français, on cause globish. Témoin cette expression relevée sur "Pluriels.fr" : Eye contact, les yeux et le regard sont essentiels dans ce décryptage (sic). Noter en plus le néo-crétinisme bon teint décryptage.

Étymologie : eye (œil), d'une vieille racine ayant donné Auge en allemand, öga en suédois, en russe око (oko), en latin oculus, d'où œil en français.

Contact, du français contact, venant du latin contactus, du verbe contigo, contactum, contingere (cum-tangere) : toucher.

Eyes (for your ~ only) (anglicisme) : eh bien oui, les mots 'confidentiel' ou ‘secret' n'existent plus, on utilise maintenant l'expression anglo-saxonne for your eyes only. Cela sonne tout de suite mieux, car cela vient des films d'espionnage anglo-sascons (voir Anglo-saxon).

Étymologie : eye (œil), d'une vieille racine ayant donné Auge en allemand, öga en suédois, en russe око (oko), en latin oculus, d'où œil en français.






Le fait qu'il a été prié de rectifier ce qu'il avait dit prouve au moins deux choses :

1. qu'il n'y a plus de liberté de s'exprimer en France, surtout avec le gouvernement actuel
2. que la thèse officielle de l'administration Bush est pour le moins douteuse.

On n'a donc plus le droit de contester, de mettre en doute les thèses officielles. C'est un retour vers l'état totalitaire et la censure.     

Il y aurait 150 millions de femmes excisées et infibulées dans le monde. Rien qu'en France, on compterait 30 000 femmes excisées.     

TdC = Trou du Cul.     

IT = Information Technology : technologies (= techniques) de l'information. IT se traduit simplement par informatique.     

C'est nous qui graissons (= soulignons).     






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